L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
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4.10.13

"Les gens ils sont cons"


INTERVIEW PULKO

Il y a un an, une vidéo faisait le tour de la petite toile francophone. "33 Coups" - c'est le nom du morceau - montrait, sur fond d'images de mauvaise qualité de Bordeaux, deux rappeurs au flow bancal et aux paroles aussi explicites que "Dans la région Aquitaine / On te baise par centaines", "Il y avait un bossgo à la Japan Expo / La prochaine fois j'vais pécho"  ou encore "T'es en chien de chiennes / va sur les boulevards / Ou à la gare Saint Jean / C'est là qu'y a les putes / Trente euros la turlute / Je te jure que c'est vrai".
Une sorte d'hommage maladroit à la ville qui a provoqué l'hilarité générale, et donc le buzz. Certains y voyaient une blague, mais non, Arsenal 187, le collectif de Pulko et Nico, à l'origine du morceau, est tout à fait sérieux, et il y a plein d'autres morceaux de ce calibre.

On a voulu interviewer Pulko pour savoir qui il était vraiment, et ce que ça lui faisait d'être tourné en ridicule. Réponse, par Skype, de l'intéressé : il s'en fout, quand il buzze, il gagne de la thune. Ce grand gaillard de 26 ans qui vit à Pessac a même un message pour vous : il vous emmerde. 


TEA : Salut Pulko, qui es tu ? 
Pulko : Pendant un grand moment je disais que je suis un rappeur, à l’allure où ça va, vu que j’ai des clash avec What the Cut et SLG, je pense que je me considère plus comme un Youtuber aujourd’hui.
Pourquoi exactement ?
Ben un rappeur il est 100 % dans la musique, dans ses textes, et moi je me rends compte que ce qui m’intéresse c’est de faire du buzz (sourire).

13.5.13

Redevenir mignonne

ALBA LUA
INNER SEASONS

Depuis deux ou trois ans, j'en ai marre d'être une fille mignonne. En musique, en tout cas. Les mélodies délicates et les chants joyeux et choupinets m'angoissent. Je fuis les garçons aux guitares acoustiques comme un fan d'emo craint la lumière. Tout ce qui ressemble de près ou de loin au folk m'ennuie profondément. Je suis devenue une connasse qui n'aime que les morceaux putassiers ou bien costauds. 

Il y a des exceptions. Je reste une immense fan de Belle & Sebastian et le récent disque de Jacco Gardner a tourné dans mon appartement sans que mes oreilles ne le rejettent. En vrai, je pense qu'on a tous besoin d'écouter des choses apaisantes et belles et subtiles, mais il y a des moments où les musiques acoustiques sonnent juste fades, et on a besoin d'une claque bien violente. Je pense avoir passé cette étape. Oh merde, je vieillis. Le printemps me rend toute chose et j'ai décidé, au milieu de mes révisions de fin d'année, de trouver une bande son appropriée à mes envies de grand air, de soleil et d'excursions à la dune du Pyla. Comme un signe du destin, Alba Lua en a profité pour sortir son premier album au même moment. 

Quand je vivais à Bordeaux, charmante époque, je passais mes soirées dans les caves à écouter du garage, ça envoyait, c'était parfait. Mais j'ai développé aussi dans le même temps un intérêt étrange pour Alba Lua, étrange, car ce n'est pas vraiment le genre de la maison. C'est peut être cette différence qui plaisait, au fond, un peu de rêverie au milieu de la scène rock bordelaise. Le trio délivrait des concerts mémorables, où l'on s'imaginait ailleurs, la guitare chantait, la batterie était douce, la voix étonnante (le kit presse parle de "chant d'homme-sirène", ce qui me renvoie à l'image malheureuse de dauphins qui crient, mais on comprend l'analogie). C'était mignon, mais incroyablement pas chiant. 

22.11.12

La face cachée de l'Iceberg

On adore le Collectif Iceberg et tous ces super groupes bordelais qui gravitent autour, et on aime bien les Transmusicales aussi. Et c'est marrant parce que cette année, tout se rejoint : Iceberg fera une résidence et squattera la salle de l'Aire Libre du 5 au 8 décembre. On a demandé à Mr Crane de nous expliquer un peu comment ça va se passer. Il nous a gentiment pondu un texte. 


Alors voilà, c'était un peu avant l'été. Fred, le gars de notre label Animal Factory, nous dit :"Y a Jean Louis Brossard, le directeur des Transmusicales, qui voudrait faire jouer Petit Fantôme, Crane Angels et JC Satàn pour les Trans !". Il (JL Brossard) s'est ensuite aperçu que tout ce petit monde était concentré au sein d'un même collectif "Iceberg" et qu'on était également potes de François & the Atlas Mountains qu'il voulait faire jouer aussi. Donc il nous a proposé une carte blanche, c'est à dire : on s'occupe de la prog d'une salle pendant les quatre jours des Trans et on fait une création unique pour l'occasion... On a dit "bongo" (parce que nous on dit "Bongo") !

