[GUEST 12] J'ai fait écouter nos disques à un enfant

[Guest : Atelier Ciseaux] 

L'été s'impose, l'été impose. 

Quelques semaines, perdues au milieu d'une année, pendant lesquelles une certaine légèreté doit / devrait s'emparer de nos corps, posséder nos esprits. 

Ceux qui sont revenus du futur proche pourront vous le confirmer, tout ceci ne se résumera bientôt plus qu'à de longues après-midi piscine sur Twitter. Un air du temps -gris- où la douceur, même estivale, s'imagine plus qu'elle ne se vit / sévit. 

J'ai donc profité de cette invitation pour proposer un sujet court et... léger. Prolonger encore un peu cette routine fantasmée. A lire entre deux flirts de plage.

L'idée était de faire écouter nos disques (ceux d'Atelier Ciseaux) à un enfant. 

L'enfant a été emprunté et rendu à un couple d'amis. Malgré son obstination à me montrer "six" avec ses doigts, Lucas à 5 ans. Selon ses parents, il apprécie déjà beaucoup la musique (pour les mathématiques on verra plus tard !). Il apprend à jouer de la -mini- guitare depuis quelques mois et porte fièrement son tee-shirt tête-de-mort AC/DC. Lucas a bien voulu écouter quelques disques avec moi, même s'il semblait plus intéressé par le chien qui, selon lui, ressemble à "???" (certaines références manquent à ma culture des 0-6 ans). 

Après avoir essayé de lui expliquer brièvement les activités du label et ouvert un paquet de Dinosaurus, j'ai lancé l'un des trois disques que j'avais sélectionné.

FRANÇOIS VIROT "Say Fiesta" ("Yes or no" Lp /sorti en octobre 2008)

Moi : Est-ce que ça te plait ?
Lucas : Heu...oui ! Hé tu sais, moi aussi je joue de la guitare !
Moi : Oui ta maman me l'a dit !
(Le disque continue de tourner) 
Lucas : Est-ce que ça lui fait mal quand il chante ?
Moi : Ha ha ! Non, pourquoi ?
(Il ne me répond pas, il regarde la pochette du disque) 
Lucas : C'est lui qui a fait le dessin ?
Moi : Non, c'est un copain à lui.
(Il semble l'aimer, il prend ses crayons pour la (re)dessiner)

J'en profite pour enchaîner sur le deuxième morceau.

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Tops of the pop

TOPS

Tender Opposites 

Canada mon amour. Les bonnes surprises en provenance de ce pays ne manquent pas ces dernier temps. A Montréal, profitant du dynamisme de la scène locale, de jeunes gens participent ça et là à différents projets avant de sortir des petits bijoux. C'est ce qui est arrivé à TOPS, une bande de quatre hipsters à l'air gentil. Sous l'aile protectrice d'Arbutus Records (la maison de Grimes, qui n'en finit pas d'enchanter son petit monde), le groupe a sorti Tender Opposites, un premier album adorable.

On tombe très vite sous le charme de TOPS. Dès le premier morceau en fait, "Evening", où une voix féminine, mignonne et fragile, que Belle & Sebastian ne renierait pas, est habillée de synthétiseurs fantomatiques et de discrètes guitares : d'une rare beauté. 

La suite rappelle parfois l'univers chamallow rose de Cults, avec moins de guitares et une naïveté plus apparente encore. Cette impression est sûrement due à la voix de Jane Perry, tantôt puissante, tantôt timide, toujours charmante, qui est l'instrument principal du groupe. Pourtant, n'allez pas croire que leur musique est simpliste. La composition a été savamment travaillée. Il suffit de prêter une oreille plus attentive à l'instrumentalisation pour en saisir ses nuances, ses petites différences qui font que l'on n'a pas une indigestion de mignonnerie à l'issue de l'écoute des huit morceaux. 

Tender Opposites est de la pop mélancolique pour jolis coeurs. Pour des personnes sensibles et hors du temps qui aimeraient bien danser un slow sur "Double Vision", qui ne résistent pas aux claviers 80s de "Turn Your Love Around", qui croient entendre la musique de Twin Peaks au tout début de "Rings Of Saturn" et qui finissent par se dire que cette ballade n'est pas si mal aussi, et qu'elle ferait la parfaite bande son d'une après-midi à rester chez soi. Si vous n'aimez pas TOPS, c'est sûrement que vous avez des problèmes avec les sentiments.

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