L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
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13.6.14

Le royaume de Belgique savait faire la fête



The Sound of Belgium a beau être sorti il y a plus d'un an, les médias outre Belgique en ont tellement peu parlé qu'on s'est dit, après avoir vu le documentaire mercredi dernier au Brussels Film Festival, que ce serait trop bête de ne pas parler de cette pépite ici. Dont acte

The Sound of Belgium
un documentaire de Jozef Devillé

Vous ne le savez peut-être pas mais il s'est passé quelque chose d'assez fou à la fin des années 80 au plat pays : la new beat. Un mouvement, une scène, un style de musique bien spécifique qui a eu une vie aussi courte qu'intense, entre 1987 et 1989. Alors que le musique house et bientôt techno envahissent les clubs américains et anglais, les Belges reprennent la chose à la sauce Bicky, en produisant à un rythme effréné des milliers et des milliers de morceaux electro sombres aux beats bien bourrins mais avec un tempo plus lent : la bande son idéale pour une jeunesse en mal d'identité qui voulait juste danser et faire la fête dans des clubs à la campagne pleins à craquer, comme le Boccaccio près de Gand. Un véritable phénomène bouillonnant et éphémère, avec son identité propre, qui mit la Belgique au premier plan de la création musicale, avant que le petit pays ne retombe dans un oubli scandaleux. À ce titre, le documentaire du Bruxellois Jozef Devillé sonne comme un hommage à un mouvement trop peu reconnu aujourd'hui. 

3.5.13

"My log has something to tell you"

Au cas où vous n’étiez pas au courant, Twin Peaks est la meilleure série au monde. N’essayez même pas de protester, c’est comme ça, c’est sûr. Twin Peaks est inégalable. David Lynch a réussi à créer un univers d’une richesse telle qu’il fascine encore plus de vingt ans après. 

La semaine dernière, à une convention de geeks à Anvers, on a pu assister à une conférence de Catherine E. Coulson, aka la log lady. La femme à la bûche est un des personnages cultes de Twin Peaks, bien qu’elle n’ait qu’un rôle secondaire. C’était assez étrange de rencontrer l’actrice, bien plus sympathique que la grincheuse qu’elle campait au début des années 90. On a bu les paroles de cette dame d’un âge respectable (69 ans) au sens de l’humour aigu.


UNE RENCONTRE AVEC LA LOG LADY DE TWIN PEAKS 

Aujourd’hui, Catherine E. Coulson a abandonné sa bûche pour les planches. Elle travaille à l’Oregon Shakespeare Festival depuis des années. Elle adore jouer et "entendre les applaudissements", d’autant plus que vu son âge désormais avancé (elle l'admet elle-même), on lui donne des rôles plus intéressants. La seule chose qu’elle regrette, c’est qu’il n’y ait pas assez d’amour dans les rôles pour femmes matures. "Il faudrait écrire des parties pour que les vieilles dames comme moi puissent encore embrasser, c’est important." Issue d’une famille où le théâtre était omniprésent (sa grand-mère était actrice en Hongrie, sa mère dans des Vaudevilles) elle a toujours su qu’elle jouerait et en ferait sa carrière. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle a aussi travaillé de l’autre côté de la caméra. Elle a même été l’assistante de David Lynch pour Eraserhead

"Avoir été au bon endroit, au bon moment"
Dans les années 70, Catherine Coulson travaille pour l’American Film Institute où elle apprend les bases du métier d’acteur à de jeunes réalisateurs. Parmi eux, David Lynch. "C’était un cas à part. Il portait toujours trois cravates à la fois, il avait différentes cravates porte-bonheur… Une fois, David est venu à un de mes cours. Il l’a bien aimé, mais c’était beaucoup trop tôt le matin pour lui. Vous savez, il travaille la nuit." Le jeune Lynch demande à Catherine et son mari à l’époque, Jack Nance (oui, le même qui joue Pete Martell dans Twin Peaks) s’ils veulent bien travailler avec lui sur Eraserhead (1977). C’est son premier film, et aussi le plus étrange – donc forcément celui auquel les fans prétentieux et chiants de David Lynch font sans cesse référence.

13.3.13

Vierges

Y a des documentaires qui foutent mal. Virgin Tales en est. Alors bon, on va pas créer de polémique et torcher grossièrement des croyances de ci de là. Mais quand même, mater ce film truffé de vierges mal dans leur peau m’a donné envie de remercier Satan de ne pas en être. Sérieusement, la famille Wilson dépeinte à l’écran, évangeliste et biberonnée à coup de "bals de pureté" donnerait presque matière à justifier les pires débauches hédonistes. Trop de chasteté tue la chasteté. Surtout quand cette soi-disant "intégrité" des jeunes dépend d’un tutu en tulle et de rock chrétien dégueulasse. Ca fait peur on vous dit.

Virgin Tales
Mirjam von Arx, 2013

Virgin Tales se consacre donc au quotidien des Wilson. La famille de Colorado Springs est considérée comme un exemple de pureté auprès de ses semblables et nage en plein conte de fées. Genre il était une fois un père – Randy Wilson – qui, soucieux de la virginité de ses enfants, initia les "purity bals". Ceux-ci consistent à célébrer en grande pompe la signature d’un contrat de chasteté entre fillettes et pères. Ignorant la vague dimension pédophile de la chose, la célébration s’agrémente de danses où l’on lève bien haut la jambe en face d’un crucifix et où l’on écoute d’un air grave des témoignages. Ces derniers sont livrés par les ainés éclairés de la fratrie Wilson, casés en règle, transpirant le bonheur et faisant miroiter leurs foyers "idéaux" devant un auditoire en âge de jouer à Barbie-plongée-sous-marine. A l’aise.

Jusque là, ça prête plutôt à sourire, tellement ça semble absurde. Mais très vite lassé par ces aînés qui convolent en dehors du foyer, le film se centre sur Jordyn, une jeune fille de vingt ans tartinée au fond de teint. Toujours célibataire, elle sourcille à peine lorsqu’on lui suggère que l’amour de sa vie n'arrivera peut-être jamais de lui même. Que dalle, Jordyn en est sûre, un jour son prince viendra et en l'attendant, elle se prépare à la perfection. Ben ouais c’est vrai quoi, pourquoi s’embarrasser d’études en vue d’un diplôme qu’on n'utilisera de toute façon jamais ? Il y a tant à faire entre la danse, la cuisine et le maintien!

En plus de ça, le calendrier familial est chargé d'innombrables cérémonies de passage, toutes plus émouvantes les unes que les autres. A croire que le moindre point noir est prétexte à chialer de chaudes larmes dans leur vie, dingue! Parmi ces "teufs" de l'enfer, la plus drôle/effrayante est sûrement celle de la "consécration à l'âge adulte" du fils Colten, quinze ans. Après un discours sur les valeurs de la vie gnagnagnagna, il est nommé chevalier en règles par son père bien aimé et armé (WTF) et reçoit un porte fusils ("Oh my god this is great thank you"). Non mais sérieux? On dirait presque la terrifiante Ex dans Waynes World.

