Aujourd'hui, la TEAm est sacrément jouasse. Peu importe Eyjafjöll, la Grèce et tout ça, on a beaucoup plus important à vous communiquer: Nous sommes accréditées aux Eurockéennes! RE, festival d'amour ! Parenthèse close, aujourd'hui, c'est aussi la sainte Solange...Alors peu importent les moultes bugs, on marque le coup avec un bout de l'interview de Solange la Frange. Et c'est une véritable interview-fleuve que nous vous proposons (et ce, même si le groupe veveysan n'a pas encore l'envergure d'MGMT), un fantastique flot de paroles qui nous submergea lors de la soirée d'ouverture du m4music (oui, ça date) où, sans prétention capillaire, nous avions conversé plus que de raison avec Julie et Tristan à propos de tout de rien de l'album de jupes à fleurs de suicide et même que c'était hyper bien.
INTERVIEW
SOLANGE LA FRANGE
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SOLANGE LA FRANGE
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« Solange la Frange » c’est un conseil capillaire ou la promotion du look Pocahontas ?
(rires)
Tristan : Ah c’te question !
Julie : En fait on était bourrés à une soirée et on cherchait un nom de groupe parce qu’avant c’était « Foxy Boop and the Man with a Sweet Case » - ce qui fait un peu 6km. On s’appelait comme ça quand on mixait et on avait les deux une frange - mais vraiment comme ça (straight !) - Tristan aussi. Bref, on voulait absolument un nom avec « la frange » et à cette période là, j’allais souvent voir ma grand-mère qui s’appelait Solange. Du coup, on s’est dit « Solange la Frange »!
Nos potes on trouvé ça trop bien nous on dit qu’il fallait qu’on garde ce nom, que ça restait bien dans la tête et tout donc voilà.
Mais à la base, c’était vraiment un truc où on était complètement cuits.
La frange vous l’aimez plutôt Pute ou Star Trek ?
(rires)
Julie à Tristan : Je t’en prie.
Tristan : Pute ou Star Trek ?
Julie : Pute, moi, personnellement.
Tristan : Bon ben pute.
On a dit que vous étiez « les Kills tombés tout jeunes dans la marmite électro » parce qu’on trouve que la voix de Julie ressemble parfois à celle de Alison Mosshart. Seras-tu la prochaine VV ?
Julie : Ben c’est un monstre compliment. Après, je pense qu’elle a la voix du rock. Tandis que moi, pas encore, ou plutôt pas assez. Donc c’est un super compliment même si je ne pense pas du tout être à la hauteur. Mais j’apprécie.
Ca fait quoi d’avoir son nom à côté d’un stickers TEA sur une poubelle aux Eurocks ?
(rires)
Julie : C’est la claaaaasse.
Et c’est vrai que vous nous trouvez bonnes (ceci suite à un commentaire facebook) ?
Julie : Ah ben ouais !
(rires)
C’est donc toi qui a écrit ("t'es trop bonne") ?
Julie : Oui, c’est moi. En fait, je regarde vraiment tous les trucs que je peux sur internet parce que je suis beaucoup dessus.
Une vraie geek ?
Julie : Oui, vraiment. Je pense que c’est une maladie mais en même temps, ça a son avantage parce que je suis en communication directe avec les gens s’ils ont envie de savoir des trucs et je trouve que c’est important. Si les gens aiment bien ce qu’on fait et le mettent en valeur je vais voir qui c’est et c’est juste la moindre des choses pour moi de répondre. C’est hyper cool de pouvoir être proche des gens comme ça. Après t’as des échanges et c’est cool. Tu peux rencontrer les gens et tout. C’est un des atouts d’internet. Je suis monstre fan même si voilà…
Et Tristan ?
Julie : Lui il est jamais sur internet. Ja - mais ! Il sait même pas ce qui se passe sur facebook (!!!)
Maintenant, on va parler un peu de l’album malgré tout.
Julie à Tristan : Tu vas parler, mon cher.
(Les pauvres minous ressortent d’une période intensive d’interviews de médias très sérieux)
Pourquoi vous avez mit autant de temps avant de sortir l’album ?
Tristan : C’est toujours la même question.
Julie : Au moins on sait quoi répondre.
Tristan : En fait, on a commencé par faire des lives. Vachement. Et à la base on n’aurait jamais pensé faire un disque. On pensait juste faire notre musique sur scène. Ca a prit un moment avant qu’on ai le temps de se dire « on fait un album » et qu'on finisse par s'y mettre. En plus on connaissait pas grand-chose et on savait pas trop comment ça se passait donc voilà. Après, dès le moment où on a commencé, on est passé par plusieurs étapes. On a prit notre temps pour découvrir plein de trucs.
