TEA EN VOYAGE
SORTIR DANS L'EST LONDONIEN
SORTIR DANS L'EST LONDONIEN
Les soirées londoniennes font rêver. Surtout celles à l'est.
Parce qu'on nous en parle souvent, si ce n'est tout le temps, de l'East End. A juste titre : c'est d'abord là-bas que ça bouge la nuit, en Albion. Les hypsters ? A l'East End ! Les musicos ? A l'East End ! Les artistes ? A l'East End ! Jack The Ripper (l'éventreur) ? A l'East End !
Alors la TEAm, de passage à Londres, elle sort où ? A l'East End !
Mais comme ce n'est pas en quelques soirées que l'on devient un vrai eastender, nous nous permettons de dresser un portrait simpliste des nuits orientales (ben oui, on dit "oriental" pour l'est non ?).
Quelques règles à respecter d'abord :
-A l'Est, on ne sort pas trop tôt. En fait ça commence à être intéressant à partir de dix heures. On préfère te prévenir toi lecteur qui, par un excès d'enthousiasme, irait à Shoreditch (C'est le nom du quartier, l'employer souvent pour faire croire que tu maîtrises le sujet sur le bout des doigts) dès sept heures et demi et t'etonnerais de n'y trouver personne. Arriver en avance, c'est has been. Donc trouve de quoi t'occuper avant.
-A l'Est, on sort habillé. Bien sûr tu n'allais pas sortir nu (surtout l'hiver, malheureux) Mais tu dois vraiment avoir une allure irréprochable. En gros, il faut être habillé comme pour le nouvel an, mais tous les soirs. Et si tu es une fille, c'est encore pire, car tu dois te maquiller, et mettre des talons. Enfin, les garçons aussi peuvent le faire, nous sommes à Londres.
-A l'Est, on est blasé. Du moins on fait semblant de l'être. Tu vois le grand garçon là-bas au fond de la salle ? Ben c'est Faris des Horrors. Oui, il est tout seul. Non, tu ne vas pas traverser le bar pour le rejoindre, lui sauter au cou et pleurer à ses pieds. C'est juste Faris, fait semblant de le considèrer comme une personne normale, même si tu connais ses chansons par coeur et que tiens, c'est marrant, tu as justement une photo de lui en guise de fond d'écran pour ton portable. De toute façon la plupart des gens dans ce club sont des musiciens/mannequins/acteurs/artistes/ou people. Et tout le monde se connait, fais gaffe à ce que tu dis. Même en français : ici on te comprend, les Français sont partout, c'est terrible.
Voici quelques adresses, (la liste est plus que non exhaustive, on espère la complèter un jour) :
-Catch : On y a vu des gens assez connus de la scène musicale londonienne, croisé le photographe ultra hype Christopher James, de WeKnowWhatYouDidLastNight (le Cobra Snake anglais, d'ailleurs il nous a pris en photo, sauras-tu nous retrouver ?), dansé sur The Rapture, MGMT et Pulp (le tout à la suite, appréciez l'enchaînement), aimé le mur rouge, matté des petits Anglais bien mis, et chanté sur "Transmission", de Joy Division. C'est assez génial, mais ça ferme trop tôt.
-The Joiners Arms : C'est le bon endroit pour continuer la soirée une fois que Catch est fermé. On y a vu une foule de gays s'amusant gaiement et une pendule avec les chiffres tout flous pour faire croire que c'est toi qui est complètement ivre, dansé sur "Bad Romance" de Lady Gaga et des tubes des années 80, fait une longue queue pour y rentrer (oui car l'Est, c'est aussi attendre parfois très longtemps avant de rentrer à ta soirée), trouvé plein de gens sympathiques et été tristes quand ça a fermé.
-The Macbeth : Nous y sommes allées pour la NYE (oui, n'écris pas "nouvel an" alors que tu peux faire tellement plus cool avec "NYE"), où Rhys Webb des Horrors et les autres associés du Cave Club organisaient la soirée SPUNK. Du beau monde, donc. Pour ce qui est du bar, on apprécie les toilettes des filles, tellement grandes et cools qu'on y passerait bien la soirée à papoter (pour vous dire que c'est tout un monde : on y a croisé les Plasticines). Si tu fumes, tu apprécieras la terrasse en haut, qui t'évitera de fumer dans la rue, en plus, si tu es un warrior, tu arriveras à avoir un canapé, et ça, c'est vraiment bon.
-The Old Blue Last : C'est le bar de VICE, ça ne peut donc pas être mauvais. Mais tu peux aussi t'y embêter comme un rat mort. En haut, le soir, tu peux entendre des concerts de groupes qui débutent, aux risques et périls de tes oreilles. De dehors, il a de l'allure, ce bâtiment (Regarde donc la photo qui suit). Ah oui, une dernière recommandation : attention en descendant l'escalier.
Mais tout ne se passe pas dans les bars.
Si tu es chanceux, tu trouveras une after chez des gens qui habitent dans le coin. Et tant pis si tu ne connais même pas les gens qui ont organisé cette fête, non non, vas-y, tu peux squatter et faire le pique assiette.
Faire la fête, ça donne méga faim. Il existe un remède contre les facéties de ton estomac d'ogre : les Chicken Burgers (que tu appelles vite "Chicken", un diminutif, par affection pour ces sandwiches). Un merveilleux burger avec un nugget géant à l'intérieur, et bien sûr des frites et du coca en accompagnement (à l'Est on fait croire qu'on ne fait pas de régime, qu'on est mince par nature, et qu'on peut manger n'importe quoi sans prendre une livre). Mmmmh, tu vas devenir accro. (A noter que Chicken Cottage propose une livraison à domicile gratuite à partir de neuf livres d'achat -mais là tu es en soirée, pourquoi ferais-tu livrer un repas chez toi alors que tu n'y es pas ?)
Si tu es allergique au poulet (pas de chance), tu peux t'acheter des chips à l'Off Licence du coin. Ils vendent aussi de l'alcool, du tabac et des tétines (véridique).
En parlant de mangeaille, tu verras peut être aux soirées des cupcakes en libre service. C'est joli, ok, mais contente toi de les regarder plutôt que de porter ces horreurs sucrées à tes lèvres.
C'est pas le tout de sortir : il faut savoir aussi rentrer chez soi. Si tu ne loges pas à l'Est, deux choix s'offrent à toi :
-soit tu es riche comme Crésus, auquel cas tu as de la chance. Tu as juste a héler un black cab qui te ramènera chez toi moyennant moultes livres (quoique si tu le prends à plusieurs -oui, on peut y être à plein, parce qu'il y a des strapontins- cela peut être assez raisonable) Et tu penseras aux Arctic Monkeys en voyant sur les portes l'indication : "Red lights indicates that doors are secured".
-soit tu es pauvre, ou radin, auquel cas tu vas galèrer mon brave. Le métro s'est arrêté depuis longtemps, le goujat. Il va te falloir prendre un Nightbus, voire plusieurs. Peut être seras-tu chanceux, ton bus arrivera vite. Ou alors pas du tout, tu l'attendras trois millions d'années, dans le froid, à pester contre le panneau d'affichage indiquant éternellement "Countdown" (mais en même temps ça te fera penser à la chanson de Pulp).
Et si juste avant de rentrer au logis tu vois un renard passer devant toi, ne pense pas que tu es trop ivre (enfin tu l'es peut être, remarque), ce n'est pas une illusion : il y a plein de renards qui se balladent librement en plein Londres. (Ca c'était l'argument final pour te convaincre tout à fait d'y aller)
Merci à Margaret du MDMAzing, la meilleure guide du East London by night