L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

9.7.10

Absurde-Land




EUROCKEENES 2010
ROYAUME DE L'ABSURDE


Personne n'a jamais prétendu être totalement normal aux Eurocks. Tant mieux. Fascinées par les comportements à fort potentiel de lol des festivaliers, nous vous livrons ici une liste non-exhaustive de tout ce qu'on a pu croiser. En effet, un vent de tous les possibles soufflait le week-end dernier sur l'étang du Malsaucy. A un degré parfois décoiffant. Festival, royaume de l'absurde au 21è siècle ?

D'abord, les énergumènes déguisés en Vache, en Mariée ou encore en Bob l'Eponge (qu'on veut encore et toujours libérer) ont attiré tous les regards. Mais ils n'étaient pas seuls: certains avaient misés sur la tenue d'apparence simple mais qui fait aussi son effet (vise le tshirt minou pas si moche) tandis que des artistes comme Empire of the Sun (qui semblaient tout droits sortis d'un de leur clips) ou de Ghinzu (le guitariste, très à l'aise en legging + débardeur lilas imprimé constellation) misaient sur l'improbable.

Ainsi lookés, de nombreux festivaliers s'en sont donné à coeur joie pendant les concerts: pogotant le sac ouvert et perdant tout ou hurlant pour la libération des ballons d'helium. Par ailleurs, dans la catégorie du concert le plus WTF du week-end, c'est LCD Soundsystem qui remporte la palme haut la main : comme faisant écho à l'inclassabilité de l'artiste, le public eurockéen, plus excité que jamais (alors que nous étions en plein après midi, rappelons le) a sombré dans un n'importe quoi total, brandissant moultes objets improbables ou pancartes (dont "Free Cunni" hrum) et slamant comme si sa vie en dépendait. Limite, le parasol qui se balade au loin dans la marée humaine pouvait encore s'expliquer, mais lorsque l'on aperçoit carrément UN ARBRE (oui oui), il y a de quoi se poser de sérieuses questions. On serait presque trop distrait pour suivre vraiment le concert. Mais la musique est trop bonne, au point d'exacerber l'envie de sensations fortes de bon nombre d'individus transpirants et éméchés. Et d'un coup, ça devient convivial: drague à base de "je me sens seul" et slams offerts aux voisins inconnus. Trop aimable. En plus-bonus, on y a revu la vache avec des lunettes-pailles remplies de bière. Tout ça en un seul concert. Normal.



Le camping était quant à lui le temple du Lol. Pour commencer, paye ta Quechua, si facile à retrouver parmi ses millions de semblables. Et ne tente (aha) surtout pas de la poser sans rien (ni duvet, ni sardines) au milieu d'un grand cercle de tentes. Ta demeure de toile risque d'être offerte en cadeau d'anniversaire à un parfait inconnu par les propriétaires au grand coeur dudit campement circulaire (done). Mais bon, de toute façon, who cares puisqu'on ne dort pas au camping? Les nuits y sont rythmées par le son de la cornemuse (qui entraine carrément tout un defilé d'ivrognes derrière - un vrai festnoz), par les hurlements continus de "Apéroooooo" (qui se poursuivent aussi durant la journée), par d'inévitables Vuvuzelas ou même par des Kazoos. Il faut donc être vraiment épuisé pour sombrer enfin, à moins que certaines drogues, vendues par des énergumènes alcooliques et hirsutes aident à maintenir éveillé...quand ce n'est pas du carton.

Enfin, se balader dans le camping est propice aux rencontres incongrues. On y aura entre autres vu Jules Sitruk en caleçon mouillé (limite transparent - pas très beau).
En mode moins VIP, certains campeurs inspirés ont bien voulu pousser la chansonnette tout exprès pour nous, clamant à tue-tête ce qui a la fibre d'un nouvel hymne : "Je suis une voiture/je file à tout allure/j'écrase les passants (ou enfants, dans le second couplet)/parce que je suis méchant!".
Et avec un peu de chance, vos voisins se seront approvisionnés en feux d'artifice avant le festival. Ainsi, quand un sécu vient les réprimander, ils ne trouvent rien de mieux à faire que lâcher une fusée dans la tente (en train d'être fouillée par l'agent de sécurité). Trop pyrock'n'roll.

Il n'y a donc pas que la musique qui soit intéressante aux Eurockéennes. Le public et les campeurs y sont tout aussi fascinants. A tel point qu'on en ferait bien un sujet pour un mémoire d'antropologie. C'est à prendre ou à laisser.