En presque une cinquantaine d'
interviews, il ne m'est presque jamais arrivé un pépin. Si on excepte cet entretien de
Violens impossible à retranscrire à cause de tout le boucan qu'il y avait autour, ou encore cette fois où je devais interviewer Florence & The Machine à l'hôtel mais je ne savais pas quel était son fichu hôtel à Nantes, enfin au final ce n'était pas très grave parce que je ne l'aimais pas trop cette rousse. Bref, on peut considérer à peu de choses près que j'avais fait un sans faute depuis trois ans. Jusqu'à la date fatidique du
jeudi 20 octobre 2011, où il m'est arrivé une histoire vraiment pas cool.
Je devais interviewer pour TEA le groupe anglais S.C.U.M à l'
Heretic, une cave qu'on aime bien à Bordeaux. J'étais assez contente parce que le groupe m'avait beaucoup impressionnée en 2008 avec leur single
"Visions Arise" à la composition minimaliste et à la voix d'outre tombe. Depuis je l'avais totalement oublié il est vrai, jusqu'à ce que la bande sorte en septembre dernier son tout premier album,
Again Into Eyes.
L'interview avait été calée via l'agence de promo qui s'occupe des sorties du label
Mute où S.C.U.M est signé, super. Le soir S, je me pointe à l'Heretic armée de mon dictaphone, mon carnet, et mon appareil photo, prête à poser mes petites questions à Thomas Cohen et sa bande. Sauf que là, pour la première fois de ma courte "carrière" amateur, il y a eu un hic. Impossible de rentrer dans la salle. Une femme d'une trentaine d'années, l'organisatrice de la soirée (de l'association
Organ'Phantom, autant balancer) refuse de me laisser passer la porte. Je ne suis pas sur la liste. J'explique sereine qu'il y a dû avoir une erreur et que je peux prouver sans problème en montrant mes mails que mon interview est bien programmée. Non, ça ne se passe pas comme ça. La femme m'explique qu'elle travaille avec les labels, les tourneurs, les managers, et que si il y a eu une erreur, c'est de la faute de l'agence promo et que la seule chose qu'il me reste à faire est d'envoyer un mail pour dire au mec qu'il a mal fait son travail. J'ai beau lui dire que je m'en fous, que je veux juste aller interviewer le groupe, que j'ai travaillé pour ça, mais ça ne sert à rien. Au final, après quinze minutes de débat (dont cinq où la fille m'a ignorée et a préféré parler à des amis qui passaient, en rajoutant quelques noms sur la fameuse liste si des potes lui demandaient), on m'a plus ou moins dit qu'on en avait rien à battre de mon blog, et je n'ai pas eu d'autre choix que d'abandonner. J'étais vénère. Après enquête, il semblerait qu'il y ait eu un problème entre Mute et le tour manager, et je garde une énorme rancune pour la fille de Organ'Phantom et son zèle incroyable.
J'ai quand même décidé de poser mes questions pour S.C.U.M, mais puisque je n'ai pas pu avoir le groupe, j'ai demandé à
Marie, docteur ès
East London et qui frôle parfois les spécimens, d
'imaginer les réponses que Thomas Cohen, le leader un peu mégalo, aurait pu sortir.
TEA : Je n'ai aucune idée de l'impact de la sortie de votre album au Royaume-Uni, vous avez eu une bonne couverture médiatique ? Les gens sont contents de votre boulot ?
Thomas : Quand tu parles du Royaume-Uni, je suppose que tu veux dire l'Est de Londres?
Non, pas vraim...
Non parce que tu vois, ça me fait plaisir que tu me poses cette question - notre album marche vraiment bien ici. Tout Shoreditch ne parle que de ça, toutes les boutiques vintage de Brick Lane le passent en boucle, Vice l'a mentioné à plusieurs reprises... C'est vraiment la folie ! Les gens m'arrêtent dans la rue à Dalston pour me féliciter, j'arrive à peine à y croire. Quoique, maintenant que j'y pense, on le merite vraiment, parce qu'on est quand même super bons.