14.2.13

Soirée glace aux cookies et mouchoirs

Eh, t'es au courant, aujourd'hui c'est la Saint Valentin. Les publicités à la télé, les journaux et les pancartes des restaurants te le rappellent bien assez. T'es encore toute seule, ce qui n'est pas si grave d'habitude, mais te soule particulièrement en ce jour. Tu sais que ce soir, même tes parents passeront un meilleur moment que toi. Tes copines en couple te lachent salement, et tu pourrais bien faire une soirée de contre Saint Valentin avec Ludivine, ton éternelle pote célibataire, mais tu sais qu'elle va passer son temps à boire en ruminant que les mecs sont tous des connards, et ce sera encore plus déprimant. 
Non, franchement, le mieux pour toi est de passer la soirée toute seule en compagnie de ton chat, dans ton lit, avec Ben et Jerry, tes fidèles compagnons, à mater des films cuculs que tu connais par coeur mais qui t'arracheront des larmichettes quand même. Comme nous sommes tes meilleures copines imaginaires, nous avons sélectionné, dans notre extrême bonté, les navets que tu pourras regarder. Ça s'appelle la solidarité féminine. Si tu es un garçon sensible et malheureux en amour, tu es concerné aussi. Pas de discrimination chez nous. 


DES FILMS À MATER SEULE AVEC SON POT DE GLACE LE 14 FÉVRIER 

Le Journal de Bridget Jones et Bridget Jones : l'Âge de Raison
Il faut commencer la soirée avec ça. Bridget Jones est le personnage qui doit le plus se rapprocher de ta condition actuelle. Il y a des tas de raisons d'adorer Bridget Jones : c'est l'anti-héros idéal, elle est encore plus nulle en société que toi, et pourtant, il y a deux mecs parfaits qui lui courent après. Super sexy Hugh Grant, et méga charmant Colin Firth. C'est déjà assez incroyable que son boss veuille la zeb, mais en plus de ça, Mark Darcy fond pour elle, lui qui est si intelligent, si classe, si mignon, si attentionné et si riche. Mais attention, Bridget Jones n'est pas un feel good movie où l'on se dit qu'il reste encore de l'espoir. Non. Mark Darcy est tellement parfait que tu finis par détester Bridget qui au départ t'inspirait plutôt la sympathie. En fait c'est une connasse qui t'a piqué l'homme de ta vie.
Estimation mouchoirs : 2

Orgueil et Préjugés
Ah tiens, encore un Mr Darcy. Ah, Pride and Prejudice, le grand classique qui marche à tous les coups. On a beau connaitre par coeur le topo, on tremble toujours autant lors de la scène sous la pluie, normal. Si vous voulez faire un film cucul, prenez un vieux bouquin, mettez Keira Knightley en costume d'époque, et le tour est joué. La plus belle histoire d'amour des romans victoriens est sûrement Jane Eyre, mais il n'ont jamais su faire une adaptation au cinéma à la hauteur du livre, dommage.
Estimation mouchoirs : 5

10 Bonnes raisons de te larguer
Les Anglais ont la suprématie pour les belles histoires d'amour romantiques, mais il faut bien diversifier ta soirée de St Valentin, alors prends un bon vieux teen movie US. 10 Things I Hate About You pèche un peu par son manque de réalisme - sérieusement, c'est pas crédible qu'une fille prenne plus de la moitié du film pour se rendre compte que Heath Ledger est un gros canon. Néanmoins, la scène où il chante "Can't Take My Eyes Of You" est dans le top 5 des meilleures façons de faire une déclaration d'amuuur.
Estimation mouchoirs : 1

3.6.12

"The day I don't have to take the Tube anymore would be the day I celebrate"


La poursuite désespérée du succès a quelque chose d'énervant et triste à la fois. En règle générale, on voudrait frapper n'importe quelle personne qui se considère comme un génie et qui ne comprend pas pourquoi elle n'est pas encore devenue une superstar. Mais dans le cas de Lawrence, le talent dont il fait preuve pardonne à peu près tout. 

Lawrence Of Belgravia
un documentaire de Paul Kelly

Lawrence Hayward a fondé trois groupes géniaux dans sa vie : Felt dans les 80s (dont le sieur Basterra vous parlera bien mieux que moi), Denim la décennie suivante, et Go-Kart Mozart plus récemment.  Pourtant, l'engouement du public n'a jamais été à la hauteur de la qualité des morceaux de Lawrence et de son ambition. Seule une poignée de connaisseurs voient en lui le génie qu'il clame être. Il est et a toujours été dans l'ombre de l'underground.

Pour essayer de lui rendre justice, un documentaire a été fait à son sujet, Lawrence of Belgravia (Belgravia du nom du quartier de Londres où l'animal habite, et aussi pour le clin d'oeil à David Lean). Mais il est triste de constater qu'à la première française du film, à la Villette Sonique dimanche dernier, nous n'étions qu'une trentaine à s'être déplacés pour voir Lawrence himself et Paul Kelly le réalisateur.

L'idée de Lawrence of Belgravia est venue quand Paul Kelly l'a interviewé pour le documentaire qu'il réalisait à l'époque sur Londres : Finisterre (2002). Ce proche de Saint Etienne (son frère Martin est le boss d'Heavenly Recordings, le manager du groupe, et marié à la chanteuse Sarah Cracknell, Paul Kelly a lui-même rencontré sa femme en faisant une tournée avec Saint Etienne, lui en tant que guitariste, elle en tant que choriste), a tout de suite su voir en Lawrence un personnage fascinant à immortaliser sur pellicule. Ce dernier, qui tout petit s'imaginait déjà en héros de film, en se baladant dans un Birmingham désolé, a bien-sûr accepté l'offre, tout heureux d'être enfin le héros de quelque chose.

28.5.12

Campez en festival comme dans Moonrise Kingdom

Nous sommes à peu près tous d'accord pour dire que Moonrise Kingdom, le dernier Wes Anderson, est un très bon film mignon tout plein, sauf peut être ceux qui n'aiment pas les choses mignonnes ou qui sont vieux et aigris. Esthétiquement, c'est un pur eye candy avec son esprit vintage (nous sommes dans les années 60), ses couleurs chaudes, ses chatons et ses déguisements d'oiseaux. L'histoire est tout aussi choupi, puisqu'on suit deux amoureux de douze ans partant en camping ensemble et dansant maladroitement au bord de la mer sur du Françoise Hardy. Ça nous a tellement plu d'ailleurs que nous avons décidé que cet été, pour les festivals, nous camperons comme dans Moonrise Kingdom. Voici notre petit guide pour bien faire les choses.


I. Dans la valise
Ou dans le gros sac à dos de scout pour les gens qui sont frileux à l'idée de tout porter à bout de bras. 
a) matériel de survie : Premièrement, l'indispensable tente : on choisit une version classique, la traditionnelle canadienne avec des piquets et de la toile. C'est certes moins pratique que les Quechuas, mais c'est plus charmant et, si elle est haute, on pourra décorer l'intérieur d'un grand portrait de cerf comme Edward-Norton-chef-scout. Pour le confort, on emmène aussi une petite table et des chaises pliables.

b) accessoires : Dans sa valise jaune, Suzy trimbale tous ses livres préférés. En festival, on évitera d'emmener une bibliothèque entière par simple souci de scoliose. Cela dit, on ne crache pas sur un ou deux volumes d'histoires à lire avant de s'endormir (voir aussi III. b) Activités en rentrant des concerts). Ceux qui auront oublié d'emmener une lampe-torche ou des allumettes obtiendront le même effet détente nostalgique en écoutant un bon vieux vinyle sur un tourne-disque portable emprunté à Grand-Papa (à moins que votre petit frère teigneux en possède un). En outre, les indispensables jumelles rouges de la fillette s'avèreront utile pour anticiper l'arrivée des vilains garçons pas chics du tout en string Borat. Ou tout simplement pour apprécier les concerts dans une dimension nouvelle.

