Dingue ce qu'il se passe en Suisse cet été, des trucs à Neuchâtel, Montreux, Vevey, Pully... Et Lausanne. Tu sais, une petite ville au bord du lac Léman, où dans ton imaginaire de Français il y a plein de banques, où des gens avec des salopettes mangent du chocolat en déformant ta langue avec un accent étrange et où il n'y a que des chalets. Ayant été en reconnaissance là-bas, je peux te dire que non, Lausanne n'est pas comme ça (oui je sais, c'est décevant, moi aussi je voulais voir des salopettes), qu'au mieux tu ne trouveras que des accents pas si chelous et des rues qui montent et qui descendent tout le temps, montagnes oblige. Mais ce n'est pas bien grave, puisque la Suissesse et moi nous n'étions pas à Lausanne ce vendredi 9 juillet dernier pour visiter. Il y avait mieux, oh oui bien mieux à faire : le Festival de la Cité.
Au départ, on ne penserait pas à aller à ce festival gratuit et familial qui privilégie arts de la rue, théâtre, danse et spectacles pour enfants. Mais voilà, il y avait quelque chose, au milieu de cette programmation, qui irrésistiblement nous a attirées. Quoi ? Qui ? Nos chouchous scandinaves, les Norvégiens qui squattent notre iPod depuis un moment, le groupe qui nous donne envie d'apprendre une langue bizarre : Casiokids.
Pour ceux qui viennent de nous rejoindre à bord (coucou) et pour ceux qui n'ont pas de mémoire, petite piqûre de rappel :
1. Nous tombons amoureuses de la chanson et du clip "En Vill Hest"
2. Un des membres du groupe répond à nos questions par mail et multiplie ainsi notre passion par dix
Voici donc une chronique béate d'un concert qu'on attendait depuis des mois. Avec Efterklang en première partie de soirée en plus. Joli combiné.
FESTIVAL DE LA CITE LAUSANNE
CASIOKIDS + EFTERKLANG
09/07/10
Les Efterklang sont des Danois jolis qui portent bien la moustache et qui se donnent de petites tapes sur les fesses pendant leur set sans jamais arrêter de sourire. A partir de là, si on a un faible pour les groupes trop mignons, on ne peut qu'être bien disposé à les écouter. Surtout que leur musique convient aussi bien à leur attitude calme et gentille qu'à l'ambiance globale autour de la place du château : il fait nuit maintenant, et tout le public écoute religieusement le quatuor, dispersé sur la scène circulaire afin de faire face à toute l'assistance. Efterklang joue surtout des morceaux de son troisième et lumineux album Magic Chairs, sorti au début de l'année sur 4AD. Des chansons pop majestueuses donc, mais pas lourdes, avec de beaux arrangements à la Get Well Soon ou Grizzly Bear. Le son est proche de celui du CD, la joie affichée d'être sur scène du groupe en plus. Un très joli moment donc, qui ravit tout le monde et donne envie de se pencher encore davantage sur le cas des moustachus.
Et enfin, vers minuit, le mini-tour de Scandinavie se termine par les Casiokids. Sur scène, cinq Norvégiens aux styles dépareillés, plein de claviers (des Casio bien sûr) et un ananas qui s'avèrera être une fantastique maracas. Un peu moins souriants que Efterklang mais tout aussi choupis face au public, les Casiokids ne donnent pour autant pas vraiment dans le même genre que leurs voisins. Eux sont plutôt branchés electro pop foutraque et dansante (à base de synthés vintage ou pour enfants Casio, entre autres) avec parfois des voix haut perchées chantant des textes incompréhensibles car... en Norvégien. Pour les fans, entendre en live les morceaux de Topp Stemning På Lokal Bar (à tes souhaits) est un régal, malgré une voix pas assez audible pendant "En Vill Hest".
Et le public qui ne connait pas les Casio ? Il hoche gentiment la tête en souriant, donc ça doit lui plaire (il y a de quoi), mais, la faute à l'heure ou aux moeurs suisses, l'audience reste bien timide. Quand le bassiste se faisant tambouriniste grimpe les gradins pour faire se lever le public, seul deux personnes répondent à son appel. Pas cool les Lausannois. Tant pis, nous on passe un très bon moment, et le final sur "Fot I Hose", fait remuer sévère les franges. Surtout qu'il y a un guest qui s'incruste tout spécialement sur scène : le chevalier blanc de la cité de Lausanne en personne. Qui a été appelé suite à l'envie du groupe en milieu d'après midi d'avoir le bonhomme pendant leur set. Il n'en fallait pas plus pour conclure ce concert en beauté. On a hâte de voir cela en salle, et sur une scène non circulaire. Parce que d'accord, c'est original, ça fait comme dans les stades (d'ailleurs le groupe lui même voyait cela comme un challenge, de jouer dans le Metallica style comme ils disent) mais on préfère quand même les configurations classiques. En attendant qu'ils repassent en Suisse ou en France, on file acheter ici leur dernier disque (tu sais, le truc que tu sais pas prononcer), collection de A-sides super cools.