L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
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11.6.15

[GUEST] Why the Fuck? Pourquoi et comment regarde-t-on de la pornographie ? Partie 1

Le web à gorge profonde me fascine et provoque en moi un flot d’interrogations. Une immense partie de l'internet est peuplée de contenus pornographiques dont l’audience est énorme. Et même si j'évolue dans un milieu où parler de sexe est loin d'être tabou, je constate que dévoiler les méandres de ses visites en navigation cachée n'est pas toujours aisé. J’ai donc décidé de poser quelques questions autour de moi à travers un questionnaire en ligne afin de faire ma propre petite étude anthropologique maison.

POURQUOI ET COMMENT REGARDE-T-ON DE LA PORNOGRAPHIE? 
Partie 1
par Clitorine
Source : Actual Food Porn
Le questionnaire
J'y ai compilé toutes les questions qui me trottaient dans la caboche. A noter que pour simplifier, j'ai étendu la définition de la pornographie à tout contenu comportant des images de personnes nues. Vous pouvez le consulter et y participer en suivant ce lien, vos réponses serviront peut-être de matière à un nouvel article, qui sait ?
Au total, j'ai récolté pour ce papier 34 réponses qui se situent dans une tranche d'âge de 20 à 35 ans, dont 60% sont des femmes. Ce n'est pas faute d'avoir sollicité autant de mâles que de femelles, mais il faut croire que celles-ci étaient plus enclines à répondre. Outre cette inégalité de réponses, vous comprendrez que ces résultats ne sont pas représentatifs des pratiques majoritaires de la société. Cependant, ils permettent d’avoir un petit aperçu de la chose.

26.2.15

"You can go deep into it if you want to"

Lundi dernier, Lesley Gore est morte. Mon cœur pleure. En effet, la vieille dame avait une place toute spéciale dans mon Panthéon personnel en raison de sa superbe interprétation de "You Don’t Own Me", une chanson érigée en hymne féministe dès sa sortie au début des années soixante (tellement qu'il existe aussi une version québécoise du titre, qui est plutôt drôle (surtout si on aime les coiffures qui défient les lois de la gravité), et une récente campagne de mobilisation de femmes américaines, dans laquelle participent tout un tas de meufs cools) :


Mais c’est avant tout parce qu’elle a marqué un passage dans mon rapport à la musique que cette chanson reste une de mes préférées de tous les temps. Je l’évoquais déjà naïvement dans notre article du sixième anniversaire de TEA : "You Don’t Own Me" est probablement l'une des premières chansons qui m’a autant, voire le plus, marquée pour ses paroles que pour ses qualités esthétiques. En soi, cette chanson est un véritable manifeste d'ado-peste sous couvert d'air niais et gentil : "je suis libre et indépendante, tu n'as aucun droit sur moi, je fais ce que je veux" BAM.

Ce qui nous amène au véritable sujet de cet article :

Quelle est l’importance des paroles dans la musique ?

7.10.14

Pump up the cervelet

J'ai la chance d'aller à une floppée de concerts et récemment, j'ai remarqué qu'il devenait de plus en plus important pour moi de pouvoir danser sur la musique. C'est une sensation assez cool, on "part" avec sa tête et tout s'efface, au point de ne même plus vraiment savoir ce qui se trame sur scène. C'est exactement ce qui m'est arrivé pendant Unknown Mortal OrchestraThe HorrorsThee Oh SeesWarpaint et Solange la Frange au festival Nox Orae à la Tour-de-Peilz. Pourtant, il suffit d'un rapide coup d'oeil sur n'importe quel public pour savoir que s'agiter comme une siphonnée n'est pas la seule manière d'apprécier un concert. En discutant avec quelques ami(e)s aussi assidu(e)s que moi dans la fréquentation de caves et de festivals, il s'est avéré qu'on connait tous ces états de transe, mais qu'on adopte tout aussi régulièrement une posture plus posée, observatrice, sans pour autant passer un mauvais moment. Il y a donc différents types d’effets physiques que peuvent engendrer les concerts. Et ce n'est pas forcément l'absorption de certaines substances qui change la donne. Explications à l'exemple du meilleur week-end de l'été au bord du Léman.

