L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

18.2.09

Qu'est ce qu'un portugais dans l'espace ?


INTERVIEW STUCK IN THE SOUND


TEA est fier de vous présenter sa toute première interview. Pour cette première fois, les victimes étaient toutes désignées : les Stuck In The Sound qui passaient à Angers le 30 janvier dernier (cf notre review).Entretien avec Arno le bassiste du groupe et François, le batteur, dans la loge toute rose du Chabada.

TEA : On a du vous poser cette question des centaines de fois, mais pourquoi ce nom ?
François : C'est un peu parce que ça sonnait bien juste au début, non Arno ? Ca nous évoquait des noms de groupes qu'on avait vraiment aimé quand on a commencé à faire de la musique, du genre...
Arno : Des groupes en 4 syllabes, genre Rage Against The Machine...
François : Ca fait plus de 4... Smashing Pumkins... Ce genre de noms...Et puis après par ailleurs le sens du nom, "coincés dans le son", ça nous a vraiment collé à la peau, on se l'est approprié. On a passé des heures et des heures à jouer ensemble. Des nuits et des nuits coincés dans le son, au final.

Parlez nous de "Shoegazing Kids", votre nouvel album.
Arno : En fait on est sortis d'une grosse tournée l'année dernière d'une centaine de dates et on en est sortis complètement vidés quand on est allés préparer ce second album. Et puis on s'est retrouvé à Bordeaux, au studio Carat, un petit studio dans lequel on s'est sentis tout de suite chez nous. On y a passé trois fois une semaine à composer cet album.
François : Trois semaines étalées sur six mois. Entre-temps, on a fait beaucoup de maquettes, on s'est posé baucoup de questions sur ma meilleure manière d'enregister cet album, et puis voilà, tout c'est fait avec cette réfléxion. Et puis on avait vraiment cette ambition d'enregistrer quelque chose de live, tous ensemble, pour faire sentir l'esprit de groupe dès le premier morceau.



D'ailleurs, on a l'impression que vos chansons sont plus travaillées, plus réfléchies que sur le premier album, c'est ce que vous ressentez ?
François : Ben ouais, en tout cas, beaucoup plus réfléchi et maîtrisé dans l'approche, et puis on avait une meilleure idée de nous même. En fait, pour le premier album, on y allait vraiment à tâtons, , on a essayé plein de choses, les différents morceaux ont été enregistrés au fur et à mesure sur une péridoe de genre deux ans.
Arno : Alors que là, on avait vraiment réfléchit à une production d'ensemble, on voulait avoir quelque chose de cohérent par rapport à l'enregistrement et au mixage.
François : Même si après, notre choix c'est d'avoir enregistré quelque chose de très simple et très vivant, pour mettre nos morceaux en valeur, et finalement ça parrait pas si travaillé que ça.
Arno : Puis toute la production qui vient après, le fait d'avoir travaillé avec Nick Sansano qui est un énorme ingénieur du son américain... Toute la partie production a été axée sur l'idée de passer un cap, d'être plus professionnels. Travailler avec lui, ça a vraiment été une chance.

Et le succès qu'a connu 'Toyboy' n'a pas été une sorte de pression ?
François : Ca a jamais été vraiment une pression pour nous, je dirais plutôt que ça a été une chance, ça nous a ouvert des portes. En fait on est vraiment heureux d'avoir composé ce truc.
Arno : Il est hyper fédérateur.
François : Là, il vient de rentrer dans le Guitar Hero 4, qui va être distribué partout dans le monde...
Arno : Il continue d'exister sans nous en fait. Il a une vie indépendante.

Quelles-sont les chansons du nouveau dont vous êtes le plus fiers ?
Arno : "Ouais" en premier car c'est un gros morceau à mettre en live, dur à jouer...
François : On a galèré à l'enregistrement.
Arno : On l'a enormément travaillé en répèt, c'est un morceau très original.
François : Et après, en terme de beauté de la compo, moi je suis très fier de "Utah", au niveau mélodique, harmonique...Mais on est fier de l'ensemble du truc, en vérité, c'est dur de choisir.

