[Guest : digitalpetra]
Avant que les Vuvuzelas ne fassent la loi sous nos latitudes, un super-reporter (digitalpetra) a foulé le sol sud-africain. Récit en trois parties d'un voyage de l'autre côté de la terre.
Le Cap – oasis de culture
Ville hôte de la Coupe du Monde de football 2010, le Cap est également un lieu d'histoire et de découverte en Afrique du Sud. Ce nouveau Berlin pour son état d'esprit et/ou new New York pour son mélange de cultures, impressionne par sa diversité et son style de vie.
L'unique désavantage du Cap : on en devient très vite dépendant.
1. L'océan. Une véritable destination.
Cape Town ne fait pas exception dans le panorama des lieux touristiques balnéaires. Avec ses couchers de soleil romantiques et ses plages de sable fin, le Cap est ce qu'on appelle dans le jargon touristique « une destination ». Mais votre visite au Cap devient vite une expédition qu'aucune agence de voyage ne pourrait cerner. Pour s'y rendre, le goût de l'aventure est imposé; le principal imprévu que l'on y rencontre se résume à chaque fois en une phrase: « Welcome to South Africa », parce que cette agglomération de 3,5 mio d'habitants est un exemple d'accueil. Partout où l'on se trouve, de la ville aux townships, il y a de quoi discuter, de quoi échanger, de quoi rencontrer. Outre les beaux paysages toute l'année, les activités touristiques ne manquent pas en quantité: tours en bateau à l'ancienne île-prison de Nelson Mandela (Robben Island: aujourd'hui transformée en musée), initiation à la plongée avec visite du grand requin blanc et plus encore. L'étendue d'eau infinie est le trésor de cette ville portuaire. Et chaque côte est tournée vers le gigantesque stade de foot.
La témérité météorologique.
L'océan amène aussi son odeur particulière, mélangeant la lourdeur de son étendue et la fraîcheur de ses vagues. Très souvent, Cape Town est victime de montées impétueuses de vents du Sud. Ces flux plaisantins font le tour des baies et se faufilent dans la ville pour semer les tempêtes ou juste renverser quelques stands de marchés pour touristes; nous voilà en plein centre-ville.
2. La ville. Une perle pour artistes expatriés.
Cape Town regorge d'histoire et d'actualité. À juste titre, beaucoup de gens comparent le régime de l'apartheid à un mur. Par conséquent, son abolition est comme la chute d'une ère qui aurait séparé la ville en deux. Les plus avertis verront bien ce que je veux dire. À l'image des transformations de Berlin dans les années 90, le Cap constitue en lui un exemple de ville en chantier. On y retrouve tous les mouvements de quartiers, l'exode artistique, le chic et le second hand. Le quartier de Woodstock notamment est une perle pour tous les amateurs de design, de musique, d'art et de photographie : plein à craquer de créatifs très tendance. L'ensemble est présenté dans un style colonial qui met en avant quelques points-clefs d'une époque oubliée: trophées de chasse empaillés, motifs floraux super-kitsch et hommes à grandes moustaches (non sans rappeler nos références hipsteriques européennes). Sans aucun doute! Car ils sont beaucoup d'européens exilés et à la recherche d'une nouvelle inspiration. Personne n'est déçu au Cap. Et lorsqu'il s'agit de parler de la Coupe du Monde, un débat s'ouvre: est-ce que la ville est prête au grand saut dans l'international?
Un retard à rattraper.
