L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

15.11.09

tck tck tck!

FESTIVAL LES INROCKS TCK TCK TCK
7 & 8/11/09
@ L'OLYMPIC, NANTES


Il y a un an tout pile, TEA écrivait son premier article : un live-report du festival des Inrocks à l’Olympic, Nantes. Couvrir cette année encore l’évènement (cette fois-ci organisé avec Tck Tck Tck, parce que la terre est mal en point les amis) paraissait donc évident. Mais pas que pour fêter un anniversaire. La motivation première restait la programmation, encore une fois excellente. Black Lips, Passion Pit, La Roux, Ebony Bones, Lissy Trullie, Florence And The Machine, Violens, Little Boots, tout ça en seulement deux soirées consécutives : vous voyez le topo, immanquable !
Ca tombe bien, on l’a pas manqué. Et les nantais non plus. Il y avait du monde. Retour sur le weekend des 7 et 8 novembre, et avec des photos, parce qu'on vous aime bien.


SAMEDI 7 NOVEMBRE

Violens, la révélation
Avouez qu'une première écoute sur leur myspace n'est pas franchement engageante : écoutable, mais sans plus. Sauf que le concert nous a totalement fait changer d'avis. Les guitares branchées, le set à peine commencé, et déjà, on aime beaucoup. Oh, comme c'est beau. Leur musique, influencé par les sixties comme le post-punk ou le shoegaze, est d'une grande qualité. La voilà notre révélation du festival des Inrocks. Bon, certes, ce n'est pas forcément leur musique sortie des abysses qui est idéale pour chauffer le public, mais quel beau moment. Ah oui, le chanteur à boucle d'oreille est un grand fan de black metal (cf une interview publiée bientôt ici), heureusement, ça ne s'entend pas.


Little Boots : "Pff je suis dég, elle est même pas en bottes..."

Changement assez brusque, après les nébuleuses de Violens, bonjour bonjour l'electro tubesque de Little Boots. D'entrée de jeu, deux constatations : elle n'est pas en bottes mais en chaussures à talons pailletées immondes (la déception est de taille) et est beaucoup moins jolie qu'en photo. Ces remarques hautement intellectuelles dites, passons au concert je vous prie. Voilà enfin de quoi bouger un peu les hanches des Nantais. Ce parfait cliché de la petite anglaise (épaulé d'un batteur et d'un claviériste qu'on ragardera peu) chauffe la salle, lentement mais sûrement, avec une accélération sur "New In Town" et un final sur l'attendu "Stuck On Repeat" (son meilleur morceau, qu'on se le dise). Entre temps, on aura applaudit le dynamisme de la blondinette, puis trouvé qu'elle nous prenait vraiment pour des cons avec son carré bizzare et lumineux : elle veut nous occuper avec sa télé ou quoi ?



Black Lips : "We only do these things because all we are is bad kids"

Ne pas programmer les Black Lips en toute fin de soirée peut réveler du scandale. Surtout que c'était le groupe pour lequel la plupart des personnes présentes étaient venues. Un concert des Black Lips promet toujours d'être un grand moment. Cette fois-ci non plus ça n'a pas manqué : en cinq secondes de concert à peine les Nantais se transforment et deviennent de dangereux individus sautant et se bousculant sans relâche, grand sourire aux lèvres, sur fond de "flower punk", comme les Black Lips décrivent eux-même leur musique. En live, le côté "flower" est nettement moins évident que l'autre. Entre Ian et ses magnifiques dents en or et Cole et son poncho mexicain, le chant faux et l'énergie débordante... Impossible de ne pas aimer le concert des Black Lips : le meilleur du weekend. Il y aura même une bonne partie du public qui envahira la scène, sans dégats particuliers, heureusement, sinon on n'aurait pas eu "Bad Kids" en clotûre, et ça aurait été pire que dommage de louper ça.


Ebony Bones : "C'est moi ou elle crie ?"
Comme nous sommes d'une mauvaise foi sans pareille, on en voudra d'emblée à Ebony d'avoir été programmée en dernière et donc de nous avoir ôté le plaisir d'un rappel des Black Lips. Mais ce n'est pas la seule chose qu'on va lui reprocher. De un, elle me fait peur, elle n'a pas l'air gentille du tout. De deux, elle crie : dès la première chanson, "We Know All ABout You" (qu'on aime beaucoup en CD) c'est agaçant. Bon, on ne va pas renié avoir bougé sur "The Muzik" et apprécié la reprise de "The Wall", mais musicalement parlant ce concert ne nous a pas convaincues. Heureusement, il y a le spectacle. Les costumes à eux seuls valent le détour (on vous laisse regarder les photos car si on part dans des descriptions on en a pour la semaine les enfants). Et surtout, surtout, big up aux deux choristes, là, à droite sur la scène. Elles sautent tout le temps, font des chorégraphies hallucinantes, chantent (ELLES) et on se demande à quoi elles peuvent carburer. Nous ayant inspiré de nouveaux pas de danse, nous rentrons dormir un peu avant l'autre soirée qui s'annonce aussi bien.



