Angers n’est pas une ville très connue. Le festival Premiers Plans se passe à Angers, alors lui non plus n’est pas très connu. Et c’est bien dommage. Spécialisé dans les 1ers films européens, le festival soufflait la semaine dernière ces 21 bougies.
En 21 ans, il aura tout de même découvert Michel Ocelot (pour les nostalgiques de Kirikou), et surtout Danny Boyle (entre autres), qui y avait présenté son désormais célèbre Petits meurtres entre amis. Ce festival donne donc sa chance à des inconnus, qui deviendront peut-être les grands de demain…
Ou pas. Car on trouve de tout aux Premiers Plans, et tout n’est pas vraiment… conventionnel. Parmi les films d’école, peu sortent du schéma sexe-drogue-violence. La preuve avec de films que TEA a eu la chance de voir cette année. Des films d’animations à la pelle, réalisés avec des techniques variés comme la pâte à modeler, le pastel sec, le 3D… On a adoré le Sagam om den lille Dockpojken du suèdois Johannes Nyholm, histoire d’un petit bonhomme très laid qui a une technique de drague qui, avouons le, nous a bluffé : il demande, avec aisance, à sa copine « tu peux me gratter le pied ? » et enchaîne avec un « tu peux me gratter les couilles » ; réplique déjà devenue culte. Evidemment, ce film a reçu le prix du public. Cash mais vraiment marrant.
Question films d’école, toutes les émotions étaient au programme : le rire donc, mais aussi la mélancolie, ou la surprise, voire la stupéfaction. Par exemple lors de la présentation de la sélection du jury, ou le réalisateur d’un court-métrage à dit pour présenter son œuvre « Bonjour tout le monde, j’aime le sexe et la violence, donc mon film se focalise dessus ». Ce qu’on aime aux Premiers plans c’est aussi sa surprise et son sens de non convenu.
Les cours métrage étaient en grand nombre. Moj Brat, Das Mädchen mit den gelben Strümpfen et Luksus nous ont particulièrement plu. De très bons, mais aussi certains, bien que dotés de grandes qualités esthétiques, totalement ennuyeux, et dont l’histoire échappe tout bonnement au spectateur (si histoire il y a).
Il y’a eu aussi de nombreux long-métrages. Une rétrospective de Bunuel était au programme, avec notamment son excellent Fantôme de la Liberté, où les actions variése jouent à saute montons et où l’on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il y avait aussi des séances sur le thème Cité du Futur, avec le perturbant mais néanmoins merveilleux Métropolis. Bip up à Tacking Off du tchèque Milos Forman, un grand n’importe quoi hilarant sur les jeunes américains et sur les parents qui ne comprennent jamais rien à rien. On n’aura jamais autant rit au cinéma, merci Milos. On se demande pourquoi ce film n'est pas un classsique pour tous. Dans les longs en competition, on a vraiment apprécié Shangai Trance, de David Verbeek, sur le malaise de la jeunesse de cette ville aux mille visages.
Non vraiment, le festival des premiers plans mériterait d’être plus connu, ne serait-ce pour ces idées, la promotion de jeunes réalisateurs et du cinéma d’auteur .Et pour la bouffée d’oxygène qu'il insuffle tous les ans.