Quelles sont vos ambitions maintenant ?
Arno : On aimerait faire une tournée plus étendue au niveau du terrtoire, c'est à dire sortir de la France, aller en Europe...François : Enfin là, on est super contents, on va faire quand même une super tournée en France et on espère faire des festivals cet été, donc on est vraiment hyper contents de retrouver le public français qu'on avait rencontré lors de la première tournée. Ca fait plaisir, mais c'est vrai qu'on aimerais aussi jouer ailleurs. Vu la musique qu'on fait, on a vraiment envie de se faire connaitre un peu partout.
Pour l'instant, vous êtes plutôt connus où ?
François : En France, dans les pays francophones, un peu autour... On est distribués en Espagne ...
Arno : Y'a une tournée qui se prépare en Allemagne...
François : Après, on a été jouer plusieurs fois en Angleterre, en Hollande, aux Etats-Unis... mais ça reste très épisodique.

Vous êtes plutôt branchés rock américain des 80s/90s alors que la plupart des groupes français qui commencent aujourd'hui sont plus pop anglaise des 60s, vous cultivez cette diffrence ?
François : Ouais, disons que c'est vrai, carrément... Il y a eu un gros revival pop beaucoup plus récent avec les Libertines.
Arno : Mais après, c'est pas vraiment les mêmes styles musicaux, c'est des courants qui sont contemporains mais qui se croisent rarement.François : Sinon, on revendique en effet un côté fin 80s début 90s, mais en vérité on écoute aussi beaucoup de musique des années 60/70 et puis aussi de 2000, avec des groupes comme les Strokes ou The Rapture, qui nous ont vraiment mit des claques.

Quel est votre pire souvenir de concert ?
Arno : Le pire et le meilleur en même temps pour nous c'est Nashville (grands sourires). On était invités pour une date là-bas. On partait trois jours. Et ils nous est arrivé que des emmerdes, tempète de neige et tout... Les pires et les meilleurs moments de notre vie au même instant.
François : Notament à cause de retards d'avions dûs à des tempêtes de neige, on s'est retrouvés à jouer en tête d'affiche de The Rapture justement dans un club. Alors on est là genre "Wah énorme on va jouer après The Rapture!". On est là, tout fiers, on commence à jouer, y'a les gars de The Rapture devant la scène en train de nous matter et tout et bah ! dès qu'on commence à jouer, pan! le courant saute, ma batterie qui part...
Arno : J'ai dû jouer deux morceaux assis sur sa grosse caisse pour que ça marche...
François : Les pires conditions
Arno : Mais vraiment les meilleurs souvenirs.

Et ils en ont pensé quoi les Rapture ?
François : Ben... ils sont partis avant la fin...

C'est qui la fille sur vos visuels du nouvel album ?
François : En fait, c'est une fille qui s'appelle Lilie, qui est une jeune fille de 17 ans qui habite à Limoges et qui est en fait la créatrice d'un fanclub. Au moment de choisir une pochette, quand on enregistrait, on a réfléchit et on avait cette photo d'elle qu'elle nous avait envoyé et qu'on trouvait touchante... Et de fil en aiguille, c'ets devenu la jaquette de notre album.

Elle doit être contente ...
François : Ouais, elle est très contente. C'ets une fille assez timide, pas très exhubérante en fait...
Arno : C'est marrant.
François : Et du coup elle correspond bien à ce qu'on voulait.

Y'a-t-il des musiques que vous adorez mais dont vous avez honte ? Des gros navets ?
Arno : Y'en a plein !
François : Je suis très friand de Rihanna, j'aime aussi beaucoup Christina Aguilera, tout ça... certains trucs un peu foireux. Mais chais pas, ça me plait. j'arrive pas vraiment à avoir de jugement sur les gros trucs vendus mais voilà... parfois ça peut être bien.

Si vous étiez une femme célèbre ?
François : C'est dur comme question...
Arno : Janis Joplin, je serais mort mais...
François : J'suis vraiment pas très inspiré, je suis désolé...
Ou un homme célèbre ?
François : Non, une femme c'est mieux...euh
Arno : Jackie Kennedy ?
François : Non...Ouais, Jackie Kennedy...pour être encore en vie et pouvoir écouter la chanson "Zapruda", de Stuck In The Sound. Merci Arno.
Arno : T'as vu la perche que je t'ai passé ? Mieux que le téléski !