DIMANCHE 8 NOVEMBRE

Dimanche s'annonçait d'ores et déjà comme la soirée des roux. Rousse La Roux qui avait annulé au dernier moment (mais a fait des excuses écrites comme une gentille fifille). Rousse la jolie Lissy Trullie. Rousse Florence Welsh de Florence And The Machine. Roux le guitariste des Passion Pit (vous savez, celui qui ressemble au cuistot dans Ratatouille). Roux le chanteur des Two Door Cinema Club, appelés à la rescousse pour remplacer La Roux (d'ailleurs ce dernier roux a un alibi : il est irlandais). Malgré toute cette invasion rousse, et aussi le fait que 'lon était dimanche, il y a quand même eu du monde à l'Olympic. Preuve que les roux ne sont pas si haïs que ça. (Nous nous excusons auprès de nos lecteurs à la chevelure de feu, nous vous aimons, n'en doutez point)

Two Door Cinema Club : Quoi, on a manqué la séance ?
Pour des raisons indépendantes de notre volonté (les tramways de la ville de Nantes, tout un roman), nous n'avons pas pu assister au set des Two Door Cinema Club, que nous attendions pourtant de pied ferme. En plus il parrait que c'était bien. Nous nous en mordons encore les doigts (et sachez qu'il n'est pas aisé de tapper une chronique sans doigts, vraiment).

Lissy Trullie is cooler than you.

Je vais essayer de faire taire la jalousie qui s'empare de moi quand je pense à Lissy Trullie, promis. Bon, elle vous la connaissez sûrement pour sa reprise de "Ready For The Floor" d'Hot Chip, ou pour ses bonnes relations (Adam Green, The Virgins, Ryan McGinley) ou encore parce que vous êtes amoureux d'elle. Elizabteh McChesney (oui, c'est son vrai nom) est à compter parmi les bonnes surprises de cette cuvée 2009. Pas seulement parce qu'elle a des amis cools, est jolie et atrocement classe dans sa chemise cloutée, avec sa mini minijupe et ses chaussures hautes comme la tour Burj Dubai : on n'est pas venus pour un défilé de mode. Mais surtout parce que son concert est cent fois plus rock que ce à quoi on pouvait s'attendre. Il faut bien sûr remercier l'excellent groupe qui l'épaule et qui envoie sec. Mais le charisme de Lizzy aide aussi, avouons-le.

Florence And The Machine à remonter le temps
Quittons donc la hype New Yorkaise pour rejoindre Florence Welsh et son groupe. Quand nous l'avions découverte aux Eurocks, on avait employé pour la décrire le terme de "princesse". Ce soir à l'Olympic, c'est à "sorcière" qu'on pense d'emblée (d'ailleurs la plupart des roux sont des sorciers, prenez la famille Weasley). Non, sans rire, Florence fait très peur avec sa longue robe noire, ses regards vers le ciel (enfin le plafond), ses cheveux au vent (oui, au vent), et ses mouvements quelque peu absents. Surjoué ? Pas forcément, elle a surtout l'air d'être dans son monde. Oui, son monde, un peu médiéval (harpe et tapisserie en prime) et lyrique (qui va à merveille à sa voix plus qu'impressionnante). dès qu'elle commence à chanter, une bonne partie du public est conquise, par la voix mais aussi le dynamisme de la rousse, qui ne lésine pas sur les grands mouvements. Mais à la fin, son concert, c'est comme son album Lungs : atypique, certes, mais à la fin trop long, voire agaçant. Sans rancune Florence, on t'a quand même aimée pendant plus d'une demie-heure.



Passion Pit : passionnant ?
Promus en tête d'affiche grace le faux bond de La Roux, on n'aurait tout de même pas cru les américains de Passion Pit aussi attendus. A peine quelques notes au synthé que toute la salle est en fête. Plus dingue encore, à l'issue de la première chanson, le chanteur crie haut et fort "Bonsoir Nantes" (quoique nous ne sommes pas sûres de la formulation exacte) et même sourit. Stupéfaction : Il se serait donc sociabilisé depuis les Eurocks ? Incroyable. (En fait la suite du set montrera que non, le dialogue avec le public, c'est pas encore ça.) Mais pourquoi faire de beaux discours quand il suffit de jouer sans autre forme de procès son album pour que toute une salle saute dans tous les sens ? Un tel enthousiasme du public fait plaisir à voir, même si on penserait presque que le set des Passion Pit ne mérite pas tant. Ils ont de bonnes compos, c'est un fait, on ne rachera pas sur leur album Manners, ont beaucoup d'énergie (et vas-y que je remue mon derière derrière mon clavier tout en chantant en playback alors que c'est pas moi le chanteur), mais il manque un petit quelque chose, on sent une barrière entre le groupe et nous, et c'est dommage. Enfin ils se sont améliorés depuis cet été, et ça c'est chouette.


En fait, un weekend comme ça passe vraiment très vite. Alors qu'on l'attend très longtemps à l'avance. On est tous penauds maintenant. C'est toujours les meilleures choses qui passent les plus vite. Réservez vos tickets pour l'année prochaine.

un grand merci à l'Olympic