L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
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20.3.14

"Ce n'est pas facile d'aimer ce que je fais"


Depuis que nous avons lancé TEA, nous avons découvert une foule de choses bizarres. Vraiment. Si bien qu'on a fini par développer un certain goût pour l'anormalité (sans la connotation péjorative que l'on pourrait associer à ce terme). Et pourtant, on se laisse encore surprendre, et pas qu'un peu. Plus on creuse et plus on rencontre des personnages grandiosement barrés et franchement insaisissables. 

Prenez Le Ton Mité, par exemple. Le projet solo de McCloud Zicmuse (sic), un Américain à Bruxelles, est de prime abord assez déconcertant : une collection de mini chansons, à l'instrumentalisation aussi minimale que bricolée, avec de rares paroles à propos de la météo ou de la nourriture. Un homme qui va au bout de ses idées. J'ai rencontré le bonhomme place Flagey autour d'un verre. Il était charmant et riait comme un enfant. Je n'en attendais pas moins de sa part. 



INTERVIEW LE TON MITÉ

Je ne sais pas vraiment comment commencer cette interview en fait. Je pense que c’est parce que je ne sais pas comment te présenter. Je ne sais même pas comment dire en une phrase qui tu es. Qui es-tu ?
En une phrase, je ne sais pas, non. Je sais qui je suis, merci Dieu ! Mais si je devais penser à le dire en une seule phrase, il aurait fallu que tu me le demandes une semaine avant. Dans le contexte de l’interview, je suis interviewé comme un musicien. Sous ce contexte je serais sûrement interviewé en tant que Le Ton Mité, qui est mon projet solo. [pause] J’ai commencé à écrire un truc l’autre jour, ça s’appelle "le contre rock". Parce que le rock’n’roll est basé en quelque sorte sur la jeunesse éternelle. Et donc au final c’est toujours décevant à la fin parce qu’on fini par vieillir, ou notre corps ne peut pas rester jeune pour toujours... Je ne pense pas que je fais de la musique pour les vieux, mais je ne pense pas non plus être engagé dans l’esthétique rock’n’roll. Je l’ai été et je le serai à nouveau peut être. Mais ça semble être une déception certaine. C'est quelque chose qui promet l’orgasme éternel. Donc je ne suis pas anti rock, je ne veux pas détruire le rock, mais "contre rock", comme la contredanse. Une façon de dire que je suis en opposition avec quelque chose, mais que je ne veux pas que ça soit détruit. Je ne suis pas rock. Je suis "contre rock".

Tu es un Américain qui a déménagé en Europe et vit aujourd'hui à Bruxelles, pourquoi ?
J’ai loupé mon avion en 2006.
Vraiment ?
Je devais retourner aux Etats-Unis.
Et tu as raté ton avion et t’es dit que c’était un signe ?
Oui. (rires) J’ai loupé mon avion parce que j’ai loupé mon train qui allait à l’avion.
Ou alors tu l’as fait exprès ?
Disons que j’ai laissé faire. En fait, à l’époque j’étais à Bordeaux et j’ai vu un nuage dans le ciel qui était en forme de la côte ouest française, avec la Gironde et tout. Et je me suis dit "Ok, peut être que je devrais rester."

30.12.13

"Je ne suis pas une personne normale"

Il y a les gens qui font tout pour sembler bizarre, étudiant précisément leur allure, leur discours, leur style. Parce que le trop normal, le basique, n'a jamais été très vendeur dans le monde de l'art. Et puis il y a ceux qui sont bizarres naturellement. Qui vont tellement au bout de leurs idées, sans considération pour le regard de l'autre, qu'ils savent fasciner autant que déranger. Felix Kubin fait partie de cette seconde catégorie de personnes. En une trentaine d'années de carrière (alors qu'il n'a que quarante-quatre ans), l'Allemand est devenu une légende confidentielle, un personnage ignoré par beaucoup, mais reconnu voire vénéré par les amateurs de musique électronique expérimentale.
Felix Kubin est un personnage de roman de science-fiction à lui tout seul. Un héros déroutant et sympathique, à l'air toujours juvénile, brillant sur scène (son passage à Bruxelles en janvier dernier est un des meilleurs concerts qu'on ait pu voir cette année), doté d'un humour singulier et aux idées parfois difficiles à comprendre. On a pu le rencontrer début décembre, toujours en Belgique, avant un concert avec l'orchestre polonais Mitch&Mitch. Il était plus calme et terre à terre qu'on ne l'imaginait, mais ses propos ont quand même confirmé que Felix Kubin était tout sauf normal. En fait, il nous intrigue encore plus qu'avant.


