TEA @ LES VIELLES CHARRUES 09
Mieux vaut tard que jamais. TEA était présent le jeudi 16 juillet dernier à Carhaix. Ça date un peu, certes, mais c'était une soirée évènement : le grand Bruce Springsteen y jouait. Ça vaut bien une review, dont acte.
Les Vieilles Charrues sont le monstre de l'ouest, le plus gros festival de France. Pourtant, ça ne parait pas : vraiment, il y a 43 000 personnes aujourd'hui ? Étrange, on croirait moins, peut être que les Bretons se tassent bien. L'ambiance n'est, au premier abord, pas folichonne : il faut dire aussi que c'est la première soirée, qu'il ne fait pas beau ni chaud, et que la moyenne d'âge du public est relativement élevée (ben oui, les fans de Bruce Springsteen ne sont pas tous tout jeunes). Voilà pour le cadre. Ah oui, une anecdote tout de même : les bières qu'on vous sert dans les bars passent en fait sous terre, dans des tuyaux exprès, forts ces Bretons.
Passons aux concerts. Il n'y en a que quatre programmés aujourd'hui, tous sur la grande scène (la scène Glenmor, nous sommes bien dans le Finistère tiens).
17h20 : Priscilla Ahn débarque. TEA ne connaît pas, et a tendance a être réfractaire à la formule fille+guitare. Pourtant, la petite, en une demie-heure, arrive à se mettre, tranquillement, le public (y compris TEA) dans la poche. Le concert n'est certes pas exceptionnel, mais mignon et plaisant. Priscilla Ahn parle beaucoup (en anglais), explique ses chansons (dont une qui s'appelle "Boobs Song" et qui, comme son nom l'indique, parle nichons). Elle rit aux éclats aussi parfois, et dit "Excusez moi s'il pleut". Et en effet, il pleut un peu. C'est reposant de commencer un festival comme cela.
18h15 : Fiction Plane, le groupe du fils de Sting, est sur scène. Mais l'envoyée spéciale pour TEA n'est pas dans la fosse, partie s'occuper ailleurs, sans regretter le moins du monde de louper le concert. Le fiston a la même voix et la même tête que le Papa, voilà. Il faudrait qu'il s'émancipe un peu, le coco.
19h30 : Las Vegas en Bretagne, Les Killers à Carhaix. On a mis des palmiers sur la scène pour l'occasion. Mais ce n'est pas ça qui va réchauffer l'ambiance, glaciale. Les Américains, sont peu communicatifs, c'est vrai, et quand ils lâchent des bombinettes pour relancer le concert, ça ne convainc qu'une mince partie du public. C'est surprenant tout de même, de remarquer qu'on est la seule à sautiller sur le tube pourtant avéré qu'est "Somebody Told Me". Bon, d'accord, on a compris, rangez les palmiers, les Bretons veulent Bruce Springsteen sinon rien. Comment leur en vouloir ?
Près d'une heure sépare la fin du set des Killers du début de celui du "Boss". Une heure d'attente interminable, où il n'est même pas envisageable d'aller chercher à manger sous peine de ne jamais retrouver une place convenable. Chacun campe sur ses positions et les défendent farouchement. Coup d'oeil au dossier presse du festival, histoire de patienter. Les statistiques qu'on y trouve sont incroyables : chaque année, les Vielles Charrues c'est 2 tonnes de reblochon, 22 km de saucisses, 100 000 litres de bière, 170 talkie-walkies...
21h30 et des poussières : Celui qui a coûté 1 million d'euros au festival (soit 1/9ème du budget quand même) entre en scène. Le grand Bruce Springsteen ou comment transformer une chemise gris clair en chemise noire en dix minutes chrono. Deux heures trente de show, oui, de show, autant dire que Carhaix est comblé. Derrière Bruce Tout Puissant (blague du groupe Montgomery trouvée dans le Paplar du jour même) officie le mythique E Street Band, dont il est inutile de féliciter les prouesses musicales tant cela tombe sous le sens. Et puis Bruce enchante tout le monde : les vieux fans comme les plus jeunes, et ceux venus aussi par simple curiosité. A presque 60 ans, il déborde d'une énergie à faire rougir n'importe quel adolescent traînant sur son lit. Et l'énergie se communique. Les Bretons se sont enfin réveillés, et bien. La moitié au moins connaît toutes les chansons par coeur, chantent à tue-tête, et les autres se mordent les doigts de ne pas avoir potassé toute la discographie du Boss avant de venir. Bruce danse sur "Dancing In The Dark" avec une jeune fille du public brandissant une pancarte "French Courtney Cox" (si vous ne comprenez pas, reagrdez donc cette vidéo vers la fin). Le set qui, malgré sa durée, semble être passé bien vite, s'achève sur une reprise interminable mais jubilatoire du classique "Twist And Shout" des Isley Brothers. Puis Bruce et le E Street Band s'en vont. Méfait accompli.
Il reste quand même des grincheux, brandissant leur ticket en criant : "Remboursé! Il n'a pas joué "Born In The USA". Mais Bruce peut se permettre d'oublier ce tube et de réussir quand même à faire vibrer 43 000 personnes.
C'est une légende, voilà tout.