L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
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4.12.13

"Au fond, il est impossible de renoncer à la nostalgie."

En temps normal, j'enregistre toutes mes interviews avec un vieil enregistreur cassette hérité de ma maman. Je l'aime bien, il fait un petit bruit rassurant quand il est en marche et le gros "clac" sur la bande à la fin de l'interrogatoire a quelque chose de très satisfaisant. Franchement désuet, l'outil suscite souvent des réflexions amusées de la part des groupes du genre "ça court plus les rues ce genre d'engin!" et parfois, j'ai même droit à un chapitre nostalgique sur les playlists qu'untel a façonné dans sa folle jeunesse. Avec son album Cabinet of Curiosities qui compile un tas d'instrument qu'on n'a plus tant l'habitude d'entendre de nos jours, Jacco Gardner semblait être le client parfait pour discuter face aux bobines usées de mon vieux clou d'enregistreur. Malheureusement, pile poil ce jour là, je n'avais plus de cassettes vierges à remplir de l'anglais parfait du jeune Hollandais. Ce sont donc les bobines virtuelles de mon téléphone qui ont déclenché une remarque nostalgique de la part du petit jardinier. Aaah qu'il était beau le passé! Nageant en plein dans la "rétromania" ambiante, Jacco nous a longuement entretenues de sa vision idéalisée des sixties. Bien moins timide que ce qu'il ne laisse paraître, il a pris le temps de répondre de façon réfléchie à toutes nos interrogations - que ce soit au sujet de sa collection d'orgues vintage ou de sa mascotte Fredrik. Aperçu de l'univers onirique d'un garçon le cul entre deux temps.

INTERVIEW JACCO GARDNER

TEA : Ta musique est clairement référencée sixties. D’ailleurs, tu cites souvent des groupes de cette époque en tant qu’influence. Il n’y a rien de bien en 2013 ?
Jacco Gardner : D'une certaine façon, oui. Mais ce que je considère comme de la bonne musique ne le sera pas forcément pour quelqu’un d’autre. J’aime beaucoup la musique qui excite l’imagination, qui transporte l’auditeur dans son propre univers et le détache de la réalité. La musique doit être marquée par différentes énergies. Toutes ces choses étaient très importantes dans les années soixante.
Tu penses que cet "esprit" a disparu avec le temps ?
C’est en train de revenir. Un certain nombre de nouveaux groupes sont inspirés par les sixties comme je le suis moi-même. Actuellement, il n’y a que peu de groupes qui font des choses qui sonnent radicalement "nouveau".
Si la plupart des groupes sonnent clairement référencés, c'est parce que tout a déjà été composé ?
Je ne sais pas. Je pense que la musique avait un sens différent dans les sixties. Malgré tout, je pense que l’inspiration qu’on en tire aujourd’hui est différente que celle de l’époque. Aujourd'hui, la musique combine le contexte actuel avec les inspirations des années soixante. Je ne pense pas que les groupes se contentent de copier le passé. Je pense au contraire qu’ils parviennent à faire des choses très nouvelles tout en étant très inspirés par les sixties.

11.5.12

"I want that girl, I need that girl"


Strange Hands 
Dead Flowers

Une des choses géniales à Bordeaux, c'est qu'il y a plein de groupes de garage. 
Un des problèmes de Bordeaux, c'est qu'il y a plein de groupes de garage.
Oui, à la fin c'est presque fatigant, tout le monde fait un peu la même chose, chaque soirée se ressemble. 
Alors, quand une nuit d'hiver tu t'engouffres dans la cave du Saint Ex qui exhale le champignon et que tu te retrouves devant trois mecs de 20 ans et quelques qui te servent un set tellement énergique que tu danses comme jamais et achètes leur vinyle, alors là, tu te promets de les suivre de près. Voilà pourquoi on attendait avec impatience la sortie du premier album des Strange Hands.

Trois Bordelais donc, Lucas, Melvyn et Victor, qui chérissent les années 60 et le psychédélisme qui va avec. En 2010, ils sortent un premier maxi, Dead Frozen Deer, sur le label néerlandais A Fistful Of Records : quatre morceaux menés par l'insolente énergie de la jeunesse, brouillons mais super entêtants. 

Deux ans plus tard, il semblerait que le groupe ait mûri, leurs références sont mieux digérées, ils ont pris le temps de composer des morceaux plus aboutis. Cela sonne toujours comme du garage typique des sixties, mais le sens aigu des mélodies dont fait preuve le trio, ainsi que la crâne façon du chanteur de poser sa voix donnent un on-ne-sait-quoi d'irrésistiblement attrayant. Et puis il y a le choix des instruments : guitares douze cordes et surtout, surtout, orgue vintage. Comme dans le single "Love Illusion" par exemple, porté par ses alarmants claviers.

13.5.09

sweet sixties


Good Morning England
Richard Curtis, 2009


Un film sur les radios pirates de l'Angleterre des sixties... Il n'en fallait pas plus pour nous amener au cinéma voir la nouvelle comédie du britanique Richard Curtis, déjà auteur des sympathiques "4 mariages un enterrement" et "Love actually"...

Certes, le scenario est simple :
une cruelle injustice (au milieu des années 60 la BBC ne diffuse que 45 minutes de pop par jour), une embellie (des radios pirates sur des bateaux en Mer du Nord émettent de la bonne musique 24h/24), des gentils (les DJ's de Radio Rock, une équipe lourdingue mais pleine de bon gout), des méchants (un ministre et son toutou, prêts à tout pour empêcher les gentils de passer de la musique)...
Auquel il faut bien entendu rajouter de bons gros clichés : les garçons en manque de minettes, le vieux hippie défoncé, la virée au pub, l'américain gros mais sympa, le niais tout maigrichon, le jeune encore vierge, le très très méchant ministre à la vie pourrie... Pourtant, ce film plait. Cela reste une comédie britannique avec ce qu'il faut de surprise et d'absurdité. Le casting est admirable, on salue en particulier l'élégance de Bill Nighy et Rhys Ifans. Tout cela donne une joyeuse bande givrée mais attachante. 

Mais tout de même, ce qu'on aime encore plus, c'est bien la Bande Originale, qui à elle seule mérite le déplacement avec les Kinks, The Who, Jimi Hendrix Experience, The Turtles, The Beach Boys, Easybeats, Cream, The Supremes, Cat Stevens, David Bowie, et d'autres...
Dans Good Morning England, les filles ont des noms de chansons (Ah! le chagrin d'amour de Young Carl sur "So Long, Marianne" de Leonard Cohen...)

Le mieux, c'est le "special guest", les sixties themselves, avec toutes ces jolies images de jeunes anglais dansant dans leurs tenues retro... Cela fait vraiment regretter de ne pas avoir vécu à cette époque.

En fait, Good Morning England est un hymne à la musique indépendante, à la jeunesse et aux sixties, et si vous aimez au moins une de ces trois choses, ce film est pour vous.