L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

9.4.09

"J'aimerais bien être Scarlett Johansson"

ITW HERMAN DUNE

TEA a rencontré David-Ivar Herman Dune (appelez le Yaya) histoire de poser au gentil barbu des questions des plus cruciales.

TEA : L’année dernière, vous avez sorti l’album « Next Year In Zion », puis vous avez pas mal tourné, comment le public a-t-il accueilli les nouvelles chansons ?David Herman Dune aka Yaya : Moi, je trouve bien. Surtout qu’avec Herman Dune on a tendance à jouer les nouveaux morceaux, on va pas chercher loin dans le répertoire... Donc, je pense, vu que les concerts se sont bien passés, que les nouveaux morceaux ont bien été acceptés.

Vous tournez toujours beaucoup, c’est important pour vous ?Yaya : C’est important de tourner, ouais, moi je trouve ça bien. Ça me fait plaisir de jouer les morceaux, justement de voir au delà de l’enregistrement comment on peut échanger pour que les chansons rendent bien dans le bruit d’une foule…Ouais, tout ça c’est différent. Moi j’aime bien, j’aime bien l’exercice, j’aime bien voyager… Après il faut garder du temps pour écrire l’album d’après, toujours donner un moment où tu t’arrêtes. Dire aux gens : « Ben voilà on arrête en septembre, on fait une pause pendant six mois parce que sinon ça va pas être possible quoi… »


D’ailleurs, vous pensez déjà à un prochain album?
Yaya : En ce moment j’y pense beaucoup. J’ai pas eu le temps, enfin si, j’ai eu le temps d’écrire un peu sur la route, mais j’ai pu me poser nulle part depuis la sortie de l’album. Donc j’ai surtout envie de prendre deux trois mois pour me reposer et avoir les idées claires pour penser à l’enregistrement… Mais j’ai déjà les morceaux ouais.


Et les idées se serait ..?
Yaya : J’ai envie de me vider de la tournée, pour pas qu’on soit trop influencés par la scène, les réactions du public. J’aime bien pouvoir me détacher de ça pour après faire un disque en tant que disque, pas juste une espèce de compte rendu de concert.



Quelle est votre plus grande fierté ?
Yaya : Pour moi ? Y a un musicien que j’adore qui s’appelle David Berman . Il m’a dit qu’il était fan des Herman Dune, et ça c’est ma plus grande fierté. Il est venu nous voir en concert alors qu’il va à un concert par an maximum. Sinon il y a un mec qui s’appelle Little Wings, que j’adore qui nous adore et qui fait de la basse avec nous de temps en temps, donc c’est une fierté.


Et le morceau dont vous êtes le plus fier ?
Yaya : Moi il s’appelle... je le joue jamais en concert donc euh…C’est un morceau qui s’appelle «Song Of Samuel » que j’ai écrit après avoir fait un rêve et j’ai retranscrit ce rêve à l’écrit, j’ai réussi à bien le faire, à me réveiller au bon moment, et j’aime beaucoup ce morceau.


Et pourquoi il est jamais joué en concert ?
Yaya : Je le joue pas souvent en concert parce qu’il est très très long, il dure presque dix minutes et ça prend beaucoup du show. Je le joue de temps en temps quand quelqu’un la demande mais sinon j’ai pas envie d’imposer ça aux gens, dix minutes en plein milieu…
Il y a beaucoup de paroles, faut vraiment écouter, c’est presque dix minutes de flot continu de paroles donc dès que tu décroches, ça devient un peu chiant.


Vos meilleurs souvenirs de concert ?
Yaya : J’en ai plein mais là, évidement, ceux que j’ai en tête c’est les plus récents. On est revenus d’une tournée aux Etats-Unis et je me souviens d’un concert qu’on a fait à Santa Cruz où il y avait une pure ambiance, le public dansait et y’en a un qui s’est mis à tourner, à faire du breakdance, c’était excellent, et y a Little Wings qui a fait la surprise de venir, je me suis retourné et il était en train de jouer, c’était vraiment un super souvenir…