Certains pensent que oui! L'optimisme est une valeur très répandue. De toute façon, le principal atout local est le sens de l'accueil. « Bien sûr que nous savons accueillir les touristes! On nous apprend dans la rue qu'il faut toujours répéter cette question aux étrangers: est-ce que vous profitez bien de votre séjour en Afrique du Sud? », nous témoigne Natali, étudiante de 20 ans à l'Université de Cape Town, « Je suis heureuse que la planète entière se tourne vers nous, il y a beaucoup de belles choses à découvrir. Regardez comme les gens sont beaux, welcome to South Africa! ». En effet, toutes les phrases destinées aux étrangers sont ponctuées de souhaits de bienvenue. L'autre avis, plus pessimiste, concerne les chantiers encore ouverts, même à 30 jours du début des compétitions. Ismail, jeune entrepreneur de 28 ans, partage ce point de vue. « Je le vois! Mon entreprise fournit des services dans le domaine du transport et je le comprends: nos routes ne sont pas prêtes! Je trouve dommage et très mauvais signe que nos deux autoroutes principales (ndlr : N1 et N2) soient fermées à moitié depuis 2 mois déjà. Certains disent que le chantier ne sera pas terminé même après le mondial... après avoir signé deux grands contrats avec deux hôtels, nous sommes en train de réfléchir à une solution pour transporter une équipe d'officiels (ndlr : 20 personnes dont Ismail) à travers les petites routes proches du centre-ville. En plus, Waterfront sera bondé pendant la compétition. », nous dit-il l'air stressé.
Le système du puzzle.
Ô Waterfront, encore un endroit à découvrir. Pendant le mondial, Waterfront a été le coeur de l'événement. À quelques pas du stade, ce melting pot de beautés ultimes est l'attraction favorite des visiteurs. Parmi les monuments d'architecture coloniale et les nouveaux centres commerciaux, c'est le lieu diurne le plus animé de ce petit paradis. Là, assis sur une terrasse, on peut contempler le port, les ponts, la Clock Tower et tous ces gens émerveillés par les contours de dalles par terre. Lors de la Coupe du Monde, ce quartier sera recouvert de stands de produits dérivés. Déjà à 40 jours de l'événement, tous les magasins environnants sont équipés. Quelque soit l'objet, il a son équivalent en version « Coupe du Monde ». On trouvera même des cure-dents avec le drapeau de la France et des lunettes de soleil avec le drapeau suisse (sans aucune surprise: rectangulaire - oui parce que le vrai drapeau suisse est carré mais personne ne semble le savoir). Ce capitalisme effréné est une habitude dans ce pays où le commerce est très libéralisé. La coutume veut que chaque personne entreprenante ait sa chance dans le milieu. Autrement dit, même les plus grandes enceintes internationales mettent à disposition des espaces en sous-location. Par exemple, à Newlands, banlieue connue pour son stade de rugby vieux d'un siècle, s'entassent les commerces. Parmi eux, un grand magasin de vêtements contient à lui seul huit entreprises différentes: un bureau d'accès à internet; une agence de sécurité privée; un bureau de change; un petit kiosque à souvenirs; un kiosque à cigarettes; un restau-pouce; des toilettes payantes et un banc-o-mat. Cet assemblage de couleurs et de logos est hallucinogène.
Et les marginaux.
Au coin de l'avenue se promènent les vendeurs indépendants. Moins chanceux en infrastructure, ces vendeurs ambulants font tout pour que les conducteurs leur achètent des drapeaux aux feux rouges. À l'image du Zimbabwéen Tatenda, 24 ans, « J'aime bien quand le vent souffle, cela justifie mes drapeaux. Le commerce aux abords des routes n'est pas dangereux, c'est même un bon gagne-pain; pas très stable, mais efficace quand on marchande un peu. Jusqu'à maintenant, j'ai vendu plus de drapeaux allemands que de sud-africains. » Et lorsqu'on aborde le sujet de plus près, c'est un automatisme qui se déclenche. « Sommes-nous prêts? Mais oui! À Cape Town, il y a toujours une solution à tout! Welcome to South Africa! », nous répond-il au quart de tour. Une journée au Cap est un temps à passer à se redonner le sourire à chaque rencontre.
La réponse de Cape Town.