INTERVIEW FELIX KUBIN

TEA : Tu rejoues à Bruxelles aujourd’hui, je t’ai déjà vu en janvier dernier et tu rejoues en début d’année prochaine. C’est pas mal, surtout pour quelqu’un qui ne tourne pas tant que ça en dehors d'Allemagne. Pourquoi Bruxelles ?
Felix Kubin : Je ne sais pas. Peut être que c’est quelque chose comme de l’amour. 
Quand tu avais joué en janvier, tu avais parlé de l’atomium… 
Oui mais je pense que le monument est seulement une expression de la mentalité. J’adore la mentalité des gens ici. C’est facile d’entrer en contact avec quelqu’un parce que… Comment l’expliquer… Il y a un certain humour noir ici et les gens ont une bonne connaissance de la culture en général, des films, de la musique, de la littérature. Ils sont très ouverts d’esprit, ils aiment les choses expérimentales, et je pense que c’est quelque chose qui me parle vraiment. 
Plus qu’en Allemagne ? 
Evidemment que je trouve des gens qui ont la même sensibilité que moi en Allemagne, il faut dire que c’est un pays beaucoup plus grand, donc c’est normal. Mais pas tellement à Hambourg en fait. J’ai quelques amis là-bas, mais mon travail est vraiment atypique par rapport aux autres choses qui s'y font. 
Alors pourquoi restes-tu dans cette ville ? 
Mmh, je partirai fort probablement un jour, mais dans ce cas, je quitterai Hambourg pour toujours je pense. Pour le moment j’ai un enfant là-bas, c’est pour ça que je reste. Mais sinon… Des fois ce n’est pas si mal si tu vis dans un environnement qui ne te correspond pas tout à fait, parce que tu dois te battre un peu. C’est mieux que d’être facilement accepté partout. 
Je suis allée à Hambourg récemment et j’ai trouvé que cette ville n’avait pas l’air si artistique. Il y avait des musées effectivement, mais je n’avais pas l’impression qu’il y ait une vraie scène soutenue, une vraie dynamique. Comme si Hambourg préférait rester célèbre davantage pour ses sex shops et prostituées. 
Oui. Tu as la bonne impression. Bon, parfois il y a de bonnes expositions. Et la ville d'Hambourg est connue pour être très ouverte à la culture en général. Mais la culture doit être faite par les gens eux-mêmes, et ils ont très peu d’argent pour faire ça. C’est une honte parce que la ville est très riche. Mais en matière de théâtre, ils sont plutôt bons, ils ont deux gros théâtres avec des budgets ok, pas le mieux, mais c’est ok.

27.2.13

"Ode to Odd"

Grâce à youtube, on a développé une nouvelle passion: les instruments de musique chelous. C'est vraiment fou tout ce qu'on peut trouver comme moyens biscornus pour produire des sons. On en avait déjà eu un petit aperçu en découvrant des inventeurs d'instruments au festival N/O/D/E, mais en fouillant un peu, on réalise qu'il n'y a pas besoin d'aller très loin pour trouver de nouveaux joujous... ici, un hurluberlu siffle dans une olive, là-bas, un mec s'invente une flûte dans un guidon de vélo orné de sonnettes en tous genres - apparemment tous les moyens sont bons pour se joindre à la cacophonie généralisée. Plus l'objet est simple, plus il s'approche de ce qui s'appelle "idiophone" nous a-t-on appris au joli Musée de la Musique de Bruxelles. En tout cas c'est fun alors on vous a fait un florilège spécial instruments bizarres.

Les méconnus:
Tout d'abord, parlons des instruments qui mériteraient une plus franche notoriété. Le thérémine et son petit frère ondes martenot, pour commencer. Avec leurs sonorités genre lamentations fantomatiques (on en a beaucoup parlé ici), ces premiers instruments électroniques pourraient sûrement remplacer avantageusement tout un tas de chanteurs romatico-chiants. Surtout quand ils sont fourrés dans le cul d'un blaireau empaillé:

Gag à part, dans la tradition orientale, il y a des bidules comme la guimbarde qui ont certes été utilisés dans des westerns à l'époque: ils semblent aujourd'hui avoir été relégués à la case "gadget pour hippie chiant en camping". Pourtant, le "doing doing" caractéristique de la chose est en fait voué à séduire ces dames. Ces dames vietnamiennes du moins, si l'on en croit l'expert ethno-musicologue Tran Quang Hai. Pourquoi pas.