On s'est brièvement disputé pour choisir quels groupes on allait faire jouer aux Trans sur les 237 que composent la galaxie Iceberg & Co. On a la salle trois heures par soir de 20h à 23h, et il y a 1000 autres groupes qui jouent tous les soirs aux Trans, il va donc falloir être efficace (plus une création qui n'était à ce moment là qu'un énorme point d'interrogation). Résultat des courses : deux groupes par soir plus la création, ça semblait être le bon compromis (du coup pas de Cargo, Père Dodudaboum, Destination Lonely, Yussuf Jérusalem ou autre Kap Bambino comme on se l'imaginait au départ). Ce sera quatre groupes "confirmés" qui ont eu une actu musicale en 2011/2012 (Crane Angels, Botibol, Petit Fantôme et JC Satàn) et quatre autres groupes "prometteurs" qui auront une actu en 2013 (Lispector, Nunna Daul Isunyi, Strasbourg et Lonely Walk), le futur d'Iceberg quoi !

7.10.12

"Nous sommes tous des petites fleurs"

Ironie du sort, il aura fallu attendre que je quitte l'Aquitaine pour rencontrer les Strange Hands. Un super groupe de garage psyché bordelais dont on avait déjà dit énormément de bien, parce qu'on a tendance à penser qu'ils sont au-dessus du lot. Ils ont joué deux soirs à Bruxelles la semaine dernière (un raté et un bien chouette) et en ont profité pour boire des bières chez moi. 

INTERVIEW : STRANGE HANDS 

TEA : C'est pas un peu trop facile de faire du garage quand on est un groupe bordelais ?
Lucas (guitare, chant) : Aha, c'est pas facile c'est juste évident quoi.
Melvyn (claviers, basse) : Ça dépend parce que y a un tas de groupes de merde à Bordeaux qui font pas du garage. Je dis pas que y a que le garage qui est bien. Y a aussi plein d'autres musiques qui sont bien, mais les gens font de la merde. On entend juste plus parler du garage, c'est tout. Ou alors on est plus dedans, simplement.
Victor (batterie) : Y a aussi des groupes de pop horrible. Ou même du funk, je sais pas. J'ai un pote qui joue dans un truc comme ça, c'est affreux.
Melvyn : C'est pas si évident.
Lucas : Oui justement, tu dois te différencier vu que y a pas mal de groupes de garage.
Melvyn : Je sais pas si on fait un truc si différent.
Lucas : Bah quand tu vois genre les Magnetix, on fait pas comme eux.
Vous devez forcément avoir l'impression de faire quelque chose de différent...
Melvyn : Oui sinon on continuerait pas. Au début on faisait vachement de sixties, et on essaie d'être de moins en moins comme ça. Ne serait-ce qu'au niveau sonore, on essaie d'avoir plus de grain et de jouer plus fort.
Ouais, vous avez changé. Sur votre album [Dead Flowers, sorti au printemps], vous faites moins sales gosses qu'avant.
Victor : Ah bon ?
Lucas : C'est vrai que le 45 il est un peu bâtard quand même hein. Les chansons sont bien genre "Eh, on t'emmerde, connard !". (rires)
Melvyn : Mais sinon c'est pas évident parce qu'en ce moment à Bordeaux on sait pas où répéter. Faut payer vachement.
Victor : Avant on avait le Boogaloo, ça fait un moment que ça a fermé maintenant. Mais y a pas tant d'endroits, de caves où tu peux répéter.
Melvyn : L'année dernière on avait chopé une cave sauf qu'on l'a rendue parce qu'elle était trop humide. Du coup c'est un peu la galère pour tous les groupes de Bordeaux.
Lucas : Le Boogaloo c'était une super salle vers Victoire. Y avait les Magnetix qui répétaient là-bas, Meatards, nous, les Weakends, tous les groupes de garage pour le coup étaient là-bas.

11.5.12

"I want that girl, I need that girl"


Strange Hands 
Dead Flowers

Une des choses géniales à Bordeaux, c'est qu'il y a plein de groupes de garage. 
Un des problèmes de Bordeaux, c'est qu'il y a plein de groupes de garage.
Oui, à la fin c'est presque fatigant, tout le monde fait un peu la même chose, chaque soirée se ressemble. 
Alors, quand une nuit d'hiver tu t'engouffres dans la cave du Saint Ex qui exhale le champignon et que tu te retrouves devant trois mecs de 20 ans et quelques qui te servent un set tellement énergique que tu danses comme jamais et achètes leur vinyle, alors là, tu te promets de les suivre de près. Voilà pourquoi on attendait avec impatience la sortie du premier album des Strange Hands.

Trois Bordelais donc, Lucas, Melvyn et Victor, qui chérissent les années 60 et le psychédélisme qui va avec. En 2010, ils sortent un premier maxi, Dead Frozen Deer, sur le label néerlandais A Fistful Of Records : quatre morceaux menés par l'insolente énergie de la jeunesse, brouillons mais super entêtants. 

Deux ans plus tard, il semblerait que le groupe ait mûri, leurs références sont mieux digérées, ils ont pris le temps de composer des morceaux plus aboutis. Cela sonne toujours comme du garage typique des sixties, mais le sens aigu des mélodies dont fait preuve le trio, ainsi que la crâne façon du chanteur de poser sa voix donnent un on-ne-sait-quoi d'irrésistiblement attrayant. Et puis il y a le choix des instruments : guitares douze cordes et surtout, surtout, orgue vintage. Comme dans le single "Love Illusion" par exemple, porté par ses alarmants claviers.

