L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
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1.3.16

Thé dansant #2 : gymnastique, opéra napolitain, Dale Cooper


TEA vous propose tous les quinze jours ses thés dansants, une petite sélection de ce qu'on a aimé écouter dernièrement, ce qu'on a vu en concert ou encore ce qu'on a redécouvert. C'est totalement non exhaustif et arbitraire, et c'est ça qu'on aime. Bisous.

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Peut-être qu'on devrait accorder plus de crédit à la musique qui est passée entre les concerts. Celle de la pause clope, du changement de plateau. En tout cas c'est entre deux groupes du Montreal Psych Fest que j'ai entendu pour la première fois le "Secondo Corro delle Lavandaie" tiré de La Gatta Cenerentola de Roberto de Simone. Et soudain, un nouvel univers : un opéra napolitain avec des rôles de femmes joués par des hommes, des femmes bien réelles - les lavandières - qui clament ensemble ce puissant refrain, sur un fond de percussions qu'on pourrait qualifier de "tribales", faute de meilleur mot. Des tambours battants qui évoquent le labeur et la galère, de quoi se donner du cœur à l'ouvrage.
D'ailleurs, si quelqu'un(e) comprend bien l'italien et en sait plus sur l'oeuvre de De Simone, je suis preneuse. - AV.
La version scénique : (pour un meilleur son, suivez ce lien)

Pas trop cherché dans les nouveautés musicales ces derniers jours, je m'en excuse. J'ai surtout écouté en boucle des musiques mignonnes pour m'apaiser un peu et apprécier la vue des rayons du soleil qui se posaient sur mon chat noir et mon parquet de vieille maison bruxelloise. Cadre idyllique. J'ai redécouvert El Perro Del Mar, dont j'ai l'album éponyme de 2006 depuis un paquet d'années et que j'avais un peu oublié. La voix de Sarah Assbring est tellement jolie.
Dans la même optique de chansons mignonnes, "Sketch for Summer" de Durutti Column et ses chants d'oiseaux. Joué 150 fois sur mon ordinateur en trois semaine, sans rire. - M

3.5.13

"My log has something to tell you"

Au cas où vous n’étiez pas au courant, Twin Peaks est la meilleure série au monde. N’essayez même pas de protester, c’est comme ça, c’est sûr. Twin Peaks est inégalable. David Lynch a réussi à créer un univers d’une richesse telle qu’il fascine encore plus de vingt ans après. 

La semaine dernière, à une convention de geeks à Anvers, on a pu assister à une conférence de Catherine E. Coulson, aka la log lady. La femme à la bûche est un des personnages cultes de Twin Peaks, bien qu’elle n’ait qu’un rôle secondaire. C’était assez étrange de rencontrer l’actrice, bien plus sympathique que la grincheuse qu’elle campait au début des années 90. On a bu les paroles de cette dame d’un âge respectable (69 ans) au sens de l’humour aigu.


UNE RENCONTRE AVEC LA LOG LADY DE TWIN PEAKS 

Aujourd’hui, Catherine E. Coulson a abandonné sa bûche pour les planches. Elle travaille à l’Oregon Shakespeare Festival depuis des années. Elle adore jouer et "entendre les applaudissements", d’autant plus que vu son âge désormais avancé (elle l'admet elle-même), on lui donne des rôles plus intéressants. La seule chose qu’elle regrette, c’est qu’il n’y ait pas assez d’amour dans les rôles pour femmes matures. "Il faudrait écrire des parties pour que les vieilles dames comme moi puissent encore embrasser, c’est important." Issue d’une famille où le théâtre était omniprésent (sa grand-mère était actrice en Hongrie, sa mère dans des Vaudevilles) elle a toujours su qu’elle jouerait et en ferait sa carrière. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle a aussi travaillé de l’autre côté de la caméra. Elle a même été l’assistante de David Lynch pour Eraserhead

"Avoir été au bon endroit, au bon moment"
Dans les années 70, Catherine Coulson travaille pour l’American Film Institute où elle apprend les bases du métier d’acteur à de jeunes réalisateurs. Parmi eux, David Lynch. "C’était un cas à part. Il portait toujours trois cravates à la fois, il avait différentes cravates porte-bonheur… Une fois, David est venu à un de mes cours. Il l’a bien aimé, mais c’était beaucoup trop tôt le matin pour lui. Vous savez, il travaille la nuit." Le jeune Lynch demande à Catherine et son mari à l’époque, Jack Nance (oui, le même qui joue Pete Martell dans Twin Peaks) s’ils veulent bien travailler avec lui sur Eraserhead (1977). C’est son premier film, et aussi le plus étrange – donc forcément celui auquel les fans prétentieux et chiants de David Lynch font sans cesse référence.