"Nous dans les pogos" par Adriano 
NOX ORAE
29/30 août 2014
La Tour-de-Peilz

Autant vous le dire tout de suite : je n'ai pas de souvenir précis du Nox Orae. Enfin si, mais pas visuellement, au sens de ce qui s'est passé sur scène. Comme suggéré précédemment, les concerts à ce festival, c’était avant tout une sensation, semblable à un plongeon. Le journaliste anglais Jon Savage le décrit plutôt bien: "On oublie la fatigue, on oublie que la personne en face envahit notre espace en agitant ses bras. Et soudain, on y est : pris dans la transe, par l'énergie supérieure". On ne sait pas vraiment à quoi il fait allusion avec son "énergie supérieure" mais pour le reste, c’est parlant : on lâche prise, on oublie tout le reste et on a l’impression que la soirée est passée en dix minutes, sans vraiment être en mesure de raconter pourquoi c’était si chouette par après.

13.11.13

Je n'ai pas de belle histoire sur comment j'ai découvert la musique, et parfois, ça me bouffe

mon super sac Quicksilver de collège avec un patch de Franz Ferdinand

Il y a quelques mois, le quatrième album de Franz Ferdinand est sorti. Je l'ai écouté, vaguement. Il y a encore cinq ans, j'aurais été toute excitée et me serais ruée dessus aussitôt qu'il aurait fuité sur internet. Plus maintenant. Mais ce n'est pas vraiment la question de cet article.

En fait, ça m'a surtout rappelé une conversation que j'avais eu début juillet. Dans les loges d'une scène des Eurockéennes, le dernier soir du festival, deux amies et moi discutions avec des techniciens de My Bloody Valentine, très sympathiques au demeurant. A un moment donné, un des types nous a demandé quel était notre album préféré, et ça a vite dévié je ne sais plus trop pourquoi sur notre éducation musicale et comment nous en étions arrivées à écouter la musique que l'on aime maintenant. Nous étions donc invitées, tour à tour, à raconter à ces hommes beaucoup plus experts (parce qu'ils sont vieux et qu'ils bossent pour MBV, CQFD) notre parcours personnel qui faisait qu'aujourd'hui, on portait des tee shirts des Cramps ou de Devo. En gros.

Mes potes ont commencé. Il y en a une qui a expliqué que quand elle entrait tout juste au collège, elle découvrait le punk et avait une révélation en découvrant les Ramones. Puis plus tard, elle avait appris que sa mère aussi était passée par là quand elle avait son âge, etc. Depuis, c'est toujours son groupe préféré. Une histoire mignonne et cool, donc. L'autre avait une trajectoire différente, puisqu'elle a commencé très tôt à jouer du violon, et ses premiers émois musicaux sont donc classiques. Là, un des techniciens a sauté sur l'occasion pour discutailler de tel ou tel compositeur obscur. Ca avait l'air très intelligent et intellectuel.

Et puis ensuite, après un temps, ils se sont tournés vers moi, attendant mon histoire. 
Ca faisait plusieurs minutes que je ruminais dans ma tête ce que je pourrais bien leur dire. Je me sentais toute gênée et j'étais consciente que c'était ridicule de l'être, du coup, j'étais énervée par dessus le marché.

22.5.13

Bouchons de persil

Il y a ce bouquin d'Astérix et Obélix, dans lequel les Gaulois en mission avec Assurancetourix se mettent des bouquets de persil dans les oreilles pour survivre aux braillements dégueulasses de leur barde. Même Idéfix s'y colle et tout fini bien, sans que le ciel ne tombe sur la tête de qui que ce soit. Mais que serait-il arrivé aux irréductibles si le chansonnier était muni d'une harpe électrique, reliée à un ampli, branchée sur une génératrice du tonnerre actionnée par une légion de romains malintentionnés? Hein? A force d'aller à des concerts on connait la chanson: le live, c'est bien beau, mais il faut y aller molo. Alors, bouchons ou non? Bien souvent, les mauvaises raisons l'emportent ("ces machins jaunes ne tiennent pas de toute façon", "j'ai jamais eu de problème de toute façon", "ils déforment le son de toute façon") et on s'explose allègrement les tympans. Mais concrètement, au bout d'un certain nombre d'années passées à sacrifier notre ouïe sur l'autel du rock, on a quelques petites raisons de s'inquiéter. Du coup, pour être en état de jouir des programmations des concerts de cet été et des saisons à venir, on est allées poser quelques questions à une spécialiste de l'audition. Ca fait (très) peur, mais faut pas pousser mémé dans les orties, on ne va pas se priver d'un bon petit My Bloody Valentine pour autant.


