L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

27.8.10

[GUEST 9] Les sachets de thé peureux n’ont qu’à rester dans leur placard.

[guest : Eloïse]

Passant outre les concerts, les homards et les diverses interviews, remontons le temps jusqu'à début juillet. Alors que la TEAm s'enthousiasmait sur les plaines de Belfort, un groupe de petits suisses en chaussettes de montagne (cliché ♥) décortiquait pour vous tous les détails d’un pop corn au rendez vous annuel du cinéma neuchâtelois: le NIFFF. Veillez tout d'abords à avoir bien éteint vos natels.




Qu’est-ce que le genre du fantastique au juste ? Un mariage entre le monde réel et un événement surnaturel qui intervient soudainement et qui laisse (souvent) au spectateur le choix de décider si le héros est fou ou non. On parle aussi de film psychologique brodé autour d’une hypothèse. Le fantastique englobe également les histoires dont le cadre ne possède que peu ou aucun repère « réél », par exemple un conte de fées, des petits poussins sortant d'une soupe volante, etc. Vous comprenez alors pourquoi l’absurde a fait ami-ami avec le NIFFF. Cependant, le genre n'est que rarement tout gentil. En effet les loulous : le violent et le gore, on les classe aussi dans le genre fantastique.

Partis pour une semaine complète de 3-6 films par jour, de quoi avoir de la corne aux yeux, on prend vicieusement goût à la chose. Notons aussi le programme usé par le frottement du sac et des taches de mojito - tout à fait adorables.


Au NIFFF, tu n’as pas le choix ; tu connais tout le monde. Même les réalisateurs se frottent contre tes côtes. Cette année, les organisateurs nous lâchent des beaux spécimens : Sebastien Tellier éveille notre curiosité, il s’est sûrement invité lui-même (ou pas), on remarque sa tignasse au rabais 100% dorée qui vient sans doute d’une plage de gonzesses toutes nues. On fait connaissance avec son sosie, un réalisateur de Zürich très charmant et on croise l’invité d’honneur, Sogo Ishii, un réalisateur japonais qui se fait volontiers interviewer dans un canapé à longueur de journée. Ce fou du fantastique réalise The Codename is Asia Strikes Back qui passe à minuit trente, un film glauque et très rock’n’roll dont la musique est mixée en live par Sogo Ishii lui-même, une performance inquiétante. Dans les salles, on suit parfois Nancy Allen, la méchante dans le film Carrie de Stephen King qui versa du sang de bœuf sur l’héroïne (rappelez-vous…), ayant joué dans Robocop avec John Travolta. Elle fait d’ailleurs scandale avec sa coiffeuse et sa nourriture personnelle ; faut dire qu’on n’a pas l’habitude des stars capricieuses à Neuchâtel. Parmi le jury international se glisse solennellement Douglas Trumbull qui est à la base des effets spéciaux de 2001 : l’Odyssée de l’Espace et de Silent Running. La cérémonie de fermeture nous confirme qu’il a la tête d’un mythique président américain et qu’il connaît la science-fiction sur le bout de sa barbe. Ce n'est après coup que l’on réalise que le NIFFF est bourré d’invités géniaux : un gars qui s’est occupé de King Kong, plein de réalisateurs présentant chacun leur tour leur film ou encore tous les intervenants des séances "Imaging The Future" qui parlent d’effets spéciaux, de jeux vidéos et d’autres trucs de geeks.

A la fin de la semaine, on se décide enfin à parler de quelques films.
Ca commence par une publicité mythique pour la télévision locale et ensuite…

DIE TÜR. ANGOISSE
Un père, inconsolable après la mort accidentelle de sa fille dans une piscine cinq ans auparavant, trouve un passage secret qui le ramène à l’instant du drame. Il sauve sa fille, mais son retour implique des sacrifices…



Thriller allemand glaçant, stressant et bien foutu. On entre rapidement dans l’histoire par le jeu maîtrisé de l’acteur. L’intrigue est passable mais on se demande comment le film pourra finir originalement et c’est là que la chute arrive et nous assomme. Le petit hic, la réalisation visuelle de la fin, un peu du vite fait, mais on en sort quand même avec des frissons bizarres partout (et je suis une insensible). Pas seulement un bon thriller allemand mais aussi un film qui fait réfléchir.


