INTERVIEW MUSEE MECANIQUE
Vous voyez ces deux gus qui essaient de se cacher derrière une plante verte ? Le petit blond aux yeux marrons et le grand brun aux yeux bleus ? Ben ce sont les meneurs de Musée Mécanique, un groupe de Portland qui fait de jolies musiques à l'air triste. Mais d'après les intéressés, leurs chansons sont néanmoins porteuses d'espoir, ils vous expliquent ça dans un charmant entretien retranscrit juste ici :
TEA : Vous avez sorti votre premier album (et dernier en date) en 2008, qu'avez-vous fait depuis ?
Micah (le blond) : L'album (Hold This Ghost, ndlr) est sorti en 2008 et c'est le même album que nous ressortons en Europe juste en ce moment. Entre les deux, on a tourné aux Etats-Unis et on a écrit un peu, mais surtout tourné (rires).
Et vous aimez tourner ?
Micah : Ouais.
Sean (le brun) : Mais on est aussi excités à l'idée de s'arrêter un peu de tourner.
Micah : Afin de travailler sur le nouvel album.
Sean : Et sortir.
Donc vous préférez être en studio ou sur scène ?
Sean : Mmh... C'est très différent. Ouais... C'est comme manger et dormir. Tu as besoin des deux.
La tournée européenne avec Get Well Soon s'est bien passée ?
Sean : Absolument. Nous sommes très vites devenus amis, donc nous sommes un peu tristes de les quitter ce soir... Mais ça a été une bonne tournée (sourire)
Micah : On ne connaissait pas du tout leur musique avant.
Pourquoi avez-vous choisi de vous appeler d'après un musée ?
Sean : C'est une bonne question. Euh, en fait, c'était pas notre premier nom. Mais notre premier nom était pris. Et on était en train de travailler sur nos chansons et nous sommes rappelés du musée à San Francisco que nous avions toujours aimé. Tu as lu des choses à propos du musée ?
Un peu, mais vous pouvez m'en dire plus ?
Sean : Ouais. Je pense, nous pensions que ça marchait vraiment bien avec notre musique. Il y a plein d'instruments différents et différents trucs mécaniques. Et chacun d'entre eux à son propre caractère, comme différents mondes dans toutes ces petites boîtes. Et on aime beaucoup ça. Et dans tous ces mondes différents, même si ce n'est pas la radio ou la télévision, cette vieille mécanique arrive encore à captiver l'imagination. Et nous voulons notre musique comme ça. Nos chansons ont leur propre monde.
Oui, et à vous écouter, vous semblez d'un autre âge...
Sean : Ouais. Et on aime aussi le son du nom en français, "Musée Mécanique" (prononcé avec un accent quasi-irréprochable). C'est beau.
D'ailleurs, doit-on écrire le nom avec ou sans accent ?
Sean : En fait, quand les gens mettent un accent sur des moteurs de recherches, souvent ils ne trouvent pas. Donc si tu as ton site, TEA-zine c'est ça ? Oui, donc les gens vont dessus, et puis ils cherchent Musée Mécanique, et ils ne savent pas comment l'écrire avec l'accent et ne nous trouvent pas. Donc parfois, c'est plus simple de faire sans. Mais on aime quand il est mis.
Que doit-on dire pour décrire votre musique ?
Micah : Mmh, c'est toujours une question difficile.
Sean : Des gens disent qu'on fait du folk rock, d'autres disent qu'on fait du folk pop, et des gens disent qu'on fait de la pop...
Micah : En ce moment ils disent qu'on fait de l'avant garde (en français).
Sean, ironique : Avant garde ?(rires) Donc nous ne connaissons pas la réponse à cette question. C'est ce que c'est et c'est drôle de voir comment les gens l'interprètent différemment.
Micah : Ouais. Et quand nous écrivons, nous n'essayons pas d'être dans un style particulier.
Sean : Nos références sont très dispersées.
Quelles sont vos influences majeures ?
Sean : Pas d'influences majeures (sourire)
Micah : Beaucoup de choses (rires)
Sean : Et c'est plus que de la musique, tu vois.
