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2.5.12

Champagne vs. bière

Dimanche dernier s'achevait une semaine bien particulière à Fri-Son. Dans ce lieu généralement réservé aux soirées passant de la dubstep au doom metal, on avait rarement vu un orchestre symphonique. Encore moins celui de Prague. Et que jouait la bande de Tchèques peu accommodés à la sueur et à la bière? Un opéra, tout simplement. "La Chauve-Souris" de Johann Strauss Fils (celui du Danube Bleu ouais) plus précisément. Et c'est la troupe fribourgeoise Opéra Louise qui occupait la scène pour un mélange de styles parfaitement réussi.
LA CHAUVE-SOURIS
Opéra Louise @Fri-Son

Dès l'ouverture, la musique du Vienne XIXe sautillait tellement qu'on ne savait pas si toute cette histoire était très ironique ou ridiculement sérieuse. Sûrement que le contraste entre le genre et le lieu nous déstabilisait quelque peu. Ou alors était-ce parce que nous préférons Richard Strauss au "roi de la valse". Cela dit, la première impression a vite fini par se tasser, car le sérieux n'était pas à proprement parler la caractéristique principale de cette opérette bouffe (ou "buffa" c'est à dire "comédie" et non "ripaille"). Au contraire, dans le livret que Strauss a mis en musique, toute façade de bourgeois sans rien à se reprocher est aussitôt craquelée et révèle des personnages dignes d'un épisode de Top Modèles. Un sujet qui, au final, était facilement adaptable au lieu et à l'époque actuelle. Ce qu'ont fait avec talent les instigateurs du projet qui se sont même infligé la traduction du texte original ("Die Fledermaus") dans un français peut-être plus audacieux que la version latine déjà pré-existante. En tout cas dans des envolées lyriques louant la fête et l'alcool, il suffisait de remplacer "champagne" par "bière" et "couche" par "baise" pour qu'on s'y croit.