L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

29.3.10

Les Femmes S'en Mêlent, et c'est tant mieux

LES FEMMES S'EN MÊLENT :
MEN + JESSIE EVANS
@ LE CHABADA, ANGERS
25/03/10

Tous les ans, les Femmes S'en Mêlent et s'incrustent dans vos salles de concerts préférées de France et de Navarre. Le 25 mars, deux groupes se sont arrêtés au Chabada à Angers : Jessie Evans et MEN. Vous devinez la suite : on n'a pas pu s'empêcher d'y aller.


C'est Jessie Evans, Californienne exilée à Berlin, qui ouvre la soirée. A écouter sa musique à inspirations latino, on pensait que ce n'était pas vraiment notre tasse de thé, ce même si on aime beaucoup le saxophone (coucou The Rapture et Twisted Charm) On n'attendait donc pas grand chose du concert qui, de plus, s'annonçait mal puisque la petite foule servant de public ce soir était assise sur les marches du club, éloignée de cinq bons mètres de la scène. Mais c'était sans compter sur Jessie. Jessie, elle arrive entièrement vêtue d'une combinaison moulante imitation peau de serpent, elle sautille sur ses deux jambes interminables, et puis sa première chanson terminée, elle demande à l'assistance de se lever et se rapprocher. Ah, c'est déjà mieux. Mais pas encore suffisant pour Jessie qui a une bonne idée : le public ne vient pas à elle ? Pas graaaave, elle vient au public. Elle saute de la petite scène du club et fait toute une chanson au milieu d'un public encore timide, mais qui commence à se réchauffer déjà. Elle est accompagnée par un batteur (qui ne la suit pas jusque dans la fosse, on devine pourquoi) nommé Toby Dammit, excellent, et qui, oh tiens, a déjà joué pour des gens comme Iggy Pop, respect. Quant à Jessie, elle joue très très bien de son saxo, a une belle voix, et ses chansons qui ne nous disaient pas grand choses sur Myspace deviennent ici d'envoûtantes mélodies, sensuelles, avec des sonorités exotiques, souvent latino, et ça plaît. D'autant plus que ce n'est pas ici un concert comme les autres : cette femme est une véritable performeuse. Elle danse dans tous les coins, lève la jambe bien haut, utilise des accessoires comme des feuilles de palmier, une grande cape brillante... on croirait une danseuse de charme des années folles. Mais Jessie Evans fait aussi penser à une punk, qui aime bien vider les bouteilles d'eau sur son public et qui a beaucoup d'énergie à revendre. Peaches, mais en version plus distinguée. Au final, on se prend carrément à ses chansons, qui finissent par devenir hypnotisantes, le public est conquis, et il y a un rappel bien mérité. Allez voir Jessie Evans en concert, elle ne vous décevra pas. En plus, elle boit du thé sur scène.

La salle est maintenant chauffée, merci Jessie, on va pouvoir passer à MEN.
Si le nom ne vous dit rien, vous connaissez au moins Le Tigre. Eh bien MEN, c'est le projet de JD Samson, de Le Tigre (vous savez, celle qui a la moustache), vous situez mieux maintenant ? Épaulée de deux amis, le trio offre des chansons dansantes comme pas deux, telles que la tubesque "Credit Card Babie$". L'opération n'est donc pas très compliquée : bonne musique qui bouge + public enthousiaste = ambiance géniale (même s'il n'y a malheureusement pas grand monde au Chabada ce soir). Le groupe est heureux de l'accueil, JD et Michael (ironiquement le membre le plus féminin du groupe) distribuent des sourires à tout va, le public est content que le groupe le soit, donc les MEN sont encore plus satisfaits, et bonjour le cercle vertueux. Ils ont aussi fait fort dans les costumes et le décor : veste arc en ciel, chapeau en forme de maison, guêtres en laine et mini short pour le garçon, combinaison de baigneur pour la bassiste avec muselière SM, et grand drapeau arc en ciel dans le fond avec un conseil : "Fuck your best, fuck your friends".
Musicalement, les morceaux sont tous de la même trempe (même les inédits -car aucun album n'est encore sorti) : à faire remuer sérieusement du popotin. D'ailleurs Jessie Evans, en bonne amie, est au milieu, premier rang, et danse frénétiquement (si vous voyez sur les photos un bout de tête, c'est elle). Pour une chanson, le public est prié de répéter, après chaque "Who am I to feel so free?" scandé par JD un "Who am I?", et pour une salle pas trop remplie, on a fait drôlement du bruit. On transpire pendant près d'une heure, et puis la soirée se termine, malheureusement. Enfin, avant de partir, on peut toujours passer au stand merchandising discuter avec Jessie Evans ou admirer les godemichets de bois que les MEN ont ramenés.


On vous le dit et le répète : il FAUT aller au festival Les Femmes S'en Mêlent, on a toujours de bonnes surprises au rendez-vous. La tournée n'est peut être pas encore arrivée chez vous, vérifiez. Pour les autres : à l'année prochaine.