5150 RUE DES ORMES. ECHEC ET MAT
Un étudiant en cinéma tombe malencontreusement sur une famille de cinglés qui le séquestrent. Il ne peut sortir seulement s’il bat le père de famille aux échecs, tout en sachant que celui-ci est un champion invaincu…



Typique ! Le film qu’on ne remarque pas dans le programme du NIFFF, mais qui nous promet du beau spectacle. "Bo-moi aux échecs, gagne une partie pi t’es lèbre", oui car c’est un film québécois. On est allé le voir simplement pour l’accent et on en est ressorti comblé comme jamais. Pas un seul instant où l’on décroche, ça balance entre l’horreur et l’humour : la famille n’arrête pas d’agir de manière ridicule voire absurde et les dialogues sont à tomber par terre ! Le réalisateur ne nous laisse pas bredouille, l’histoire prend une telle ampleur que l’étudiant oublie même que son but est d’échapper à cette famille de fou. Esthétiquement, on croise quelques images de synthèse simples et bluffantes. Pour conclure, la chute si étonnante et soudaine, nous coupe le sifflet.




THE KILLER INSIDE ME. ARRIERE-GOUT
Dans un décor texan, un criminel tue et baise... Fin de l’histoire.



On nous présente un personnage qui se veut détestable et on rentre dans la morale de "Je choque donc je suis" ou "Plus je te fais mal plus je t’aime". Femmes fessées et aimées. Meurtres, sexe, environnement très lourd. A part pousser la violence à son paroxysme, que veut le réalisateur ? Veut-il peut-être qu’on se pose cette question ou que l’on trouve que son film est chiant. Long à mourir, répétitif, un scénario sans fond et gratuit. Dommage, les acteurs sont bons et l’ambiance du film aurait pu créer quelque chose d’intéressant. On suit une histoire qui n’avance pas et qui ne sait pas où évoluer. Qui sait, c’est peut-être les jolies paupières de Jessica Alba qui devaient captiver les spectateurs. Allez, FUYEZ


TRUFFE. SEULEMENT POUR LES EXTRA-ORIGINAUX
A cause du réchauffement climatique, les habitants de Montréal découvrent que la truffe noire (non pas la truffe au chocolat mais le champignon) enfouie sous leur pied est leur gagne-pain futur…
Le genre de film qu’il ne faut prendre au premier degré. Une intrigue absurde, une chute absurde, un film absurde. Complètement déganté et surréaliste, on y voit des mecs qui portent des frigos (on dit frigos en suisse-romand) comme un sac à dos, des foulards-écharpes qui sont en fait des monstres (Attention : ils parlent !) et des dialogues au top du non-sens. Une esthétique originale, un film en noir et blanc mélangé à des plans très contrastés et organisés.
Perso : ♥.


PS : En parlant de la bande d’annonce, la musique méga prenante appartient à DJ Champion, on y découvre la voix suprême de Betty Bonifassi, l’actuelle chanteuse du groupe Beast.


Bref, on pourrait vous en parler durant des heures, je vous laisse découvrir d’autres films (clin d’œil à Metropia* et à Transfer) sur www.nifff.ch et tous les interviews et vidéos sur www.dailymotion.com/user/hugues_nifff

*Metropia est un petit cadeau visuel et une bonne critique de la société future. Spécialement pour ceux qui ont des pellicules.
Merci à Mylène, Tania Julien/Oscar, Baptiste, Silvia et le thé froid ainsi que la tresse de la Migros.

- un sachet narcissique -
Des herbes sèches se plient à l’approche de la masse dentée. S’arrachent alors des fragrances naturelles qui lissent les coulissures de mes lèvres. Une tendre douceur chaude console mon gosier et mon esprit ne peut contenir mes poussées d’énergie texanes. Je souris. C’est mon neuvième thé noir fumé de la journée.

Eloïse Rossetti, une mademoiselle proche de la vingtaine, n’est plus, par cette révélation, une paisible TEAlique anonyme. Elle peut révéler à la masse humaine qu’elle écouterait volontiers du punk australien 90‘s , ainsi que des classiques du rock tellement classé classique que les humains s’en mordent quotidiennement les doigts. Toutefois, elle peut autant s’envoler sur des airs électroniques issus d’ambiances danoises trans-mélodiques. Mais la mademoiselle n’en dira pas plus sur son univers musical qui n’en fini de s’agrandir exponentiellement.*
La mademoiselle vous affirme qu’elle n’a pas choisi la séquence cinéma pour rigoler; elle aime sagement l’art - la fidèle approche esthétique, conceptuelle et philosophique de ce monde autant technologique qu’usé.
Avec un dernier effort, la mademoiselle vous avoue alors cette dernière cuillère d’égocentrisme à la troisième personne : « J’entrevois à apprendre plus de la photographie, du graphisme et de la peinture à l’huile qui sont pour chaque jour ma tasse de thé.»
*De Pink F. à Hoodoo Gurus/ De Trentemøller à Kasper Bjørke /