Avec beaucoup, beaucoup de retard, on vous lègue la seconde partie de cette super interview qui s'est déroulée en avril dernier, au m4music. Entre temps, Solange la Frange n'a pas chômé : ils ont sorti un EP avec Make The Girl Dance et Toxic Avengers, Julie Hugo sera sur scène au For Noise avec Your Fault et Luca le bassiste travaille en parallèle pour le groupe Rectangle.
Alors qu'il venaient de nous dire que leur groupe est "FAT!"
TEA : "Do you think sometimes" ?
Julie : Oui, pas souvent.
Tristan : Pas tellement, non.
Julie : On est tout le temps dans des fêtes… Mais en fait dans le morceau ça parle d’un couple qu’on connait et qui va finir par s’entretuer je pense, tellement c’est passionnel. Je dis genre « tu parles tu parles toute la journée, tu dis que l’autre c’est un connard mais la nuit tu fais des trucs et l’autre il peut toucher à rien ». Donc, ouais, j’pense qu’ils vont vraiment se flinguer un jour quoi.
Joyeux.
Julie : Mais c’est la passion, c’est comme ça.
Si jamais ils s’entretuent y a un truc en leur hommage.
Tristan : Oui
Julie : Voilà, ça fera vendre le morceau, c’est bien ! Non je rigole. Mais c’est vraiment tellement violent que voilà.
Est-ce que l’hiver a été assez froid ?
Julie : Pas assez. Nous on adore les pays froids.
Tristan : Non mais ça va.
Julie : Ouais, ça va, je trouve qu’en Suisse ça le fait bien. Mais dans ce texte là c’était juste parce qu’on aime les villes comme Reykjavik, les pays du nord et tout ça. Je crois que si on doit faire une tournée au Mexique ou au Brésil on va crever !
Tristan : Non mais on va aller en Islande
Vous allez tourner en Islande ?
Tristan : Non, mais on aimerait bien. Plus qu’au Brésil.
C’est le prochain pays à conquérir ?
Julie : C’est le but.
Après la France?
Julie : Ouais, l’album sort en France le 23 août et après en Allemagne.
En Suisse on a l’exclusivité (il est sorti chez nous vers avril, ndrl) ?
Julie : Ouais, c’est cool. Mais en même temps, c’est dommage que ça prenne autant de temps parce qu’on y a fait tellement de concerts et les gens doivent attendre… On aurait plutôt envie que ça suive. Surtout que maintenant qu’il est sorti en Suisse il doit déjà être sur mille sites gratuits. Bon après, c’est égal. On commence comme ça. France, Allemagne, et après le projet c’est d’arriver ailleurs aussi.
Une nouvelle emblême après Heidi.
(rires) Julie : Bon, c’est vrai qu’on comprend pas trop ce qui arrive, mais on apprécie. C’est trop bien.
On est contents pour vous.
Ce soir, vous nous réservez une surprise à base de plumes ?
Julie : Pas tout à fait, mais y aura des costumes quoi.
Cool.
Julie : Tu veux les voir ? Ou tu veux la surprise ?
J’aurai la surprise après.
Julie : Je les ai cousus hier, hier soir ! Comme une malade. Je voulais absolument faire un truc. Parce que je vois des trucs dans ma tête que je veux sur scène et en fait, je sais pas du tout coudre. Donc hier je me suis dit « ah je vais faire ça » et en fait j’ai réussi !
Ok. On réservera à ton costume une ovation digne de ce nom.
Julie : Cool, merci !
Do you feel like shit?
(rires) Tristan : Tous les jours.
Julie : Tous les jours, tous les matins quand je me réveille.
Même avec Solange la Frange ?
Julie : Ouais. Ben ouais. Mais quand tu fais un truc, t’as pas la vision que les autres ont. Nous on est toujours hyper insatisfaits de ce qu’on fait – pas dans le sens où à chaque fois après un concert on se dit que c’est la merde.
Tristan : Non, quand même pas à ce point.
Julie : Mais en fait, on est hyper exigeants.
C’est pas si mal.
Tristan : Ouais mais des fois , en répét’, c’est vraiment hyper chiant.
Julie : Surtout quand y a tout le monde qui te dit « C’est super » et toi, comme tu sais ce que tu fais et tu te dis « Mais mon Dieu, c’est pas super du tout ! » et le fait que tout le monde te dise que c’est bien, tu te sens un peu comme un imposteur même si en fait, tant mieux que ça passe comme ça, on est hyper gâtés et heureux, c’est juste que moi, je sais ce que je suis et que quand on me dit, « Wouah, t’es tellement cool, t’as tellement d’assurance ! » en fait dans la vie, je sais que je suis différente.
T’es moins assurée.
Julie : Ben oui. En fait, t’as toujours une autre image de toi que ce que les autres ont quand il t’admirent. Tu vois… Mais c’est pas grave. Enfin, voilà
Tristan : On pourrait leur parler de l’hotel à Montreux si tu veux.
