L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

24.11.09

"Comment ça des poses de rock stars?"

ITW MISTY SOCKS

Les Misty Socks sont un jeune groupe angevin (c'est à dire d'Angers oui oui) à fort potentiel sympathique, qui a des compositions convaincantes ("Not A Wanker", "Open Your Arms") et qui bouge bien sur scène. Bien assez pour les découvrir. D'ailleurs ils jouent aux Transmusicales le 2 décembre. Extraits d'une longue interview qu'ils nous ont accordé vers minuit, après leur concert au théâtre du Quai à Angers le 13 octobre dernier.

TEA : Pourquoi ce nom, Misty Socks ?
Corentin (chant, guitare) : Alors ça je sais je sais !… (fait mine de réfléchir intensément)
Mathieu (batterie) : Question suivante !
Corentin : En fait Misty Socks c’est parce que on cherchait un nom pour faire des concerts et puis un jour Clémentine est venue en répé et a dit « tiens si on s’appelait les Misty Socks ? »
Mathieu : Et nous on a dit « Ben ouais… »

Clémentine (chant, basse) : Non mais Misty c’est joli comme mot je trouve… Mais après… Socks… Ca pue un peu.
Corentin : En fait il y a une polémique autour de ce nom là. Les français trouvent que c’est un peu naze comme nom et à chaque fois les Anglais nous disent « Ouais c’est terrible votre nom » C’est fun, ils trouvent ça marrant.

Mathieu : Nous on s’en tappe, y a pas de ‘r’, y’a pas de ‘th’, ça passe tout seul.
Corentin : Pour un français c’est bien. Parce que Pony Pony Run Run (prononcé à la française)

Clémentine : The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads (encore plus prononcé à la française)
Mathieu : Super compliqué.

Corentin : Voilà, nous c’est facile à dire. Enfin y a un peu trop de ‘s’.


Qu’est-ce que ça fait d’être consideré comme L’espoir d’Angers ?
Le garçon à notre gauche émet un grognement, il joue dans Djak, autre groupe angevin, gloups.
Enfin un des espoirs d’Angers…
Mathieu : Ben ça fait plaisir…


Mathieu : Ca fait peur faut qu’on se trouve un costume par contre. (Il commence à développer son idée)
Corentin : Arrête arrête arrête ! (Mathieu continue) Avec lui on n'arrive jamais à répondre bien aux interviews.

Mathieu : Ouais mais j’aimais bien l’idée de costumes tout argentés.
Corentin : Et non mais ça fait très plaisir.
Clémentine : Ben on est contents quoi.

Corentin : Parce qu’en fait, on aime beaucoup les autres groupes d’Angers, on est très fiers. Surtout que la concurrence est rude et de très bonne qualité. Vous pouvez dire par exemple que Djak c’est un très bon groupe.
Djak : Même si c’est pas L’espoir d’Angers, c’est pas loin quoi !

Corentin : Tant qu’il le croit… Non j’rigole !

Est-ce que c’est facile d’être un groupe à Angers ?
Tous : Oui.
Mathieu : Pas plus dur qu’ailleurs…
Clémentine : Peut être qu’à Paris c’est plus chaud d’émerger.
Corentin : Je trouve qu’à Angers il y a une bonne dynamique pour les groupes.
Clémentine : Que veux-tu dire par une "bonne dynamique" ?
Corentin : Non mais il se trouve que comme il y a des bons groupes à Angers ça donne envie de faire de la musique. 'Fin chais pas, quand tu vas à un bon concert… Par contre après il y a un truc difficile à Angers, c’est le public.
Clémentine : Oh ouais !
Mathieu : Même s’ils aiment bien le concert ils vont pas bouger.
Clémentine : Si c’est vraiment bien ils tapent du pied.
Corentin : A part pour la musique électro, là c’est totalement différent. Quoique les gens sont un peu bourrés je pense… Enfin à Angers y a souvent ce problème là.
Clémentine : A Rennes le concert c’était trop chaud quoi, c’était over…
Corentin : Ca bougeait dix fois plus quoi. Ou Nantes…
Mathieu : Euh Nantes ? C’est bof.
Corentin : Ben regarde, la semaine dernière c’était quand même pas mal.
Clémentine : Même la Vendée c‘est mieux !