25.1.13

Le thérémine pour les nuls

Deux antennes et des mains qui s'agitent dans l'air en produisant un "wouhwouh" de fantôme dépressif - voilà en gros ce qui résumait le mieux le thérémine à mes yeux. Du moins, jusqu'au week-end dernier où, au festival N/O/D/E, j'ai eu l'occasion de tester la chose. Pour la première fois de ma vie, j'ai "joué" (bien grand mot) de l'instrument en participant à un cours spécial nuls et je vous le dit direct: grosse révélation. Non seulement, le thérémine est cocasse à voir et à entendre, mais en plus c'est trop fun à pratiquer (même si c'est vachement difficile). C'est même tellement bien que je vais tâcher de partager ce savoir fraichement acquis avec vous. En rang, que la leçon commence!

"Instrument intangible"
Avant de commencer à transpirer, apprenons tout d'abord ce que c'est, en fait, le thérémine. Inventé il y a près d'un siècle, au milieu d'une Russie fraichement révolutionnée, l'instrument est un des premiers "objet-musical-électronique" au monde. Créé par un certain Lev Sergueïevitch Termen, qui a été désigné par Staline comme ambassadeur de la "nouvelle technologie soviétique", le machin est constitué en gros d'un oscillateur et de deux antennes. L'une droite et verticale, l'autre en forme de boucle et horizontale. "Manié", si l'on peut dire, par un musicien qui agite les bras dans le vide, l'instrument produit des sons à mi chemin entre la scie musicale et la voix humaine et évoque aujourd'hui pas mal la sci-fi des années 80. "Gadget électro-rétro-futuriste-cool" on pourrait dire. Même si ouais non en fait c'est pas un jouet mais un instrument très sérieux. Exemplification avec l'inventeur en personne:
Le pire, c'est que vu comme ça, ça a l'air tout simple. Mais en fait NON, PAS DU TOUT. C'est même grave galère à jouer parce qu'il faut être ultra concentré et précis (à tel point que ça m'a fichu des crampes). Heureusement, Thierry Frenkel, mandaté par les organisateurs du N/O/D/E était plutôt compréhensif. Lui même a découvert l'instrument de façon trop mignonne comme le relate son site: par une nuit d'insomnie, en tuant le temps sur youtube, il est tombé sur une oeuvre comportant des sons étranges, qu'il n'avait encore jamais entendu avant. Intrigué, il commence des recherches et quelques semaines plus tard, il possède déjà deux thérémines. Sa soudaine passion l'a finalement amené à être un des techniciens ès thérémines les plus réputés qui soient (et Dieu sait si ces bêtes là sont rares)! Trop sympa, Thierry le théréministe nous a gentiment enseigné les bases comme suit :

22.1.13

Rendez-vous avec le Thérémine

Ce week-end se déroulait à Lausanne un festival dédié aux musiques électroniques. Jusque là, méga banal, si ce n'est que la spécialité du N/O/D/E est de se consacrer aux instruments "qu'on ne voit jamais sinon" - thérémine en tête - et de proposer une réflexion sur la musique en général. Une belle occasion pour essayer des machins étranges et découvrir au passage tout un tas d'inventions rigolotes sorties de l'imagination d'artistes et d'ingénieurs mélomanes.


N/O/D/E
"Le rendez-vous sonore des instruments intangibles"
Pôle Sud, Lausanne, 19/01/2012

Divisé en de multiples installations/performances/conférences/cours et concerts, le rendez-vous permettait avant tout de se familiariser avec des instruments peu communs. Mieux: on pouvait tout tester soi-même. Accueilli par un tapis sonore (un tapis, sur lequel on marche), le visiteur pouvait jouer de toutes sortes de thérémines ("boîte" dotée d'antennes, que l'on joue en agitant les bras dans le vide) et même la plante verte d'apparence anodine déclenchait une musique d'ambiance lorsqu'on la touchait. Joyeuse cacophonie à tous les étages. C'était le fun.