27.4.12

"Ceci n'est pas un film social"

Ursula Meier a de grandes lunettes à bordure noire. Le genre de monture entre ovale et carré que portent les vieilles tantes collet monté dans les bandes dessinées. Elle aime bien parler de solitude et de drames familiaux. Des "aléas de la vie" qu'elle nous sert à la pelle dans son nouveau long métrage : l'Enfant d'en Haut. On avait découvert la réalisatrice suisse avec un premier film: Home (2008). Ce dernier mettait en scène une famille ébranlée par la construction d'une autoroute sur le pas de sa porte, le tout dans des tons jaunes/orangés et avec Isabelle Huppert dans le rôle de la maman. A l'époque, j'avais carrément fait le casting pour le rôle (discret) de la fille-du-milieu. Et au final le film était cool même sans moi dedans alors je n'avais pas été frustrée en le voyant. C'est dire la coolitude (et mon égo de "pétasse"). Avec ce deuxième long métrage, Ursula Meier touche à nouveau là où il faut. Si bien qu'elle a été distinguée au Festival du Film de Berlin et ça, ça n'est pas rien.

L'Enfant d'en Haut
Ursula Meier, 2012

Ursula Meier, comme on le disait plus haut, est une réalisatrice suisse. Et en bonne suissesse, elle s'empare ici d'un sujet hautement helvète : la montagne. Mais pas sous un angle traditionnel, au contraire, avec l'Enfant d'en Haut, Meier se focalise sur une réalité probablement plus banale que l'on croit. Son regard, à la fois tendre et cru, dévoile le revers d'une fierté nationale de carte postale. Autrement dit, le film n'hésite pas à montrer de la neige sale de village de vallée, dont le James Blunt rutilant des pistes de Verbier n'a même pas idée.

Pour mieux souligner le contraste "haut / bas" qui balise tout le film, le décor a carrément été coupé en deux : une belle station anonyme et une tour brunâtre s'opposent au milieu de nulle part et symbolisent le clivage entre deux altitudes. Dans la volée, elles illustrent les deux théâtres sociaux dans lesquels évoluent les deux protagonistes aux vies cabossées. Car avant toute chose, l'intrigue tourne autour de la relation amour-haine entre un garçon et une fille. D'un côté, Louise (Léa Seydoux) une grosse pouffe de campagne en bottes blanches, n'est bonne à rien et enchaîne les boulots de merde ainsi que les mecs à caisse vrombissante avant de se faire jeter, plus bougonne que jamais. De l'autre, il y a Simon (Kacey Mottet). Un vrai garçon - dans les 12-13 ans - qui chaparde des équipements de ski en station, avant de les revendre à bas prix aux saisonniers et aux gamins de son immeuble. Ces recels sont la principale source de revenus du petit foyer que forment les deux personnages. Coincés dans la tour sans charme évoquée plus haut, Simon et Louise se croisent et se chamaillent. Ils sont comme des frères et soeurs en mauvais termes. Et bien souvent dans l'histoire, le gaillard semble plus mature que son aînée.

12.4.12

Qu'est ce que t'as foutu Francis ?

Twixt
Francis Ford Coppola

Twixt, le dernier film écrit, réalisé et produit pas Francis Ford Coppola, vient d'arriver dans les salles françaises. Hall Baltimore, un écrivain de romans sur les sorcières en pleine remise en question artistique débarque dans une bourgade de l'Amérique profonde pour une séance de dédicaces. Il y rencontre le sheriff de la ville qui lui parle d'un meurtre récent qui a eu lieu ici. La même nuit, au motel, le romancier rencontre dans un rêve Virginia, une jeune fille mystérieusement assassinée il y a quelques années. Cela devient le point de départ d'une nouvelle idée de livre pour Hall Baltimore. 



Le tout début, la présentation de la ville, est des plus plaisants. On y découvre une petite ville américaine un peu glauque, comme on aime tant les voir dans les films de David Lynch. La narration par Tom Waits rajoute un charme effrayant à l'ensemble. Puis le film se lance, et là on se rend compte que Francis Ford Coppola a voulu mettre trop de choses dans son oeuvre et s'est éparpillé. Difficile en fait de résumer le film, tant tout se mélange : intrigues, époques, réalité et rêve, styles... Dans Twixt, il y a des vampires, des gothiques à l'autre bout d'un lac, un beffroi avec des horloges qui n'indiquent pas la même heure, un hôtel abandonné suite à un massacre, une histoire de ville hantée, un prètre fou et, cerise sur le wtf, Edgar Allan Poe qui apparait en rêve.

Il y a deux univers dans le film. Le monde réel, en couleurs, où l'on voit Hall Baltimore dans son motel souffrir de la page blanche devant son ordinateur où sa femme le harcèle via skype. Et le monde imaginaire, les rêves, tournés avec la technique de la nuit américaine, qui tirent sur le noir et blanc, avec des touches de rouge. Comme dans Sin City mais en moche cette fois-ci. Car l'esthétique particulière, n'est pas du meilleur goût, la faute peut être au petit budget du film, qui donne des séquences en 3D de piètre qualité. Francis Ford Coppola signe un film entre l'horreur et le fantastique, à l'imagerie gothique. Cela fait beaucoup penser à Tim Burton, sauf que l'histoire ne suit pas derrière.

3.4.12

J'ai testé pour vous de nouveaux films pourris

Salut, j'ai toujours une carte de cinéma illimité et j'ai toujours du temps à perdre. C'est donc avec une vive émotion que j'ai signé pour une nouvelle semaine de cure de films pourris. L'année dernière, j'avais, en cinq films : rit devant un film de Dany Boon, apprécié l'anatomie d'Ashton Kutcher, et développé une passion effrayante pour Justin Bieber. Les heureux élus de l'édition 2012 sont : John Carter, Target, Projet X, La Colère des Titans, et Mince Alors !. Eh ouais, je me fous pas de votre gueule. 