Jeunes et durs de la feuille
Christina Schünemann est acousticienne à Fribourg. Dans son métier, elle voit défiler tout un tas de gens à qui elle prescrit des appareils auditifs. On n’aime pas l’admettre, mais il n’y a pas que des vieux parmi ses patients : "On ne peut plus dire que la baisse d’ouïe ne concerne que des personnes âgées. Aujourd’hui, les gens sont confrontés quotidiennement à un volume sonore plus élevé qu’il y a une trentaine d’années" affirme-t-elle. En fait, le seuil critique à partir duquel on risque d'endommager son acuité auditive se situe autour des 85dB. C'est plus ou moins le bruit d'une machine à laver, d'une voiture, d'un cri humain ou d'aboiements de chien. Une bête tondeuse à gazon ou un mixeur dépassent déjà ce seuil! Autant dire qu'il en faut peu.

Des concerts hors normes
Dans ce cas, quid des concerts? Dans les salles Suisses, toutes les manifestations sont limitées à 93dB. Le chiffre se calcule en moyenne sur une heure et si l'on veut dépasser ce seuil pour atteindre la limite supérieure maximale de 100dBs, il faut avertir la préfecture à l'avance. Selon Gil Vassaux, administrateur de la salle fribourgeoise Fri-Son, cette limitation n'est pas toujours aisée à mettre en oeuvre: "Il y a des groupes qui de par leur style dépassent de toute façon la limite indiquée par la loi. Ce sont en quelque sorte les "exceptions qui confirment la règle". On ne va pas les empêcher de faire leur binz. Par contre, il faut privilégier le dialogue en amont. Il s'agit d'une part de communiquer avec le public. D'autre part, le management doit être averti au moment de la signature du contrat de la législation qui change d'un pays à l'autre". Et qui surveille le son pendant les soirées? "Dans les soirées DJ, il y a un système qui empêche le dépassement de la limite. Par contre dans les concerts, c'est la régie qui tient les manettes". Quant aux festivals, ils n'échappent pas non plus à ces restrictions. Sauf peut-être à l'article qui prévoit un espace tranquille "de récupération" (à 85dB) équivalent à au moins 10% de la superficie de la salle. Si déjà dans les campings on n'arrive pas à un moment où tout le monde dort dans le calme, allez limiter le bruit dans l'enceinte...

29.4.13

Une journée avec des fans de science-fiction flamands


Dimanche, je suis allée à la troisième édition de la Antwerp Convention. Un nom bien sérieux pour un truc qui ne l'est pas vraiment, enfin je crois. C'est une journée où tous les fans de Belgique de science-fiction, mangas, jeux vidéos et tout ce genre de choses qu'on a un peu honte d'aimer retrouvent leurs pairs. Moi-même n'assumant pas trop ma présence là-bas, je me sens obligée de préciser que je m'y suis au départ rendue pour travail pour la fac. Si si, je vous le jure. 


Ça se passait dans une grande salle déprimante comme les parc expos savent si bien faire, mais c'était nettement plus bondé que le salon des énergies renouvelables à Rennes où mon père m'avait traînée jadis. La journée s'annonçait riche en moments forts, l'organisation avait mis le paquet : animations à la japonaise, conférences, concours de cosplay, bornes d'arcades en libre accès, séances de dédicaces d'auteurs de livres fantastiques (au sens de "magie" hein, je ne suis pas vraiment sûre de la qualité littéraire de ces récits), stands en tout genre... Jamais je ne me suis sentie aussi proche de Sheldon Cooper qu'en entrant dans cette convention. 


Il y avait des tonnes de gens super bien déguisés. Rien qu'en faisant la queue à la caisse, je me suis retrouvée coincée entre Gandalf le blanc et une Khaleesi obèse. Un peu plus tard, un robot de Star Wars (comment ça s'appelle déjà ?) m'a demandé si j'avais du feu et Pikachu m'a poussée contre la DeLorean en expo. Ils avaient vraiment dû dépenser énormément de temps et d'argent pour leurs costumes. Du coup, ils étaient super fiers et toujours partants pour une petite photo.