28.3.12

"Rends moi ma putain de banane gonflable ou t'es mort"

The Chap en croisière au Bassin à Flots
Johannes von Weizsäcker, Panos Ghikas, Keith Duncan

Si plus de personnes venaient voir The Chap en live, le groupe ferait un carton. Leurs concerts sont des moments à part où vous allez danser, rire des chorégraphies des garçons ou de leurs commentaires archi-ironiques, et vous dire que wow, putain, c'est tellement n'importe quoi comme son que c'est génial. La scène est le meilleur moyen d'appréhender la joyeuse bande, plus que leurs albums pas toujours accessibles à tout le monde. En attendant leur heure de gloire, ils accumulent les kilomètres sur les routes pour jouer devant des audiences trop petites pour leur talent, et ils répondent aussi à TEA. 
INTERVIEW THE CHAP

TEA : Vous avez sorti un nouvel album cette année, We Are Nobody. Il sonne plus calme, moins fou que ceux d'avant, presque triste, qu'est ce qui s'est passé ?
Johannes (chant, guitare) : Tu sais, on a juste grandi, et c'est très triste. Non en fait on a fait quatre albums qui sont assez... bizarres ou au moins pour beaucoup de gens ça sonne bizarre, et même pour nous. Et on a voulu essayer quelque chose de nouveau. Nous nous sommes donnés des consignes : nous ne pouvons pas être ironiques, nous ne pouvons pas avoir d'arrangements chelous, des sons un peu fous, et ça doit ressembler de très près à de la pop. Nous voulions savoir si A, nous pouvions faire ça, et B, et si nous pouvions le faire, comment ça sonnerait, si The Chap fait un album sérieux.
Panos (basse) : Et puis j'enseigne à l'université, je suis prof de composition, et je leur donne des partitions de musique, et je leur fait des remarques, et ils doivent prendre en compte mes remarques. Et donc là, The Chap c'était les élèves, et le professeur c'était le public et l'industrie de la musique. On fait de plus en plus de compromis.
Donc c'était une sorte d'exercice ?
Keith (batterie) : Oui, mais je pense que tous nos albums étaient des exercices. Mais dans l'opposé.
Johannes : L’exercice des précédents albums c'était de faire quelque chose de complètement fucked up. Et je pense que nous étions assez doués pour ça. (rires) L'idée de départ de The Chap, c'était de faire quelque chose de très très mal. Et là pour le nouvel album on a essayé de faire l'opposé, en se disant qu'il y aurait peut être une chance pour que ça devienne encore plus mal.
Panos : Je pense que cet album aussi est mal, mais moins.

Vous vous êtes autoproclammés "The most interesting failure in pop history", j'adore cette idée, mais pourquoi ?
Johannes : Parce que nous sommes A, vraiment intéressants, et B, nous avons échoué.
Keith : Nous sommes commercialement totalement ignorés.
Panos : Les gens font de la pop music pour réussir et avoir un public de plus en plus grand. Les gens font de leur mieux parce qu'ils veulent être populaires mais nous n'y arrivons pas, parce que les gens trouvent que notre musique euh... ce n'est pas pour eux.
Keith : Je pense que l'industrie est complètement fermée à quoi que ce soit d'intéressant. Donc à partir du moment où tu as un truc vraiment vraiment intéressant, tu es totalement bloqué commercialement. Personne ne va te passer sur Radio 1. Donc nous essayons de faire quelque chose de complètement original, et je pense que généralement, les personnes qui écoutent ça peuvent ne pas aimer, mais je pense que les gens qui viennent à nos concerts aiment vraiment ce que l'on fait, et ça veut dire qu'on pourrait avoir un succès commercial si l'industrie cherchait ce genre de choses, mais ils cherchent l'inverse.

17.10.11

"Try to make yourself a work of art"

Julia Holter
Tragedy

Dans Hippolyte, tragédie du grec Euripide, la déesse Aphrodite est furieuse qu'Hippolyte,  le fils du roi Thésée, dédaigne l'amour, les femmes et surtout son pouvoir. Pour se venger, elle décide de rendre Phèdre, la femme de Thésée, folle amoureuse de son beau-fils. Évidemment le dénouement est malheureux, la reine se tue, Hippolyte trouve la mort à cause d'un malentendu avec son père et Thésée reste tout seul pour pleurer. La terrible fatalité à laquelle se heurtent les personnages à cause de la volonté seule d'Aphrodite a fasciné l'artiste Julia Holter et l'a inspirée pour son premier album, le bien intitulé Tragedy