John Carter, d'Andrew Stanton
Les gentils dessins animés de Disney ne sont plus. Le premier groupe de divertissement au monde préfère maintenant sortir des films d'action visant un public aussi vaste que son budget. Le petit dernier s'appelle John Carter, du même nom que le héros inventé par le romancier américain Edgar Rice  Burroughs il y a cent ans. Le pitch est beaucoup trop compliqué à comprendre pour un gamin. En gros, John Carter est un officier sudiste qui a quitté les armes pour se consacrer à la recherche d'un trésor. Il est aussi très triste parce que sa femme et son fils ont été tués. Un jour, après une course poursuite avec des Indiens, il trouve une grotte avec un symbole intrigant. Là, un mec habillé en robe noire sorti de nulle part le menace avec un biper. Juste après, John Carter se retrouve sur Mars, qui est une planète habitable au fait, et qui s'appelle Barsoom en vrai. On ne sait pas trop comment, mais ici, John Carter peut faire des sauts super haut et super loin, comme s'il volait. Mais continuons, parce que là, l'intrigue n'a toujours pas commencé. Donc c'est un peu le bazar sur Mars, deux clans se font la guerre depuis des années, des Gentils et des Méchants. John Carter rencontre la princesse des Gentils, et comme elle est bonne dans ses minuscules tenues qui serrent ses gros einss, il décide finalement de l'aider à combattre les Méchants. Comme l'histoire est assez dense, le film dure plus de deux heures, c'est long. Mais c'est assez bien fait (le type à la réalisation a aussi fait Wall-E et Le Monde de Nemo, j'aimais mieux ceux-là) pour qu'on ne s'ennuie pas trop. Les garçons se concentrent sur la poitrine de la princesse et les filles comme moi apprécient le physique de Taylor Kitsch (de la série "Friday Night Lights"), qui a la bonne idée de se balader torse-nu sur l'écran. D'ailleurs il me fait un peu penser à un Jared Leto avant qu'il ne devienne emo. Du coup, John Carter est plutôt appréciable, pour un blockbuster de chez Disney. Il y a aussi Willem Dafoe dans le film, mais on ne le reconnait guère, voyez plutôt


Target (This Means War), de McG
Ahhh, voilà un film où le synopsis tient vraiment en deux lignes (prends ça, John Carter). Deux agents de la CIA super copains se rendent comptent qu'ils sortent avec la même fille (Reese Witherspoon), ils décident de continuer ainsi jusqu'à ce que la blonde choisisse son préféré. Un gros film américain pour les filles, en somme. Même si les mecs dans la salle de ciné ont beaucoup rigolé aussi. Target est vraiment une bonne comédie romantique/d'action, avec les bons gags, les personnages attachants, et les gros beaux gosses. Et puis c'est prenant, cette compétition, on est team Tom Hardy ou team Chris Pine. Malheureusement, la fin n'a pas récompensé mon agent secret préféré, mais c'est pas grave, j'ai quand même trouvé un nouveau film de fifille parfait pour les soirées pyjama. Target a rempli son contrat.

22.2.12

"Viens voir ma chatte"

La semaine passée, on n'a pas vraiment échappé à la Saint Valentin. Aucune attitude vis-à-vis de la célébration ne semblait réellement adaptée. Lorsque l'ignorer relevait du défi d'obtus, célébrer l'amour te faisait passer pour le dernier des niais. Sur TEA, nous avons choisi le compromis avec deux playlists ("amours heureuses" et son inverse) tandis qu'à la salle de concert Fri-Son, on se moquait gentiment en programmant "Too Much Pussy", aux antipodes du romantisme. Ce "documentaire de Feminist Sluts en tournée Queer x Show" d'Emilie Jouvet a donné du grain à moudre aux spectateurs. Pour notre part, on n'a réussi à se faire un avis tranché que sur la chouette bande son composée, évidemment, de groupes lesbiens/trans/et al. . En sus, nous avons appris deux-trois trucs sur notre anatomie. C'était intéressant.
TOO MUCH PUSSY
Emilie Jouvet

"Deceptacon" - Le Tigre : Un début à l'aise.
Le pitch du film "Too Much Pussy" est tout simple: pendant quelques semaines de l'été 2009, une bande de meufs se rassemble dans un bus et part en tournée à travers l'Europe. Issues d'horizons divers et variés (2 actrices porno, une écrivaine danseuse burlesque, une prostituée artiste, une performeuse, une DJ...) les filles ont en commun d'être affiliées à une certaine "scène queer". Caméra au poing, Jouvet les a suivies partout entre les performances et les loges en passant par la rue. Elle dévoile ainsi des parties de la vie (et du corps) de toutes ces femmes engagées. Les blablas qui entrecoupent régulièrement les scènes un peu plus "légères" prouvent d'ailleurs par A + B que leur action n'est pas gratuite comme on le craignait au départ. C'est au contraire un véritable choix de vie qu'elle défendent, une réflexion en profondeur sur le corps, le sexe, ses orientations ainsi que la condition de la femme, des fems et d'autres variantes. Le tout est servi dans la joie et la bonne humeur façon road trip ensoleillé, si bien qu'à la longue, on a presque envie d'embarquer avec elles.

"Castles" - Huh-Uh ; Cervix. 
La plupart des artistes de la troupes sont d'ailleurs diplômées. Elles ont des cerveaux et pas uniquement des chattes, des biberons et des trips régressifs à la "va que je pisse sur scène". Elles vivent comme elles l'entendent et le racontent car le tabou est l'ennemi. On en entend sur les fantasmes muselés par la bienséance. Des envies de violence ou justement, de régression, qui font culpabiliser au lieu d'être assouvies sans honte. Elles débattent aussi du "post porno" (alors qu'on ne savait même pas que cela existait) pour conclure: "Si tu n'aimes pas le porno tel qu'il est, tu n'as qu'à faire mieux toi même". Et puis d'autres fois, ça parle juste maquillage ou tampons. Mais le mieux du mieux, c'est quand Sadie Lune se fout un machin de gyneco dans le vagin et invite les gens à regarder son col de l'utérus avec une lampe de poche. Grâce à son numéro, les femmes mais aussi les hommes découvrent une partie du corps généralement connue uniquement par les praticiens. Et comme elle le fait de façon tout à fait relax et, si l'on peut dire, asexuée, on ne se gène pas trop de regarder. Au moins maintenant, je sais à quoi ressemble mon fort intérieur.

Parallèlement au côté fun et accessible du film, la vie de gouine a aussi des côtés plus sombres. On (ré)apprend notamment en filigrane l'histoire de l'attentat de Tel Aviv, lorsqu'un homme armé a blessé et tué plusieurs personnes LGBT dans la ville israélienne. Lors des faits, la troupe du "Queer x Show" se trouve à Copenhague. Elles participent alors à une procession-hommage, roulent des pelles à des inconnu(e)s et brûlent des bougies. C'est touchant, mais c'est aussi triste de voir que la cause ne rallie que des gens du bord. "Nous ne sommes en sécurité qu'au sein de notre communauté" commente à ce titre l'écrivaine Wendy Delorme. Pas cool. En ce sens, on pourrait voir "Too Much Pussy" comme une espèce de message-pro-tolérance. Car à force de suivre les filles, tu te rends compte qu'elles ne sont pas forcément différentes de tes potes. Ce qui est surtout vrai si tes amis se baladent seins nus, distribuent des flyers en disant "Viens voir ma chatte." et font régulièrement des séances de taï-chi collectives sur le pont d'un ferry.

16.12.11

Complot russe visant à vous faire mater des films de série B

Il y a plus d'un mois maintenant, Messer Chups a joué au Café Pompier à Bordeaux et c'était plutôt génial. Ils sont trois, viennent de Saint Pétersbourg, et font de la heu, "surf horror music" disons, de la musique pour films de science fiction cheap des années 50 à 70. Mais c'est peut être leur scénographie qui nous faire dire ça : quand ils jouent en live, des collages de films de la Hammer (ou du même style) sont projetés derrière eux, et ça va drôlement bien avec la musique qu'ils font. Messer Chups a déjà une pléthore de disques à son actif (voyez plutôt leur discographie). Le groupe a connu différentes formations, à un moment il y avait même Lydia Kavina, petite nièce de l'inventeur du Thérémin, qui jouait de l'instrument de son ancêtre. Sur Youtube vous trouverez une foule de vidéos reprenant des extraits de vieux films et avec du Messer Chups en bande son : des heures de régal. Rapide sélection :


Le concert m'a donné très envie de me mettre aux films de série B ou Z, du coup je m'en suis fait une petite cure et j'en ai choisi quelques uns pour vous.