Mais la ville-mère de l'Afrique du Sud ne s'arrête pas là, car lorsque tombe la nuit, c'est une autre histoire. Des concerts branchés dans des salles remplies de résidents de Woodstock aux soirées plus privées avec un dress-code imposé, tous les appétits sont comblés. De grands noms de la musique alternative se sont déjà présentés à The Assembly, à Mercury Live ou encore à Fiction. Ces boîtes de nuit offrent autant de concerts venus d'ailleurs que des artistes locaux très inspirés par la culture underground. Le fameux groupe local Die Antwoord a réussi à s'internationaliser grâce à The Assembly. « Vous connaissez Die Antwoord en Europe? Je pensais que c'est aux USA qu'ils avaient réussi à se faire connaître... » partage Tyron, 25 ans, organisateur de soirées et musicien local, « Je les connais bien. Cela fait très longtemps qu'ils sont dans le réseau. Ils ont déjà essayé de percer avec d'autres projets, mais c'est définitivement leur nouvelle image white trash (ndlr : culture Zef) qui marche le mieux. »
Enter my digital zone
La référence nocturne du centre-ville reste tout de même Long Street. Lumineuse et très fréquentée, cette rue regorge de bars et de restaurants ouverts toute la nuit le week-end comme en semaine pour les plus motivés. De là, la culture du gratte-ciel et ses éclairages publicitaires rayonnent jusqu'aux frontières du pays. Le centre-ville économique du Cap s'érige en hauteur et prétend voir par-dessus la montagne par sa puissance.
3. La montagne. Paysage majestueux.
Surplombée et délimitée par la montagne de la Table, la ville du Cap en profite pour se cacher des levers de soleil. Juste à côté, se tient le pic Lion's Head, véritable tête de lion et symbole du regard porté au ciel en guise de grandeur. Ces deux reliefs représentent la frontière entre urbanités et nature. D'un côté, la vue s'étend sur le patchwork des quartiers du centre-ville et des banlieues et de l'autre côté la plénitude d'une faune et de sa flore. La montagne de la Table, qui culmine à 1086 mètres, est aussi considérée comme une particularité de la ville à visiter absolument. Une montée en téléphérique dure un peu moins de 10 minutes et le sommet est heureusement dépourvu de constructions humaines. Comment ne pas succomber à l'envie d'y aller, surtout que c'est le meilleur point de vue pour apprécier l'énorme stade de football. Le pic Lion's Head, un peu plus bas (669 mètres) et accessible uniquement à pied de jour comme de nuit, est également un point panoramique très apprécié. D'en bas, la formation du relief rappelle très vivement une tête de lion tournée vers le ciel. Symbolisant puissance nationale et force naturelle, le pic est l'endroit idéal pour s'évader dans l'horizon.
Un départ toujours difficile.
C'est de là que l'on comprend vraiment que l'on se trouve sur l'hémisphère sud. Et un coup d'oeil à l'océan infini nous prouve qu'en réalité Cape Town n'est pas une ville de passage, mais plutôt un détour, que nous espérons toujours être le plus long possible. Ces massifs restent toujours dans la mémoire des visiteurs du Cap. Et finalement, pour réussir à partir du Cap sans y laisser son coeur et quelques larmes, l'effort à fournir vaut l'escalade impossible du massif.
L'unique désavantage du Cap : on en devient très vite dépendant.
1. L'océan. Une véritable destination.
Cape Town ne fait pas exception dans le panorama des lieux touristiques balnéaires. Avec ses couchers de soleil romantiques et ses plages de sable fin, le Cap est ce qu'on appelle dans le jargon touristique « une destination ». Mais votre visite au Cap devient vite une expédition qu'aucune agence de voyage ne pourrait cerner. Pour s'y rendre, le goût de l'aventure est imposé; le principal imprévu que l'on y rencontre se résume à chaque fois en une phrase: « Welcome to South Africa », parce que cette agglomération de 3,5 mio d'habitants est un exemple d'accueil. Partout où l'on se trouve, de la ville aux townships, il y a de quoi discuter, de quoi échanger, de quoi rencontrer. Outre les beaux paysages toute l'année, les activités touristiques ne manquent pas en quantité: tours en bateau à l'ancienne île-prison de Nelson Mandela (Robben Island: aujourd'hui transformée en musée), initiation à la plongée avec visite du grand requin blanc et plus encore. L'étendue d'eau infinie est le trésor de cette ville portuaire. Et chaque côte est tournée vers le gigantesque stade de foot.
