L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

22.11.08

Du flair


FESTIVAL DES INROCKS
@ l'OLYMPIC, NANTES
C'est tous les ans la même chose. Tous les ans en novembre, a lieu le festival des Inrocks et c'est toujours un succès. Les jeunes se jettent dans les salles voir les nouveaux groupes qui ont/vont/ou sont censés rythmer votre année. Cette fois-ci encore, ça n'a pas manqué. Des franges et des slims ont envahi l'Olympic, à Nantes, le weekend du 15 et 16 novembre. Le samedi était complet. le dimanche presque. Review des concerts du 16 avec à l'affiche : Foals, The Virgins, Friendly Fires, Soko, Wild Beasts.

WILD BEASTS
eunuque, moustache, "devil's crayon", coiffure défiant les lois de la nature
19h : Les Wild Beasts arrivent alors que la salle est loin d'être pleine. Ils jouent une chanson, disent bonjour, et reprennent de suite. Dans la fosse, ça ne bouge pas vraiment, même pendant leur tubesque "devil's crayon", pourtant le titre plus réussi du set. Il faut dire que les Wild Beasts ne jouent pas trop avec le public et ont un sacré handicap : un chanteur-guitariste moustachu à la voix de fausset qui devient franchement désagréable au bout de quinze minutes. Au moins le public aura pu s'extasier à la vue de la coiffure du guitariste, franchement divertissante.


THE VIRGINS
urgence, sourire, anorexie, New York, jogging
19h50 : La salle s'est remplie, comme par enchantement. Les Virgins sont très attendus, il faut dire qu'ils ont fait danser du monde tout l'été. Les New-Yorkais arrivent, tout sourire, et démarent. Les tubes passent à une vitesse impressionnante : du bondissant "One Week Of Danger" au plus calme "Fernando Pando", sans oublier le classique et excellent "Rich Girls", en chanson de cloture. Le chanteur, un grand gamin maigre au ras de la scène, court sur place, comme s'il faisait un jogging, plutôt limité comme jeu de scène mais amusant. Le public est aux anges. Malheureusement le concert a goût de trop peu (40 minutes seulement). Les Virgins n'ont rien inventé, mais ils sont quand même foutrement addictifs. On ne guérira donc jamais de cette belle maladie qui nous rend accro à une musique aussi simple.

SOKO chaton, dislexie, "à poil jean", lutin, myspace
21h : On a installé une lampe en forme de chat sur un clavier et une fausse fourure de tigre sur un ampli : Soko entre affublée d'un foulard, genre Andrew VanWyngarden des MGMT. Elle, c'est celle que toutes les filles devraient détester : elle est jolie, chanteuse, comédienne, et a même eu la chance de faire un duo avec les Babyshambles aux Eurockéennes dernières. Alors on espère presque que le concert sera mauvais. Mais ça ne dure pas longtemps. On se fait embobiner très vite, au bout d'une ou deux chansons, par cette gosse au ukulélé, ses jeux à l'adresse du public, ses mignonnes mélodies et ses bourdes, vraies ou non. Elle se permet même de prendre son carnet pour lire les paroles, qu'elle a oubliées.C'est un des premiers concerts où elle joue avec un groupe (un batteur, une violoniste, et même une autre fille qui remplira le rôle de joueuse de tambourin le temps d'un ou deux refrains) et elle est contente car elle peux enfin jouer de nouveau morceaux. On retiendra (ou pas) la chanson du chat, ponctuée de miaulements et de rots, l'engouement du public (masculin) pour le batteur Jean ("A poil Jean !") et le médiator tombé dans la guitare. Soko s'en va, en n'oubliant pas de dire qu'on peut être amis sur myspace.

FRIENDLY FIRESdéhanché monstre, parties proéminantes, surprise, paillettes vertes, fesses 22h : Toujours se renseigner sur un groupe et ses prestations sceniques avant d'aller le voir en concert. Pourtant, là,pour les Friendly Fires, la règle avait été oubliée. Et c'est tant mieux en fait, comme ça, il y avait la surprise de découvrir in situ le groupe. Alors voilà, dès les premières chansons, on prend le chanteur pour un dérangé : pourquoi de tels déhanchements suggestifs et un pantalon aussi serré ? Il ne tient pas en place, se ballade partout sur la scène en secouant furieusement son derrière, sucitant des cris dans la foule. Du fait, on ne remarque que lui, le reste du groupe étant beaucoup plus classique. Musicalement, ça tient la route, avec une poignée de tubes très efficaces en live, dont le merveilleux "On Board", vraiment très fort. Le public se laisse facilement prendre au jeu, sauf quelques irréductibles qui regardent le groupe d'un air choqué. Les Friendly Fires sont la bonne surprise de la soirée. Ce groupe anglais ne brille pas sur CD mais en concert, c'est très bon.Vous voilà prévenus.

FOALSchemises à carreaux, sueur, fosse, autisme, micro mal règlé
23h : on n'attend plus que le groupe d'Oxford, la tête d'affiche de la soirée. Ils arrivent et déballent aussitôt une bonne partie de leur album. C'est dommage, la voix de Yannis est presque entièrement masquée derrière les instruments, il en fera d'ailleurs la remarque, une des seules phrases dites pendant le set (ce mutisme énervera certains qui diront "Foals = autisme"). Les chansons sont plus violentes qu'en CD, elles prennent une autre allure, à moins que ce ne soit la fosse. Le public est heureux et chante les paroles qu'il connait sur le bout des doigts. Yannis va dans la fosse, histoire de faire une fois le tour de la salle, un vigile aux trousses. Le concert passe très très vite. Il est déjà fini. On regrettera juste le manque de dialogue avec le public, le reste était excellent. Au fait, les Foals ont amélioré leur français, en tout cas, on comprend beaucoup mieux les paroles de "French Open" maintenant.

La soirée finit vers minuit, la salle se vide rapidement, comme tous les concerts au public très jeune, demain : école. Et l'année prochaine : une autre édition du festival des Inrocks, qu'on ne manquera pour rien au monde. Nous aimons être gatés.
remerciements à la salle de l'Olympic