11.12.11

Choper des acouphènes dans les caves


Hoodlum 
H

Hoodlum est un groupe bordelais, et que fait un groupe bordelais dans la plupart des cas ? Du garage, ben oui. Mais ces quatre là le font sacrément bien. Quand je les ai vus au St Ex la première fois, ils m'ont défoncé les oreilles et j'avais encore des sifflements 48 heures après avoir quitté la cave, mais je ne leur en voulais même pas. Ils ont enfin sorti leur premier album, ou plutôt, un mini LP de sept morceaux et 22 minutes, sobrement intitulé H et avec une belle pochette signée Victor Marco.


Pour les habitués du groupe, vous retrouverez pas mal des morceaux qu'ils jouent en concert. Il y a des titres qu'on aime beaucoup plus que d'autres, comme "Pretty Fire"et "As I Want It". Ce qu'on préfère chez Hoodlum, c'est sûrement leurs claviers qui sonnent très 60s et nous font dire que le groupe fait du garage au sens historique du terme.

Les quatre membres d'Hoodlum sont des gens bien occupés, qui ont d'autres projets à côté. On retrouve Arthur dans les fameux Crane Angels, JC Satan, et Bagarre, Thibaut est aussi dans Destination Lonely, Thomas commence un groupe "où il peut reprendre pleins de morceaux géniaux des Nocturians, son ancien groupe dans lequel Thibaut jouait de la batterie" et Melvyn le claviériste joue également dans les très bons Strange Hands. Tout ça ouais. 

Vous pouvez choper la galette du groupe ici ou à Total Heaven pour les Bordelais. Hoodlum fera une release party le 14 janvier au St Ex, puis ira jouer à Paris "vers le 20... un truc comme ça...", super, on prévoira juste les bouchons.  

Bad kids

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BLACK LIPS + MAGNETIX 
@Krakatoa, Bordeaux, 07/12/11

Mardi dernier y avait les Black Lips qui jouaient au Krakatoa, et c'était la débandade puisqu'on dirait que presque tout le monde à Bordeaux aime les Black Lips. J'ai pris des photos sans casser mon appareil. 

On a loupé la toute première partie, Acid Baby Jesus, parce qu'on n'avait pas compris que le groupe avait déjà commencé à jouer. Après c'était Magnetix, c'est un peu les gloires du garage local. C'était la troisième ou quatrième fois que je les voyais, c'est un peu toujours la même chose. J'adore leur chanson "Living In A Box" en live et le mec imite très bien le chat pas content. 
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21.11.11

Canicule


Mars Red Sky
Mars Red Sky

Parfois, dans la pénombre des caves bordelaises enfumées, on peut entr'apercevoir une petite silhouette toute discrète. C'est Julien Pras, et sa taille n'empêche pas qu'il en impose plus que beaucoup, beaucoup d'autres sur la scène locale et au delà. Il a acquis tout le respect qu'on lui accorde avec son groupe de folk-pop Calc, qui a commencé à la fin des années 90. Pourtant, malgré son passé musical et sa tête définitivement sympathique, Julien Pras fait aujourd'hui dans le gros rock bien puissant, au sein du projet Mars Red Sky. Le nom vient d'une chanson de Sleep, ça annonce assez bien la couleur.

Avec le bassiste Jimmy Kinast et le batteur d'Alba Lua Benoît Busser, ils font dans le stoner psychédélique, sans jamais s'être dit qu'ils allaient jouer ça. C'est arrivé. L'alchimie entre ces trois là a vite fonctionné, et après avoir délivré pas mal de concerts et fait des ravages pour nos oreilles par la même occasion, ils sont partis enregistrer un disque. Leur album de sept longs et lents titres caniculaires est sorti il y a plusieurs mois, mais -sacrilège- on n'en avait pas parlé ici. Oui, "caniculaires", on se croirait dans un désert sous un soleil harassant. La formule de Mars Red Sky ? Des guitares de plomb avec une incroyable voix aérienne (celle de Julien Pras). C'est ce savant mélange qui constitue le principal intérêt du groupe et n'en fait pas une énième formation stoner classique et ennuyeuse. Leur son est massif, couillu mais jamais bourrin.

Mars Red Sky est d'une extrême cohérence, sans être trop uniforme. Les archi-efficaces "Curse" et "Strong Reflexion" offrent des guitares saturées, ça fuzz à tout va et on comprend mieux l'intérêt de toute la collection de pédales qu'on peut voir à leurs concerts. Mais il y a aussi des moments où l'on respire davantage sous ce ciel rouge brulant, comme l'instrumental "Saddle Point", un étonnant morceaux très psychédélique, ou le beaucoup plus posé "Up The Stairs", où la partie vocale est plus mise en avant qu'ailleurs.

10.11.11

Dans la famille Crâne Angels, je voudrais...


