L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

18.1.10

"This is the London scene, but we're still proud"

S.C.U.M par Matthew Stone

Faire un article à propos de tous les groupes intéressants de la scène londonienne actuelle prendrait beaucoup beaucoup de temps, et serait même impossible, tant de nouveaux groupes se créent chaque semaine dans la capitale britanique.
Par contre, écrire sur les groupes dont on a pas mal entendu parlé durant notre séjour, voire qu'on a croisés c'est bien plus faisable.

S.C.U.M
C'est peut être le groupe le plus prometteur de Londres. S.C.U.M pour Society for Cutting Up Men, un manifeste féministe ultra violent écrit par Valerie Solanas, qui voulait supprimer les hommes et qui tenta d'assassiner Andy Warhol. Le ton est mis : sortez vos vêtement sombres. Le quintet est placé sous la bonne étoile Horrors : ils vont faire leurs premières parties en Belgique et aux Pays Bas, leur single a été produit par Tomethy Furse, et, oh tiens, mais il y a Huw Webb, le petit frère de Rhys 'Spider' Webb, qui joue dans ce groupe ! Encore plus fort : le single, évoqué plus haut et s'intitulant "Visions Arise" est certes une petite merveille, mais il semble sorti tout droit du dernier album des Horrors justement. C'est surtout la voix du chanteur Thomas Cohen, très grave, qui rappelle celle de Faris Badwan. Pourtant, le single de S.C.U.M. date de 2008, tandis que Primary Colours est sorti l'année dernière. Alors, qui copie qui ? Hormis cette ressemblance dérangeante, le groupe a certes peu de chansons à son actif, mais elles sont toutes bigrement bien faites. On attend la suite.

HAPPY BUNNY
Puisqu'on a parlé du petit Huw Webb, passons à son grand frère, Rhys. Le jeune homme est très très occupé. En plus des Horrors, il a monté très récement avec Coffin Joe et Tommi Tokyo, une amie japonaise, un projet baptisé "Happy Bunny". Le nom est beaucoup moins dark que S.C.U.M. Aucun son du lapin n'est disponible sur internet, si ce n'est des vidéos live d'une qualité affligeante sur Youtube. Mais nous avons eu la chance de les voir lors de l'une de leurs rares prestations scèniques, et en savons beaucoup plus sur le genre de musique qu'ils font : du punk ! Du punk sans fioritures, juste beaucoup d'énergie (Tommi Tokyo en a dans le gosier). Et le mieux dans tout ça, c'est que ça fonctionne parfaitement. Vivement qu'ils enregistrent quelque chose. Pour ce qui est du nom, on soupçonne Rhys d'être le fameux petit lapin joyeux : non mais regardez-le sautiller en souriant quand il joue de la basse !


SPIDER AND THE FLIES
Tant que nous sommes avec Rhys Webb, profitons en pour parler de son autre side project (encore), avec un autre membre des Horrors (encore), Tomethy Furse. Les musiques de Spider And The Flies sont aussi complexes que celles de Happy Bunny sont simples. Les deux compères font ici de l'expérimentale électronique, toutes machines dehors. Même si parfois c'est un peu lourd, il y a de jolis coups, comme "Autochrome" ou "8080904".

LUMINA
Et puisqu'on n'est pas à un side project d'un Horror près, continuons avec Lumina. Le nom est plutôt naze, c'est vrai. Mais si vous faites partie des heureuses personnes qui connaissent déjà, vous avez aisément pardonné cette petite erreur. Lumina, c'est Faris Badwan qui reprend avec une amie, Cherish Kaya, une chanson défoncée et joyeuse des Black Lips pour en faire un chef d'oeuvre sombre et bouleversant :"I'll Be With You". C'est pour l'instant le seul projet en date, mais on espère que la collaboration va continuer. Ecoutez donc cette beauté ici, en regardant les images de (le clip a été dirigé par Faris himself).

IPSO FACTO
Mais Cherish Kaya, c'est qui en fait ? Une jeune fille que vous avez pu voir derrière les claviers de Florence And The Machine, mais qui surtout a auparavant officié dans le groupe Ipso Facto. Ce quatuor composé exclusivement de filles vêtues de noir et extrêmement classes a commencé en 2007. Leurs chansons étaient noires et même inquiétantes souvent (à cause des orgues). C'était vraiment bien, même si parfois les envolées lyriques de la chanteuse Rosie Cunningham étaient énervantes. Pourquoi parlons nous au passé ? Parce qu'Ipso Facto n'est déjà plus. Le premier coup pour le groupe est arrivé quand Cherish Kaya a décidé de partir, les trois autres filles qui restaient ont bien essayé de continuer, mais apparement cela n'a pas marché. Ce qui peut être compréhensible tant les claviers avaient de l'importance dans leurs compositions. Comme il est écrit sur leur Myspace : "R.I.P.so Facto"

THIS TAWDRY AFFAIR
Dans la famille Kaya, je voudrais la grande soeur. Tahnee fait elle aussi partie d'un groupe avec des filles (mais pas que) : This Tawdry Affair. Elle y chante et joue de la basse et du violon. Chose très importante à savoir : au départ, Peaches Geldof jouait aussi dans ce groupe. Mais ça tombe bien, elle n'y est plus, on peut donc écouter This Tawdry Affair la conscience tranquile. Ca ressemble beaucoup à feu Ipso Facto, et la chanson "Padlocks" est très belle.
BO NINGEN
Pour l'instant il était facile de trouver des transitions entre chaque groupe, mais là, c'est plus dur. Il n'y a pas vraiment de lien entre les chants lyriques de This Tawdry Affair et les cris de Bo Ningen. Mais peut être qu'ils se connaissent : à Londres, tout le monde semble aimer Bo Ningen (Faris Badwan a même dit au NME que c'était un des groupes qu'il suivrait de près en 2010). Et le groupe le rend bien : il joue tout le temps, partout. En fait, il est très difficile d'échapper à Bo Ningen quand on sort à Londres. Mais si tout le monde les aime, c'est que c'est génial ? Que nenni. Bo Ningen, c'est pas bo... En fait, c'est un groupe de Japonais très très chevelus qui chantent, non pardon ce n'est pas le bon terme, qui crient... en japonais. Leurs chansons s'appellent "Jinsei Ichido Kiri" ou encore "Korositai Kimichi". Ca peut sembler drôle, mais, pour les avoir vus en live, sachez que ça ne l'est pas. Les oreilles crient au scandale. C'est relativement insupportable comme musique. Alors pourquoi tout le monde aime Bo Ningen ? Mystère. Peut être qu'ils font de bons sushis et offrent des Tamagotchis à leurs amis.

O CHILDREN
Toujours sans transition, parce que ça devient vraiment dur d'en trouver, parlons donc d'O Children. Cocorico, un des membres du quatuor, Gauthier, est français (de Bordeaux même) ! Malgré cette petite présence frouze, O Children reste un groupe de la scène londonienne d'aujourd'hui, influencé par le post-punk comme la disco (mais ils veulent qu'on dise qu'ils font de la pop). La voix du chanteur, Tobias, grave à souhait, est totalement envoutante, notament dans le tubesque "Dead Disco Dancer". Des enfants à suivre.