Il y a plus d'un mois maintenant, Messer Chups a joué au Café Pompier à Bordeaux et c'était plutôt génial. Ils sont trois, viennent de Saint Pétersbourg, et font de la heu, "surf horror music" disons, de la musique pour films de science fiction cheap des années 50 à 70. Mais c'est peut être leur scénographie qui nous faire dire ça : quand ils jouent en live, des collages de films de la Hammer (ou du même style) sont projetés derrière eux, et ça va drôlement bien avec la musique qu'ils font. Messer Chups a déjà une pléthore de disques à son actif (voyez plutôt leur discographie). Le groupe a connu différentes formations, à un moment il y avait même Lydia Kavina, petite nièce de l'inventeur du Thérémin, qui jouait de l'instrument de son ancêtre. Sur Youtube vous trouverez une foule de vidéos reprenant des extraits de vieux films et avec du Messer Chups en bande son : des heures de régal. Rapide sélection :
Le concert m'a donné très envie de me mettre aux films de série B ou Z, du coup je m'en suis fait une petite cure et j'en ai choisi quelques uns pour vous.
L'île du sadique (1960), de Fritz Böttger
Dans ce film en noir et blanc, une troupe de danseuses et leur manager ont un accident d'avion au dessus de l'océan et se retrouvent sur une île où vivent de vilaines araignées. Ces monstres (trop mal faits) piquent Gary le manager, et laisse donc les filles livrées à elles-mêmes. Elles sont insupportables, respirent fort et soupirent tout le temps comme si elles simulaient un orgasme. Pour plaire à la gent masculine, il y a même des plans où elles se bagarrent. En fait les danseuses, ayant abandonné l'idée de retrouver Gary, trouvent deux hommes et font une soirée avec eux, où les mecs draguent à tout va et disent à n'importe laquelle qu'elle est l'amour de leur vie. Ce film représente toutes les femmes comme des êtres atrocement bêtes. Quant au manager, il finit par mourir embourbé après avoir tué quelques filles.
Earth VS The Flying Saucers (1956) , de Fred F. Sears
Ah, ce film est beaucoup plus cool que l'Île du Sadique, je pense même que ça a été mon préféré de ma semaine SF. Ca parle de soucoupes volantes et d'extraterrestres, ce qui est un des meilleurs thèmes qu'on puisse trouver, et puis les effets spéciaux sont pas mal du tout pour l'époque. Un scientifique d'aérospatiale et sa femme/assistante roulent tranquillement quand une soucoupe les double sur la route. Peu de temps après, une invasion extraterrestre massive est lancée. Les petits bonshommes ne sont pas verts, mais ont une enveloppe d'acier pour se protéger, du coup on dirait plutôt des robots. Ils demandent au scientifique de l'aider à faire des humains des esclaves mais évidemment, les hommes vont s'allier pour combattre le mal.
House On Haunted Hill (1959), de William Castle
Un super film d'épouvante avec Vincent Price, un habitué, que dis-je, une légende du genre, que Messer Chups aiment au point d'en avoir fait un morceau. Le scénario est sympa : un millionnaire un peu barré propose à cinq personnes de passer une nuit entière dans sa "maison hantée" : si ils y arrivent, ils gagnent dix mille dollars. Evidemment, dès la première heure les invités veulent se barrer, il se passe des choses très étranges. Moi, petite nature que je suis, j'ai eu peur aussi. La situation ne s'améliore pas quand on retrouve la femme du proprio pendue, tout le monde pense que c'est son mari le responsable. En fait, il s'avèrera que c'était un coup monté de la mauvaise femme pour tuer son époux et s'enfuir avec un invité. Tous les éléments effrayants seraient donc artificiels et créés par l'homme. Mouais, ça ne me rassure toujours pas.
Nude On The Moon (1961), de Raymond Phelan et Doris Wishman
Alors là c'est du grand délire. Figurez vous deux scientifiques qui organisent une expédition sur la lune. Jusque là c'est banal. Ca se complique un peu une fois qu'ils alunissent : on découvre alors que la lune est en fait un milieu pas hostile pour un sou, c'est même un très grand et joli jardin exotique où les deux explorateurs prélèvent des échantillons de plantes pour les ramener ensuite. Encore mieux : la lune est peuplée d'êtres ressemblant à s'y méprendre à des humains, mais communiquant par télépathie. Le must est que ces habitants sont en grande majorité des femmes, et elles ne voient pas l'utilité de se promener autrement qu'en culotte trop petites. Du coup ce film c'est seins et raies à gogo avec un scénario ultra-limité. Ah oui aussi, l'activité préférée des Sélénites est de jouer à la baballe.
Blacula (1972), de William Crain
Non mais sérieusement, le pitch du film est juste génial. J'imagine les scénaristes qui se sont dit "Les mecs, super idée, on va faire un film de vampire parce que tout le monde adore trop ça, mais au lieu que le vampire soit le comte Dracula, ce sera un black" "Oh ouais ! Et on l'appellera Blacula !". Un prince africain a un petit rendez-vous avez le comte Dracula qui décide de le maudire parce qu'il n'a pas été très poli, et le transforme donc en Blacula. Le nouveau méchant reste tranquille des centaines d'années jusqu'à ce que quelqu'un rouvre son cercueil, dans la période contemporaine. Après ça nous donne des péripéties assez classiques du film de vampire et c'est pas trop incroyable, je crois que je préfère encore Twilight.
Allez, et deux petites vidéos bonus, un squelette qui danse et un strip-tease cosmique :