L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

18.9.09

On s'amuse comme on peut.


MUSE
THE RESISTANCE

Le temps file, les jours raccourcissent, la grisaille est de retour...avec la rentrée, tout le monde pique sa crise. Il existe alors divers moyens pour évacuer le stress - une tasse de thé, beaucoup de guimauve - TEA chronique The Resistance, le nouveau rejeton de Muse, entre envolées lyriques et romantisme exacerbé.


Avant même la première (décevante) écoute, la pochette annonce la couleur; tuyau multicolore aux airs de science-fiction - prêts pour la conquête spatiale? je me lance dans un parcours initiatique avec "Uprising" qui ne surprend en rien. Du Muse tout craché, le trio à ressorti sa formule "Radiohead couche avec Queen": tonitruant, grandiloquent, j'ai l'impression d'avoir déjà tout entendu. Normal, c'est le single, mais tout de même...


Force d'univers saturé et machinerie bien huilée, le groupe entend bien rester sur son illégitime piédestal. Au temps où la pop teintée de sonorités électroniques à le vent en poupe, le trio s'obstine à nous asséner ses bruits dégoulinants de sentiments. A priori, cette opposition aux mouvements populaires ("they will not force us") est plutôt honorable. Pourtant, ce mélange regrettable entre un Radiohead baffoué et un Coldplay dramatisé traumatise...Je n'en suis cependant qu'à mes premier émois. "We'll be victorious" clame Matthew B. Ou pas.



"Resistance" commence comme un lever de soleil après la disparition du Titanic et ne parvient pas à redresser la barre. "Undisclosed Desires" à l'intro plutôt r'n'b singe par la suite Patrick Wolf et ses violons. Enfin, "United States of Eurasia" est le titre ralliateur de l'album: une minute d'introduction qui semble une éternité et c'est parti pour un refrain scandé comme un slogan "United States of...eur-ASIA ASIA ASIA" soutenu par une partie musicale puissante et ma foi, plaisante. Voilà le prochain morceau que vous allez kiffer en live. S'ensuivent "Guiding Lights", "Unatural Selection" (dont les riffs ressemblent étrangement à ceux de "New Born") et "MK Ultra". "I belong to you" aurait pu sauver l'album si l'on ne s'était pas senti obligé de pousser la chansonnette en français "rééiiiipoensse à ma tendwuèèèèèsseaaaaaaaouuuuh!". Vive le romantisme.


Finalement, l'évènement de l'album, la quintessence de majestuosité ou plutôt prétentieuse vanité d'un groupe qui se croit virtuose et autorisé à salir la musique classique: "Exogenesis" une "Symphonie" en trois opus annoncée en grande pompe: Présence évènement d'un orchestre symphonique, arrangements tout droits sortis de la matrice du groupe, cela dégouline de partout. Sombre et empesée à souhait, la musique envahi et emporte parfois dans cet univers bien propre au groupe. Un monde toutefois trop saturé et lisse pour paraître authentique.


Avis aux fans ou ex-fans. Cet album vous plongera au plus profond de vos souvenirs des années perdues, aux temps passés dans le noir, lorsque l'on croit le monde ligué contre nous.
Muse est le groupe adolescent par excellence, il se croit immortel, en marge, et pourtant il est formaté pour le succès. Pas franchement apte à dissiper la grisaille automnale.