Et le pire c’est quoi ?Yaya : Hum, c’est rare que ce soit complètement horrible…Les concerts, y’a toujours un truc positif qui en ressort, mis le pire dont je peux me souvenir, les pires conditions en tout cas, c’est quand on a joué à un festival qui s’appelait La Route Du Rock, et il y a eu un immense orage juste avant qu’on joue, qui a inondé la scène. Ils ont été obligé de mettre nos instruments tout dans le fond de la scène et on avait pas le droit de s’avancer parce que sinon on s’électrocutait quoi. Les conditions étaient horribles mais finalement c’était sympa comme concert parce que tous les gens sont restés nous écouter…Mais bon c’était quand même un peu la catastrophe, on n'entendait rien en plus…


Quel est le fan type d’Herman Dune ?Yaya : Ça change pas mal j’trouve, selon les endroits… Ce que j’aime bien c’est qu’il y a un peu de tout, y’a des gens qui viennent avec les enfants, y’a des tout petits jeunes de 13-14 ans qui adorent comme les premiers groupes dont on est fans, des gens qui connaissent bien les paroles et qui apprennent à jouer les morceaux avec leur guitare dans leur chambre. Et puis j’pense que la plupart des gens que j’ai rencontré, c’est des gens qui passent du temps à décortiquer les morceaux, donc ça j’en suis assez fier, j’trouve ça cool.


Vous essayez d’entretenir des liens assez étroits avec vos fans ou pas ?Yaya : On essaye pas forcément d’avoir des liens étroits mais c’est surtout qu’avec le temps y’en a qu’on connaît ouais… C’est des amis…Mais après, un mec il est fan de notre musique, c’est peut être mieux qu’il nous connaisse pas personnellement. Des fois que tu aimes le travail d’une personne, une fois que tu la rencontres,tu as plus de mal à aimer vraiment son travail, à te replonger dedans, il y a toujours la personne en arrière plan… Moi j’aime que les gens soient plus fan d’un travail que de la personne en elle-même.


Pensez-vous être les précurseurs de la mode barbe + chemise de bûcheron ?
Yaya : Ca me fait plaisir, je trouve ça cool. J’ai toujours aimé ça. C’est vrai qu’au lycée, j’étais le seul avec la barbe et les chemises à carreaux, ouais.

Derniers émois musicaux ?Yaya : Le dernier truc que j’ai beaucoup aimé, c’est Phosphorescent ils ont fait un album de reprises que je trouve fantastiques, et Silver Jews.

Comment vous voyez vous dans dix ans ?Yaya : Ben écoute, j’espère que je ferais toujours de la musique, des disques avec de bonnes chansons dessus, que je ferais toujours des concerts et des interviews, je sais pas… C’est dur de voir, mais j’espère ça.

Un artiste qui vous force le respect ?Yaya : Y’en a beaucoup qui me forcent le respect. Surtout des artistes des années soixante, je pense à Bob Dylan, les Beatles, les Rolling Stones…

Si vous étiez une femme célèbre ?
Yaya : Laisse moi pas te dire de conneries … Hum … Si je chantais, j’aimerais bien être comme Emmylou Harris, sa voix me plaît beaucoup. Si c’était pour me voir dans le miroir, j’aimerais bien être Scarlett Johansson. Et puis sinon j’aimerais bien être Ingrid Bergman, dans les "Les Amants du Capricorne" d’Alfred Hitchcock, je pense que je serais fière de moi.

Vous envisagez le cinéma ?
Yaya : Je suis très mauvais… J’aimerais bien être Tippi Hedren dans "Les Oiseaux", parce que ce qu’elle a fait, c’est incroyable. Elle a tout supporté, elle s’est fait bouffer les yeux, les bras, et grâce à ça on a un film merveilleux.

Vous avez l’air assez globe-trotteurs, où vous sentez vous le mieux ?
Yaya : Plein d’endroits ! J’aime beaucoup être en Suède parce que c’est de là que ma famille vient et je m'y sens bien. J’aime bien la langue, le pays… J’adore être à Paris parce que c’est là où j’ai grandi. J’adore être aux Etats-Unis… Je pense que si je pouvais me séparer en quatre, je vivrai trois mois à New York, trois mois à Los Angeles, trois à Paris et trois autres dans la campagne chez mes grands parents en Suède.

Vous aimez le thé ?Yaya : Oui, j’aime beaucoup le thé. J’aime bien les thés japonais parfumés au riz grillé. Faut essayer…