Halloween

Ok, Halloween c'est un peu bidon et n'a rien à faire en France, mais n'empêche que c'est vachement cool. Je ne sais pas ce que vous avez fait dimanche dernier, mais nous à Bordeaux on vous explosait tous avec notre programme de badass : Crystal Castles + HEALTH au Krakatoa. Et bien sûr que ça avait un rapport avec Halloween, puisqu'il y a une personne effrayante dans chacun de ces groupes. 

CRYSTAL CASTLES + HEALTH 

@ LE KRAKATOA, BORDEAUX 31/10/10

HEALTH, c'est un des groupes préférés de mes potes qui se la pètent en faisant des photos en argentique d'oiseaux morts et de pierres tombales et qui écrivent comme s'ils étaient rédacteurs chez Vice. Ce sont des gens parfois horripilants mais ils ont l'avantage d'avoir de bons goûts musicaux généralement. Parce que ce qui est bien chez HEALTH, c'est qu'ils font du son qui ne ressemble pas vraiment à ce qui se fait en ce moment en musique, ils expérimentent et en plus c'est, contrairement à My Bloody Valentine que mes amis chelous kiffent aussi, écoutable. Même que "USA Boys" est le genre de morceau à passer en boucle dans mon iPod. En live, les morceaux des Californiens prennent davantage d'intensité, surtout le brillant "Death +" où tout le monde tape de la batterie. Ce qui est dingue surtout, c'est ce Chinois (qui est sûrement américain en fait) qui saute et  secoue ses cheveux longs à tout bout de champ, tellement que c'en est terrifiant mais fascinant. Le final se fait bien entendu sur "USA Boys", et c'est bon. 

La première frayeur passée, place à une autre. On m'avait prévenue quand j'avais demandé une autorisation photo : je devais faire supra attention car la chanteuse Alice Glass est du genre à taper sur les photographes, certains seraient même allés à l'hôpital. Great. Moi pas peur. En fait, on n'aura même pas le droit d'être tout devant entre la scène et le public, les vigiles nous dirons d'aller sur le côté de la scène. Mieux encore, pendant le set, des gus de la sécu nous tireront en arrière par moments, au cas où la furie s'approcherait trop près. Sécurité maximale donc, et encore, il faut aussi savoir qu'un type suit les Crystal Castles sur la tournée et s'occupe exclusivement d'Alice Glass, c'est lui qui doit la retenir quand elle fait du crowdsurfing, et lui encore qui doit ramasser son micro si par mégarde elle le laisserait tomber. Pas facile à vivre la fille.

Tout ce bazar d'organisation étant posé, le concert a enfin pu débuter. Avec le coup assez traditionnel du je-balance-la-musique-mais-par-contre-je-me-fais-attendre-avant-de-débouler-sur-scène. Parce que sous le chaos apparent, un concert des Crystal Castles reste bien orchestré. Ce qu'on remarque surtout/seulement - à intermittence, thanks to les stroboscopes qui défoncent les yeux - c'est la chanteuse. Le pauvre bonhomme qui compose et qui officie au clavier, personne ne le regarde, c'est déjà difficile de trouver des gens dans le public capables de citer son nom. C'est dommage, mais l'effacement est surement voulu. Alice Glass donc, puisqu'on ne voit qu'elle, saute partout, va dans le public sans lui taper dessus (bravo), se roule par terre, monte sur la batterie, boit du whisky histoire de tenir, et ressaute. Et finalement elle ne me casse pas la gueule. Niveau titres, les Canadiens alternent les morceaux tirés de Crystal Castles et ceux de Crystal Castles (Non mais quelle idée d'appeler ses deux albums pareil ?) sans oublier aucun tube. Leur punk electro trash, que les gens aiment ou détestent, fait mouche, mais étonnement, on s'attendait à plus violent que ça. Peut être est-ce dû au fait que dans la fosse on entende très mal la voix d'Alice Glass, dommage. L'autre gros regret de la soirée sera "Crimewave" : la chanson de HEALTH devenue un tube quand les Crystal Castles l'ont reprise en 2007. Il y avait de quoi faire un super boeuf avec les deux groupes présents sur le même plateau, mais non. Seuls les Canadiens ont joué leur version.
Pour autant, le public n'a pas eu l'air chagrin, il faut dire qu'on a eu un beau Halloween.