L'île du sadique (1960), de Fritz Böttger
Dans ce film en noir et blanc, une troupe de danseuses et leur manager ont un accident d'avion au dessus de l'océan et se retrouvent sur une île où vivent de vilaines araignées. Ces monstres (trop mal faits) piquent Gary le manager, et laisse donc les filles livrées à elles-mêmes. Elles sont insupportables, respirent fort et soupirent tout le temps comme si elles simulaient un orgasme. Pour plaire à la gent masculine, il y a même des plans où elles se bagarrent. En fait les danseuses, ayant abandonné l'idée de retrouver Gary, trouvent deux hommes et font une soirée avec eux, où les mecs draguent à tout va et disent à n'importe laquelle qu'elle est l'amour de leur vie. Ce film représente toutes les femmes comme des êtres atrocement bêtes. Quant au manager, il finit par mourir embourbé après avoir tué quelques filles.

1.12.11

"On est un groupe de Hard Rock"


INNI - SIGUR ROS
Vincent Morisset

Je n'ai jamais vraiment aimé les retransmissions de concerts. Ni adoré Sigur Ros d'ailleurs. Pourtant Inni pourrait très bien être un de mes films préférés de l'année, à mi-chemin entre le live, le documentaire, et l'expérimentation artistique. C'est en effet un petit hybride que nous a pondu Vincent Morisset. Mais le canadien n'en est pas à son coup d'essai. Connu notamment pour son travail avec Arcade Fire (Neon Bible, Miroir Noir, The Suburbs), il s'auto-proclamme "web-friendly director" et a en outre créé des projets interactifs comme le chouette Bla Bla - une histoire où l'on s'amuse à faire couiner des petits bonshommes. Soit.

Hier au Fri-Son, on assistait à une soirée pas vraiment cinéma mais pas vraiment concert non plus. L'écran géant et les chaises en plastiques inconfortables étaient bien là, pourtant, on s'était déplacées pour voir les Islandais Sigur Ros. Sur une toile blanche, quelle idée. Au moins, il y avait une sono bien réglée et ça tu peux pas test. Après une intro tout en motifs noir/blancs pas très bien définis ainsi que des détails mignons à la pelle - chaussettes à pois, plumes sur la nuque de Jonsi, couronne nouée sur la tête de Orri - on avait déjà envie de se lever et d'applaudir comme si le groupe s'était soudain matérialisé devant nous. Mais non. Et puis les premières notes mi-cristallines/mi-sous-marines de "Svefn-g-englar" ("Somanbules" en français. Pas facile.) chatouillaient déjà nos oreilles. De quoi s'enfoncer d'aise dans son pseudo-siège.

Svefn-g-englar (Ágætis Byrjun, 1999)


14.5.11

"Je vois un rhinocéros"

MIDNIGHT IN PARIS
de Woody Allen 

Cannes, ça a l'air assez cool à vivre, comme expérience. Malheureusement, cette année, TEA ne sera pas présent sur la croisette parce qu'on est trop occupées ailleurs. Ca n'empêche tout de même pas d'aller voir le  nouveau Woody Allen au cinéma, Midnight In Paris, film d'ouverture de la 64ème édition du festival de Cannes.

Cet énième long-métrage de l'américain prend place dans la capitale française (sans rire), on suit l'histoire de Gil (Owen Wilson), un scénariste pour Hollywood qui se verrait bien écrire un grand roman, nostalgique d'une époque et d'un lieu qu'il n'a pas connus : le Paris des années 20. De passage à Paname avec sa fiancée insupportable Inez (Rachel McAdams) et ses beaux parents conservateurs au possible, il préfère délaisser la compagnie de sa future famille et vadrouiller dans les rues, sous la pluie de préférence, en quête d'inspiration, tandis qu'Inez sort avec un ancien camarade de classe, présomptueux jusqu'à la caricature, et sa femme. On se voit déjà dans un film névrotique à la Allen, les problèmes d'un couple bourgeois mal assorti, avec des péripéties aussi énervantes que déjà-vues.

Sauf que pour une fois, Woody Allen sort un peu de ses propres sentiers battus et propose un voyage dans le temps, moins fun que Retour Vers Le Futur, mais pour autant très plaisant. A minuit, tous les soirs, une vielle Peugeot sortie dont ne sait où embarque Owen Wilson dans les années 20. Et pas avec n'importe qui, sinon ce n'est pas intéressant. Gil va rencontrer le couple Fitzgerald, Ernest Hemingway, donner son manuscrit à Gertrude Stein, voir Cole Porter à un piano et discuter dans un café avec Dali (Adrien Brody, tellement excellent qu'on regrette de ne le voir que si peu), Luis Buñuel et Man Ray (entre autres). Lors d'une de ces folles nuits, il rencontre et tombe amoureux de la maîtresse de Picasso/Hemingway/Modigliani, la Française Adriana, campée par une Marion Cotillard même pas agaçante, pour une fois. 

Comme pour s'excuser d'avance, Woody Allen explique qu'il a voulu faire de ce film une carte postale, un Paris fantasmé. Ouais, il n'empêche que pour nous Français, on peut être agacés rapidement par cet abattement de clichés, ah, les plans sur les monuments de Paris, sur les boutiques de luxe (on notera quand même la présence de Tati Or dans le décor), les parisiens à la bohème, etc. Le réalisateur a même tenu à avoir des français dans le casting, ainsi, en plus de Marion Cotillard, on trouve Léa Seydoux dans le rôle de la citadine adorable, Carla Bruni en guide touristique (une apparition tellement furtive qu'on ne peut pas vraiment la juger), ou encore Gad Elmaleh en guest star encore plus discrète que la première dame. Il y a fort à parier que le film ne sera pas perçu dans l'hexagone comme il le sera dans les autres pays. 

Midnight In Paris se révèle être un film agréable à regarder, un bon divertissement qui donnera même envie à certains de se plonger à leur tour dans l'ambiance des années 20, voire carrément de se mettre au jazz, pour les plus motivés. On aimera aussi la réflexion, ou le début de réflexion plutôt, sur le fait que nous rêvons toujours de vivre à une autre époque que la nôtre. Enfin, Owen Wilson confirme encore son talent d'acteur et est très convaincant dans le rôle du type gentil et trop rêveur. Midnight In Paris n'est peut être pas un film très marquant, il a ses petites faiblesses, mais il reste la promesse de vous faire passer un sympathique moment au cinéma, c'est déjà ça. 

26.2.11

J'ai testé pour vous des films pourris

Le problème des cartes de cinéma illimité, c'est qu'elles peuvent donner des idées vraiment saugrenues. Comme par exemple de passer une semaine à aller voir de gros nanars pour ensuite déterminer lequel était le plus pourri. C'est donc armée de ma carte UGC et de cookies que je suis partie à la recherche du film le plus naze du moment. J'ai sélectionné cinq films : Sex Friends, Halal Police d'Etat, Toi, moi et les Autres, Justin Bieber : Never Say Never, et Rien à Déclarer. Et le lauréat n'est pas celui que l'on croit. 

