[Guest: Fabrice Bonvin, ufologue]
L’étrange attitude de l’état-major américain
En 1949, le major général Charles P. Cabell, chef du renseignement de l’Armée de l’Air
américaine, assiste le journaliste Sidney Shallet du Saturday Evening Post dans la préparation
d’un article sur les « soucoupes volantes ». Les militaires encadrent le journaliste, balisent sa
plume et l’amènent à conclure que les OVNIs n’existent pas.
En avril 1952, Life Magazine traite, à son tour, des « soucoupes volantes ». Signé par Robert
Ginna et H.B. Darrach, l’article est sympathisant de l’hypothèse extraterrestre. Ce papier est
préparé avec l’entière participation….du même major général Cabell !
En l’espace de trois ans, les spin doctors du Pentagone adoptent une nouvelle stratégie : à la
politique du déni s’ajoute désormais le soutien discret à l’origine extraterrestre des OVNIs. Ce
virage à 90 degrés est la conséquence directe de la mise en place d’une nouvelle politique, qui
allait conditionner l’opinion publique de manière durable et irréversible. Ce discours
s’articulait sur deux axes :
- Les projets officiels, dont le véritable objectif visait à rassurer l’opinion publique en
réduisant les observations d’OVNIs à des phénomènes conventionnels et des mauvaises
interprétations. La véritable fonction de ces commissions d’enquête – "Grudge" et "Blue
Book" – fut de servir de plate-forme de relation publique jusqu’à leur clôture en 1969.
- La promotion discrète de l’origine extraterrestre des OVNIs auprès de la communauté de
chercheurs. Diverses opérations de propagande et de désinformation furent et sont adressés
sporadiquement aux individus et groupements trop curieux de la nature réelle des OVNIs.
Cette politique se compose de deux couches du secret destinées à écarter
l’opinion publique de la véritable origine des OVNIs, découverte mi-1948 et entraînant la
réorganisation de la première commission d’enquête officielle – le projet « Sign » – qui fut
rebaptisé « Grudge ».
Exposés dans mon ouvrage « OVNIs : les agents du changement », une importante quantités
d’éléments – épisodes historiques, témoignages, documents officiels – suggèrent que le haut-commandement américain a rapidement pris conscience de l’existence du phénomène et
identifié son origine.
Cette découverte préfigurait le pire des scénarios. Furtive, insaisissable et omnipotente,
l’intelligence à l’origine des OVNIs posait un défi – en termes de sécurité nationale – d’une
complexité supérieure à celui d’éventuels visiteurs extraterrestres. Déconcertés, les stratèges
du commandement militaire redéfinirent la mission du projet officiel « Sign » en l’affublant
d’un nom de code de circonstance : « Grudge », qui signifie littéralement « rancune ».
L’étude secrète sur les OVNIs
Très vite, les militaires firent le lien entre les facteurs d’atteinte à l’environnement et les
apparitions d’OVNIs. L’observation attentive du phénomène leur permit de tirer les premières
conclusions : les observations se concentrent autour des sites de production et de stockage
d’uranium, de tirs de missile ou du complexe militaro-industriel en général. Le fameux crash
de Roswell de juillet 1947 se produisit à proximité du 509th Bomb Group, la première et
unique base à abriter les bombardiers atomiques au monde.
Un rapport top secret de décembre 1948 intitulé Analysis of Flying Objects Incidents in the
US, produit par la direction des renseignements de l’Armée de l’Air et le bureau du
renseignement de la Marine révèle que « le schéma de distribution des observations est
définissable » et ajoute que « la fréquence des observations et le nombre de témoins par
observation montrent un schéma défini ».
En affinant son analyse, un groupe de travail secret – conduit par les Dr. Lloyd Berkner et
Vannevar Bush – fut capable de prédire temporellement et géographiquement des vagues
d’observation, comme celle de 1952.
Il fut alors décidé d’organiser, dans le plus grand secret, une étude du phénomène OVNI à
l’échelle mondiale en 1957, comme je le révèle en détail dans mon ouvrage.
Les OVNIs et l’écologie
Le phénomène OVNI est au coeur de la question de la santé planétaire et de l’écologie. Le
nucléaire joue donc un rôle important dans les apparitions d’OVNIs, comme l’attestent les
documents officiels du FBI, de la CIA ou de l’Armée de l’Air. Par exemple, H. Marshall
Chadwell, assistant directeur du renseignement scientifique de la CIA, adressait les lignes
suivantes au directeur du renseignement, Walter Smith, en décembre 1952 : « des
observations d’engins non-identifiés (…) dans les environs des principales installations de
défense américaines sont d’une telle nature qu’elles ne sont pas attribuables à un phénomène
naturel ou à un type de véhicule connu ».
