Au début du mois, je suis partie escalader en solitaire l'Eyjafjallajökull. Vous savez, le fameux volcan islandais qui avait embêté tout le monde en 2010. Un trek de plus de 20 km sur les deux montagnes les plus jeunes du monde, où j'ai dû braver le vent, la pluie et le froid glaciaire. J'ai même dû traverser une glissante étendue de glace sans aucune visibilité. C'était un peu une idée de merde, de partir comme ça toute seule un jour de mauvais temps à plus de mille mètres d'altitude. Soit. Mais après avoir enfin redescendu le volcan et avalé une soupe de champignons au pied d'une cascade, j'ai ressenti une sorte de fierté grisante. Je me suis dit que putain, ouais, je l'avais fait. J'avais grimpé l'Eyjafjallajökull.
Dernièrement, nous avons accompli pas mal de choses dont nous sommes fières. Ma collègue helvète a passé un sacré cap en terminant son bachelor et en trouvant un master qui l'intéresse. Ça a été une période de grands questionnements, qu'elle a enfin osé affronter pour en sortir plus mature. Elle a appris à prendre du recul, à réfléchir davantage. Son voyage au Rwanda a sûrement joué un rôle dans l'histoire. Et puis elle s'est mise au jogging et a réussi un examen de solfège bien balèze, ce n'est pas rien. Pour ma part, j'ai vécu ce qu'on appellera, sans trop se fouler, une "année charnière". J'ai terminé mes études et réussi mon mémoire pour lequel je m'étais énormément investie et étais partie seule plus d'un mois dans les Balkans. J'ai aussi pu me prouver que je pouvais me construire une nouvelle vie ailleurs, en Belgique, loin de ma famille et de mes amis, et c'est rassurant de pouvoir se dire qu'on est capable de se plaire à d'autres endroits. Et j'ai grimpé l'Eyjafjallajökull.
Plus nous avançons, plus nous nous rendons compte qu'il y a encore d'autres défis. Une montagne en cache une autre. La vie est un putain d'Himalaya. Alors on chausse nos meilleures chaussures de marche et on fonce. Nous sommes plus parées. Pour TEA c'est la même chose. On se félicite d'avoir cinq ans d'activités avant de se rendre compte que rien n'est acquis, qu'il faut toujours davantage travailler, défricher, se creuser la tête, pour proposer quelque chose qui plaît, et dont on est fières. Parce que le fait que TEA existe encore, qu'on ait des lecteurs formidables comme vous, c'est un énorme accomplissement en soi.
Quand j'étais en haut du volcan, j'ai à un moment perdu la trace du sentier. Impossible dans la brume épaisse de voir la balise jaune suivante. J'ai failli paniquer, c'était facile de perdre son sang froid, mais une force dont je n'avais jamais pris conscience jusqu'alors m'a forcée à continuer. Tout droit. Et quelques minutes plus tard, j'ai enfin trouvé un nouveau piquet jaune. J'ai pleuré de joie. Parce qu'on a beau vouloir se prouver qu'on est fortes, c'est pas toujours facile. On a besoin parfois de balises, de signes qui nous rassurent et nous redonnent un coup de pied au derrière. Un peu comme cette playlist avec des femmes qui en imposent et des chansons qui nous inspirent. Rentrée 2014, on va se battre.
Plus nous avançons, plus nous nous rendons compte qu'il y a encore d'autres défis. Une montagne en cache une autre. La vie est un putain d'Himalaya. Alors on chausse nos meilleures chaussures de marche et on fonce. Nous sommes plus parées. Pour TEA c'est la même chose. On se félicite d'avoir cinq ans d'activités avant de se rendre compte que rien n'est acquis, qu'il faut toujours davantage travailler, défricher, se creuser la tête, pour proposer quelque chose qui plaît, et dont on est fières. Parce que le fait que TEA existe encore, qu'on ait des lecteurs formidables comme vous, c'est un énorme accomplissement en soi.
Quand j'étais en haut du volcan, j'ai à un moment perdu la trace du sentier. Impossible dans la brume épaisse de voir la balise jaune suivante. J'ai failli paniquer, c'était facile de perdre son sang froid, mais une force dont je n'avais jamais pris conscience jusqu'alors m'a forcée à continuer. Tout droit. Et quelques minutes plus tard, j'ai enfin trouvé un nouveau piquet jaune. J'ai pleuré de joie. Parce qu'on a beau vouloir se prouver qu'on est fortes, c'est pas toujours facile. On a besoin parfois de balises, de signes qui nous rassurent et nous redonnent un coup de pied au derrière. Un peu comme cette playlist avec des femmes qui en imposent et des chansons qui nous inspirent. Rentrée 2014, on va se battre.
"None of Your Business" - Salt-N-Pepa
"Disco Very" - Warpaint
"Let's Make Love" - CSS
"War for Territory!" - Dadalù
"Milkshake" - Kelis
"Double Bubble Trouble" - M.I.A.
"Gangsta" - Tune-Yards
"Rebel Girl" - Bikini Kill
"You Don't Own Me" - Lesley Gore
"Si un Jour" - La Femme
"Serpentine" - Peaches
"Chandelier" - Sia
"Dancing on my Own" - Robyn
"Survivor" - Destiny's Child
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