Julie : Oui, parlons de ça ! On a jamais dit ça à personne ! Parenthèse, c’est important ! (elle approche l’enregistreur)
En fait, (en 2009, ndrl) on a joué au Montreux Jazz et ils nous ont donné une chambre à l’hotel – je sais pas si vous voyez, c’est une monstre tour…
Oui, y a à peu près 20 étages.
Julie : Exactement. Donc ils nous ont donné des chambres au 12e étage. Et quand t’as bu, t’as fait la fête et tu te retrouves dans une chambre d’hotel où tu te dis juste « Vas sur le balcon et saute »…les trois on était dans un de ces états…on s’appelait, de détresse parce qu’on avait tous envie de sauter.
Oups.
Julie : Ouais, alors que tout ce passait bien mais c’était juste l’ambiance d’un hotel et ce genre de truc, quand t’es naze d’une fête…
Tristan : C’est mauvais et puis il pleuvait.
Julie : C’était dangereux de nous donner des chambres pareilles. Après coup, on a demandé à ne plus jamais avoir une chambre comme ça parce que j’ai dû aller dans la chambre de Tristan parce que j’avais peur qu’il saute vraiment alors que moi j’en avais aussi envie.
Voilà, c’était la parenthèse suicidaire qu’on n’avait jamais dite à personne.
On est très…comment dire…flatées ?
Julie : euh ouais, je sais pas trop.
On va se reconvertir dans la psychologie pour artistes désespérés.
Julie : (rires) Ouais, bonne idée ! C’est plutôt drôle aujourd’hui mais c’est vrai que quand t’es tout le temps dans un truc de fête, d’alcool ou comme ça, les rappels à la réalité sont violents. Et quand on te donne des occasions pareilles…
Mais vous avez surmonté ça.
Julie : Ouais, mais c’était pas loin de la catastrophe.
Du coup votre groupe aurait pu devenir tristement célèbre à titre posthume.
Julie : Ouais, voilà, peut-être.
On est contentes que vous aillez survécu en tout cas. Y aurait jamais eu d’album sinon.
Tristan : Si, quand même, une bonne partie était déjà enregistrée.
Julie : C’était juste pas mixé. Enfin bon, voilà, on va tous mourir non ?
Vous avez une réputation de bêtes de scène, du coup, c’est quoi votre animal préféré ?
Julie : Le léopard ! (on l'aurait presque deviné avec le legging qu'elle arbore)
Tristan : Le singe.
Notre fanzine s’appelle TEA, est-ce que le thé est une raison suffisante pour yeah yeah yeah ?
Julie : A fond ! En plus, deux de nos meilleurs potes, leur nom de famille c’est Tille. Ils s’appellent Antoine et Vincent Tille et tous les deux font partie de groupes géniaux : The Awkwards et Marilou. C’est super bien. Et ils sont super cools et leur nom de famille aussi.
Intéressant. Faudrait qu’on les épouse, ça ferait la classe « Je m’appelle Tille j’écris pour TEA ».
Julie : (rires) Ou bien tu les interviewes vu que leurs groupes sont vachement bien ! Ils sont hyper doués. The Awkwards par exemple, c’est hyper disco, rock-disco-blues-machin. Hyper cool et vachement dansant.
Tristan : C’est le même batteur que dans Marilou.
Julie : Et sur scène ils sont cools ! Le chanteur danse super bien. C’est vraiment un truc à voir.
Buvette nous en avait aussi parlé…
Julie : Ouais, normal. C’est un peu la famille. Dès qu’on peut, on parle des groupes amis. On est un ensemble de groupes hyper soudés en fait, on est souvent ensemble et c’est vraiment cool.
Et les Awkwards ont fait les premières parties de Das Pop…
Tristan : Même qu’Antoine Tille, il remplace Luca à la basse parfois. Il a déjà fait quelques concerts.
C’est quoi votre pire concert ?
Julie : Ben y en a eut plein ! Le premier concert par exemple était affreux ! On savait pas jouer.
Tristan : Ouais mais ça compte pas ! Y a eut bien pire, y a pas longtemps !
Julie : Y a eut des trucs comme à Genève. C’était vraiment affreux. Les gens étaient assis comme nous maintenant et la scène était dans une espèce de caféteria au milieu des néons…
Tristan : A quatre heures de l’après midi.
Julie : …là t’es mal à l’aise. Et puis sinon, ouais, y a eut des concerts vraiment horribles.
Tristan : ...tu te souviens du truc avec Antoine ?
Julie : Ah ouais, putain
Tristan : C’est une énorme salle, grande comme le Fri-Son. Dans un monstre festival de découvertes et y avait 10 personnes grand maximum dans la salle et à la fin, y avait plus personne.
Julie : Les gens partaient. Y avait un son horrible. C’était vraiment affreux.
Tristan : Et le pire, c’était au Nouveau Casino, à Paris !
Julie : OH PUTAIN !
Tristan : C’était y a pas si longtemps. Au mois de décembre.
Julie : Oh non. Ca c’était la honte ! On jouait après 3H2O machin. Je sais pas si c’est des américains. Des gars qui font de la musique de boy’s band dégueu.