La témérité météorologique.
L'océan amène aussi son odeur particulière, mélangeant la lourdeur de son étendue et la fraîcheur de ses vagues. Très souvent, Cape Town est victime de montées impétueuses de vents du Sud. Ces flux plaisantins font le tour des baies et se faufilent dans la ville pour semer les tempêtes ou juste renverser quelques stands de marchés pour touristes; nous voilà en plein centre-ville.
City Hall, ancien bâtiment administratif réaménagé en espace polyvalent.
2. La ville. Une perle pour artistes expatriés.
Cape Town regorge d'histoire et d'actualité. À juste titre, beaucoup de gens comparent le régime de l'apartheid à un mur. Par conséquent, son abolition est comme la chute d'une ère qui aurait séparé la ville en deux. Les plus avertis verront bien ce que je veux dire. À l'image des transformations de Berlin dans les années 90, le Cap constitue en lui un exemple de ville en chantier. On y retrouve tous les mouvements de quartiers, l'exode artistique, le chic et le second hand. Le quartier de Woodstock notamment est une perle pour tous les amateurs de design, de musique, d'art et de photographie : plein à craquer de créatifs très tendance. L'ensemble est présenté dans un style colonial qui met en avant quelques points-clefs d'une époque oubliée: trophées de chasse empaillés, motifs floraux super-kitsch et hommes à grandes moustaches (non sans rappeler nos références hipsteriques européennes). Sans aucun doute! Car ils sont beaucoup d'européens exilés et à la recherche d'une nouvelle inspiration. Personne n'est déçu au Cap. Et lorsqu'il s'agit de parler de la Coupe du Monde, un débat s'ouvre: est-ce que la ville est prête au grand saut dans l'international?
Un retard à rattraper.
Certains pensent que oui! L'optimisme est une valeur très répandue. De toute façon, le principal atout local est le sens de l'accueil. « Bien sûr que nous savons accueillir les touristes! On nous apprend dans la rue qu'il faut toujours répéter cette question aux étrangers: est-ce que vous profitez bien de votre séjour en Afrique du Sud? », nous témoigne Natali, étudiante de 20 ans à l'Université de Cape Town, « Je suis heureuse que la planète entière se tourne vers nous, il y a beaucoup de belles choses à découvrir. Regardez comme les gens sont beaux, welcome to South Africa! ». En effet, toutes les phrases destinées aux étrangers sont ponctuées de souhaits de bienvenue. L'autre avis, plus pessimiste, concerne les chantiers encore ouverts, même à 30 jours du début des compétitions. Ismail, jeune entrepreneur de 28 ans, partage ce point de vue. « Je le vois! Mon entreprise fournit des services dans le domaine du transport et je le comprends: nos routes ne sont pas prêtes! Je trouve dommage et très mauvais signe que nos deux autoroutes principales (ndlr : N1 et N2) soient fermées à moitié depuis 2 mois déjà. Certains disent que le chantier ne sera pas terminé même après le mondial... après avoir signé deux grands contrats avec deux hôtels, nous sommes en train de réfléchir à une solution pour transporter une équipe d'officiels (ndlr : 20 personnes dont Ismail) à travers les petites routes proches du centre-ville. En plus, Waterfront sera bondé pendant la compétition. », nous dit-il l'air stressé.
Natali, do you enjoy South Africa?
Ismail, qui a préféré cacher son visage suite à son témoignage
Le système du puzzle.