Vendredi dernier c'était trop la fête : les Crâne Angels faisaient leur release party au Krakatoa à Bordeaux. On s'est bien amusé. La chorale pop bordelaise composée de pas moins de treize joyeux lurons avait invité à jouer avec eux Magnetix, Julien Pras, et une trentaine de personnes, la temporaire "Armée des Anges", pour chanter tous en c(h)oeur les morceaux du premier album des Crâne Angels, qui répond au doux nom de Sylphide de Brighton. Nous vous prions de l'écouter ici et d'apprécier, parce que c'est la meilleure chose qu'ils aient enregistrée. Néanmoins notre amour pour les Crâne Angels ne sera jamais aussi grand que lorsqu'on les a face à soi en concert. Voir ces treize là chanter et jouer et s'amuser tous ensemble, ça rend complètement niais et amoureux de l'humanité. Les docteurs devraient prescrire une dose régulière de Crâne Angels pour les gens malheureux. 

Au début de cette soirée au Krakatoa, on a pu avoir un bref aperçu des nombreux side projects des membres du groupe. C'était chouette mais trop court, alors autant explorer un peu plus en détail les perles d'Iceberg, le collectif derrière lequel se cachent les Crâne Angels et qui a lui seul prouve le dynamisme de la scène musicale de Bordeaux - ça fait plaisir à voir. Bon, il est fort à parier que j'ai oublié des projets, il y en a tellement. Je suis disponible pour toute correction. 

DANS LA FAMILLE CRÂNE ANGELS JE VOUDRAIS...

Botibol 
On peut faire du folk même si l'on n'habite pas à Clermont-Ferrand, Vincent Bestaven en a apporté une jolie preuve en sortant cette année chez HipHipHip son premier album, Born From A Shore, qui a certes eu un succès discret, mais a été reconnu par la critique, parce que c'est beau quand même. On aime beaucoup aussi l'artwork par Havec, qui, surprise, fait partie d'Iceberg. 

JC Satàn
Allez, c'était obligé qu'un des projets autour des Crâne Angels soit du garage, on est à Bordeaux après tout - et JC Satàn c'est exactement le genre d'énergie et de son cracra dont les caves ici raffolent. Le groupe italo-bordelais (sisi) a sorti un nouvel album, Hell Death Samba, cet octobre chez Slovenly Recordings. Ah, et le mec avec plein de petits tatouages sur les bras joue aussi dans Hoodlum dont on avait brièvement parlé ici.

17.12.10

De la bonne idée d'avoir déménagé


Je n'ai pas attendu les Inrocks pour déménager à Bordeaux, et cela s'est révélé plus qu'une très bonne idée. 
Ce n'est pas qu'à Angers c'est tout pourri, mais il n'y a pas foule de concerts non plus. Ici, oui. Et c'est même mieux que ça : il y a une scène bordelaise super intéressante. On prend vite l'habitude de passer ses soirées dans des caves sentant le moisi, et en l'espace de deux gros mois, j'ai déjà pu voir à l'oeuvre des musiciens franchement doués. Petite liste pire que non exhaustive des groupes qui m'ont sciée. J'ai hâte de rajouter des noms, à suivre. 

Strange Hands
Ces trois ont avalé toute la discographie garage et psyche de tonton Roger pour refaire ça avec toute l'innocence de leur jeunesse. C'est lo-fi, foutraque et tout simplement irrésistible. Et en plus leur clip a trop la classe. Leur vinyle peut s'acheter chez Rough Trade, rien que ça, alors non, on ne s'inquiète pas trop quant à l'avenir de Strange Hands. 


Alba Lua
Quand on demande à des artistes en interview s'ils n'auraient pas des groupes à nous conseiller, on tombe parfois sur de très bonnes surprises. C'est la cas d'Alba Lua dont Adam Kesher nous vantait les mérites. Un concert plus tard et on comprend pourquoi. On pourrait appeler ça de la folk, mais c'est plus original que ça. Le chanteur a une voix de gosse très spéciale et des fois on croirait qu'ils ont ajouté des cris de dauphins en fond sonore. Leur EP The Balld Of Joseph Merrick est plus que recommandable.

27.11.10

Appel d'Air

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Autant être honnête, Air, ce n'est pas vraiment mon époque. Quand Moon Safari est sorti en 1998, je n'écoutais rien de potable, les Français avaient gagné la coupe du monde mais moi je m'en tamponnais parce que le football c'est pour les garçons, et les garçons, c'est trop nul. Ça ne veut pas dire que je ne me suis pas rattrapée depuis (ici on parle d'Air hein). Alors quand j'ai vu dans les rues bordelaises l'annonce de la venue du groupe versaillais au Théâtre Fémina, j'ai sauté sur l'occasion de voir enfin une des formations mythiques de la French Touch en live. 