Sex Friends, de Ivan Reitman.
Une meuf (Natalie Portman) et un mec (Ashton Kutcher) couchent ensemble. Ashton (j'ai oublié le nom des personnages) la kiffe bien et aimerait bien continuer avec elle. Sauf que Natalie ne veut pas s'engager, alors elle lui propose d'être sex friends. Mais évidemment ça se complique car le mec finit par tomber amoureux d'elle (normal, c'est Natalie quand même).  Le pitch est donc quasi-identique à celui de Love & Autres Drogues (plus connu sous le nom de "Jake Gyllenhaal tout nu" puisque c'était le seul intérêt de cette comédie romantique cucul la praline sortie il y a deux mois). J'espérais que Sex Friends soit aussi niais, comme ça j'aurais pu trouver enfin quelque chose à redire à  propos de Portman, mais le problème, c'est que ce film est drôle, que les deux acteurs sont convaincants et beaux, et qu'on passe un bon moment. C'est certes cliché, mais pas TANT que ça. En plus Ashton lui fait une playlist spéciale menstruations, et ça c'est vraiment trop cool. Sex Friends est donc l'exemple type du film "plaisir coupable". 


Toi, Moi et Les Autres, de Audrey Estrougo
Ok, je n'avais pas réussi à trouver en Sex Friends l'histoire d'amour gnangnan que je cherchais, mais je pouvais toujours me rabattre sur Toi, Moi et les Autres. Le synopsis est digne d'un Roméo et Juliette des temps modernes : Gabriel (appelez-le Gab) est un jeune fils de riches qui va bientôt se marier mais bam, il rencontre juste avant une fille, Leïla, qui vit dans une cité. Il tombe fou amoureux d'elle, ce qui peut être compréhensible car quand ta fiancée se trouve être Cécile Cassel, tu fais tout pour éviter le mariage. Donc voilà, c'est le big love mais soudain la meilleure amie de Leïla se fait arrêter car elle est sans-papiers. Eh oui, Toi, Moi et les Autres c'est aussi une réflexion sur l'expulsion des étrangers par l'état français, un thème intéressant mais traité ici trop simplement pour pouvoir rendre le film captivant. Et si encore il n'y avait que les clichés... Mais non, le plus gros problème ici est qu'Audrey Estrougo a décidé de faire une comédie musicale. Vous me direz que cela peut marcher parfaitement, Les Chansons d'Amour en sont la preuve même. Mais n'est pas Christophe Honoré qui veut. Au lieu de chansons originales par Alex Beaupain, on a droit à des reprises de tubes affligeants, comme "Tout le Monde Il Est Beau" de Zazie. Et les acteurs ne chantent même pas bien. Si Benjamin Siksou était moche, je serais sortie de la salle de cinéma avant la fin.


Rien à Déclarer, de Dany Boon
C'est l'affiche qui peut attirer le plus de beaufs ce mois-ci. On suit les aventures d'un petit poste de douanes à l'heure de l'ouverture des frontières européennes. Il y a le douanier belge francophobe (Benoît Poelvoorde) et son homologue frouze (Dany Boon) qui se marierait bien avec la soeur de ce premier. Ça a l'air pourri hein ? Pourtant c'est beaucoup moins irritant que Bienvenue Chez les Ch'tis, c'est même le plus souvent drôle. Bon, nous avons là une comédie française grand public comme on en trouve déjà des tas dans les bornes de DVD à louer, mais on ne s'ennuie pas vraiment. Surtout qu'il y a de grandes chances pour qu'il y ait au moins un mec dans la salle qui s'amuse à tout commenter à voix haute "Oh elle était drôle celle-là !", "Attention Dany, il y a les trafiquants de drogues qui arrivent !", "Ahaha énorme". Mon dieu, deviendrai-je une beauf moi aussi ?

8.2.11

B-B-B-Bertie

S'appeler "TEA" suppute forcément un certain intérêt pour tout ce qui est anglais, et donc par extension pour la famille royale britannique. Il est donc tout à fait normal que Le Discours d'un Roi (The King's Speech) nous ait fait de l'oeil.

THE KING'S SPEECH
de Tom Hooper

Un film sur un monarque certes, mais qui relate un épisode bien méconnu : le bégaiement du roi-malgré-lui George VI  (pour situer le bonhomme plus clairement, c'était le père de cette chère Elizabeth II) à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, et comment celui-ci a réussi à être soigné grâce à un Australien spécialiste en élocution et aux méthodes peu orthodoxes, Lionel Logue. De cette histoire plutôt anecdotique, le réalisateur Tom Hooper, plutôt habitué à la télévision, arrive à tirer deux heures de pellicule où l'on ne s'ennuie même pas. 

Le Discours d'un Roi a tout du film historique classique : un traitement plutôt fidèle à la réalité passée, des costumes d'époque, des décors soignés, et une musique elle aussi des plus classiques. Et pourtant, ce film est franchement séduisant. 

Vous l'aurez deviné, cette réussite est en grande partie attribuable aux acteurs. Colin Firth, dans le rôle de B-B-B-Bertie (George VI donc) est extrêmement touchant et juste. Sa prestation n'égale certes pas celle d'A Single Man, mais justifie amplement le Golden Globe qu'il vient de recevoir. Face à lui, Geoffrey Rush campe un Lionel Logue aussi original que sympathique, un homme bienfaisant, comédien raté et super papa. Helena Bonham Carter prend un sacré coup de vieux mais fait une Reine Mère et épouse convaincante, et Guy Pearce fait très bien le frère aîné antipathique qui délaisse son pays pour une Américaine tout aussi déplaisante. Même Churchill est chouette, et ça donne un casting sans faute. Le seul bémol est peut être la représentation trop manichéenne des personnages. 

Le charme de ce long-métrage vient aussi du fait qu'il est typiquement british, sans grandes fioritures, avec un humour fin et discret, et une certaine élégance. Le genre de film qui nous fait regretter de ne pas être né de l'autre côté de la Manche. 

Les détracteurs vous diront que Le Discours d'un Roi est trop académique, qu'il est juste taillé pour les Oscars (où il est nominé pas moins de douze fois), et qu'il passe sous silence des éléments importants comme les enjeux politiques du Royaume-Uni aux portes d'un second conflit mondial et le personnage de Churchill (relégué à l'arrière plan). C'est vrai, mais le choix de Tom Hooper était de se concentrer sur le roi bègue et seulement sur celui-ci, et à ce niveau, il a vraiment réussi son coup. D'après The Sun, Lilibeth a été très touchée par ce portrait "très émouvant" de son père, elle a de quoi. 

10.12.10

"Hello, John"

En janvier dernier, les murs du métro londonien étaient couverts d'affiches pour un film, Nowhere Boy, biopic sur John Lennon. Il aura fallu attendre jusqu'à ce mercredi pour que le long-métrage soit enfin distribué en France. Cela valait-il le coup ? 

