TEA @ LES EUROCKS 09 : PREMIER JOUR
15 h : Armées de nos pass, nous découvrons les lieux bien avant l'ouverture des barrières. Légèrement intimidées, nous nous rendons à l'espace presse dans lequel nous trouvons les horaires des conférences de presse (qui changeront tout au long du festival) ainsi qu'une entrée pour le mini-concert acoustique et privé de Hockey à la Maison de l'Environnement.
17 h : Nous entrons dans la fameuse Maison de l'Environnement qui se révèle être un vrai havre de tranquillité. Meublée de transats, climatisée (appréciez le luxe) et faiblement éclairée, elle offre un cadre idéal aux quelques séquences filmées pour les Concerts à Emporter et Couleur 3, qui rediffusent ces instants privilégiés. Bon, Hockey, on n'est pas fan, mais les bouclettes du chanteur valent le détour. Concernant les 3 morceaux égrainés, on remarque avec étonnement qu'il (le chanteur) semble s'ennuyer autant que nous. Heureusement qu'il y a "Too Fake" dans le lot, et ses "look out" qui relèveraient presque le niveau.
A la sortie du concert, nous demandons tout de même une photo de groupe et en profitons pour interroger Moustache sur le nom du groupe - pourquoi ne s'appellent-t-ils pas Baseball?
Tout simplement parce que c'est le meilleur des sports, you see. Ok. Et vous en faites du hockey ? "Ben non." Ah ouais...
Avec ça, on aura loupé Emiliana Torrini. Tant pis, nous profitons du trou dans notre programme pour parcourir le festival sous les "Kiss, kiss, kiss, kiss" scandés par Dider Wampas en pantalon rose-scintillant. "Merci, je vous aime mes petits lapins roses" - nous pas.
19 h 30: Conférence de presse puis concert de Ghinzu. Soudain, c'est le drame : en plein milieu de leur tube "Do you read me", coupure. La grande scène s'éteint: instruments, lumières, écrans, plus rien ne marche. Déception à tous les étages. Le guitariste lance sa guitare mais poursuit tout de même le show : déhanchés, batterie, pseudo-strip tease, parfois, une lueur d'espoir quand les écrans se rallument pour quelques secondes... Le public siffle et le groupe au complet revient occuper la scène: tous les moyens sont bons pour nous captiver jusqu'aux dernières minutes du temps imparti. On repart un peu déçus, mais pas par le groupe qui obtient une bonne dose d'affection supplémentaire.
20h30 : Notre premier concert sous le chapiteau : Yeah Yeah Yeahs. Après écoute de leur dernier album It's Blitz! que nous avions trouvé plutôt calme, nous sommes curieuses de voir ce que cela donne en concert... et bien c'est tout simplement énorme: au fond de la scène, un oeil géant toise le public, puis le groupe entre en scène et c'est l'explosion. Karen O est la Beth Ditto version maigre. Admirablement vêtue d'une combinaison imprimée accessoirisée de gants à fils et de grosses baskets, elle saute, cours, tourne, s'amuse avec son micro - réel ou imaginaire - et enthousiasme le public. Il faut dire que peu de morceaux du dernier album sont joués (d'ailleurs mention spéciale à "Heads Will Roll", vraiment réussi). Karen O descend dans le public histoire de lui faire chanter les "Ooh Ooh Ooh" de "Cheated Hearts", donc on repense encore à Beth Ditto. Nick Zinner, le guitariste, toujours discret, prend la scène en photo. Sa coiffure ailes-de-corbeau lui va cent fois mieux qu'au chanteur d'Indochine, prends-en de la graine Nicola. "Gold Lion" est assez incroyable à entendre en live, tandis que le doux "Runaway" prend ici une nouvelle dimension et on ressort du concert CON-QUIS (et pleins de sueur).
22 h : On change ensuite de registre avec Cypress Hill. Vous espériez voir NTM? Vous êtes encore plus heureux de voir les américains depuis votre portion de coline. C'est gros, lourd, même si ça n'est pas ce qu'on préfère. Mention spéciale toutefois aux percussionnistes. Et après"Insane in the brain", on court sous le chapiteau, pour nos Kills adorés.
23 h 15 : Les Kills entrent en scène après un quart d'heure d'attente insupportable. Et là, c'est le véritable choc. La tension que dégage le duo est palpable. L'alchimie musicale parfaite. On s'y attendait, mais quand même ! Alison 'VV' Mosshart nous ferait presque tourner lesbiennes même si Jamie 'Hotel' Hince n'est pas en reste, niveau show. Ils ont vraiment l'air contents d'être là. C'est chaud, beau, le public connaît toutes les paroles. On adore, on adule. On est captivées d'un bout à l'autre par l'incroyable présence des deux londoniens. Commencé par "U R A Fever", le set se termine sur "Cheap And Cheerful" au bout d'une heure qui nous a semblé beaucoup trop courte. Sûrement le meilleur concert de la journée. Bon, on retourne écouter l'album Midnight Boom, du coup.
00h10 : Encore sous le charme puissant des Kills et cassées par cette première longue journée, nous n'avons pas le courage de nous enfoncer dans la foule pour apprécier au mieux The Prodigy. Du coup, on aime, mais sans plus. Mais les (nombreux) fans présents ont l'air en transe. On entend au moins cinquante fois le mot "Fuck", déplore la tenue de scène (non au pantalon rouge et au marcel blanc, arrêtez, les années 90 sont finies), admire la force de persuasion du groupe qui arrive à obliger tout le public de la grande scène (beaucoup de monde, donc), à s'asseoir par terre, et les regardons partir comme des voleurs après plus d'une heure de show aggressif.
02 h : Fin de cette première soirée de folie à la Plage, avec aux platines Diplo mais aussi et surtout Crookers. Le premier se débrouille, mais on attend de pied ferme les transalpins. La transition entre les deux DJ sets se fait en douceur, sur un morceau de Animal Collective. Et puis les italiens envoient la sauce (bolognaise). Ça se déhanche sérieusement sur le sable, et, au moment où plus personne n'y croit, ils passent le tube "Day'N'Night", qui clôt en beauté cette première nuit.