L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

22.7.09

"Hey, les mecs, vous connaissez un groupe allemand bien vous ?"


TEA @ LES EUROCKS 09 : INTERVIEW SCHWEFELGELB

Schwefelgelb. C'est pas si dur à prononcer : "chvéfeulgailb". TEA a profité de leur passage aux Eurocks pour rencontrer le duo allemand et faire sa première interview auf deutsch. C'est vendredi en tout début d'après-midi que Sid, le chanteur, nous a invité dans sa magnifique caravane pour un interrogatoire dans sa langue maternelle.


Est-ce que tu es heureux de jouer dans le plus grand festival français?
Oui, bien sûr, c’est génial.
En fait, nous avions déjà joué pour le festival GeneriQ et ce dernier est relié aux Eurockéennes, je ne sais pas exactement comment mais quoi qu’il en soit, nous avons alors joué à Besançon, à Mulhouse et à Belfort, c’était déjà très bien mais beaucoup plus petit. Donc je me réjouis, je ne sais pas trop à quoi m’attendre, si c’est très grand ou pas. Je sais juste qu’on joue sur la Logia ou quelque chose du genre mais je ne sais pas quelle taille elle a. En fait, je préfère les petites scènes, les petits clubs. Du genre, 80 personnes. En tout cas, tout ceci est excitant.
Racontes-nous votre pire concert :
Réfléchit. « Euh…Warte mal ». Je crois que c’était un concert ou nous avons eut des problèmes techniques. Quelque chose est tombé, et je ne m’entendais plus et nous nous sommes perdus et tout le reste de la prestation n’a plus joué, tout était faux et c’était juste honteux.

Vous venez de Berlin ?
Non. En fait, Eddy vient de Berlin, mais moi j’habite à Essen. C’est un peu plus à l’ouest. Donc on est assez loin l’un de l’autre et on doit toujours se rencontrer quelque part. C’est assez compliqué mais on s’en sort. En fait, ça n’est pas trop mal lorsqu’on est un peu dispersé parce que Eddy peut faire des relations à Berlin et moi ailleurs en Allemagne et du coup, ça a ses avantages même si c’est compliqué.


Est-ce que l’atmosphère berlinoise est propice à la création ?
Oui, elle est bien pour créer ; les conditions y sont bonnes et il y a plein de possibilités. Le problème c’est qu’il y a plein de choses et j’ai parfois l’impression que les gens sont comme fatigués, ils n’ont plus tellement envie d’aller dans des Clubs.

En fait l’offre est trop grande à Berlin et ça n’est pas tout simple. Je crois que pour les groupes étrangers qui entendent tout le temps que Berlin, c’est génial, et qu’il faut absolument y aller…la réalité est plus dure. C’est très difficile d’émerger à Berlin.


Sur scène, vous êtes très maquillés. Etes-vous sponsorisés par une marque de cosmétiques ?
Rires. Non, non, normalement, c’est moi qui le fait et pas de sponsors. Il rit. Nous ne sommes pas assez sérieux pour ce genre de choses.


Peux-tu citer un artiste allemand actuel et bien ?
Réfléchit. « Hmm…Aktuell…». Il existe un groupe qui s’appelle Herpès. « Like this here, haha ». Ils sont très bien, ils font un genre de New Wave Punk mais aussi de la Neue Deutsche Welle. Sinon euh…« nicht so einfach »…En fait, je n’apprécie pas tellement de groupes donc…Il appelle à l’aide ses potes qui prennent l’apéro devant la caravane « Hey Leute !°» Ils réfléchissent aussi. Il y a encore Ready to Eat, elle habite à Berlin mais n’est pas allemande…En fait, il n’y a que peu de choses qui me plaisent.


Quels sont les objectifs de Schwefelgelb, conquérir le monde ?
Je ne sais pas. Nous n’avons pas programmé cela ainsi : conquérir le monde. Il rit. Mais en tout cas nous voulons poursuivre ainsi et travailler à notre prochain album. Genre cet été, nous n’avons pas trop de concerts et cela laisse plus de place à la production. Ensuite, on verra comment réagit la presse. Nous continuerons tant que cela nous fait plaisir et verrons comment cela se passe.