NOWHERE BOY
de Sam Taylor-Wood

Histoire que vous soyez tout de suite prévenus, sachez que Nowhere Boy ne parle pas des Beatles. Mais de quoi alors ? De l'adolescence de Lennon, et seulement de celle-ci.
Pour ceux qui ne sont pas de grands connaisseurs, rapide topo : John est un ado chahuteur qui vit chez sa tante pas très marrante Mimi (Kristin Scott Thomas), et son oncle George, qu'il aime beaucoup mais qui meurt aux premières minutes du film. Cela décide Lennon à aller revoir sa mère, Julia (Anne-Marie Duff), qui s'éclate avec lui et lui fait découvrir le rock'n'roll. Là, révélation, le petiot se met à la guitare, puis monte un groupe, The Quarrymen, rencontre Paul puis George, et c'est parti. A la fin, tata et maman se réconcilient (parce qu'elles étaient brouillées), mais maman est renversée par une voiture, John est triste, et enfin il annonce à Mimi qu'il part pour Hambourg.

Les points forts du film sont d'abord ses acteurs, le joli Aaron Johnson (qu'on a pu voir dans Kick-Ass et Chatroom) et surtout les actrices Kristin Scott Thomas et Anne-Marie Duff, particulièrement brillantes et émouvantes. Il y a aussi de très belles images (la réalisatrice anglaise Sam Taylor-Wood est d'abord photographe), qui retranscrivent bien le Liverpool des années 50. Sans compter que le fait de ne jamais mentionner le nom Beatles (magnifique feinte à la fin soit dit en passant) est un choix louable. Et celui qui ne connaissait pas spécialement la vie de Lennon aura appris des choses, puisque le film est assez fidèle à la réalité.

Seulement voilà, Nowhere Boy a aussi ses défauts. Le plus évident est qu'on sombre facilement dans le pathos par moments, alors ok, le John n'a pas eu une adolescence très jouasse, mais il y a des limites. Ensuite, la musique est moins présente que ce que l'on attend d'un biopic sur, quand même, le membre d'un des groupes les plus cultes de l'histoire. Ici encore, on peut excuser la réalisatrice en arguant que c'est normal, que Lennon ne s'est mis à la musique qu'après avoir renoué le contact avec sa mère, certes. Enfin, il faut reconnaître que le film manque d'une touche de folie ou d'originalité qui ferait qu'on ressortirait du cinéma en se disant qu'on a vu quelque chose de vraiment spécial, et pas un drame un brin mou qui aurait tout aussi bien pu avoir pour personnage principal un illustre inconnu. 

A bien y réfléchir, la plupart des éléments négatifs du film s'excusent directement par l'adolescence même de Lennon, d'où cette question : était-ce vraiment pertinent de réaliser un biopic uniquement sur une période si peu intéressante de sa vie ?

Donc ça vaut le coup d'aller au cinéma pour Nowhere Boy ou non ? Comme je ne t'ai pas donné de réponse claire, cher lecteur qui t'es fadé toute cette chronique pour pas grand chose, tu te sens un peu bête. Bisous. 

16.10.10

"Ils bouffent du code"


Je suis une geek. Une GROSSE GEEK, de ces personnes qui peuvent kiffer une journée entière passée devant un écran sans jamais se demander où est passée leur vie sociale. Et le site sur lequel je passe/perds le plus de temps, après TEA bien sûr, c'est Facebook.  Pas étonnant donc que je me sois ruée au cinéma dès mercredi pour le nouveau David Fincher (monsieur Fight Club),  The Social Network, film retraçant les débuts de Facebook.

Pour tout vous dire, je la sentais pas trop. Je m'attendais à un discours chiant et plus que trop entendu sur comment Facebook c'est le mal, ça vole toutes tes données personnelles, ça te fiche, tout ça, blahblahblasant. Ou alors, ça aurait été l'inverse : un film bateau sur une success story de nos temps, la revanche des geeks, un truc du genre. Mais en fait non, pas du tout, The Social Network, c'est un film super bien fait et plutôt objectif. 

Le film raconte les commencement de Facebook jusqu'à son millionième membre (chiffre bien dépassé depuis), avec une narration intéressante alternant scènes de procès et flashbacks, ce qui donne un rythme d'enfer qui permet de ne jamais s'ennuyer en l'espace de deux heures. 

Le début est particulièrement génial. D'abord on voit Mark Zuckerberg avec une fille, chose à laquelle on n'aurait jamais pensé, et puis il se fait larguer un peu méchamment ("You're an asshole") et ça devient encore plus cool. Le gus rentre dans sa chambre à Harvard et avec ces gros nerds de colocs, il créé en une nuit alcoolisée un site où on peut noter les filles du campus pour savoir qui est la plus bonnasse. Voilà, c'est parti. 

Le personnage de Mark Zuckerberg est particulièrement intéressant. Joué par un Jesse Eisenberg impeccable (vous savez, c'est lui l'aîné dans le film The Squid And The Whale, de Noah Baumbach), on balance sans cesse entre antipathie (c'est vrai que c'est un peu un asshole), pitié (quand il se fait traîner en justice par trois "fils de" et par son ex-meilleur ami) et rire (ses claquettes fashion, ses répliques cinglantes). Si bien qu'au final, le film évite les énormes clichés, et ne nous donne que deux certitudes à propos de Zuckerberg : il est roux et il est seul. 

En plus de l'acteur principal, on peut saluer Justin Timberlake, très convaincant dans son rôle de créateur de Napster/beau parleur/gros chopeur. Big up aussi au scénariste Aaron Sorkin qui a bossé les dialogues, particulièrement bons dans les scènes de procès, et à David Fincher, qui fait de jolis plans comme celui de la course d'aviron en Angleterre (qui pour le coup est plutôt hors sujet, mais RAF) et qui surtout à réussi à faire un film geek ET intéressant. 

The Social Network n'est pas un film seulement pour les nerds, mais pour tous les utilisateurs du site (donc ça te fait 500 000 000 de cibles utiles), et même pour les autres qui ne comprennent rien à Facebook (comme mon père par exemple). Salué par la presse, ce film met presque tout le monde d'accord et fait partie des bonnes sorties de cet automne. Il a l'intelligence de s'arrêter au moment où il faut, de ne pas continuer sur l'incroyable essor du site, et de ne pas faire dans la morale en abordant les gros problèmes de confidentialité de Facebook, chose qui est à développer certes, mais qui aurait ici été indigeste. La polémique, ça sera pour un autre jour. Sur ce, salut, j'ai des gens qui m'ont pokée. 

27.8.10

[GUEST 9] Les sachets de thé peureux n’ont qu’à rester dans leur placard.

[guest : Eloïse]

Passant outre les concerts, les homards et les diverses interviews, remontons le temps jusqu'à début juillet. Alors que la TEAm s'enthousiasmait sur les plaines de Belfort, un groupe de petits suisses en chaussettes de montagne (cliché ♥) décortiquait pour vous tous les détails d’un pop corn au rendez vous annuel du cinéma neuchâtelois: le NIFFF. Veillez tout d'abords à avoir bien éteint vos natels.




