L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S
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22.8.12

[GUEST 13] Välkommen till Lappland

[Guest : Camille / Le Kiwi]


Tant qu'à partir dans un pays, autant en voir le plus possible. Armée de cette conviction, et, à la fois pour fuir la chaleur estivale, le trop grand nombre de gens (en vivant à Clermont-Ferrand, c'est très oppressant, tu comprends) et aussi un peu pour se rincer l'oeil sur la population locale — j'avoue — je suis partie en Suède. Pas qu'à Stockholm ou Göteborg, non non non, en Laponie et dans des contrées peuplées uniquement par des moustiques, des arbres, des lacs, et des petites maisons en bois rouge. Et c'était cool.

Là t'as en gros le trajet qu'on a emprunté, histoire de situer le truc.

GÖTEBORG
Göteborg en soi c'est pas plus intéressant que ça à visiter, ça ressemble plus à un immense centre commercial avec ses nombreux immeubles récents qu'à une ville suédoise comme on se l'imaginait. Ceci dit la scène musicale y est extrêmement active, si bien que la ville est souvent considérée comme "la ville indé de la Suède" — genre devant Stockholm. C'est là que tu trouves grand nombre de labels suédois et surtout où se déroule le Way Out West — mais déjà qu'on loupait la Route du Rock, autant faire le doublé et être à Stockholm pendant le WOW — festival mastodonte de la musique (plus ou moins) indé. En gros, Göteborg donne plus l'air d'être une ville sympa où vivre plutôt qu'à visiter — mais c'est peut-être les douches glacées à répétition qui ont eu raison de notre enthousiasme. C'est aussi là qu'on a compris que dire qu'on était originaire de Clermont-Ferrand en France ça faisait moyennement rêver les gens, alors on a retenu la leçon et pour les suédois d'après on vivait à Paris. On a quand même trouvé le moyen de tomber sur une palmeraie dans un des nombreux parcs (Trädgardföreningen), et ça c'était un peu l'highlight de notre séjour dans la "deuxième ville de Suède". Le Slottsskogs est un autre des grands parcs de Göteborg, c'est d'ailleurs là qu'a lieu le WOW. Véritable labyrinthe, on oublie totalement le fait d'être en ville une fois enfoncé dans ces arbres juchés sur une colline méga haute — la Suède un pays plat, mon oeil… Mais on était quand même content de sortir de là pour commencer à monter au nord et voir à quoi la Suède ressemblait vraiment. 

LA CÔTE DU BOHUSLÄN
Au nord de Göteborg tu trouves la côte du Bohuslän : plein de petites îles, avec de nombreux villages peuplés par ces petites maisons en bois traditionnelles aux couleurs diverses — le rouge prédominant quand même. Pour parfaire la carte postale imaginez ces maisons posées au bord de la mer, bâties autour des petits ports, pas loin des gros rochers arrondis, arborant souvent fièrement le drapeau jaune et bleu suédois. Moi c'est comme ça que j'ai toujours fantasmé la Suède. Pour ça, l'île d'Orust, la "troisième plus grande île de Suède" est idéale, elle ressemble à un gigantesque rassemblement de maisons secondaires où les Suédois des villes viennent manger des crevettes en famille. La vie est plutôt tranquille de ce côté-ci… Et comme ils n'ont pas froid (aux yeux), ils se baignent aussi dans la mer du nord comme si c'était la méditerranée — sauf que pendant ce temps là toi t'es en pull tellement on se les pèle au mois d'août. Le seul truc qu'ils évitent de te dire quand tu décides de louer des vélos pour explorer l'île aussi c'est que ce pays n'est pas PLAT. En soit ça serait pas plus gênant que ça, mais voilà, en Suède, ils ne connaissent pas grand chose d'autre que le fixie. Bref, à force de se balader dans ces endroits paisibles on s'est dit quand même que les petites criques, le arbres et les rochers donnaient à l'île de Flatön des airs de Moonrise Kingdom.

3.6.12

"The day I don't have to take the Tube anymore would be the day I celebrate"


La poursuite désespérée du succès a quelque chose d'énervant et triste à la fois. En règle générale, on voudrait frapper n'importe quelle personne qui se considère comme un génie et qui ne comprend pas pourquoi elle n'est pas encore devenue une superstar. Mais dans le cas de Lawrence, le talent dont il fait preuve pardonne à peu près tout. 

Lawrence Of Belgravia
un documentaire de Paul Kelly

Lawrence Hayward a fondé trois groupes géniaux dans sa vie : Felt dans les 80s (dont le sieur Basterra vous parlera bien mieux que moi), Denim la décennie suivante, et Go-Kart Mozart plus récemment.  Pourtant, l'engouement du public n'a jamais été à la hauteur de la qualité des morceaux de Lawrence et de son ambition. Seule une poignée de connaisseurs voient en lui le génie qu'il clame être. Il est et a toujours été dans l'ombre de l'underground.

Pour essayer de lui rendre justice, un documentaire a été fait à son sujet, Lawrence of Belgravia (Belgravia du nom du quartier de Londres où l'animal habite, et aussi pour le clin d'oeil à David Lean). Mais il est triste de constater qu'à la première française du film, à la Villette Sonique dimanche dernier, nous n'étions qu'une trentaine à s'être déplacés pour voir Lawrence himself et Paul Kelly le réalisateur.

L'idée de Lawrence of Belgravia est venue quand Paul Kelly l'a interviewé pour le documentaire qu'il réalisait à l'époque sur Londres : Finisterre (2002). Ce proche de Saint Etienne (son frère Martin est le boss d'Heavenly Recordings, le manager du groupe, et marié à la chanteuse Sarah Cracknell, Paul Kelly a lui-même rencontré sa femme en faisant une tournée avec Saint Etienne, lui en tant que guitariste, elle en tant que choriste), a tout de suite su voir en Lawrence un personnage fascinant à immortaliser sur pellicule. Ce dernier, qui tout petit s'imaginait déjà en héros de film, en se baladant dans un Birmingham désolé, a bien-sûr accepté l'offre, tout heureux d'être enfin le héros de quelque chose.