C'était en décembre dernier, on ne buvait pas d'"Horchata" mais du thé (ça vous étonne?) et on l'attendait patiemment. Tous les moyens étaient mis en oeuvre pour nous faire baver: 2 singles des plus sympathiques et des affiches sur tous les murs de Londres, parfois même en grand format: Ezra Koening et les acolytes se laissaient désirer. Enfin, ce début janvier, 2 ans après le premier opus, les Vampires ont CONTRAttaqué. On a aimé.
Finit la CONTRAception. Après avoir ému la presse internationale avec leur (génial) premier album, les 4 jeunes américains saisis de CONTRActions ont enfin accouché d'un second. Sympa. Bon, en ce qui nous concerne et CONTRAirement à une foule de CONTRAriés, on ne s'attendait pas à une révolution. En effet, les moyens plutôt énormes mis en oeuvre pour la promotion, ça bousille pas mal le charme du débutant... et Contra nous a finit par nous donner raison. Car les Vampire Weekend, contents de servir un style indéfinissable et mélange de genres (souvent comparés à Paul Simon, ils conjuguent des sonorités indie/afro/ska/indie/pop/carillonnantes/ouh-ouh-ouaaah-antes/vampiriques/...) se complaisent dans leur style sans l'approfondir des masses.
Qu'importe, ce qu'on appréciait chez eux - ces mélodies sautillantes, ce chant un brin naïf, cette énergie entêtante - tout est là. Un peu retouillé, remanié, tortillé dans tous les sens. Juste de quoi élargir leur répertoire. Au fond, il faut être clair: Vampire Weekend, ça a un goût de Vampire Weekend. Un peu toujours le même, furieusement reconnaissable mais souvent appréciable. (D'ailleurs, leur positivité explose aussi sous forme de confettis dans leurs clips - ici notre chéri "A Punk" et ci-après, le lovely "Cousins" - un petit air de famille?)
Pas de CONTRAstes énormes donc, mais de nouveaux morceaux dans la veine d'"A-Punk", "M57", "Blake's got a new face", un brin plus sages peut être. Mis en valeur par le CONTRAlto de Koening toujours charmant, on retient surtout "White Sky", "Diplomat's Son", "Cousins" et "Run". Et puis le single "Horchata" et aussi "Holiday" qui font encore plus penser au premier album. On aime aussi la voix un peu déformée qui se fond dans des sonorités électronisées dans "California English". Et les claviers toujours si rythmés et typés.
Globalement, on ne peut s'empêcher une comparaison un rien nostalgique avec les débuts en forme d'explosion intergalactique du groupe, mais, CONTRAirement à nos à-prioris. CONTRArotativement à nos airs pincés et un peu récalcitrant (vous savez, la non-révolution), on s'éprend de Contra au fil des écoutes, jusqu'à l'aimer tout à fait.
Pas de CONTRAvention donc pour ce deuxième opus. Nos bien aimés et vaillants petits soldats (un contra est un homme d'armes parait-il) passent l'épreuve du second album souvent contraignant sans prendre d'égratignure et restent de petits gars sympa, attendrissants et appréciables de notre play-list des jours sans. Bon pour le moral.
(Nous espérons juste que sous le poids de leur lauriers, ils ne CONTRActent pas la grosse tête et daigneront passer dans quelques festivals européens cet été. Une idée émoustillante en soi.)