24.3.12

"Tu devrais monter un groupe et l'appeler "The Tea's""

S'il n'y avait pas eu un bug à London Bridge lors d'une soirée pluvieuse, on n'aurait jamais vu les Still Corners au Bad Bonn. Du moins, pas sous cette forme. En effet, chez ce groupe américo-briton, tout repose sur l'heureux hasard de la rencontre entre le musicien Greg Hughes et Tessa Murray, la chanteuse à la voix éthérée. Ensemble, ils ont réalisé un premier LP  dream pop langoureuse plutôt réussi -  Creature of an Hour. On les a découverts en concert mercredi dernier et c'était bien, gentil, atmosphérique. Dans sa robe blanche, Tessa prenait des airs d'enfant perdue, comme s'il n'y avait pas d'autre moyen d'incarner une voix de petite fille timide. Pendant ce temps, en retrait, à la batterie, Greg supervisait les opérations. Épaulés par un guitariste et un bassiste, le duo a enchaîné les titres pendant qu'en fond s'égrainaient des images de vieux films. Un peu comme dans "Video Games" tsé, mais en plus joli. On retient notamment cette version d'Alice au Pays des Merveilles en carton ainsi que les jolis losanges N/B. Paradoxalement, notre moment musical favori fut celui où, pendant quelques minutes, les musiciens se sont adonnés à une partie instrumentale à la croisée entre mantras kraut et intro à la "Sea Within A Sea". Cela dit, on a quand même bien apprécié les "History of Love" et autres "Endless Summer" exécutés avec précision (comprendre ici "exactement comme sur l'album"). Sans parler de la nouvelle chanson "Blue Eyes", en mode Beach House blond. Mais ce qui importe ici, c'est qu'on a  discuté avec le groupe autour d'une eau citronnée en début de soirée. On pense avoir tout compris et bien retranscrit malgré le soundcheck de Buvette, qui dévoilait son nouvel album en première partie ce soir là.


 INTERVIEW STILL CORNERS

On peut lire partout que vous vous êtes rencontrés par hasard sur un quai. Que se serait-il passé si vous n'aviez pas pris le train ce jour là?

Greg Hughes: Je ne sais pas.
Tessa Murray: Il aurait sûrement rencontré une autre chanteuse.
Greg: Tu crois? Je ne sais pas.
Tessa: Still Corners serait très différent.
Greg: Ca c'est certain.
Y aurait-il tout de même un groupe du nom de Still Corners?
Greg: Oui. Je sortais déjà des trucs sous ce nom avant.
Donc sur l'EP "Remember Pepper", ce n'est pas Tessa qui chante?
Greg: Non, c'est une autre personne. Mais parfois, les gens confondent.
Tessa: Je crois qu'ils aiment bien ce côté romantique de la formation du groupe, basé sur une rencontre inattendue. Mais en fait, je n'ai fait que rejoindre un groupe déjà existant.



4.11.11

"Are you laughing, or are you crying?"


David Lynch 
Crazy Clown Time 


Longtemps, j'ai cru que David Lynch était complètement surévalué et que les gens l'admiraient juste parce que ça fait bien de dire qu'on est fan de lui, alors qu'en vrai ces connards ne pigeaient que dalle à ses films qui de toute façon étaient volontairement incompréhensibles pour nous embêter. Et puis j'ai découvert Twin Peaks. Depuis le monsieur m'est beaucoup plus sympathique, même s'il y a encore pas mal de trucs qui m'énervent en lui, comme le fait que ses films me frustrent la plupart du temps ou encore qu'il a un délire un peu flippant sur la méditation transcendantale et la paix dans le monde. Le nouveau dada de Dada, c'est de sortir un disque. Enfin, ce n'est pas vraiment une soudaine lubie de sexagénaire, puisque ce n'est pas la première fois qu'il s'immisce dans la musique. Il a toujours su s'entourer pour ses BO, Angelo Badalamenti en tête (et si on fait abstraction de Rammstein dans Lost Highway) et il avait déjà fait quelques petits projets musicaux. Mais c'est bien la première fois qu'il se construit un studio et se targue de sortir un album solo qu'il écrit, joue et produit entièrement. L'affaire s'appelle Crazy Clown Time et contient pas moins de quatorze titres. 

Crazy Clown Time semble être le prolongement des expérimentations cinématographiques de Lynch,  il s'affranchit des règles de la musique pour créer un disque aux ambiances, styles et techniques variées.   On retrouve donc fatalement l'homme là où on l'attendait : dans des ambiances inquiétantes, glauques voire carrément malsaines, comme le perturbant "Crazy Clown Time" où une voix aigüe et torturée du réalisateur lui-même se mêle à des gémissements féminins et une batterie minimaliste. Le morceau serait du pur génie s'il n'était pas si long. Dans le genre chelou, "So Glad" est très fort aussi, avec de charmantes paroles qui font "I'm so glad you're gone / free in my house / free at last", "please don't come back", ok, pour la chanson d'amour on repassera. On reconnait également bien la patte de David Lynch dans ses titres bluesy déglingués, tels "I Know" et "The Night Bell Will Lightning" où l'on s'attend à voir Audrey Horne débarquer d'un moment à l'autre. Et si l'on ne trouve pas de Julee Cruise au casting, on a au moins Karen O, des Yeah Yeah Yeahs, qui pose sa voix sur la chevauchée (discrète, la chevauchée) inaugurale "Pinky's Dream", où la brune s'amuse sans en faire trop pour une fois.
"Crazy Clown Time" 


"Pinky's Dream" 

"The Night Bell Will Lightning"

6.3.11

Baiser glacé

Tu te souviens de la petite sélection de groupes élaborée sur le vif le mois dernier ? Eh bien peut-être que tu seras content d’apprendre qu’entre temps, l’une est rentrée de Londres et l’autre a terminé ses examens. Mais le plus chouette, c’est que depuis, Die Selektion a sorti un premier EP. Vise un peu.

