EUROCKÉENNES 2011 : JOUR 1
En 2010, le vendredi des Eurockéennes proposait une concentration impressionnante de bons artistes. Cette année c'était beaucoup plus light mais nous avons tout de même trouvé de quoi nous occuper.
La faute au camping qui n'ouvrait que le jour même au lieu du jeudi les années précédentes nous arrivons dans l'enceinte du festival vers 20h seulement et allons à la plage voir les Savy Fav en guise d'échauffement musclé. Voir un chanteur à grosse bedaine et avec pour seul vêtement un caleçon douteux est un peu traumatisant mais quand même sacrément rock'n'roll. Le barbu déborde d'imagination quand il s'agit d'utiliser des accessoires pour égayer le set. Voir dessin ci-dessous :
Sinon niveau musique on ne se rappelle pas trop mais on pense que c'était bien.
Juste après, direction la Loggia, qui a drôlement rétréci, au point d'être si difficile d'accès que l'on baisse les bras. And So I Watch You From Afar avait l'air sympa, mais ce sera pour une autre fois.
Pendant ce temps là, la scène de la plage (on vous dira plus tard à quel point on aime sa nouvelle disposition, carrément posée sur l'eau) s'est bien remplie pour accueillir Battles qui ont gagné en popularité depuis "Ice Cream" et son clip. La faute aux longues intro, il est difficile de se mettre dans l'ambiance au début. Par la suite, on pige le truc et on danse beaucoup plus qu'au Kilbi (par exemple) et ce malgré les rythmes tellement particuliers que cela peut vite devenir un casse-tête de trouver les mouvements adéquats pour shaker son booty. Niveau scénographie, deux petits écrans diffusent des vidéos des personnes ayant prêté leurs voix sur le nouvel album. Kazu Makino (sur "Sweetie And Shag"), de Blonde Redhead, y est particulièrement effrayante. Gary Numan ("My Machines") aussi, en fait seul Matias Agayo ("Ice Cream") s'en sort dans l'histoire. Les amateurs du second LP apprécient le concert sans pour autant être transcendés, tandis que les gens qui en étaient restés à l'inaugural Mirrored (2007) s'ennuient assez. Ah ! si Tyondai Braxton était encore dans le groupe, on aurait au moins eu droit au tube "Atlas". Au final, la meilleure chanson sous cette nouvelle configuration est "Futura", tant mieux, ils ont l'ont faite à la fin.
Gros rush chez les hipsters, il faut courir pour ne pas louper LA nouvelle sensation, le groupe qui a envahi les couves de vos magazines musicaux : Wu Lyf (au fait, ça se prononce "Wou Laïf" - ça peut toujours servir en société). C'est pas forcément qu'on les déteste, on trouve juste le buzz totalement disproportionné. Le live nous conforte dans cette impression d'un groupe overrated. D'ailleurs, la Loggia est over capacity, remplie de fans surexcités. Une ambiance qui nous rappelle celle des XX l'année dernière. A l'avenir, si vous vous retrouvez face à un concert de Wu Lyf et que vous vous ennuyez, amusez vous à retranscrire leurs braillements en français. Ca peut donner des trucs assez marrants comme "Je suis rentré/dans mon duvet" ou encore "Ma bite en feu/bite en feu". Voilà.
Retour à des valeurs sûres avec Metronomy, eux aussi sur la plage (décidément). Cela s'avère d'ailleurs un cadre idéal pour jouer leurs nouvelles chansons extraites de The English Riviera. D'ailleurs, le chanteur Joseph Mount n'hésitera pas à dire qu'il n'a jamais joué sur une scène aussi belle ni devant un public aussi nombreux en France. Mais la donne va changer vu le succès que connait le nouvel album dans l'hexagone. Si vous avez pu les voir en tournée ce printemps, sachez que la setlist est quasi inchangée. Le concert est donc très semblable à celui de la Rock School Barbey : un début un peu mou puis un enchaînement sans faute de tubes qui vous scotchent un sourire niais aux lèvres sans même que vous vous en aperceviez. On a même vu une meuf à côté de nous s'écrouler parce qu'elle dansait trop. Néanmoins, le son était un peu moins puissant qu'en salle et il y avait quelques fausses notes dans le chant. Pas assez de points négatifs pour nous gâcher le meilleur concert de cette première journée.
Ensuite, on va quand même voir à quoi ressemble Stromae et on a tôt fait de regretter notre ouverture d'esprit. Figurez-vous un mec un mec maigrichon qui chante "bienvenue chez môôôââââ" sans s'essouffler, tandis que vous avez juste envie de prendre la poudre d'escampette. "Alors on danse ?" Non merci.
Reste Paul Kalkbrenner sur la grande scène. Un autre mec solo, chauve certes, mais beaucoup plus impressionnant que la brindille de tout à l'heure. Il semble plutôt content d'être là, entouré par ses écrans géants en forme de parallélépipèdes qui lui donnent l'air d'être planté au milieu d'un iceberg. Niveau musique, ça envoie du gros beat : captivant un moment mais vite lassant. Allez, au lit.