NEON INDIAN
PSYCHIC CHASMS
Myspace recèle de petites perles disparates. La plateforme n'a pas fini de révéler ses secrets, et ce même si tout le monde est parti sur Facebook. La musique d'aujourd'hui est donc celle qu'on ne connait pas encore, coulée dans les méandres infinis de la toile. Des tréfonds explorés par quelques passionnés curieux qui, une fois la coquille de l'huitre percée, se font une joie de faire miroiter leur trouvaille sous les yeux ébahis du monde et d'une foule de blogeurs à l'affût, prêts à faire de cette nouvelle révélation un vrai phénomène international. Trois petits tours...et puis s'en va? Ca arrive, oui, cependant, le buzz fait toujours couler de l'encre et rugir les claviers... celui de la TEAm y compris (Nous sommes lyriques sur cette chronique). Alors, nous faisons nous tous berner ? Et si c'était juste le talent qui faisait des bulles?
Une des dernières révélations en date: Neon Indian.
Au printemps dernier sortait l'EP Psychic Chasms de l'Indien de Néon. On ne savait pas grand chose du groupe, la rumeur disait que c'était les MGMT sous un nouveau pseudonyme. En fait, ce n'était pas eux, mais Alan Palomo - cent fois moins connu il faut l'avouer, officiant aussi dans le groupe VEGA - un Texan hyperactif de 21 ans.
Attention : ce n'est pas parce que ce n'est pas les MGMT qui se cachent derrière ce projet qu'il faut passer à côté de Neon Indian. Vous manqueriez quelque chose. D'ailleurs l'album (qui se nomme lui aussi Psychic Chasms) est sorti le mois dernier, paré des couleurs d'automne pour arriver à point dans les bacs.
Encore un énième groupe qui se prend pour MGMT avec son revival psychedélique-électro-vintage, pourriez vous penser. Mais ce n'est pas tout à fait ça. L'Indien est bien. Les morceaux de Neon Indian ont un petit quelque chose qu'on ne trouve pas dans les autres formations du genre. Et franchement, on peut trouver difficilement plus planant. Oui, planant est le mot qui vient en premier; plus besoin de substances diverses (le bien-nommé "Laughing Gas") voire illicites ("Should Have Taken Acid With You"), Neon Indian est là. Pas vraiment le genre de musique à écouter pour se réveiller énergiquement (quoique le tubesque - oui, d'ailleurs, pourquoi ce n'est pas encore un tube ? Il y aurait matière - "Deadbeat Summer" pourrait peut être faire l'affaire).
Psychic Chasms nous emmène ailleurs avec son intro carillonnante mais bien vite, la petite escapade en enfance se transforme en un délire psyché, en même temps, le titre nous avait prévenus. De véritables petites pépites psychédéliques, à l'image de "Local Joke" (qui prétend, avec "Deadbeat Summer" au titre du meilleur morceau de l'album), des morceaux qui emmènent loin, loin, loin. Un voyage au pays du glandage qui se termine le plus agréablement possible avec "Ephemeral Artery". On espère sincèrement que l'aventure des sioux n'est pour sa part en rien éphémère parce que nous avons là affaire à un nouvel "album monument". Une sorte de puzzle fait de pièces que l'on n'a pas envie de détacher tellement c'est beau.
Et puis on planerait bien encore une fois, allez, on se bouge un peu pour appuyer sur "replay", parce qu'on aime trop ça - and this is not a joke !