Au fait, que signifie « Schwefelgelb » ?
Alors, « Gelb », c’est une couleur. Je crois que c’est « jaune » en français. Et « Schwefel » c’est euh…« sulfure », non, « soufre », bref, « Schwefelgelb » c’est le nom de la couleur du soufre. Ca n’a pas de signification particulière pour nous. Quoi qu’il en soit, le jaune est une couleur que l’on remarque, qui ne passe pas inaperçu. Comme celle des bracelets du camping que nous portons tous les trois. On ne peut pas l’ignorer et c’est ainsi que nous devrions être pour le public.


En français, ça semble un peu barbare…


Oui, la première fois que nous avons joué pour des francophones, c’était pour la radio belge et ils n’arrivaient pas à le prononcer « Schesche»« Schwelgsche »« Schwefegeb ». Rires. Si nous avions su, nous aurions peut être choisi un autre nom mais bon…une fois qu’on sait le dire, on ne l’oublie plus.


Pourquoi chantes-tu en allemand ?
Au tout début, j’ai essayé en anglais mais en fait, je ne maîtrise pas assez cette langue. J’arrive à avoir une conversation, j’ai un vocabulaire d’environ 200 mots, mais cela ne suffit pas pour écrire des textes. C’est trop difficile et je n’arrive pas à dire ce que je pense vraiment alors j’ai pensé qu’il fallait que je le fasse en allemand comme ça au moins les textes sont bien alors que si je les faisait en anglais ce serait plutôt…mauvais.


Et pourquoi les rôles sont-ils répartis ainsi dans le groupe ? Est-ce que Eddy chante faux ?
Oui, il ne sait pas chanter. Mais en réalité, je ne chante pas vraiment non plus vraiment bien, je crie plutôt. Eddy fait souvent les « vocals ». En réalité, Eddy est plutôt responsable des Artworks et ce genre de choses alors que moi je suis plutôt musicien. Donc Eddy fait les choses plutôt faciles de la musique. Rires.


Si tu étais une femme célèbre :
« Oh, schwierige Frage ». Il réfléchit. J’aimerais bien être un membre du groupe des années 80 : Malaria. Oui, être l’une de ces femmes juste pour voir comment c’était en ce temps là.




Vous bougez beaucoup pendant vos concerts…est-ce que vous êtes atteints de Parkinson ?
Mmmh oui. Rires. En fait il se passe quelque chose avec la musique. On ressent son énergie et lorsque nous jouons, ça nous excite. C’est aussi un bon moyen pour créer une connexion avec le public.

Question cruciale : Aimes-tu le thé ?
Non. (Nous devons avoir l’air extrêmement déçues alors il rit et précise) : En fait, je ne sais pas pourquoi mais cela me donne des maux de ventre. Tous les thés, quelque soit l’arôme. Mais ça n’est pas une affaire de goût, j’aime le thé, j’aime beaucoup, beaucoup, le thé. 
Il insiste en appuyant la voix. Trop chou. Eclat de rire général.

Pour terminer, peux-tu nous raconter ein Witz ?
« Oh, Scheisse ». Les blagues sont souvent très mauvaises …« Eh les gars, vous n’auriez pas une blague ? »…
Alors c’est l’histoire d’un noir qui a un perroquet sur l’épaule. Il va dans une pharmacie et là le pharmacien demande : « D’où est-ce que vous le sortez celui là ? ». Et le perroquet répond « D’Afrique ».

Oui je sais, c’est très mauvais.



Et voici voilà, pour vos beaux yeux, Sid, faisant une séance photo spécialement pour TEA.
Si toutes les interviews se passaient aussi bien... (ici, la review de leur concert le samedi).



Schwefelgelb, des Allemands à suivre, qu'on sache prononcer leur nom ou non.