Ô Waterfront, encore un endroit à découvrir. Pendant le mondial, Waterfront a été le coeur de l'événement. À quelques pas du stade, ce melting pot de beautés ultimes est l'attraction favorite des visiteurs. Parmi les monuments d'architecture coloniale et les nouveaux centres commerciaux, c'est le lieu diurne le plus animé de ce petit paradis. Là, assis sur une terrasse, on peut contempler le port, les ponts, la Clock Tower et tous ces gens émerveillés par les contours de dalles par terre. Lors de la Coupe du Monde, ce quartier sera recouvert de stands de produits dérivés. Déjà à 40 jours de l'événement, tous les magasins environnants sont équipés. Quelque soit l'objet, il a son équivalent en version « Coupe du Monde ». On trouvera même des cure-dents avec le drapeau de la France et des lunettes de soleil avec le drapeau suisse (sans aucune surprise: rectangulaire - oui parce que le vrai drapeau suisse est carré mais personne ne semble le savoir). Ce capitalisme effréné est une habitude dans ce pays où le commerce est très libéralisé. La coutume veut que chaque personne entreprenante ait sa chance dans le milieu. Autrement dit, même les plus grandes enceintes internationales mettent à disposition des espaces en sous-location. Par exemple, à Newlands, banlieue connue pour son stade de rugby vieux d'un siècle, s'entassent les commerces. Parmi eux, un grand magasin de vêtements contient à lui seul huit entreprises différentes: un bureau d'accès à internet; une agence de sécurité privée; un bureau de change; un petit kiosque à souvenirs; un kiosque à cigarettes; un restau-pouce; des toilettes payantes et un banc-o-mat. Cet assemblage de couleurs et de logos est hallucinogène.
Un exemple d'affichage dans un centre commercial,
même la police municipale y a son espace « privé ».
Et les marginaux.
Au coin de l'avenue se promènent les vendeurs indépendants. Moins chanceux en infrastructure, ces vendeurs ambulants font tout pour que les conducteurs leur achètent des drapeaux aux feux rouges. À l'image du Zimbabwéen Tatenda, 24 ans, « J'aime bien quand le vent souffle, cela justifie mes drapeaux. Le commerce aux abords des routes n'est pas dangereux, c'est même un bon gagne-pain; pas très stable, mais efficace quand on marchande un peu. Jusqu'à maintenant, j'ai vendu plus de drapeaux allemands que de sud-africains. » Et lorsqu'on aborde le sujet de plus près, c'est un automatisme qui se déclenche. « Sommes-nous prêts? Mais oui! À Cape Town, il y a toujours une solution à tout! Welcome to South Africa! », nous répond-il au quart de tour. Une journée au Cap est un temps à passer à se redonner le sourire à chaque rencontre.
Tatenda. À Cape Town, il y a toujours une solution à tout.
La réponse de Cape Town.
Mais la ville-mère de l'Afrique du Sud ne s'arrête pas là, car lorsque tombe la nuit, c'est une autre histoire. Des concerts branchés dans des salles remplies de résidents de Woodstock aux soirées plus privées avec un dress-code imposé, tous les appétits sont comblés. De grands noms de la musique alternative se sont déjà présentés à The Assembly, à Mercury Live ou encore à Fiction. Ces boîtes de nuit offrent autant de concerts venus d'ailleurs que des artistes locaux très inspirés par la culture underground. Le fameux groupe local Die Antwoord a réussi à s'internationaliser grâce à The Assembly. « Vous connaissez Die Antwoord en Europe? Je pensais que c'est aux USA qu'ils avaient réussi à se faire connaître... » partage Tyron, 25 ans, organisateur de soirées et musicien local, « Je les connais bien. Cela fait très longtemps qu'ils sont dans le réseau. Ils ont déjà essayé de percer avec d'autres projets, mais c'est définitivement leur nouvelle image white trash (ndlr : culture Zef) qui marche le mieux. »
Enter my digital zone
La référence nocturne du centre-ville reste tout de même Long Street. Lumineuse et très fréquentée, cette rue regorge de bars et de restaurants ouverts toute la nuit le week-end comme en semaine pour les plus motivés. De là, la culture du gratte-ciel et ses éclairages publicitaires rayonnent jusqu'aux frontières du pays. Le centre-ville économique du Cap s'érige en hauteur et prétend voir par-dessus la montagne par sa puissance.