AIR + WAGNER
@ Théâtre Fémina, Bordeaux, 23/11/10
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Alors que le théâtre Fémina, beau bâtiment avec grands lustres et fresque au plafond, se remplit petit à petit, la première partie commence. C'est Wagner qui s'y colle. Ce nom ne vous dit peut être pas (encore) grand chose (si ce n'est un certain compositeur allemand), mais ce Parisien risque fort de faire parler de lui dans les mois à venir. Il est seul sur scène, bidouillant sur des consoles et son ordinateur, chantant d'une voix extrêmement grave qui résonne dans toute la salle. Le set est court, on a seulement le temps d'apprécier l'electro-disco-new wave le temps de six morceaux (ou quelque chose comme ça). Mention spéciale à la chanson "Elementary School". Par contre, que faisons-nous assis ? C'est le genre de musique où on danserait volontiers, mais non, au Fémina ce soir, il n'y a que des fauteuils. On a donc plus l'impression d'assister à un spectacle où un dandy, un crooner (non, Yan Wagner déteste qu'on dise ça de lui) évolue seul sur scène devant nous, ce qui est assez étrange. Vivement qu'on puisse voir le monsieur en club. 
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Une vingtaine de minutes plus tard, la salle est quasiment remplie et Air arrive. Habillés élégamment (même si les fashionistas seraient d'accord pour mettre le carton rouge au costume tout blanc de Jean-Benoît Dunkel),  les Versaillais saluent discrètement un public applaudissant à tout rompre, et commencent avec "Do The Joy". Et là, d'emblée on se met à finalement apprécier les fauteuils de la salle. Parce que pour ce genre de musique archi planante, mieux vaut être assis pour profiter un maximum.

22.11.10

"Oh, what the hell, we set it on fire"

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Si vous avez du goût et vivez dans une ville pas trop pourrie (ou avez une voiture), vous avez vu Foals en cette fin de novembre. Les Oxfordiens ont fait pas moins de huit dates en France pour leur tournée de Total Life Forever, leur brillant deuxième album sorti en mai dernier. TEA les a vu à Bordeaux hier.

FOALS 
@ Rock School Barbey, Bordeaux, 20/11/10

La soirée ayant commencé plus tôt que nous le pensions, on loupe malheureusement The Invisible. Dommage, on aurait vraiment aimé se donner sa propre idée sur ce que les Anglais donnaient en live, tant les avis divergent, allant du "c'est absolument génial" à "j'ai même pas pu rester plus de trois chansons". Le mystère reste donc entier.
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On arrive entre les deux concerts dans un Barbey rempli  (le concert affichant complet depuis deux semaines) de jeunes gens surtout. Et ce sont des fans, oh que oui. En témoigne la foule qui saute dès les premières notes de "Blue Blood", qui est pourtant une chanson relativement calme. Ensuite tout s'enchaîne parfaitement : les titres du premier album, Antidotes ("Olympic Airways", l'indémodable "Cassius", "Balloons") et ceux du deuxième ("Total Life Forever", "Miami", "After Glow"...). Pendant "Red Sock Pugie", on se souvient du temps qu'on a pu passer à chanter ce morceau à plein poumons, c'est d'ailleurs une des meilleures chansons en live. Pour "Electric Bloom", comme pendant les festivals où on a pu les voir cet été, Yannis Philippakis prend des baguettes et tape furieusement sur un tom. Et puis, comme à son habitude, il fait un joli crowdsurfing. D'ailleurs, on ne voit presque que lui sur scène, les autres membres du groupe étant en retrait (à part le guitariste), ce qui est un peu regrettable d'ailleurs.

4.11.10

Halloween

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Ok, Halloween c'est un peu bidon et n'a rien à faire en France, mais n'empêche que c'est vachement cool. Je ne sais pas ce que vous avez fait dimanche dernier, mais nous à Bordeaux on vous explosait tous avec notre programme de badass : Crystal Castles + HEALTH au Krakatoa. Et bien sûr que ça avait un rapport avec Halloween, puisqu'il y a une personne effrayante dans chacun de ces groupes. 

CRYSTAL CASTLES + HEALTH 
@ LE KRAKATOA, BORDEAUX 31/10/10

HEALTH, c'est un des groupes préférés de mes potes qui se la pètent en faisant des photos en argentique d'oiseaux morts et de pierres tombales et qui écrivent comme s'ils étaient rédacteurs chez Vice. Ce sont des gens parfois horripilants mais ils ont l'avantage d'avoir de bons goûts musicaux généralement. Parce que ce qui est bien chez HEALTH, c'est qu'ils font du son qui ne ressemble pas vraiment à ce qui se fait en ce moment en musique, ils expérimentent et en plus c'est, contrairement à My Bloody Valentine que mes amis chelous kiffent aussi, écoutable. Même que "USA Boys" est le genre de morceau à passer en boucle dans mon iPod. En live, les morceaux des Californiens prennent davantage d'intensité, surtout le brillant "Death +" où tout le monde tape de la batterie. Ce qui est dingue surtout, c'est ce Chinois (qui est sûrement américain en fait) qui saute et  secoue ses cheveux longs à tout bout de champ, tellement que c'en est terrifiant mais fascinant. Le final se fait bien entendu sur "USA Boys", et c'est bon. 
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La première frayeur passée, place à une autre. On m'avait prévenue quand j'avais demandé une autorisation photo : je devais faire supra attention car la chanteuse Alice Glass est du genre à taper sur les photographes, certains seraient même allés à l'hôpital. Great. Moi pas peur. En fait, on n'aura même pas le droit d'être tout devant entre la scène et le public, les vigiles nous dirons d'aller sur le côté de la scène. Mieux encore, pendant le set, des gus de la sécu nous tireront en arrière par moments, au cas où la furie s'approcherait trop près. Sécurité maximale donc, et encore, il faut aussi savoir qu'un type suit les Crystal Castles sur la tournée et s'occupe exclusivement d'Alice Glass, c'est lui qui doit la retenir quand elle fait du crowdsurfing, et lui encore qui doit ramasser son micro si par mégarde elle le laisserait tomber. Pas facile à vivre la fille.

