L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

22.11.09

“We’ll die alone, together”


ATLAS SOUND 
LOGOS

Atlas Sound n'est pas un groupe de musique traditionnelle berbère.
Atlas Sound est le projet solo de Bradford Cox, tête pensante et chantante de Deerhunter, groupe génial d'Atlanta.
Le deuxième album d'Atlas Sound est sorti le mois dernier et vous l'avez sûrement déjà écouté tant il a été encensé (à raison) par les critiques. Mais si ce n'est le cas, c'est vraiment dommage, et c'est pourquoi, même si elle arrive un peu tard, on tenait à chroniquer ce disque, L'incontournable de cet automne.
Déjà il y a la pochette, qui ne peut laisser personne indifférent. C'est Bradford même qui pose, qui nous montre son corps malade (il est atteint du syndrome de Marfan) et masque son visage derrière une lumière trop forte. Cette pochette résume bien l'album : une oeuvre personnelle, intime, d'une grande sensibilité.
Logos est un disque en marge de la plupart des productions musicales actuelles. On pourrait dire que c'est du Radiohead période Kid A/Amnesiac en moins pesant et moins triste, ou encore du Animal Collective en moins euphorique et moins bouffon. Et nettement plus limpide. Mais déjà, ça serait trop shématiser, ça serait mal. Logos a vraiment son originalité propre.
Pour ce qui est du lien avec Animal Collective, il est compréhensible : on retrouve même invité sur le troisième morceau (l'irrésistible "Walkbout", qui est aussi le titre le plus joyeux) un certain Noah Lennox, plus connu sous le nom de Panda Bear.
Logos, avec la voix angélique de Bradford en retrait le plus souvent par rapport aux instruments, est d'une grande douceur. On passerait nos après-midis d'automne allongés dans notre lit, seuls, à écouter ce disque, en regardant par la fenêtre les feuilles des arbres s'envoler et le jour tomber. Et ça serait probablement le meilleur automne de notre vie.
Il n'y a sincèrement aucun morceau à jeter dans cet album, d'un équilibre et d'une unité parfaits.
C'est le genre de bijou qu'on manie avec précaution : attention c'est fragile. On voudrait même ne pas le laisser entre toutes les oreilles, conserver précieusement ce trésor.
Et voilà le plus beau disque de cet automne.


(Au passage, écoutez le premier album d'Atlas Sound, Let The Blind Lead Those Who Can See But Cannot Feel, lui aussi d'une grande qualité.)