Le chanteur de Djak nous prend le carnet et pose la question à notre place : « Parlons de votre musique, vous comptez enregistrer bientôt ou… »
Corentin : Tu peux répéter la question ? (rires) Non, nous, enregistrer ? En fait y a des nouveaux titres qui vont venir très vite, très bientôt…
Djak : Ouais de la merde, de la merde !
Corentin : Oui voilà de la merde. Y en aura cinq. Cinq merdes en fait. Et euh… Qui ont des noms d’ailleurs, des merdes qui ont des noms, qu’on a enregistrées par nous-mêmes en fait, par nous-mêmes c’est-à-dire avec nous… Tout ça pour dire que on fait pas l’album pour le moment, on n’a pas trouvé de maison de disques, et on attend d’en trouver une pour faire un vrai album. Un vrai album avec une distribution, vendu à la Fnac.

Et vos nouvelles chansons sont comment ?
Corentin : Elles sont dans la même mouvance… "Mouvance" ça se dit hein ? (rires)
C’est assez dansant, peut être plus pop…
Clémentine : Attend "Mad" est hyper rock.
Corentin : Y a une chanson qu’on a faite, on est partis sur l’idée de faire quelque chose de totalement différent. Quasiment de l’électro en fait, et puis ça reste une chanson calme. Il y a juste la batterie qui est acoustique dans ce morceau là, il y a pas de guitare, pas de basse, juste des synthés, et c’est un morceau différent mais qui est très intéressant je trouve.
Et qui joue le synthé ?
Mathieu : Un ordinateur.
Corentin : Et du coup en live on doit faire avec un sampler. Mais ce morceau là on le fait pas encore parce qu’on pense qu’il y a trop de samples et du coup ça ferait playback.
Clémentine : Ca casserait un peu l’esprit du set.
Mathieu : Et puis je suis pas sûr que les gens percutent tout le temps que c’est pas joué par nous. Corentin : Mais ça donne un peu d’ampleur au truc. Ca passe bien.

Vous faites aussi des vidéos acoustiques, cette dimension est importante pour vous ?
Corentin : Ce qui est marrant avec l’acoustique c’est refaire les chansons dans une autre version totalement différente. Et ça c’est vraiment intéressant parce qu’on se rend compte si finalement la chanson est bonne ou non. Ou si c’est juste quelque chose de dynamique, qui ne marche qu’avec l’énergie des instruments.
Mathieu : Et puis ça peut être enregistré dans des endroits rigolos.
Clémentine : On aime bien en faire.
Corentin : Là on en a d’autres qui vont paraître prochainement. Trois autres. Y en a une qui est arrivée aujourd’hui, hier soir à minuit, et trois autres qui vont venir. Tout est réfléchi, on bosse dur pour ça. En fait il y a un titre qui va sortir tous les samedis jusqu’aux Transmusicales.

Ici la conversation glisse sur le concert de la soirée, ce qu’on en a pensé. Et comme on explique qu’on les avait déjà vus à Rablay…

Tous : Oooooooooh ! (rires)
Corentin : C’est le pire concert de toute ma vie ! Oh la la !

Mathieu : Rablay sur Layon ! C’était naze ! Le public !


Dans une interview du Sceno l’année dernière vous disiez que votre groupe de référence c’était Radiohead, c’est toujours le cas ?
Mathieu : Nan.

Corentin : C’est un groupe qu’on aime bien. C’est un groupe de référence dans le sens où pour nous c’est vraiment euh… Je sais pas, Radiohead, franchement, il n'y a qu’un groupe qui fait ça. C’est un groupe qui a un style vraiment particulier. Autrement on aime plein d’autres groupes, mais pour moi Radiohead c’est le groupe ultime, celui qui a réussi à changer dans sa carrière et qui a su rester cohérent, c’est très très fort.


Vous vous intégrez comment au grand monde des artistes ?
Corentin : Ben en fait, on sait pas. On peut pas vraiment savoir. On est polis avec les gens.