La référence n'est pas forcément évidente à l'écoute du disque mais il est de toute manière difficile de comprendre toutes les idées de Julia Holter. Née à Los Angeles, elle a étudié la musique électronique au fameux California Institute of the Arts. Depuis elle a fait des choses assez conceptuelles, comme par exemple le projet JJ, où elle mêle chaque mois une musique de son cru avec une vidéo de l'Allemande Jana Papenbroock, ou encore son travail de reprises de chansons étrangères où elle traduit en anglais à partir de la phonétique et des intonations des textes de langues dont elle ignore tout. Elle a aussi enregistré sous le nom Nite Jewelia un morceau avec la chanteuse de Nite Jewel dont les garçons sont amoureux, Ramona Gonzalez. Julia Holter avait certes déjà fait quelques cassettes, mais Tragedy,  sorti chez Leaving Records, est un projet de plus grande ampleur encore.

Cet album  est extrêmement singulier, la jeune femme y mêlant des sonorités électroniques avec des instruments classiques ou de musique du monde. L'exemple parfait tient en un seul titre - le meilleur du disque d'ailleurs - "Try To Make Yourself A Work Of Art". 

C'est beau et inquiétant à la fois. L'"Introduction" de Tragedy fait même vraiment peur, avec ces bruits étranges et variés (le vent qui souffle, des craquements, brr). La plupart des morceaux durent plus de sept minutes et sont en majorité des instru/expérimentaux, ce qui fait que l'on voit plus en Tragedy une bande originale qu'un disque avec des chansons commercialisables, si l'on excepte "Try To Make Yourself A Work Of Art" et le presque léger "Goddess Eyes", où la voix de Julia Holter se fait plus claire et charmante. "Interlude" est quant à lui une vraie musique de chambre. 
Au final, on a là un objet totalement étrange et qui, honnêtement, ne ressemble à rien. L'album est déroutant et pas forcément accessible au premier abord, mais il n'appelle qu'à une étude plus prolongée pour en apprécier les beautés. Et il a au moins le mérite d'apporter de la nouveauté dans le paysage musical actuel.

"Goddess Eyes" 

5.1.11

Blanc Bizarre

Salut salut, c'est l'hiver, il fait froid donc pour te réchauffer, on t'a dégotté un petit groupe bizarre blanc comme neige (alors qu'au fond, c'est trop nul, parce que même en Suisse il n'y a plus de neige).

BLANCHE BLANCHE BLANCHE 

Au départ, il y a deux vidéos, pas très belles, pas forcément originales. Et puis il y a ce son et ce nom qui interpellent. Blanche Blanche Blanche sont bizarres et même s'ils ne vont sûrement pas changer ta vie, l’aura de mystère qui entoure cette musique un peu atypique suffira peut-être à te captiver un moment. Surtout quand on te dit que TEA, dans son incroyable bonté, te lâche 2 morceaux à télécharger. Sisi, parce que, gentilles comme on est, on a enquêté sur le duo ricain et, en passant par le site très laid de Zach, on en a appris un peu plus sur le projet :


Blanche Blanche Blanche c'est un duo, un couple pour être précis. Dedans t'as l'homme à tout faire, Zach, qui compose et joue tout. Ensuite y a sa meuf, surnommée Carl, qui incruste sa voix. Ensemble, ils écument les petites caves et diners entre amis dans le Vermont, ils ont déjà fait des cassettes sous le nom de Sord et même que Zach a encore un autre groupe qui s'appelle Heat Wilson. Se faire connaître sur internet via Myspace, Bandcamp etc. ne les intéresse pas. Ils ne font que bidouiller des machines dans leur temps libre tout comme moi, ben je joue du violon seule dans ma chambre, c’est tout. Le résultat est intéressant et tient plus des expérimentations « work in progress » que de chefs d’œuvre géniaux. Quoi qu’il en soit, ça change, ça gratte un peu dans la playlist itunes et on adore. Pile poil ce qu’il faut pour démarrer une nouvelle décennie qui, on l’espère, nous amènera du nouveau. Plus nouveau encore que le Gameboy première génération dans « Tragic Bios » et ces voix monocordes ballotées au gré des rythmes d’apparence un peu aléatoires. On cherche encore.