L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

15.7.09

Samedi


TEA @ LES EUROCKS 09 : DEUXIEME JOUR

16 h 15 : Nous commençons en douceur avec la suissesse Sophie Hunger. Vêtue d'une simple robe noire, cette dernière distille ses mélodies teintées de jazz. C'est beau. On regrettera toutefois le manque de communication avec le public.

17 h : Histoire de se réveiller, quand même, nous fonçons à la Loggia voir la prestation musclée des allemands Schwefelgelb. On éspère qu'elle sera bien car l'interview de la veille (publiée ici) avait été parfaite. Nous ne sommes pas déçues: la musique qui aurait pu une autre fois nous donner mal à la tête nous excite furieusement. Le jeu de scène du chanteur Sid vaut à lui seul le détour. Le groupe se dit très content de jouer aux "Eurockéennes" (le nom est prononcé parfaitement, on sent qu'il y a eu de l'entraînement). Il s'amuse aussi à cracher de l'eau sur le public, tel un brumisateur géant. Vers le milieu du set, deux types entièrement recouverts de tissu léopard et coiffés d'un chapeau melon apparaissent sur scène pour faire des chorégraphies étranges. Un peu plus tard, ils se jetteront dans la foule et créeront un méchant pogo. Dans l'ensemble, le concert est plutôt intense, mais finit un peu trop vite.
Si vous avez l'occasion d'ailler voir Schwefelgelb en concert, n'hésitez pas. Comme quoi, les paroles en allemand, parfois, ça passe.
18 h : les suédois de Peter Bjorn and John livrent un concert plutôt décevant. Pourquoi ? L'on ne sait, car le chanteur s'évertue à sauter dans tous les sens telle une grande rock star. Donc le problème ne vient pas de là. Peut être que les chansons ne sont pas connues de tous... Non, ce n'est pas ça non plus, puisque même sur "Nothing To Worry About" ou "Young Folks" la foule reste -presque- de marbre (oui, même sur "Young Folks"). Alors pourquoi ? On ne saura sûrement jamais, l'alchimie n'a pas fonctionné, c'est tout. Pendant ce temps là nous avons loupé le concert apparemment brillant de Solange La Frange. Dommage.
20 h : La Roux à la plage. La jeune anglaise et ses musiciens sont plus stylés les uns que les autres, c'est un fait. Musicalement (puisqu'on est là surtout pour ça), le concert tient bien sûr la route, mais les titres ressemblent comme deux gouttes d'eau à l'album. N'empêche que le public (jeune) est content et connait les paroles presque par coeur. Gentille, la chanteuse refera son lacet de chaussure et expliquera à ceux du public qui ne voient pas pourquoi toutes les personnes devant applaudissaient. C'est malheureusement le seul évènement marquant du set.
21 h 30 : Petit détour par la Fnac, histoire de tester les talents de dessinateurs de 5 américains.

22 h : Un petit bout de Nneka ; une grande voix, de très bons musiciens dont nottamment le bassiste qui entonnera d'abords quelques accords, enchaînant sur une session de Beat Box tout à fait admirable. On aime, mais comme on ne se refait pas, on cours sous le chapiteau pour notre anglais préféré.

22 h 20 : Pete Doherty est là! Sous nos yeux. Une nouvelle fois. Deux danseuses feront quelques apparitions sur scène mais n'apportent absolument rien au show. Seul Pete compte : moins pété qu'à Neuchâtel, plus enthousiaste aussi, il chante beaucoup les Libertines (son "The Man Who Would Be King" à faire pleurer tous les fans des feux Libertines.) On aime, on adore et soudain, à la surprise générale, il se lance dans un hommage au défunt King Of Pop, avec "Billie Jean" en plus. Le fait d'être seul lui laisse chant [jeu de mot censé être drôle] libre et - ne lâchant sa guitare que pour une bière ou une cigarette - il enchaîne les morceaux les uns après les autres. Avec des interludes à la gratte qui s'éternisent parfois quelque peu.
Quoi qu'en disent certains critiques : l'anglais n'a pas perdu de sa crédibilité et, même seul sur scène, il s'affirme une fois de plus comme un artiste, un vrai. A noter que pour le final, Pete invite son ami Tricky (qui a joué lui aussi sur la scène du chapiteau quelques heures plus tôt).
23 h 30 : Un petit détour par la grande scène, juste pour voir Kayne West. On est déçues par sa tenue banale - il nous avait habitué à mieux. Ah oui et concernant la musique? Ben...c'est du Kayne quoi. Nous ne sommes pas restées assez longtemps pour développer.

23 h 50 : S'ensuit une course passionnelle vers Passion Pit, nominé au palmarès des groupes les plus sympathiques (si on fait abstraction du chanteur-poète-écorché - d'ailleurs, oui oui, c'est sa vraie voix). Leur musique gagne à être interprétée en live et les 5 compères nous offrent un concert haut en couleur. "Sleepyhead", "The Reeling", tout est repris en choeur par le public enthousiaste. On regrette toutefois la pause marquée entre chacun de leur titres - un trou dans l'ambiance qu'ils parviennent pourtant à combler. Ceux qui n'aimaient pas forcément l'album doivent s'avouer vaincus : Passion Pit, c'est bien.
Nous avons également apprécié lorsque, après le concert, certains membres du groupe (non non, pas le chanteur) sont descendus dans le public (où ils avaient apparement des amis) et, nous reconnaissant, nous ont fait signe. Il faut dire qu'on avait fait durer nos dédicaces... (ah non, c'est pas pour nos physiques de rêve?).

Du coup, on discute un coup, on repose nos jambes affaiblies et on profite de Yuksek, de loin. Il parait que le spectacle valait la peine. Tant pis, celui que nous allons vivre est certainement tout aussi valable. En effet, dès 1 h 30, les Friendly Fires débarquent sur la scène de la plage et le chanteur nous régale de ses danses...pour le moins originales. (Quiconque les a déjà vus en live comprendra) Mais venons en à leur musique: celles qui ne nous avait pas forcément plues via myspace se trouvent être tout à fait écoutables sur scène. Après, nous sommes des filles, c'est vrai, et le déhanché du chanteur peut faire avaler pas mal de choses...
Mais nous n'avons plus trop de temps car voici les Birdy Nam Nam qui commencent leur set sur la grande scène.
1 h 50 : Comme de juste, c'est énorme, géant, incroyable, enthousiasmant, prenant. On saute, on lève les bras, pleure presque lorsqu'ils lancent "Abbesses". Tu croyais savoir mixer dans ta petite cave? Le quatuor français te renvoie au placard et, accompagnés de visuels flashy, nous emmènent loin, loin, loin. Si bien qu'après un rappel d'une vingtaine de minutes, l'atterrissage est difficile.
C'est alors que, le sourire au lèvres, on se réjouit déjà du lendemain. Une vie sans concerts ? Même pas imaginable.