06/06/09
Les amoureux angevins de la bonne musique ont leur rendez-vous annuel : la Journée du Disque. Une sorte de brocante de CD, DVD, et surtout vinyles au Chabada, qui en ravit plus d'un. Et si certaines personnes en repartent maussades, c'est uniquement parce qu'elles sont désespérées à l'idée de ne jamais connaître ne serait-ce qu'un dixième des disques exposés. Entretien avec Richard Durand, le disquaire à l'origine de cette journée.
TEA : Êtes-vous contents de cette journée ?
Richard Durand : Oui, très. Les organisateurs, le Chabada, les exposants et même les clients sont très contents. On a fait 600 entrées, ça peut paraître peu, mais pour une ville comme Angers, c'est plutôt bien. Vu qu'on met environ 600 vinyles par mètre linéaire, il devait y avoir 50 000 disques... Et dès 9h30, il y avait du monde, alors qu'on n'ouvrait qu'à 10 heures. D'ailleurs la plupart de ces personnes sont restées jusqu'à 13 heures, le temps de tout voir.
Comment vous est venue l'idée de cette Journée Du Disque ?
Il y a une quinzaine d'année a eu lieu la dernière Foire du Disque d'Angers, ça se passait au Parc Expo à l'époque... Et puis pendant un petit moment il n'y a plus rien eu. J'ai appris que des parisiens voulaient reprendre cette idée. Alors je me suis dit pourquoi pas moi ? Et la Journée Du Disque est née.
Pensez-vous que le vinyle a un avenir ?
OUI ! Bien sûr qu'il en a un. Le CD, lui, va très bientôt disparaître, mais pas le vinyle. Pourquoi ? Parce que déjà, il n'est pas copiable. Et le son n'est pas le même, certains préfèrent, d'autres non. C'est un bel objet. Personnellement j'aime beaucoup tout le cérémonial de l'écoute d'un vinyle. Il y a eu aussi la techno, et du coup beaucoup de vinyles ont été réédités. Et puis c'est de plus en plus à la mode, c'est vintage.
D'ailleurs le public de la Journée a dû changer depuis les débuts, non ?
Oui, surtout depuis 5 ans je dirais. Avant, on avait environ 70% du public qui était disons des "vieux", et 30% de "jeunes", aujourd'hui c'est l'inverse. Il y a beaucoup de jeunes. Ça prouve encore une fois que le vinyle n'est pas prêt de disparaître, la nouvelle génération a pris le relais.
Quel sont les disques les plus recherchés ?
Depuis un petit moment c'est plutôt la pop anglaise et américaine des années 65 à aujourd'hui, et aussi la musique noire afro-américaine. Par contre, tout ce qui est yéyé est boudé.
Un avis sur le téléchargement ?
Je dirais que c'est bien fait pour eux. Phillips a créé le CD, puis le graveur, s'ils avaient continué à privilégier le vinyle, ils n'en seraient pas là. Je ne considère pas le téléchargement illégal comme immoral, pas plus que ce que font les major. Si elles s'en mettaient moins dans les poches, il n'y aurait pas de problèmes. Maintenant, les artistes doivent jouer plus, les concerts sont plus chers... Tout s'écroule à cause ou grâce à internet.
Et évidement, vous recommencez la Journée du Disque l'année prochaine ?
Oui ! Ce sera soit le dernier week end de mai, soit le premier week end de juin.