28.10.10

"C’est plus l’heure, c’est terminé"


INTERVIEW ADAM KESHER

Samedi dernier au Chabada, c'était la Gymtonic organisée par le blog et label übercool FTW. Une chouette soirée, totalement sold out, placée sous le signe de l'electro (avec Bobmo, Renart, Kanthos et Joseph 9000) mais pas que. Il y avait aussi un groupe live, et pas des moindres : Adam Kesher. Le quintette a joué des morceaux de son deuxième album, sorti à la fin de l'été et qu'on vous recommande chaudement : Challenging Nature. Et même la grosse partie du public qui était plus là pour bouger son boule sur de l'electro pure que pour regarder un groupe avec des guitares a aimé. Et ouais. TEA avait rencontré Adam Kesher un peu plus tôt ce 23 octobre, compte-rendu : 


TEA : Vous avez affolé tout le monde avec la sortie de votre nouvel album, contents d’être buzzés comme ça ?
Gaëtan (guitare) : Oui parce qu’on est très contents du disque. Et le label Disque Primeur s’est énormément investi sur le disque, que ce soit en terme de coût ou en termes de démarches étant donné que maintenant l’ensemble de Disque Primeur est distribué par EMI qui est quand même une major. Et puis même nous on avait bossé pendant un an et demi sur ce disque. Ensuite on a produit le truc avec Dave 1 de Chromeo. On avait vraiment envie qu’il y ait des bons retours. On est assez fiers du produit fini.

On dirait que c’est hype d’écouter Adam Kesher... 
Gaëtan : Je sais pas. (rires) Ça dépend ce qu’on entend par hype. Il peut y avoir un côté craignos, chiant, genre "hypos" quoi (sourire) ou alors il y a un côté qui serait plus plaisant qui serait de voir la hype comme quelque chose qui est de bon goût.
Julien (chant, claviers) : Après nous on aimerait bien que ça parle quand même à beaucoup, pas seulement à une petite élite parisienne. Mais bon, c’est cool d’être assimilés à quelque chose de bon goût.

Pouvez-vous nous parler de votre deuxième album par rapport au premier ?
Julien : Sur le premier disque, on nous a vachement reproché par la suite d’avoir fait un truc qui partait un peu dans tous les sens, y a vraiment plein de styles musicaux.
En même temps, c’est ce que vous recherchiez non ?
Julien : Ouais, après p’tetre qu’on  manquait de maturité pour faire vraiment virtuoses quoi. Il y avait peut être quelques maladresses. Mais en tout cas sur le nouveau, le fait d’avoir travaillé avec Dave 1 qui était un élément extérieur, ça a permis de vachement préciser notre propos parce qu’on était un peu partis sur les mêmes bases, on avait fait une vingtaine de démos, y avait vraiment plein de trucs différents. Et quand il est arrivé, il en a choisi dix pour vraiment prendre ce qui était cohérent, on a même travaillé avec lui sur des arrangements pour un peu tirer chaque morceau l’un vers l’autre quoi, pour faire un truc plus compact. Je pense que ça c’est différent. Après dans la production on a vachement plus travaillé. Le premier disque on l’avait enregistré tout d’un coup, on avait pas l’expérience du studio donc c’était un peu à tâtons, là on est déjà plus à l’aise et puis Dave 1 a pas mal de savoir-faire pour ce qui est musique dansant. On a bossé sur pleins de petits détails au point de vue rythmique, aérer les morceaux, enfin on s’est plus pris la tête quoi. (rires)

1.6.10

Paradis


Rappelez vous. Il n'y a pas si longtemps encore vous attendiez, plus ou moins patiemment, la sortie officielle d'un album pour pouvoir enfin l'écouter. Vous couriez chez votre disquaire et embrassiez l'objet tant désiré avant de passer à la caisse pour le payer. Sweet times! Aujourd'hui, le leak est chose plus que courante, on peut avoir un CD plusieurs mois avant qu'il soit dans les bacs, et on n'a même plus besoin de payer. Nous ne sommes pas là pour blâmer ce nouveau et bien établi mode de consommation de la musique, non, mais seulement pour (re)chanter la gloire du bon vieux disque et le courage des disquaires indépendants.

TEA est allé à Bordeaux fouiner dans la boutique Total Heaven, un magasin de disques comme on les aime, où on peut fouiner des heures dans le bac à vinyles (neufs ou d'occasion), les tester sur une platine, trouver des fanzines, ou acheter des CDs et des places pour de (bons) concerts dans le coin. Nous avons posé quelques questions à Xavier, co-gérant de Total Heaven, qui nous a gentiment répondu, sur fond du dernier album des Liars (oui, parce qu'ils ont du goût dans cette boutique) et nous a aussi bien parlé de son activité de disquaire que de politique culturelle et corruption des médias.

