L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

12.6.10

J'ai pas vu le tambourin en vrai, ça manque à ma vie


THE DRUMS
THE DRUMS

Cet article aurait très bien pu ne pas être publié. C'est vrai, il est fort probable, si vous traînez sur la blogosphère, que vous ayez déjà lu la chronique du premier album des Drums sur nos poteaux de chez Sizzling Youth, Take A Drag Or Two ou autres blogs qui ont été plus rapides. Mais après réflexion, on a pensé à tous nos lecteurs un peu moins geeks et on s'est dit qu'ils aimeraient peut être lire quelque chose sur ce disque, et puis aussi, mince, TEA a parlé des Drums à l'époque où ils n'avaient même pas encore sorti leur réjouissant EP Summertime! donc nous nous sentons un peu concernées par ce que deviennent ces petits Américains.

Depuis début septembre, les Drums ont quand même fait un sacré bonhomme de chemin. Bien vite adoptés par la hype (Hedi Slimane les photographie), les médias (ils s'offrent la première couverture du NME de l'année 2010) et finalement presque tout le monde qui a un jour écouté "Let's Go Surfing", leur ascension a été la plus fulgurante de cette période 2009-2010. Ils ont été plus rapides encore que les Two Door Cinema Club. La preuve ? Alors que les Irlandais iront jouer sur la scène de la plage aux Eurocks, les Drums, eux, s'offriront carrément la grande scène, juste avant Julian Casablancas. Ceci est assez remarquable pour un groupe dont on ignorait jusqu'à l'existence il y a huit mois.

L'engouement autour du quatuor peut s'expliquer d'abord par le fait que Summertime! était un disque génial. Oui, génial, avec six pop songs toutes plus chouettes les unes que les autres : un air retro, des clap clap, des sifflements, des refrains entêtants et des paroles pas trop compliquées. Ce qui a aidé aussi, c'est tout ce qui a autour : des clips sortant assez régulièrement afin d'alimenter le buzz, des concerts où le très blond chanteur Jonathan Pierce a presque l'air d'en faire trop avec ses gesticulations et où Jacob Graham étale son art de sauter tout en faisant du tambourin, et un look campus retro très soigné mit pantalons trop courts et blousons d'universités américaines. Ne seraient-ils pas juste des parvenus, surfant (c'est le moins que l'on puisse dire) sans gêne sur l'envie de pop estivale du public jusqu'à en user la corde au maximum ? La sentence serait trop cruelle. Leur album éponyme, fraîchement sorti, est là pour nous rappeler à quel point les Drums peuvent nous faire du bien.

Autant prévenir tout de suite, l'album est moins guilleret que l'EP. Ils ont viré les pourtant excellents "I Felt Stupid", "Make You Mine" et "Submarine" pour rajouter des sons plus larmoyants. Tout débute par "Best Friend" à l'intro qui nous rappelle qu'on aimait bien ce groupe suédois pas très viril mais fort plaisant The Embassy et aux "hahaha hahahaa" qu'on devine très efficaces en concert. Ça commence à devenir cool juste après, avec "Me And The Moon", qui rappelle l'été tiens, pour changer. Elle fait partie, avec "Let's Go Surfing" (qui reste définitivement leur morceau le plus addictif) et "Forever And Ever Amen" des chansons les plus dynamiques du disque. Pour le reste, les Drums nous montrent qu'ils sont assez doués en pop mélancolique. Parfois c'est beau ("I Need Fun In My Life", "I'll Never Drop My Sword", "We Tried"), d'autres fois c'est à la limite du mièvre agaçant ("Book Stories", "It Will All End In Tears").

Et puis les Drums emploient toujours plus ou moins la même formule, chansons sur les sentiments, "oh oh" un peu partout, couplet refrain couplet refrain refrain, claps, tambourin... On fini par confondre les chansons, tant elles peuvent se ressembler. Aussi bonne soit elle, la formule risque de perdre de son charme. Attention les loulous, ça serait dommage qu'on en ai marre de vous. Néanmoins, si l'on fait attention à ne pas les écouter trop souvent trop longtemps, on se rend compte que cet album est quand même drôlement bien réussi, que les Drums ne sont finalement pas si bondissants que pouvait le laisser croire "Let's Go Surfing", et que même ils ont des morceaux où la guitare et la batterie font franchement penser à un certain groupe de Manchester à la toute fin des années 70, et que ça leur va bien aussi.

L'adresse de leur myspace dit "thedrumsforever". Aimerons-nous pour toujours les Drums ? Forever and ever ? On l'espère, amen.


Et en bonus, un peu de #lol ©Digitalpetra :