Sortez vos mouchoirs : c'est le dernier jour; même si pour le moment on ne s'en rend pas encore compte. Ce qui nous importe en premier lieu, c'est de pouvoir déguster une glace car la chaleur est au rendez-vous. Dans l'ordre d'importance suivent ensuite une séance transat puis le concert des Stuck In The Sound que nous connaissions déjà pour leur efficacité sur scène.
15 h 10 : Et les Stuck ne ratent pas leur coup. Le chapiteau se trémousse et ravit les 4 musiciens qui avaient toujours rêvé de pouvoir faire hurler "Belfort, Beeeeeelfoort" à une horde de fans. On retrouve -parce qu'on finit par être habituées à leurs concerts- avec joie les déhanchés de José, l'éternel tube "Toy Boy" crié par le public comme si sa vie en dépendait, et surtout "It's (Friday)", peut être leur meilleure chanson en live. Ce n'est que le début d'après midi et nous sommes déjà tous pleins de sueur, c'était bien la peine de faire la queue une heure pour la douche.
16 h : Nous observons un temps les deux guitaristes fascinants que sont Rodrigo Y Gabriela. Pas moyen de savoir comment ils obtiennent telle ou telle sonorité... On se laisse vite entraîner dans l'ambiance énergique et mouvementée du duo hispanique. A faire déprimer n'importe quel gus qui s'entraîne à la guitare tous les soirs et galère encore à jouer "Come As You Are" correctement.
17 h : On se glisse dans le chapiteau voir Glasvegas, les Ecossais, considérés par certains comme la révélation de l'hiver passé déçoivent. Le public est assez statique, et le groupe aussi malheureusement. Pourtant, sur CD, on aimait bien la chanson "Fuck You (It's Over)"...
18 h 50 : Florence & the Machine à la Loggia. Elle ne nous avait pas convaincue après plusieurs écoutes de son myspace, mais sa prestation scénique vaut le détour et nous réconcilie avec la rousse. On se lasse toutefois assez vite, mais on peut toujours s'occuper à admirer sa tenue de scène, la Florence, on dirait une princesse (une princesse un peu capricieuse, qui crie et saute partout).
19 h 30 : Conférence de presse de Slipknot, surtout par curiosité, il faut l'avouer. Ça se révèle assez drôle, surtout lorsque les écrans sur les côtés diffusent des images de Sliimy, ça donne une rencontre au sommet.
Pour ce qui y est dit : on ne saura jamais comment fonctionne le masque articulé. Concernant ce qu'ils vont peut être faire le 9.9.9 : "prendre un petit déjeuner, ça va être exceptionnel", trop drôle, les Slipknot.
19h50 : On s'élance pour un beau concert de Phoenix sur la grande scène. "Belfort, faites du bruit !", d'accord. Les français déballent dès le début leurs tubes : "Lisztomania", "Long Distance Call", "Consolation Prizes"... Mais gardent "If I Ever Feel Better" pour la fin, quand même. Ça slamme dans tous les sens. Le peu de contact avec le public déçoit cependant, surtout que mince, ils parlent français eux aussi. N'empêche, le concert est réussi. Ils sont en tournée en France à l'automne, si ça vous intéresse.
21h30 : Alors que nous nous reposons sur un ponton désert car à l'accès réservé, arrive de l'étang un bateau avec Sliimy à bord. Plus surprenante et drôle comme rencontre, tu trouves pas.
21h45 : Nous regardons quelques minutes Sleepy Sun, ça n'a pas l'air mauvais du tout, mais pour d'obscures raisons, nous continuons notre route sans plus s'attarder.
22h30 : Par pure curiosité (encore), nous nous rendons au concert tant attendu de Slipknot. Les voilà moins aggresifs que ce que l'on pensait. Ils parlent même en français le temps d'un "Merci mes frères". Nous ne comprenons pas grand chose à la culture métal, mais bon, ça vaut le coup d'oeil. "Jolis" masques. Et puis, on peut s'amuser à compter les "Fuck", "Fucking" et "Mother Fucker" qu'ils dégoissent à la pelle. Ils font un concours avec The Prodigy à ce niveau là ou bien ?
23h15 : La mort dans l'âme car nous sentons la fin arriver, nous nous posons une dernière fois devant la scène de la Loggia en attendant The Pains Of Being Pure At Heart. En voyant la grille horaire, cela nous avait surpris de les voir presque en clotûre de festival. En fait, il se trouve qu'ils sont idéalement programmés. Leur pop toute gentille est fantastique pour finir en beauté ces quatre jours de fêtes. Comme on s'y attendaitce n'est pas sans rappeler Belle & Sebastian. Ils ont certes des guitares qui crient plus fort que les Ecossais, mais leurs chansons sont toujours, toujours, quoi qu'ils fassent, douces. Inspirés par Slipknot (et aussi Prodigy), le fuckin'chanteur nous fuckin'demande si on est fuckin'prêts pour sa fuckin'musique. Mais les gros mots ne sont pas crédibles dans la bouche de ces New Yorkais. Oui, c'est un beau concert pour terminer. "Mignon", c'est le mot le plus approprié : mignon le chanteur, mignonne Peggy au clavier, mignonnes les chansons, mignon le concert. En plus, ils font un rappel, ça aussi c'est mignon.
0h30 : Les POBPAH ont fini. Il nous reste une demi-heure du set de Laurent Garnier avant la fin. Mais après les jolies ballades, l'electro du français passe mal, même quand il s'accompagne de bons musiciens. De toute manière, nous sommes dans un état second, la fin approche, on ne veut pas, on ne veut pas que le festival se termine.
1h : La fin. Terrible. Il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer. Un dernier tour par les passages réservés aux journalistes et VIP, histoire de dire au revoir aux rives de l'étang. Puis nous retrouvons la masse humaine et rentrons à pied au camping, en empruntant la voie ferrée. Une chouette ballade dans la nuit, ponctuée de "Tchou Tchou" enthousiastes, on vous recommande vivement l'itinéraire l'année prochaine.
Et puis, en fait, le festival n'est pas tout à fait fini...