7.4.13

La Scientologie m'a donné des DVD

Même que j'ai tout regardé.

Devant le très petit nombre de monuments à Bruxelles, j'ai dû trouver de nouvelles idées de distraction pour mes amis de passage en la capitale mondiale de la frite. C'est ainsi que j'ai emmené une pote visiter l'Eglise de Scientologie. Après tout, c'est un point d'intérêt tout de même plus excitant que l'Atomium. En plus, les locaux près de la Porte de Hal abritent carrément le centre des "Églises de Scientologie pour l'Europe". Un gros truc de près de 8000 mètres carrés en plein centre ville, à l'aise.  

Oui, les captures Google Street View sont ma nouvelle passion. 
Voici la Scientologie à Bruxelles.

Expédition de l'échec
Nous voulions passer un test gratuit de personnalité. Je venais de relire les articles de Titiou Lecoq sur Slate à ce propos et j'avais envie d'essayer. Nous avons choisi nos noms, nos profils, et nous sommes mises en route. J'étais Nina, étudiante en biologie un peu perdue dans sa vie. D'ailleurs, si vous rencontrez à Bruxelles une brune avec beaucoup de rouge à lèvres qui s'appelle Nina ou Anika, c'est sûrement moi qui ai décidé que vous n'aviez pas l'air suffisamment intéressant pour avoir le droit de connaitre ma vraie identité. Just so you know

Mais en pénétrant dans le hall impressionnant, on a eu tout de suite une déception : une dame blonde nous explique qu'ils ne proposent pas de tests de personnalité ici. Partout ailleurs, mais pas ici. A la place, elle nous a proposé d'aller jeter un oeil dans la salle d'exposition où l'on trouve une multitude d'écrans hi-tech projetant des spots de propagande pour la Scientologie. On a dû se les coltiner parce que vu qu'on avait assez de temps pour passer un test de personnalité, on en avait aussi pour se fader les vidéos. Plus tard, une autre femme est venue nous tenir la jambe pendant une éternité en nous montrant tous les projets d'intérêt général menés par la Scientologie. Comme elle était en face de jeunes, elle a particulièrement insisté sur le programme contre les drogues. 

C'était assez ennuyeux et surtout, ma pote se sentait super mal à l'aise et voulait partir au plus vite. Avant de nous relâcher, les scientologues nous ont invitées à la fête d'anniversaire de leur défunt fondateur, L. Ron. Hubbard "Il y aura un groupe qui jouera, et à la fin, on apportera même un GÂTEAU !" J'y serais bien retournée, mais j'ai loupé la date. Ils nous ont aussi offert gracieusement des DVD de présentation, non sans avoir avant lourdement insisté pour qu'on achète quand même un bouquin qui pourrait répondre aux questions que l'on se pose sur la vie, puisque cela semble être le but ultime de la Scientologie.

2.4.13

Réécouter les disques qu'on adorait en secondaire

C'est officiellement le printemps à tous les étages dans la maison de ma maman. Non seulement il y a des primevères au balcon mais en plus on s'adonne aux mégas rangements. L'occasion est parfaite pour déterrer des vieilleries et vous livrer à mon tour la bande son de ma puberté. Putain la te-hon.

Robbie Williams - Greatest Hits (2004)
Première chose à savoir: à l'époque, je n'avais pas vraiment de disques à moi. Du coup j'écoutais ce qu'on me refilait sur des CDs gravés, au petit bonheur la chance. Ca s'est soldé par un tas de compils dégueulasses que j'éviterai d'évoquer plus précisément ici. De temps à autres, je recevais quand même de vrais CDs. Le Best Of de Robbie Williams a été le premier et il a tourné en boucle sous mon lit mezzanine. Il y avait là tout le meilleur entre "Angel", "Rock DJ", "Feel", "Let Me Entertain You" et "Kids" avec Kylie Minogue. Le bénéfice que j'en tire aujourd'hui c'est que ça claque pour le karaoké.

