TRANSMUSICALES DE RENNES 2011
AMBIANCE
Parce que les Transmusicales sont un festival à part, petit aperçu de l'ambiance qui règne à Rennes durant cet heureux weekend. C'est un évènement différent d'abord par sa structure et sa date dans le calendrier : tout se fait en intérieur, froid oblige, et dans différents endroits, si bien qu'on court dans tous les sens.
Généralement ça commence en début d'après-midi, où l'on se réveille difficilement après la soirée chargée de la veille. On file à l'Ubu en centre ville voir les concerts gratuits des jeunes groupes de la région. Il faut arriver assez tôt si l'on veut voir quelque chose, car il y a un monde fou, les concerts étant gratuits et la salle pas très grande. Le problème de l'Ubu c'est que la fosse est en forme d'oreille, ainsi la moitié du public ne voit rien ou seulement un petit bout de la scène. Heureusement il y a un écran qui retransmet en temps réel ce qui se passe, pour compenser. Au bar on trouve les journalistes calés tranquillement sur des sièges et se racontant ce qu'ils ont vu la veille. Ceux qui sont arrivés en premier ont mangé toutes les tomates cerises du brunch. Même si on crève de chaud dans cette salle blindée, on aime bien l'Ubu qui nous fait commencer la journée tranquillement.
Après, pour les chanceux détenteurs d'un pass média, direction le village pro logé à l'étage du Liberté, toujours en plein centre. Les Transmusicales sont sûrement le festival français où il y a le plus de professionnels, à l'affût des futures révélations musicales de l'année (ou des années à venir, carrément). La réputation défricheuse des Trans n'est plus à faire. Cette année auraient été délivrées plus de mille accréditations pour les pro et les journalistes. Le village du Liberté est donc bien rempli. A l'accueil, les gens du festival courent dans tous les sens pour essayer de coordonner toutes les interviews, trouver les groupes, puis les intervieweurs, sauf qu'entre temps les artistes sont partis se balader... Pas facile. Il y a aussi les malheureux imprévus. Par exemple, je devais interviewer Factory Floor vendredi, mais les Anglais ont loupé leur train puis ont préféré se reposer à l'hôtel pour se remettre de leurs émotions. Soit.
Au village pro on trouve des ordinateurs pour les journalistes sérieux, des plateaux radios, et des buffets à volonté. Cette année la région Auvergne a proposé une dégustation de fromage et de vin pas piquée des hannetons, et le stand Lillet/Ricard tous les soirs a été particulièrement apprécié. Parce que oui, vous lisez des live-reports de personnes qui la plupart du temps n'ont pas tous leurs moyens quand ils voient les concerts. Bienvenue dans le monde merveilleux du journalisme musical. Bon, vraiment le village pro est super agréable, on peut aller parler à des gens intéressants à qui on voudrait voler leur job ou bien se poser tranquillement sur un canapé en attendant la tempête. On peut aussi aller voir des concerts à la Cité (quand il reste des places) ou au 4Bis juste en face.
Ensuite, trois options s'offrent pour la soirée/nuit : soit on mange une galette à la crêperie à côté et on va au parc expo, soit on mange une galette à la crêperie d'à côté et on file à l'Aire Libre pour voir des mecs en chemise à carreaux, soit on mange une galette à la crêperie d'à côté et on reste en centre ville pour les Bars en Trans. Ce dernier choix est parfait pour les flemmards, ceux qui n'ont pas assez d'argent pour se payer l'entrée au Parc Expo, ou juste pour ceux qui ont remarqué que la prog de ce festival off est très honorable, voyez plutôt. Par exemple, il y avait Yan Wagner au Museum Café vendredi.
Sinon, on peut aller à l'Aire Libre malheureusement pas très accessible, perdue à Saint-Jacques-de-la-Lande. Comme on l'a précédemment expliqué, c'est le fief temporaire de Kütu Folk records, qui a bien dû s'amuser en résidence ici. C'est ici qu'on passe les soirées les plus tranquilles, normal. Vous y trouverez des monomaniaques effrayants qui suivent le label clermontois partout et lui vouent une adoration sans limite.
Enfin, on ne peut pas aller aux Trans sans essayer au moins une fois d'aller aux Halls du Parc Expo. C'est éprouvant rien que d'y aller, la navette, tout ça. L'ambiance qui y règne est assez étrange, parfois on se croirait dans une espèce de rave, tous les gens autour semblent tout sauf sobres, c'est assez irréel. Et puis c'est gigantesque. Il suffit de regarder rien que la taille du hall spécialement dédié aux professionnels (photo), avec plein de bars et de fauteuils, pour imaginer un peu le reste. En fait, il faut vraiment être dans le mood pour apprécier l'ambiance aux Halls, sinon vous risquez juste de trouver ça inhumain et voudrez rentrer fissa, ce qui serait dommage quand on sait qu'il y a une vingtaine de groupes à découvrir là-bas chaque soir.
Rien qu'à reparler de tous ces lieux, je regrette déjà que ce soit fini. Le blues post-Transmusicales existe bel et bien, et on doit être environ 50 000 à être dans le même cas. Le festival a gardé un équilibre financier cette année, on donc peut espérer une très bonne édition en 2012, et on sera là pour vous en parler.