Ete 2010, les festivals sont monnaie courante au quatre coins du globe et nombreux sont ceux qui s'en sont allés user leurs baskets pas une, pas deux, mais bien sept fois devant diverses scènes et sur diverses pelouses; de quoi allonger la liste des "vus" et rayer joyeusement quelques noms de celle des "concerts fantasmes". Cela dit, si l'on regarde les moultes programmations d'un oeil critique de mélomane hypster au jugement facile, beaucoup d'affiches étaient estampillées de têtes d'affiches à gros cachet qui, non contentes de se faire payer un bras rapportent aussi gros (va pas me faire croire que les soudaines re-formations de grands dinosaures sont là rien que pour la musique). Alors, les festivals, tous victimes du système? Non! Un irréductible résiste encore contre l'envahisseur! Campé dans une petite cuvette à Pully, près de Lausanne, le petit suisse For Noise ose encore l'audace et la découverte pourtant si difficile à inculquer aux helvètes! Achevant ici toute prétention réac' de cette introduction (je ne suis pas là pour chercher des noises aha), laissez-moi vous énumérer les multiples raisons qui font du délicieux For Noise de Pully le plus petit des grands festivals ou tout simplement le meilleur.
- Coincée dans une dépression du paysage lémanique, la "grande" scène du festival avoisine le stade pour schtroumpf. Même la "Logia" des Eurockéennes ou le "Club Tent" du Paléo semblent grands à ses cotés. "C'est probablement le plus mainstage du monde" s'étonne le batteur de Jonsi "mais cela a son avantage: on acquiert une plus grande proximité avec le public". Pari gagné pour la plupart des groupes.
- Petit par ses dimensions, le For Noise l'est aussi par le nombre d'entrées. Cette année, 7000 personnes ont participé à la manifestation qui clôt cette 14è édition avec un bilan positif et la soirée du vendredi Sold Out. Une si petite affluence démarque le For Noise des grands raouts et s'avère agréable, surtout lorsque l'on arrive un peu juste pour un concert et qu'on parvient tout de même à se frayer un chemin à travers le public. Pourvu que ça dure.
- La programmation moins fournie qu'ailleurs parie plutôt sur la qualité que sur la quantité. Les prestations se chevauchent rarement et l'on a loisir de tout voir, sans trop se stresser. Elle comporte en outre de nombreux noms plutôt obscurs pour ton frère de 14 ans fan d'AC/DC, mais pointus pour d'autres. On y aura entre autre découvert un Jonsi pas tout à fait défait de la froideur islandaise mais tout de même touchant, Caribou grandis par la force de la batterie, The National énormes et sans surprise quant à la qualité du show, une Peaches en chaise roulante mais toujours indécente, Get Well Soon et The Fall un peu décevants puis Moderat, véritables dieux du clavier. Sans oublier le très sympathique Boogers et les chouettes Suisses Your Fault, Buvette et Mmmh!
- La joie et la bonne humeur sont de mise. L'inventivité aussi. En mal de musique, on peut à toute heure se laisser photographier la tête dans une licorne en carton, fréquenter le Karaoké "home-made" délirant ou encore profiter d'une super reprise de plus d'une centaine de tubes rock de la géniale "Human Jukebox".
- Les gens sont pour la plupart fort sympathiques. On s'avancerait même à prétendre que si le festival durait une semaine, on ne tarderait pas à devenir une seule et même grande famille, artistes compris.
En somme, le For Noise rassemble tous les bons points pour mériter le titre de meilleur festival du monde. Et si vous n'êtes pas encore convaincus, attendez donc la suite de notre dossier.
En passant, on vous donne d'ores et déjà rendez-vous du 18 au 20 août 2011, pour la prochaine édition!