Une étude scrupuleuse des données montre que le spectre entier des manifestations OVNIs
témoigne de la matrice écologique du phénomène. Ainsi, les discours des contactés des
années 50 transpirent l’urgence écologique : il faut se débarrasser du nucléaire. Les
abductees actuels rabâchent le même discours : l’homme fait courir la planète à la
catastrophe.
Avant tout, ce sont les messages que nous délivrent les manifestations d’OVNIs qui illustrent
le rapport « écologie – OVNI ». Le phénomène OVNI ne se limite pas aux OVNIs mais
s’étend à une palette de manifestations qui vont des OVNIs aux phénomènes des mutilations
animales ou des enlèvements en passant par les apparitions de MIBs. Ces manifestations
composent les éléments d’un système. Et un système, par définition, est organisé en fonction
d’un but : ces manifestations ambitionnent une prise de conscience écologique globale, rendue
possible par la densité symbolique qu’elles contiennent.
La composante symbolique est particulièrement explicite dans le phénomène des
enlèvements. Les abductees subissent un bombardement de messages télépathiques de nature
écologique, tout en interagissant avec des êtres et un environnement qui renvoient directement
à notre propre détresse écologique. De l’aspect stérile des « vaisseaux », à l’aspect rachitique
des entités aux « procédures » médicales, tout est affaire de communication symbolique et
métaphorique sur notre rapport à la Terre et aux vivants.
Dans la gamme des manifestations OVNIs, on peut également isoler le phénomène des
mutilations animales. Ces massacres concernent la race bovine, et en particulier la vache. Or,
celle-ci cumule les distinctions symboliques comme nul autre animal : sa nature généreuse –
pour la viande et pour le lait – incarne la mère nourricière et, plus largement, la Terre mère.
Ses noces fulgurantes avec le taureau la désignent comme symbole de l’énergie sexuelle et de
la fécondité. Elle est le symbole de la vie et de la survie. Bref, la vache est l’emblème féminin
du pouvoir génératif et nutritif de la Terre. En somme, ces mutilations préfigurent, de manière
symbolique, notre propre destruction.
Quant au phénomène des crop circles, ils s’inscrivent dans le blé, symbole de la Terre, de la
fertilité et de la vie. Le blé représente la céréale sacrée, dont le grain meurt pour renaître. Bref,
les configurations géométriques sont inscrits dans le symbole même de la vie, tout comme les
incisions chirurgicales pratiquées sur les bovins. Si le support des figures géométriques – le
blé – est porteur de symboles, les figures mêmes suggèrent une forme de communication
symbolique, renvoyant à la nécessité de changer notre rapport au vivant.
En résumé, toutes ces manifestations – qui relèvent de la communication symbolique – ont un
impact profond sur nos collectivités et suscitent une prise de conscience écologique. Les
Etats-Unis, qui polluent davantage que n’importe quelle nation, sont ainsi au centre de
l’attention du phénomène.
Des entités qui s’adaptent à notre évolution
Les « extraterrestres » contemporains interagissent avec le genre humain selon des procédés
semblables au « petit peuple » ou « esprits élémentaires » du passé. Effets sur la conscience,
sur l’environnement, mobiles apparents, styles interactionnels, contenus et formes du discours
des « esprits élémentaires » et des « extraterrestres » sont absolument identiques. Ne serait-on
pas en présence d’une intelligence commune, capable de s’adapter à l’air du temps, à son
époque ? Les esprits élémentaires n’étaient-ils pas décrits, par les Anciens, comme les
gardiens de la nature, l’âme de la vie sur Terre ?
Les OVNIs sont le produit d’une intelligence supraterrestre plutôt qu’extraterrestre. C’est, en
tout cas, ce que suggérait l’astrophysicien Allen Hynek, le fameux consultant de l’Armée de
l’Air américaine durant 20 ans, en 1976 : « J’en suis arrivé à de moins en moins soutenir
l’idée que les OVNIs sont des vaisseaux faits de tôle et de boulons venus d’un autre monde
(…). Je pense que nous devons commencer à réexaminer le dossier. Nous devons commencer
à regarder plus près de chez nous ».
Mon ouvrage, OVNIs : les agents du changement, vous invite à ce voyage, plus près de
chez nous, et – peut-être – plus près de la vérité…
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Auteur :
Fabrice Bonvin est un spécialiste du phénomène ovni et plus particulièrement du rapport entre ovnis et écologie. Ses études en psychologie l’ont conduit à étudier l’impact psychologique des apparitions ovnis sur les témoins. Il a mené ses enquêtes en Suisse, en Australie et au Brésil. Il est l’auteur de Ovni - Les Agents du changement et Ovnis : Le Secret des secrets, publiés chez JMG Éditions, respectivement en 2005 et 2006.