Mais qu’est-ce que vous foutiez là-bas ?
Julie : C’était une soirée custom. Où y prennent des découvertes comme ça qu’ils mélangent et qu’ils balancent. Y avait que des ados genre méga blindés qui adorent ce genre de trucs et qui hurlaient. A la fin du premier concert, ils sont tous partis et il ne restait que des espèces de méga pros qui étaient là genre « on va voir ce que ça vaut » et en fait, y a un gars qui a enlevé la prise ou coupé l’électricité sur scène.
Tristan : Alors qu’en fait, ma machine, quand tu l’éteins, y a plus rien dedans. Il faut tout remonter et tout ça, ça prend un certain temps
Julie : Quinze minutes je pense.
Tristan : Un peu moins mais ça parait vachement long. Le gars avait débranché sans faire exprès je pense et je suis arrivé…
Julie : On avait pas vu en fait.
Tristan : …et ça marchait pas et j’ai dû relancer le truc. En plus quand j’ai balancé le truc, j’l’ai lancé faux. J’men suis rendu compte qu’à la fin du truc. Donc j’ai dû refaire une fois et ça a pris bien quinze à vingt minutes qu’on a dû meubler parce que le concert était en train de commencer. Luca et moi on faisait un peu du bruit sur scène. Tu vois le genre, pendant vingt min, ça veut absolument rien dire.
Julie : J’étais dans les loges avec une bouteille de Whisky, je la buvais cul sec, tellement j’étais là « mais c’est horrriiiible ! »
Tristan : L’intro mystique de vingt minutes…
Julie : Plein de gens se sont barrés « c’est quoi cette merde ! ». Y restait plus qu’un quart du public dont les Inrocks tout ça….En plus on avait fait une entrée un peu « GRRRWRRUEU » avec trois potes qui portaient des panneaux et des foulards autour de la gueule. Genre on arrive et la machine qui marche pas. Pendant vingt minutes y avait rien. Les autres qui ont dû rester et moi je buvais, je buvais.
Tristan : En plus, y a un de mes synthés, la XXXDI ? (truc qui compresse le son. T’es obligé de passer par une XXX pour aller dans la sono) était pétée donc quand j’appuyais sur le truc ça faisait « crr crr crr » et les gars venaient, savaient pas quelle était la cause du problème.
Julie : Donc y manquait la mélodie du morceau ! C’était affreux. En plus le Nouveau Casino c’est un peu l’endroit fashion par excellence donc le seul ou on aurait vraiment pas dû merder.
Tristan : Après on est allés se bourrer la gueule dans un troquet du coin. Un truc d’ex-taulards.
Julie : On était vraiment mal donc après on a fait une monstre fête.
Tristan : Mais la fête était super !
Julie : Ouais mais putain. Moi j’avais envie de crever quoi…
Et les Inrocks vous ont détesté après ça ?
Julie : Non, non ! D’ailleurs y a eut un article un peu du genre « Après avoir eut des merdes pas possibles de matos, ils se sont repris et c’était le feu ». C’était bel et bien le feu mais à 30 dans une salle pour 400 donc tu vois le genre… Enfin bref. Des trucs comme ça on en a eut plein. Mais ces derniers temps de moins et moins. Là on a commencé la tournée et c’était chaque fois sold out depuis deux semaines et ce soir encore ça va être plein, ça va être super.
Ah ben oui.
Est-ce que vous avez une blague pour clore cette interview ?
Julie : J’en raconte une, t’en racontes une ?
Tristan : Ça joue.
Julie : Ok donc c’est deux œufs dans un frigo et y en a un qui dit à l’autre : « pourquoi t’es tout vert avec des poils ? » et l’autre qui répond « je suis un kiwi, connard ! »
Voilà. Super….Ah non, j’en ai encore une autre, d’accord ? Alors : Quel est le comble d’un égyptien ? C’est d’avoir un papi russe !
(rires) J’adore, c’est carambar ! Bon, à toi.
Tristan : Mais moi elle est nulle. En fait, tout le monde la trouve nulle mais moi je la trouve super drôle.
Julie : Ouais, j’aime pas quand t’es raciste mais c’est pas grave, vas-y !
Tristan : Mais je suis pas raciste ! Bon alors : Quelle est la différence entre un noir et un oignon ? C’est vraiment nul, hein, j’vous aurai prévenu : Quand tu coupes un noir tu pleures pas.
Julie : C’est horrible. Tu peux ne pas la mettre, s’il te plait ? J’ai des sœurs adoptives noires moi.
Voilà. C’était tout ce que j’avais prévu. J’espère que c’était pas trop long.
Julie : Ah non ! C’était super !
Tristan : C’était bien avec les paroles là. Original. Une de nos meilleures interviews !
Julie : Et profite, y a Luca si tu veux !
Une blague !
Luca : Quelle est la différence entre un ascenseur et un vagin ? Ben aucune : tu trouves les deux où t’habitais.
Julie : Woooo, celle là est super ! Faut que je l’enregistre !
Et voilàààààààààà.