Rien que dans l'histoire de Total Heaven, on remarque qu'il n'est pas aisé d'être disquaire indépendant. La boutique existait d'abord en Charente-Maritime, à Saintes. Mais la ville était trop petite pour que ça marche, il n'y avait pas assez de clientèle potentielle, pas assez de gens qui écoutaient de la musique et se déplaçaient aux concerts. Alors il a fallu déménager pour Bordeaux, histoire de trouver suffisamment de clients pour vivre d'un activité de disquaire.

Bordeaux, une ville culturelle ? D'après Xavier, oui. Mais il pense aussi que la ville souffre d'un problème de lieux. Certaines salles sont subventionnées comme le Krakatoa ou Barbey mais ne remplissent pas toujours leur rôle de lieu de découverte musicale. Alors qu'il existe dans la ville des petits lieux qui font vraiment des efforts de ce côté en faisant des groupes peu ou pas connus mais qui ne bénéficient d'aucune aide. Son modèle en la matière ? Le Confort Moderne, à Poitiers, où la programmation est très éclectique.

Et quand on objecte qu'à Barbey il a quand même parfois de bons groupes qui passent, comme les Horrors, Xavier précise qu'au départ, ils étaient censés jouer dans le club, ce qui était selon lui une grosse faute professionnelle. Ce n'était pas un problème de manque de public, le soir il avait 400 personnes... Tout cela pour dire que c'est souvent un programmateur qui fait la pluie et le beau temps dans une salle de concerts, et que d'après lui, le programmateur du Confort Moderne sait faire son métier comme il faut.

Et pour les festivals, le disquaire n'en a pas vraiment de préféré, si ce n'est les Eurockéennes. Mais la France n'a pas de quoi frimer à côté des festivals qu’il y a en Allemagne ou en Espagne. D’ailleurs la culture musicale en France est très pauvre. Par rapport à des pays comme l’Espagne, l’Allemagne, la Scandinavie… En France on a ce qu’on a quoi. Comme à certains élèves on pourrait mettre sur le bulletin de notes la mention "peut mieux faire".

Et justement, c'est difficile d'être disquaire indépendant en France. Parce que les gens ont tendance à acheter pas mal ce que la presse leur dit d’acheter. Les gens ont tendance aussi à acheter ce qu’ils connaissent ils sont pas très curieux. Et sur internet, les gens découvrent certaines choses mais la médiatisation est tellement plus forte que les gens se retrouvent sur les mêmes voies un peu. Les gens suivent un peu toujours les mêmes courants, les mêmes tendances, au lieu d’aller chercher personnellement. Bien sûr, Xavier parle ici en général, il y a des gens qui fouillent et qui essaient de pousser le schmilblick un peu plus loin à chaque fois, comme il dit.

Pour autant, Total Heaven ne galère pas trop non plus, c’est une activité qui est crédible hein, ça va. Mais il faut être aussi raisonnable, c’est-à-dire qu’il ne faut pas prendre la société Total Heaven comme une vache à lait. Ils ne se payent pas non plus très cher et ne font pas de déplacements avec le carnet de chèques et des soirées en discothèque et des banquets au restaurant. Etre disquaire demande une bonne part de gestion, faire attention à ce qu’on achète et à quel prix, et puis surtout être vraiment à l’écoute de la clientèle et de ce que les gens voudront voir dans les bacs ou pas.

Et quand on lui demande quelles sont les solutions pour que la culture musicale aille mieux en France, il répond qu’il faudrait changer la diffusion. Il pense que les médias, les radios et surtout la presse se concentrent trop sur ce qui est vendeur ou ce qui est attendu, et souvent même il y a certains magazines qui vont parler d’artistes parce que la maison de disques aura donné un peu d’argent derrière. C’est un peu acheté tout ça. Alors que si les journalistes revenaient à quelque chose de plus spontané, et moins financier, ils auraient envie de parler d’artistes qui leur tiennent plus à cœur, et donc ils proposeraient automatiquement autre chose. Après, les médias ne sont pas responsables de tout, cela relève aussi de la direction culturelle d’un pays de ne pas subventionner de plus petites structures comme des petites radios ou des webzines, des trucs que vous faites nous dit-il, ou alors plus simplement des fanzines papier qui eux parlent de choses que justement il faudrait défendre et des artistes qu’il faudrait mettre en avant. Mais comme ils n'ont pas les moyens tous ces gens là, cela reste pour les music nerds.