Red Hot Chilli Peppers - Greatest Hits (2003)
Celui là c'est mon cousin effaré qui me l'avait refilé en mode "Tiens, écoute voir de la bonne musique!". Je me souviens encore que je lisais Eragon à ce moment là. D'une façon bizarre, "Californication" et. al. sont aujourd'hui éternellement associées à des images de dragons bleus dans ma tête. Normal.



Nirvana - Nevermind (1991)
Alors là, ça a été un peu un coup de chance. Ma meilleure amie de l'époque avait un grand frère qui jouait de la guitare dans un groupe et nous faisait voir des films édifiants du genre Waynes World ou Le Cavalier Sans Tête. Comme je fantasmais secrètement sur le garçon en question, je suis devenue une meuf "grunge" avec des pantalons troués, des épingles à nourrice sur mon sac à dos Eastpack et des trucs immondes autour des poignets. La panoplie s'achetait à Claire's - trop rock. Fort heureusement, cet amour soudain pour Kurt Cobain qui devait d'abord servir à la drague s'est soldé par une véritable passion pour le groupe et m'a préservée - temporairement - de la daube ambiante.

System of a Down -  Hypnotize et Mezmerize (2005)
SOAD était le groupe idéal pour se faire reprocher d'écouter de la "musique de sauvage" par les parents qui ne comprenaient de toute façon rien à ma vie d'adolescente trop rock'n'roll. J'ai oublié le disque au moment où j'ai eu la force de m'avouer que j'étais incapable de chanter "B.Y.O.B". Trop triste.


25.1.13

Le thérémine pour les nuls

Deux antennes et des mains qui s'agitent dans l'air en produisant un "wouhwouh" de fantôme dépressif - voilà en gros ce qui résumait le mieux le thérémine à mes yeux. Du moins, jusqu'au week-end dernier où, au festival N/O/D/E, j'ai eu l'occasion de tester la chose. Pour la première fois de ma vie, j'ai "joué" (bien grand mot) de l'instrument en participant à un cours spécial nuls et je vous le dit direct: grosse révélation. Non seulement, le thérémine est cocasse à voir et à entendre, mais en plus c'est trop fun à pratiquer (même si c'est vachement difficile). C'est même tellement bien que je vais tâcher de partager ce savoir fraichement acquis avec vous. En rang, que la leçon commence!

"Instrument intangible"
Avant de commencer à transpirer, apprenons tout d'abord ce que c'est, en fait, le thérémine. Inventé il y a près d'un siècle, au milieu d'une Russie fraichement révolutionnée, l'instrument est un des premiers "objet-musical-électronique" au monde. Créé par un certain Lev Sergueïevitch Termen, qui a été désigné par Staline comme ambassadeur de la "nouvelle technologie soviétique", le machin est constitué en gros d'un oscillateur et de deux antennes. L'une droite et verticale, l'autre en forme de boucle et horizontale. "Manié", si l'on peut dire, par un musicien qui agite les bras dans le vide, l'instrument produit des sons à mi chemin entre la scie musicale et la voix humaine et évoque aujourd'hui pas mal la sci-fi des années 80. "Gadget électro-rétro-futuriste-cool" on pourrait dire. Même si ouais non en fait c'est pas un jouet mais un instrument très sérieux. Exemplification avec l'inventeur en personne:
Le pire, c'est que vu comme ça, ça a l'air tout simple. Mais en fait NON, PAS DU TOUT. C'est même grave galère à jouer parce qu'il faut être ultra concentré et précis (à tel point que ça m'a fichu des crampes). Heureusement, Thierry Frenkel, mandaté par les organisateurs du N/O/D/E était plutôt compréhensif. Lui même a découvert l'instrument de façon trop mignonne comme le relate son site: par une nuit d'insomnie, en tuant le temps sur youtube, il est tombé sur une oeuvre comportant des sons étranges, qu'il n'avait encore jamais entendu avant. Intrigué, il commence des recherches et quelques semaines plus tard, il possède déjà deux thérémines. Sa soudaine passion l'a finalement amené à être un des techniciens ès thérémines les plus réputés qui soient (et Dieu sait si ces bêtes là sont rares)! Trop sympa, Thierry le théréministe nous a gentiment enseigné les bases comme suit :

28.11.12

J'ai été danseuse pour Geneva Jacuzzi

En envoyant une demande d'interview à Geneva Jacuzzi, je n'imaginais pas que j'allais finir par danser sur une flight case enroulée dans de l'essuie-mains devant deux cent personnes.