Qu’est-ce que le genre du fantastique au juste ? Un mariage entre le monde réel et un événement surnaturel qui intervient soudainement et qui laisse (souvent) au spectateur le choix de décider si le héros est fou ou non. On parle aussi de film psychologique brodé autour d’une hypothèse. Le fantastique englobe également les histoires dont le cadre ne possède que peu ou aucun repère « réél », par exemple un conte de fées, des petits poussins sortant d'une soupe volante, etc. Vous comprenez alors pourquoi l’absurde a fait ami-ami avec le NIFFF. Cependant, le genre n'est que rarement tout gentil. En effet les loulous : le violent et le gore, on les classe aussi dans le genre fantastique.

Partis pour une semaine complète de 3-6 films par jour, de quoi avoir de la corne aux yeux, on prend vicieusement goût à la chose. Notons aussi le programme usé par le frottement du sac et des taches de mojito - tout à fait adorables.


Au NIFFF, tu n’as pas le choix ; tu connais tout le monde. Même les réalisateurs se frottent contre tes côtes. Cette année, les organisateurs nous lâchent des beaux spécimens : Sebastien Tellier éveille notre curiosité, il s’est sûrement invité lui-même (ou pas), on remarque sa tignasse au rabais 100% dorée qui vient sans doute d’une plage de gonzesses toutes nues. On fait connaissance avec son sosie, un réalisateur de Zürich très charmant et on croise l’invité d’honneur, Sogo Ishii, un réalisateur japonais qui se fait volontiers interviewer dans un canapé à longueur de journée. Ce fou du fantastique réalise The Codename is Asia Strikes Back qui passe à minuit trente, un film glauque et très rock’n’roll dont la musique est mixée en live par Sogo Ishii lui-même, une performance inquiétante. Dans les salles, on suit parfois Nancy Allen, la méchante dans le film Carrie de Stephen King qui versa du sang de bœuf sur l’héroïne (rappelez-vous…), ayant joué dans Robocop avec John Travolta. Elle fait d’ailleurs scandale avec sa coiffeuse et sa nourriture personnelle ; faut dire qu’on n’a pas l’habitude des stars capricieuses à Neuchâtel. Parmi le jury international se glisse solennellement Douglas Trumbull qui est à la base des effets spéciaux de 2001 : l’Odyssée de l’Espace et de Silent Running. La cérémonie de fermeture nous confirme qu’il a la tête d’un mythique président américain et qu’il connaît la science-fiction sur le bout de sa barbe. Ce n'est après coup que l’on réalise que le NIFFF est bourré d’invités géniaux : un gars qui s’est occupé de King Kong, plein de réalisateurs présentant chacun leur tour leur film ou encore tous les intervenants des séances "Imaging The Future" qui parlent d’effets spéciaux, de jeux vidéos et d’autres trucs de geeks.

A la fin de la semaine, on se décide enfin à parler de quelques films.
Ca commence par une publicité mythique pour la télévision locale et ensuite…

16.5.10

Pachyderme en Djellaba


Dimanche soir gris dans une salle noire, on prend ce qu'y a. En l'occurence, Mammuth de Benoit Delépine et Gustave Hervern.

Ovationné par un gentil critique suisse (Antoine Duplan - le nom tellement parfait que ça peut difficilement être un fake), le film valait-il vraiment le détour? Plutôt oui, dirais-je, tant ce film m'a fait sourire (une rareté en période de révisions, vous comprendrez).

Road trip aux couleurs saturées façon ton-application-iphone-à-photos-soooo-rétro agrémenté d'un paquet de soleil, l'histoire débute sur un gros plan de cadavres de cochons. Charmant haut le coeur. Mais il en faut plus pour désarçonner un acteur de la trempe de Depardieu. L'ami Gérard donc, campe un jeune retraité tout déboussolé après avoir passé sa vie à travailler (dernier job en date: dans l'abattoir desdits cochons). Completely bored, il tourne et tourne en rond comme un vieux lion en cage pendant que sa bonne femme Yolande Moreau vend des morues au Super U. Seulement voilà... selon tout un barzingue administratif, il manque quelques "papelards" au gros lard et comme il faut que l'argent rentre, le vieux réhabilite sa vieille bécane (une Mammuth - encore un nom qu'on a cherché loin) et part à la recherche des quelques fiches de salaire manquantes. La quête semble perdue d'avance mais sert de prétexte à un parcours initiatique de "comment-rendre-sa-vie-moins-pitoyable". On en attendait pas moins.

Oscillant entre pathos et rigolos, le scénario de base pas super inspiré, et l'esthétique pas méga exaltante auraient suffit à condamner d'office le film. Mais c'est surtout les personnages un peu fous qui font le charme de Mammuth. Entre le pachyderme chevelu sur sa moto et le fantôme de son amour de jeunesse, la fausse éclopée voleuse et la folle sculptrice de bébés glauques, la faune bigarée se veut être le portrait de la "France d'en bas" humaine et attachante. Reflet d'un monde où l'on aime les choses simples parce que c'est comme ça, où on se fait traiter de con sans broncher parce qu'on sait que c'est la vérité et où le bonheur se conquiert en djellaba sur un vélo-moteur.

Trop beau. Un peu faux, mais on s'en fiche. Mammuth est de ces films à égayer une morne soirée. Et après ça, promis, j'arrête de complexer sur la taille de mon nez.

12.5.10

Ton lit est défait


Le film du mois n'est pas Enter The Void, ça, on sait. Mais qui peut prétendre au titre ? London Nights, d'Alexis Dos Santos tiens. Et pour faire plus cool, vous emploierez le titre original et nettement mieux il est vrai Unmade Beds.

London Nights, non, mince, Unmade Beds, c'est deux histoires. Celle d'Axl, un Espagnol paumé et pas moche du tout (Fernando Tielve) qui débarque à Londres pour retrouver son père, et celle de Véra (Déborah François), une Française tout aussi paumée, avec un gros chagrin d'amour, mais qui va vite trouver un garçon magnifique : lucky girl! Ces deux jeunes gens vivent dans le même squat übercool "Lost And Found" à Londres, mais chacun cohabite en ignorant l'existence de l'autre. Ça a l'air cliché ? Ça l'est un peu, voire beaucoup même.

Ce film est un concentré de jolies images : les gens déguisés en animaux, les matelas à fleurs, les polaroïds, le rendez-vous amoureux en bord de mer, le gros chagrin dans le parc au soleil, la danse face au miroir... Et puis des choses qui font adolescents blessés mais sont toujours aussi belles : le squat (qui a juste l'air génial), les beuveries (où tout le monde est gentil), le plan à trois (même pas trash) et autres copulations (mais pudiques), et les concerts (avec un son même pas cracra)... Oui, toutes les images sont belles. Et puis les acteurs principaux aussi sont beaucoup trop beaux, les personnages totalement attachants, et les histoires jolies comme tout. Et en bonus il y a une technique de drague trop mignonne. Sans parler de la BO qui est excellente (et en écoute intégrale sur Spotify, pour votre plus grand plaisir, jetez-y deux oreilles). Et puis il y a Londres, surtout.

C'est nous prendre par les sentiments là. Comment voulez-vous que l'on déteste un tel film ?
Et pourquoi se finit-il si brusquement au bout d'une heure trente alors qu'on en voudrait plus ? C'est cruel. Rendez-nous ce Londres et cette jeunesse totalement fantasmés et idéalisés, tant pis si ce n'est pas très réaliste. La réalité c'est tellement moins beau que ce joli film naïf qui illuminera vos grises journées.