Et enfin, quand on fait appel au disquaire qu'est Xavier pour nous conseiller des disques, il nous avoue que son meilleur album de l'année 2009 était Childish Prodigy de Kurt Vile. Et dans les nouveautés ? Il regarde derrière lui les disques accrochés au mur : "Ben par exemple les Dum Dum Girls. Et ce groupe là, Serena Maneesh, qui est assez proche de My Bloody Valentine. Après je les ai pas nécessairement découverts récemment mais je les aime beaucoup les Horrors et leur album là, c’est aussi un des meilleurs albums qui est sorti l’an dernier. Euh… Après, il y a tellement de choses…. Et je n’écoute pas aussi que de la musique rock. J’écoute aussi pas mal de musique soul et de musique africaine… Je dirais qu’en matière de musique africaine, j’ai récemment aimé l’Orchestre National de Cotonou, et puis après en soul il y a la réédition des chanteuses soul qui s’appelle Little Ann, sur un label finlandais qui s’appelle Timmion Records, c’est super super super chouette."

Ce qui est aussi super super chouette, c'est la boutique Total Heaven. Alors si vous traînez du côté de Bordeaux, allez y faire un tour 6 rue de Cancale, Bordeaux-Victoire.

Et aussi, TEA s'était entretenu avec un autre disquaire l'année dernière, vous retrouverez l'article ici.



6.2.10

Mystery Monkeys

ARCTIC MONKEYS + MYSTERY JETS
@ LE MEDOQUINE, BORDEAUX
30/01/10
En 2005, les Arctic Monkeys surgissaient sans prévenir dans le paysage musical et créaient un véritable évènement. Aucune personne normalement constituée ne pouvait rester insensible aux morceaux rock et nonchalants de cette nouvelle bande sortie de Sheffield, Yorkshire. Ces quatre jeunes singes aux allures de beaufs et qui étaient alors encore sujets à une forte acné jouaient déjà à guichets fermés. Mais la plupart des critiques s'entendaient aussi sur une chose : les Arctic Monkeys étaient mauvais en live, ils ne communiquaient rien au public et n'étaient somme toute que de sales petits branleurs.

Depuis, les choses ont bien changé. Avec les deux albums suivants, les Monkeys ont prouvé qu'ils n'étaient pas qu'un énième super groupe anglais adulé par le NME un jour et complètement oublié le lendemain. Ils sont à compter dans la scène rock indé actuelle. Maintenant, ils jouent dans de grosses salles (le Zénith à Paris), ils enregistrent un album (Humbug) aux States et s'entourent de grands (Josh Homme des Queens Of The Stone Age, Eagles Of Death Metal et Them Crooked Vultures et le génial producteur James Ford, officiant aussi dans Simian Mobile Disco et feu Simian). Les Arctic Monkeys ont aussi désormais troqué leur acné contre des coupes de cheveux improbables et ridicules, et même s'ils ont toujours l'air de ploucs, on a fini par s'habituer, même que le chanteur sort avec une it girl assez agaçante : Alexa Chung. Et les concerts, eux aussi ont changé ? Bonne nouvelle les enfants : la réponse est positive. Et ils nous l'ont prouvé lors de leur passage à Bordeaux le 30 janvier dernier.


1.12.09

Horrorifiés


THE HORRORS @ ROCK SCHOOL BARBEY
27/11/09


C'est quand je pense aux Horrors en particulier que je me dis qu'il faudrait revoir l'appellation de TEA, et qu'au lieu de mettre "le webzine qui met la culture en sachets", il faudrait écrire "fanzine". Parce que c'est ce que nous sommes, des fans qui écrivent d'abord et surtout sur ce qu'elles aiment. D'où le grand nombre d'articles consacrés aux Horrors. Parce qu'on ne se remet toujours pas de la claque "Sea Within A Sea" ni de la beauté de l'album Primary Colours. Parce qu'on aime tellement leur musique qu'après leur annulation à la Route Du Rock nous avons été dans l'incapacité de les boycotter malgré toute la volonté du monde.
C'était donc évident que nous profiterions de leur tournée pour voir enfin ces cinq Horreurs en live. Voici une chronique de leur concert à Bordeaux le week-end dernier, dans la mythique salle du Rock School Barbey. Vous avez été bien prévenus, cette review sera fatalement subjective, une review de fan, en somme.


Ce n'est pas un mais deux groupes qui ouvraient ce soir là pour les Horrors. Ils nous gâtent à Bordeaux. En premier étaient programmés Capsula, un trio de Bilbao (ville qui se situe en Espagne, comme chacun sait), qui fait du rock qui se veut expérimental (d'après leur myspace) se rapprochant vaguement du style des Horrors à leurs débuts (période Strange House), mais en moins bien. Déjà, il faut applaudir le courage du chanteur moustachu (ressemblant à Faris Badwan des Horrors, aurait-on programmé le groupe pour cette raison ?), premier homme de l'histoire du rock à oser la veste de jogging en satin bleu électrique taillée trop petit. Capsula n'est, musicalement parlant, pas vraiment marquant. Mais heureusement, à défaut de son, il y a les images. Et c'est même assez marrant de voir le chanteur-guitariste brandir sans cesse sa guitare vers le ciel (le plafond pardon) en la secouant très fort tel un sorcier vaudou ou un gagnant de la coupe du monde de football. Mais bon, ça va cinq minutes, ce petit manège à la fin de chaque chanson finit par lasser. Et puis décidément la chanteuse-bassiste (et ses poses qui se veulent aguicheuses mais sont ratées) est antipathique.