Quelles émotions voudriez-vous communiquer à travers votre musique ?
Sean : Tellement ! Je veux dire...
Micah, le coupant : La plupart du temps, je veux dire...
Sean : Mais tu veux faire quoi là ? (rires)
Micah : Souvent je me dis que si le public a n'importe quelle sorte d'émotion ou réaction, c'est que ça fait son boulot. Ma grand-mère m'a appris ça quand j'étais très jeune. Elle m'amenait à des musées et on regardait les oeuvres d'art ensemble et elle disait : "Si tu as une réaction à ça, si tu l'aimes, ou si tu trouves ça terrible ou n'importe quoi tant que c'est une réaction forte, ça rempli son rôle, c'est de l'art. Si tu regardes et que ça ne te fait rien du tout, c'est rien, ça ne fait pas son travail." Donc je pense que le mieux, c'est juste d'avoir des gens qui réagissent à notre musique. Et heureusement c'est plus positif que négatif.
Sean : Beaucoup de gens pensent que notre musique est peut être trop triste pour eux, mais je pense que ça dépend du point de vue. Il y a beaucoup d'espoir et de valorisation de la vie, derrière chaque chanson, tu sais.
Vous avez eu un 7.2 de la part de Pitchfork pour votre album, ce qui est plutôt une bonne note, ça vous fait quelque chose ?
Sean : Huuuum. Probablement. Je veux dire, nous sommes toujours heureux quand les gens aiment note musique, mais Pitchfork ne compte pas. (rires) Il compte comme n'importe qui d'autre.
Le nom du fanzine est TEA, vous aimez le thé ?
Sean : We love tea (sourire)
Micah : C'est quoi ton thé préféré ?
Orange Cannelle, de Twinnings, et vous ?
Sean : J'aime le thé Yogi. Mais peut être que vous n'avez pas ça ici. Yogi c'est la marque.
Micah : J'adore le thé japonais, avec des grains de riz.
Si vous étiez une femme célèbre...
Micah, approbateur : Mmh !
(s'ensuit une très longue réflexion)
Micah : La mienne n'a pas nécessairement eu une chouette vie mais je dirais Emily Brontë ou quelque chose du genre. (rires) Elle n'était pas très heureuse (rires). J'aime Catherine Deneuve aussi. Je pense que ça pourrait être drôle d'être elle. C'est une réponse naze. Mais elle est très célèbre (rires) et c'est une femme !
Sean : ... Bonne question... Une femme célèbre... (après un long moment)La fée Clochette.
Pourquoi ?
Sean, après un autre long moment : Elle suscite mon imagination. Elle fait partie de l'histoire de Peter Pan, sans elle, ça serait incomplet. C'est une femme qui inspire tous les petits garçons.
Quel est votre futur proche ?
Micah : Rentrer à la maison, cultiver mon jardin et commencer à travailler sur l'album.
Pour finir, une blague à raconter ?
Micah : J'ai quelques blagues. Comme celle de Superman. Oh non attends, c'est plus une blague maintenant ! Ok, bon alors... (il commence à raconter une autre blague, puis s'arrête en plein milieu) Ça ne va pas marcher du tout !
Sean : Oh non !
(rires)
Micah : OK, oublie celle-là. (rires) C'est difficile parce que souvent on joue sur les mots.
Sean : J'avoue que je n'ai aucune mémoire pour les blagues. Mais ma soeur si, elle a vraiment le truc pour les raconter.
Micah : La blague de Superman marche.
Sean : Ok, bien.
Micah : Un mec rentre dans un bar, s'assoit à côté d'un autre et dit "Hey, tu bois quoi ?" Et l'autre lui répond "C'est de la bière magique" -"Vraiment ? de la bière magique ? Qu'est ce que ça fait ?" Alors l'autre pose sa bière, saute par la fenêtre, vole autour du bâtiment trois fois, et revient se poser au bar. Alors le gars dit "Patron, je veux une bière magique !" il la boit, il saute à la fenêtre, et fait une chute mortelle. Alors le patron du bar va voir l'autre gars et lui dit "Tu sais quoi ? T'es vraiment qu'un sale con quand t'es bourré Superman !"