Geneva Jacuzzi est ce que l'on fait de mieux en ce moment en matière de synth pop influencée 80s. J'ai écouté plus que de raison son album Lamaze, sorti en 2010. et je pense sincèrement que "Love Caboose" et "Do I Sad?" sont de gros tubes cruellement ignorés.

Quand j'ai appris que c'était la Californienne qui ferait la première partie d'Ariel Pink (son ex, ou son mec, peu importe) à Anvers le 12 novembre, je n'ai pas hésité super longtemps. Je lui ai envoyé un mail pour savoir si je pouvais l'interviewer. En retour, j'ai eu droit à une réponse plutôt mystérieuse où elle me demandait si je ne pouvais pas lui rendre un service. Elle cherchait des gens pour lui construire un décor et monter sur scène avec elle, "c'est très facile et rapide". Je ne connais personne à Anvers mais j'ai motivé trois potes de Bruxelles à faire le déplacement. 

"Putain, on fait quoi ?"
Le jour-même, nous sommes arrivés super en retard à la salle TRIX, parce que les tramways de la ville de Bart De Wever sont vraiment nazes. Jeanine, Alphonse, Théophane et moi (j'ai changé les noms, parce que j'avais envie) avons été accueillis par une Geneva pleine de joie. Elle s'était teinte en blonde, ce qui lui va vachement moins bien, mais bon, elle conserve son charisme. On a tout de suite commencé à réfléchir à ce qu'on allait faire pour le concert. Il était 17h30, Geneva Jacuzzi jouait dans seulement trois heures et nous n'avions aucune idée de ce que nous allions faire. On a d'abord regardé la salle. La scène était super grande et le matériel d'Ariel Pink était déjà installé, alors Geneva a décidé qu'on jouerait par terre, sur le côté gauche, et a commencé à virer toutes les barrières qu'il y avait. 

11.11.12

Réécouter les disques qu'on adorait au collège

Le collège, cette période affreuse entre nos onze et nos quinze ans où rien ne va. Les garçons sont cons, les filles sont méchantes, les Nike TN sont à la mode et les seins poussent. J'ai détesté le collège et passé une bonne partie de mon temps seule à écouter de la musique "rock" dans mon walkman. Il n'y a pas longtemps, je me suis demandée ce que je ressentirais en réécoutant mes CDs de l'époque. Cher lecteur, c'est non sans émotions que je te présente la bande son de ma crise d'adolescence. 

Muse - Origin Of Symmetry (2001)
Oh, mon groupe préféré de l'époque. J'avais des posters partout, que j'avais récupérés dans Rock Mag, ma bible quand j'avais 13 ans. J'étais même amoureuse de Matthew Bellamy, ce qui est sûrement une des pires fautes de goût que j'ai pu faire en matière de mec, avec Damien Sargue. Ça fait tout drôle de réécouter ça. Heureusement que j'ai choisi leur meilleur disque, parce que j'en ai déjà trop marre au bout de trois chansons. Ah, les intros au piano, ah, les chants suraigus qui font penser à des cris de vieille dame, ah, les riffs trop clichés. Ouais. N'empêche que "Megalomania" et leur reprise de "Feeling Good" me font quand même encore un petit truc, me rappellent trop de choses. C'était vraiment à chier le collège. 


Kyo - Le Chemin (2003)
C'est ça, regardez moi d'un air désapprobateur. C'est trop facile. Toute personne née en 1991 et alentours ne peut PAS avoir échappé à Kyo. Ou alors c'est que vous n'écoutiez que Skyrock. Et dans ce cas, vous avez tout autant de mal à assumer votre CD single de Rohff, "Le son qui tue". Kyo, c'était du putain de rock pour tous les préados. Incroyable, l'album est sur Spotify. Je me rends compte que je connais les chansons des tubes par coeur, mais que je n'avais jamais vraiment écouté les autres morceaux. Qui sont vraiment nazes. Dans mes souvenirs, ça avait plus de relief et le chanteur n'avait pas un vilain bouc. Mais bon, au moins leurs singles sont marrants. La profondeur de leur paroles n'a rien à envier aux compos des BB Brunes. A chaque époque son groupe de rock variété. Je préfère Kyo et leur super duo avec Sita


