L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

10.9.09

La Musique n'est pas drôle


MUSIC IS NOT FUN
BRITISH RENDEZ-VOUS

Notre fascination pour la Grande-Bretagne ne date pas d'hier. Une passion partagée par beaucoup de continentaux si l'on en croit l'engouement de nos teens pour la brit-pop, les bus rouges et autres "God save the Queen". Phénomène de mode? Quoi qu'il en soit, montrer son amour pour le Big Ben et autres Tea-Times est une formule qui marche et les 4 compères de Music Is Not Fun l'ont bien compris.


"Nous sommes Music Is Not Fun. Nous sommes nés en France. Malheureusement." Voilà qui montre bien qui sont ces quatre Lyonnais qui depuis 2006 et leur prometteuse démo In Mods We Trust chantent leur Angleterre fantasmée. Leur musique va évidement avec, et s'avère être une synthèse de ce qui a pu s'inventer de mieux outre Manche : des mods à la britpop, sans oublier la récente leçon des regrettés Libertines.
Au détour d'un concert à Angers en 2007, on avait pu voir que les quatre loulous - Guillaume, Lucas, Julien et Valentin - assuraient sur scène, même s'ils n'avaient qu'une poignée de chansons et un public peu nombreux et pas très enthousiaste en face. C'est à la suite de ce concert-là que nous pensions que Music Is Not Fun était vraiment un groupe à suivre, que même le futur de la britpop pourrait bien s'écrire à Lyon. Oui, les MINF avaient conquis.
Et puis le temps a passé, l'album ne sortait toujours pas mais sans cesse ils avaient une nouvelle actu (un épisode sur la MINF TV, un fan club, un making of...) mais aucune nouvelle chanson, ou si peu. Ce rabattage (vous voyez de quoi nous parlons si vous les comptez parmi vos amis Myspace) finit même par nous énerver. Et puis la nouvelle est tombée : les MINF en première partie des BB Brunes. On imaginait déjà toutes ces préadolescentes criant (à juste titre mais quand même) "Miiiiiiiinf ! Valentiiiiiiiin !" et vraiment, on a eu peur de les perdre. C'est pourquoi l'album, qui sort ENFIN, on l'attend au tournant.

British Rendez-vous démarre sur les chapeaux melon de roues avec "Essex Girls". Un début très engageant, catchy à souhait, histoire de nous rassurer quant à la suite. La seconde chanson d'ailleurs, "Down In The Club", est peut être la meilleure de l'album, du moins, elle peut trotter dans la tête des journées durant. Suit "Do You Love My Shoes ?" qu'on love un peu moins déjà, les choeurs finissent par faire too much (quoiqu'on se voie bien scander "Shoes!" en concert). "HP (Please)" est le seul morceau rescapé de la démo de 2006, mais a été modifié pour l'album. Notamment le chant, qui est nettement plus agressif, et ce qui était un chouette hymne à la sauce HP (du ketchup au vinaigre... hmm) et à l'Angleterre ("Sometimes I Wish I Was Born In A Foreign Country") est désormais un titre plutôt agaçant, dommage. Heureusement, "Hey Hey Hey" arrive à la rescousse, apporte du neuf, et ça fait vraiment du bien, saluons l'initiative. Un dispensable "Ghost" plus tard et voilà deux ballades comme les anglais savent si bien faire : la douce "Big Ben" et la mièvre "Teenage Love". On continue dans la tradition britanique (mâtinée d'un accent français qui risque de plaire) avec la chanson dédiée à une fille, "Louise", sans taches. On retrouve les feux Libertines dans "Spleen Sailor", et on laisse l'album doucement s'achever avec deux morceaux toujours aussi anglais (on croit même entendre le nom "Jarvis Cocker" : bonnes références les garçons).


Alors, peut-on aimer Music Is Not Fun ? Oui, de toute façon, vous aurez du mal à lutter contre leurs mélodies entêtantes, surtout si vous êtes une fille (c'est un fait). Et tant pis si ça ne dure qu'une saison.
Les MINF ont tout pour réussir : des chansons efficaces, une très bonne prestance scénique, des gueules d'anges, du style, et une communication béton. Ça tombe bien, ils ont de l'ambition : "We are going to change your life".

La musique n'est peut être pas drôle, n'empêche qu'on l'aime quand même.