Clémentine : De manière générale on nous aime bien. Les Dodoz, c’est cool avec eux.
Corentin : Les Pony ça se passe super bien.
Mathieu : Généralement entre les groupes ça se passe très très bien. Regarde Djak, ils font le même style de musique que nous dans la même ville que nous au même moment et pourtant on s’entend très bien. Y a pas vraiment une concurrence, c’est plutôt amical. Je pense même que ça pousse les deux groupes vers le haut. Ca met la pression, et c’est bien.


Vos derniers émois musicaux ?
Corentin : C’est le concert des Pony Pony Run Run.

Mathieu : Ooooh !
Corentin : J’étais ému ! Non sinon moi c’est un groupe anglais qui s’appelle The Maccabees, et leur single « Love You Better », que je trouve énorme.


On a pu voir pendant le concert toute à l'heure que vous aimiez bien les poses de rock stars…
Mathieu : Comment ça des poses de rock stars ?

Corentin : Quoi par exemple ? Des mouvements ou ..? Genre quand je fais ça ou ça ? (il mime des poses de rock stars) Ah je crois que celle là je l’ai pas faite aujourd’hui… En fait on aime bien être sur scène donc voilà, enfin surtout moi. Clémentine a bien bougé aujourd’hui.
Clémentine : Tu trouves ?
Corentin (tel un moniteur d’auto école félicitant l’élève) : Ouais, c’était pas mal.
Mathieu : Moi je peux même pas sourire : quand je rigole je perd mes bouchons ! Alors à chaque fois j’étais en train de les remettre après !
(rires)
Mathieu : Salauds, me faites plus rire.


Vous n’avez pas peur , quand vous composez, de tomber dans le déjà-écouté ?
Corentin : Je pense qu’on a une force dans le groupe c’est nos deux chants.

Clémentine : On essaie de faire des voix en harmonie.
Corentin : Et y a pas tellement de groupes qui font ça.
Mathieu : De toutes façons on fait pas vraiment gaffe, on compose ce qu’on a envie de jouer.
Corentin : En fait on joue ce qu’on aime. On essaie de ne pas trop se travestir .
Mathieu : Ouais j’ai bien aimé ce que t’as dit là, sur les travestis.
Corentin : Oui parce qu’il est hyper critique envers ce que je dis. Il trouve que je parle beaucoup, ce qui n’est pas to-ta-le-ment faux je dois dire.

Si vous étiez une femme célèbre ? Ou un homme célèbre pour Clémentine ?

(longue hésitation)
Clémentine : Le premier nom qui me vient à l’esprit c’est Andy Warhol mais c’est assez cliché.

Mathieu : Moi je dirais Carla Bruni pour pouvoir coucher avec Ni…
Corentin : Nooooooon ! Moi je dirais Emily Haines.
Clémentine : Ah grave ! T’aurais trop la classe !
Corentin : C’est la chanteuse de Metric.
Mathieu : Moi je suis coincé maintenant…
Clémentine : Beth Ditto ! Ou PJ Harvey ?
Mathieu : Non je sais pas.

Vous seriez prêts à vous pervertir pour le succès ?
Corentin : Déjà dans Misty Socks il y a une certitude c’est qu’on n’est pas un groupe engagé.
Et chanter en français ?
Corentin : Ah ça non ! On ne me fera pas chanter en anglais.
Clémentine : En français !
Mathieu : En anglais c’est trop tard. Non mais franchement chanter en français ça pue.
Clémentine : A mon avis il y a des maisons de disques qui proposent : « Ok on vous signe mais à condition que vous chantiez en français ». Les Dodoz on leur a proposé des maisons de disques renommées qui voulaient les signer mais qui disaient « Oui mais vous chantez en français par contre ». Donc même si les contrats sont alléchants, on chantera pas en français.

Ici l’interview repart dans une discussion autour du concert, et puis :
Mathieu : La sueur dans les yeux ça fait vachement mal ! Mais ça pique vachement quoi !
Clémentine : Tu sais, tu avais déjà fait un débat sur ça avec je sais plus qui…
Mathieu : Oui, le guitariste des Dodoz, il était d’accord avec moi.
Corentin : Mais ça n’a rien à voir avec la question.
Mathieu : Ah oui c’est vrai.
Corentin : On devrait se la fermer des fois. Tous les groupes ils sont comme ça ils disent beaucoup trop de conneries ou il y en a qui sont cadrés et qui arrivent à dire des trucs bien ?