DIE SELEKTION
KÜHLE LIPPEN

Un trait blanc sur fond noir et quelques mots, t'as vu. Le moins qu'on puisse dire c'est que dès la pochette, le trio lipsien annonce la couleur. En effet, "sombre" et "sobre" semblent être les mots d'ordre dominant la galette des jeunes allemands. Rien de très surprenant donc, si l'on se réfère à leurs singles  ou aux photos N/B du groupe - stéréotypes d'adolescents nostalgiques, biberonné à la DAF et au Joy Division avec t-shirts déchirés et côtés du crâne rasés.


Mais bon, on ne va pas s'en formaliser, vu qu'on aime ça, la new wave. Surtout que Die Selektion manie plutôt bien le synthé et les paroles scandées. Mieux encore, au chant déprimant type "Was ist dir dein Leben wert?" (Que vaut ta vie à tes yeux ?) s'alternent les phrases cuivrées  et claires d'une trompette et maman tu sais à quel point c'est trop beau la trompette.
Bref, passée l'intro un peu mystique genre visite de la grotte aux hiboux de Twin Peaks ou survol des pleines du Mordor, on retrouve le trio pile là où on l'attendait, un peu dansant/poppy dans toute la darkitude qu'autorisent les références 80ies. En gros, pendant 20min tu planes et tu sautilles, sans voir passer les 4 titres parce que d'une part, ils se ressemblent un peu tous, mais aussi parce que, admirablement arrangé, le tout coule naturellement, telle l'eau glacée d'une source.
En somme, Kühle Lippen n'est pas le baiser de la mort et du désamour, mais plutôt une bise toute fraiche tout à fait bienvenue entre deux coktails pop.

Kühle Lippen EP by Die Selektion
Au fait, l'album Noire (sic) est prévu pour le 28 avril.

18.2.11

I want Kyle in my bed


Y a pas si longtemps, je suis arrivée au bout de ce qui est très sûrement la meilleure série qu'il m'ait jamais été donné de voir: Twin Peaks. Rien qu'à l'évoquer je souris bêtement, c'est dire. Bon, autant mettre tout de suite les pendules à l'heure: je ne suis pas une fan invétérée de David Lynch. Même que je crois bien que je n'ai vu aucun de ses films, ni écouté avec attention son récent projet musical électro chelou (mais ça va changer). Quoi qu'il en soit, Twin Peaks, ça envoie du bois et la vie sans dose journalière d'agent spécial Dale Cooper, c'est la mort. A tel point que, pour compenser le manque, j'ai Kyle MacMacLachlan en fond d'écran, you know, et j'ai mené des recherches sur la bande-son entêtante de la série qui met si bien en relief l'intrigue.
Twin Peaks Theme - Angelo Badalamenti

Résultat des courses, j'ai appris que le Lynch collaborait avec un certain Angelo Badalmenti et que Moby avait eut l'horrible idée de sampler le "Laura Palmer's Theme" (puisqu'on s'aventure par là, vise un peu "Twin Peaks Trance" russe ou encore ce remix terrible d'une autre bande-son célèbre).
James's Song (Twin Peaks)
Mais va savoir pourquoi, je suis surtout tombée par hasard sur l’EP de Happy Trendy et même si ça n’a rien à voir, ça m’a bien plu.

HAPPY TRENDY 
Old Friends


En fait, non, ça n’a pas tellement rien à voir. Parce que l'intro de "Skinny Ghost" me fait quand même vachement penser à une version un peu accélérée des créations de Badalmenti. Mais peut-être que je suis folle, peut-être que d’autres feront le rapprochement. Quoi qu’il en soi, ça n’en reste pas moins un très chouette morceau. Planant à souhait, dark-pop, lo-fi, tout ce que tu veux.
Le reste de l'EP est d'ailleurs tout aussi digne d'intérêt. Livré en l'espace de 2 semaines par ledit "Trendy Bonne" (d'où Google me sort cette traduction, je ne sais), Old Friends rassemble 8 petites perles chatoyantes qui tournent en boucle sur mon Itunes. Entre le carillon de "Two Grams" et les bapbap pabababa bapbap de "YWGY" en passant par le super "Where Are Your Synths?" - Dylan Khotin-Foote te livre de chouettes petits morceaux tout simples qui font un peu penser aux essais que je ferais si j'avais le matos pour, en mieux. De la digne musique de dimanche pluvieux ou de vacances chez la mi-fa. Et le mieux c'est que tu peux tout télécharger sur le bandcamp for free.

Pour finir, une belle image de Kyle:


Et j'm'en vais agrémenter le tout d'un bon petit café.