Qui porte la culotte dans le groupe ?
François : Tu veux dire dans le sens qui est le mâle dominant ? En fait, ça dépend du point de vue. Si tu palrles de la composition du travail, c'est souvent fait à quatre, en répet, il y a des idées de José et Manu, et puis on reprend et transforme ça en répèt tous les quatre. Après, si tu vas sur myspace, tu tomberas sur José, qui te répondra, il répond à tous les fans.
Arno : Ouais, José est très très impliqué niveau communication.

Qu'est ce que vous aimeriez que les gens disent en pensant à vous ?
François : J'ai envie d'écouter à nouveau, je ne peux plus m'en passer... J'ai vécu un tel moment...
Arno : Non, plutôt que ça leur évoque des sentiments. Ca nous touche quand des gens nous disent que notre musique leur rappelle des souvenirs, leur adolescence ou leur vie maintenant... dans ce disque, on a plus essayé de jouer sur la corde sensible.

D'ailleurs, qui sont ces Shoegazing Kids ?
François : C'est nous avant et plein de gens, des adolescences un peu difficiles....
Arno : Pas forcément, mais surtout rêveurs...
François : Ouais, des jeunes un peu renfermés mais qui rêvent en même temps... Et qui regardent leurs chaussures, c'est une sorte d'image.

Notre webzine s'appelle TEA, vous aimez le thé ?
Arno : On est quand même plus café...
Non ! Vous avez pas le droit de nous dire ça !
François : Ah oui, votre mag c'est vraiment 'thé' ? Ah ben si, bien sûr, on adore le thé bien entendu !

Quel est le pire qu'un fan aie pu faire pour vous ?
François : Est-ce que c'est vraiment excessif ? ... On nous a fait signer des petites culottes... C'est un peu excessif....
Arno : On nous a lancé des soutiens gorges sur scène...
Vous en avez fait quoi ?
François : C'est une bonne question...
Arno : On les a laissés.
François : Ou le régisseur de la salle les a récupérés. Non mais c'était rigolo, y'a un truc comme ça qu'arrive sur scène...
Arno : Hop ! C'est sympa.

Un mot pour vous définir ?
Arno: Deux mots ?
Une phrase ? Pour définir le groupe ?
Arno : C'est l'heure de la panne....
François : On est vraiment mauvais pour votre première interview, désolés....
Arno : Un groupe de rock indé aux guitares acérées...
François : Non, c'est nul, on est juste un vrai groupe de rock qui essaie de faire une musique qui lui est propre et de développer un son cohérent et personnel et on le fait avec beaucoup de passion. Et en plus, il parrait qu'on est pas mal en live, alors c'est cool.
On va vérifier ça toute à l'heure...
Arno : Pas de problème.

Vous pensez quoi de la nouvelle scène parisienne dont on nous parle depuis un petit moment déjà, genre BB Brunes ?
François : En fait, il y 'a eu cette explosion un peu calculée et un peu orchestrée il y a deux ans de tous ces groupes de jeunes, mais en même temps ils partageaient la même chose. Après, ça a jamais été notre conception musicale ni notre façon de voir le rock.
Arno : Eux ils sont plus dans une tradition du rock français.
François : Tu parles de BB Brunes et c'est marrant parce qu'à la base, c'était pas vraiment eux les plus soutenus, les plus dans la "hype", et c'est amusant de voir que c'est eux qui ont tout rafflé parce que c'est eux qui ont les trucs les plus efficaces, un son qui leur est propre.
Arno : C'est eux qui jouent le mieux.
François : C'est un groupe qu'on respecte pas mal en fait. On a eu plusieurs fois l'occasion de jouer avec eux, et c'est pas mal... Ils font très bien ce qu'ils font.

Par rapport à toute la nourriture qu'on voit sur les tables là, vous mangez toujours comme des ogres en tournée ?
François : Oui, toujours, on mange énormément.
Arno : Du fromage, beaucoup de fromage.
François : C'est la french touch.

Pour finir, une petite blague nous raconter ?
Arno : Qu'est ce qu'un portugais dans l'espace ? Un Tosmonaute...Non mais elle marche mieux quand c'est notre chanteur qui est portugais qui la dit, parce que quand c'est moi...
François : Voilà, c'était la meilleure blague du groupe...


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un grand merci au groupe et à Agathe de It's Records