3. La montagne. Paysage majestueux.
Surplombée et délimitée par la montagne de la Table, la ville du Cap en profite pour se cacher des levers de soleil. Juste à côté, se tient le pic Lion's Head, véritable tête de lion et symbole du regard porté au ciel en guise de grandeur. Ces deux reliefs représentent la frontière entre urbanités et nature. D'un côté, la vue s'étend sur le patchwork des quartiers du centre-ville et des banlieues et de l'autre côté la plénitude d'une faune et de sa flore. La montagne de la Table, qui culmine à 1086 mètres, est aussi considérée comme une particularité de la ville à visiter absolument. Une montée en téléphérique dure un peu moins de 10 minutes et le sommet est heureusement dépourvu de constructions humaines. Comment ne pas succomber à l'envie d'y aller, surtout que c'est le meilleur point de vue pour apprécier l'énorme stade de football. Le pic Lion's Head, un peu plus bas (669 mètres) et accessible uniquement à pied de jour comme de nuit, est également un point panoramique très apprécié. D'en bas, la formation du relief rappelle très vivement une tête de lion tournée vers le ciel. Symbolisant puissance nationale et force naturelle, le pic est l'endroit idéal pour s'évader dans l'horizon.
Un départ toujours difficile.
C'est de là que l'on comprend vraiment que l'on se trouve sur l'hémisphère sud. Et un coup d'oeil à l'océan infini nous prouve qu'en réalité Cape Town n'est pas une ville de passage, mais plutôt un détour, que nous espérons toujours être le plus long possible. Ces massifs restent toujours dans la mémoire des visiteurs du Cap. Et finalement, pour réussir à partir du Cap sans y laisser son coeur et quelques larmes, l'effort à fournir vaut l'escalade impossible du massif.
Coucher de soleil sur l'aéroport de Cape Town
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digitalpetra est un avatar. Du graphisme au journalisme, en passant par les relations publiques, la photographie ou encore l'illustration, ce personnage virtuel s'intéresse à beaucoup de domaines de la communication. Représentation d'un être humain-particule qui n'a rien d'intéressant en soi et très peu de chance en amour (#IRL), il préfère se cacher pour se découvrir.
L'Art de la gêne (ou iskustvo-tashnota en russe) est l'un de ses principes-clef. Par-là, il cherche à frotter ses victimes aux problèmes de l'existence et des paradoxes de la société. Son intérêt latent pour les nouvelles technologies de la communication nous plongent dans une réalité absurde qu'il est important de développer. L'intellect humain est selon lui une manifestation d'un manque inopportun. C'est avec cet amour de l'incompréhension et du lyrisme social qu'il nous délivre ce reportage de Cape Town. Ce dernier a été réalisé en avril 2010, lors d'un voyage-projet en collaboration avec un « foot-freestyler », Nadir Ben Brahim (anciennement Urban Level). Entre humanité sauvage et prouesses cérébrales de Mère-nature, les effets psychologiques de la mode et de la nouveauté, digitalpetra nous prouve qu'il est une redondance sur terre, maîtresse de nos destins.
Quoi qu'il en soit, digitalpetra est fier de ses rencontres fortuites, qu'il aime à développer pour se maintenir à niveau dans ses rapports avec autrui. Aussi, il tient particulièrement à remercier TEA pour l'initiative summer guests et de l'avoir gentiment invité à contribuer au projet.