Massive Attack - Mezzanine (1998)
Maintenant, je me demande ce que foutais de la bonne musique au milieu de Kyo et Muse, mais à l'époque, je ne trouvais pas du tout Massive Attack incompatible avec mes autres chouchous. Je n'écoutais du trip hop que parce que c'était sur ça qu'on dansait en cours de modern jazz à la Meignanne au début des années 2000. D'ailleurs rien qu'à écouter "Teadrop" j'ai mal au bide, on faisait nos abdos dessus. Et puis les grandes avaient fait une choré sur "Angel" au gala, c'était trop beau. J'écoute toujours Massive Attack, de temps en temps, pour chiller ou faire des étirements. C'est pas mal. Mais à force de tourner tout le temps dans les festivals où je vais, le groupe a perdu l'aura de mystère dont je l'entourais jadis et qui faisait aussi son intérêt. Dommage. 

System Of A Down - Toxicity (2001)
Putain, je ne pense jamais à me repasser du gros vieux System Of A Down. Mais c'est trop bon. Gros headbanging dans mon appartement, mon chat me regarde étrangement. J'y connais pas grand chose dans cette branche de la musique, mais avec du recul, je les trouve moitié bouffons. C'est peut être pour ça que j'aime encore un peu. D'ailleurs c'est quoi exactement leur étiquette musicale ? Métal pop ? Quoiqu'il en soit, "Bounce" me rappelle la fois où avec une amie nous avions trollé l'anniversaire d'une fille en passant cette chanson en boucle. La birthday girl avait fini par pleurer en nous disant d'arrêter ça. Un grand moment. Sinon, leur pochette est bien cool, ce qui est rare dans cet article. 

28.5.12

Campez en festival comme dans Moonrise Kingdom

Nous sommes à peu près tous d'accord pour dire que Moonrise Kingdom, le dernier Wes Anderson, est un très bon film mignon tout plein, sauf peut être ceux qui n'aiment pas les choses mignonnes ou qui sont vieux et aigris. Esthétiquement, c'est un pur eye candy avec son esprit vintage (nous sommes dans les années 60), ses couleurs chaudes, ses chatons et ses déguisements d'oiseaux. L'histoire est tout aussi choupi, puisqu'on suit deux amoureux de douze ans partant en camping ensemble et dansant maladroitement au bord de la mer sur du Françoise Hardy. Ça nous a tellement plu d'ailleurs que nous avons décidé que cet été, pour les festivals, nous camperons comme dans Moonrise Kingdom. Voici notre petit guide pour bien faire les choses.


I. Dans la valise
Ou dans le gros sac à dos de scout pour les gens qui sont frileux à l'idée de tout porter à bout de bras. 
a) matériel de survie : Premièrement, l'indispensable tente : on choisit une version classique, la traditionnelle canadienne avec des piquets et de la toile. C'est certes moins pratique que les Quechuas, mais c'est plus charmant et, si elle est haute, on pourra décorer l'intérieur d'un grand portrait de cerf comme Edward-Norton-chef-scout. Pour le confort, on emmène aussi une petite table et des chaises pliables.

b) accessoires : Dans sa valise jaune, Suzy trimbale tous ses livres préférés. En festival, on évitera d'emmener une bibliothèque entière par simple souci de scoliose. Cela dit, on ne crache pas sur un ou deux volumes d'histoires à lire avant de s'endormir (voir aussi III. b) Activités en rentrant des concerts). Ceux qui auront oublié d'emmener une lampe-torche ou des allumettes obtiendront le même effet détente nostalgique en écoutant un bon vieux vinyle sur un tourne-disque portable emprunté à Grand-Papa (à moins que votre petit frère teigneux en possède un). En outre, les indispensables jumelles rouges de la fillette s'avèreront utile pour anticiper l'arrivée des vilains garçons pas chics du tout en string Borat. Ou tout simplement pour apprécier les concerts dans une dimension nouvelle.