Julie : Surtout que quand on a commencé on faisait pas du tout de musique donc on improvisait un peu et c’est vraiment sur la scène qu’on est à l’aise donc on nous a toujours demandé de faire des concerts. On avait donc pas pensé une seconde à faire un disque. Surtout qu’à la base on faisait rien, à part les DJset. Mais au bout d’un moment, tellement on faisait de concerts on a eut envie de faire cet album pour aller plus loin que la Suisse. Après y a eut ce label qui nous a dit qu’il pourrait nous envoyer en Angleterre. Wow. Alors on est partis et le type du studio était hyper motivé. Il nous proposait de faire tel son avec tel instrument et nous on admirait juste le matos. C’était le studio où PJ Harvey a fait son disque (!!). Donc on a enregistré et c’est vrai que ça a prit du temps mais on a eut de supers occasions. Par exemple sur un morceau on a John Parish qui joue à la batterie. On a fait de super rencontres et ça a prit du temps parce que quand t’as l’occasion de faire des trucs bien ben tu profites.
Entre live et studio, ça a changé votre façon de faire de la musique?
Tristan : C’est vachement différent. En studio, tu pourrais continuer à faire un album toute ta vie. T’as envie de changer des trucs, t’as la possibilité de découvrir de nouveaux sons, de nouveaux instruments. Tu peux repenser le morceau que tu fais depuis, je sais pas, 2ans et dont t’as marre. Alors qu’en live c’est sur le moment. Tu prends les choses comme ça vient et après ça dépend encore des gens que t’as en face. Donc ouais, c’est hyper différent.
J’ai trouvé une vieille vidéo de vous acoustique...(ici)
(Ca les fait rire) ...Est-ce que vous vous destinez à la Blogothèque ?
Julie : en fait on a eut l’occasion. On en a eut l’occasion. Ils nous ont filmés sur un parking d’autoroute, c’était hyper bien. C’était sur la tournée des Eurockéennes.
Ah oui, d’ailleurs on vous a raté là-bas. On se rattrape ce soir.
Julie : Oui, j’espère que les gens seront motivé parce qu’en fait, tout dépend du public. Si les gens dansent, tu peux faire tout ce que tu veux, tu peux les faire bouger, faire de « wall of death », des trucs du genre et j’adore ça mais quand les gens sont plutôt à te regarder et à écouter, t’as beau dire, « ouais, on fait tous ça, go ! » tu te retrouves un peu tout seul et t’as l’air con. J’espère que ça sera un public qui a envie de faire la fête.
Vous nous réservez un truc exceptionnel ?
Julie : On a pas mal de déguisements, ouais.
C’est qui le meilleur danseur ?
Julie : C’est Lucas ! Notre bassiste. En fait, on l’a rencontré comme ça. Il venait danser dans les clubs où on était. Il était toujours à fond et c’était le seul. On se disait « wouah ce gars, il est trop bien ! ». Avant, on avait un autre bassiste (Pat Vermeulen, l’autre tête pensante de Rowboat) et bon, il a une femme et des enfants. Comme on avait plein de propositions de concert, il arrivait pas à suivre. Il voulait à chaque fois dire non mais on pouvait pas trop. Donc quand on a appris que Luca faisait de la basse et de la batterie on s’est dit que c’est lui qu’il nous fallait. Ouais, je pense que c’est lui qui a les meilleurs moove.
On verra ça.
Julie : Bon quand il joue il est un peu embêté par sa basse.
Et c'est qui le boy ?
Tristan: En fait c’était pour l’anniversaire d’un pote qui avait ses 30ans.
Julie : On avait composé un morceau et y avait un pote qui était là qui a fait « Who’s the boy, who’s the boy, who’s the birthday boy ? ». Après on avait fait une chanson qui était pas du tout celle qu’on a aujourd’hui. Mais on l’a remixée et on a gardé ça parce que ça fait un bon refrain. Sinon moi, j’aime bien...
Tristan : Tous les boys.
Julie : Ouais, voilà, j’adore draguer. C’est un truc que je fais assez souvent. Juste draguer hein, je dis pas que ça marche forcément.
Vous avez gagné la Demotape Clinic de m4music en 2008, ça a changé votre vie ?
Tristan : Pas vraiment non.
Est- ce que ça apporte quelque chose ?
Julie : Tu gagne des thunes, c’est toujours utile. On a reçu aussi un programme pour faire de la musique sur l’ordinateur...
Tristan : Qu’on a jamais utilisé.
Julie : Oui parce qu’on fait rien sur l’ordi donc il est toujours au bureau dans son emballage – si ça intéresse quelqu’un. Autrement on a pu faire un concert à Zurich et le concert de ce soir c’est aussi un peu grâce à ça mais dans le développement du groupe, non, ça a rien changé. On s’est surtout fait insulter par les autres concurrents parce qu’en fait on a gagné dans la catégorie Rock alors qu’on fait plutôt de l’électro et c’est vrai qu’il y avait des groupes de Metal. Genre y avait des meufs qui faisaient du métal « ouaaarsgl » et elles étaient hyper énervées parce qu’elles se disaient « mais c’est pas du rock! » alors que les jurys ils avaient dit « c’est le rock de demain, un mélange avec l’électro ». Bon, on avait proposé un morceaux plus tourné vers le rock mais les autres groupes étaient un peu dégoutés.
Tristan : Ils sont venus nous frapper.
Julie : En fait, juste avant la remise des prix je suis allée aux toilettes et y avait un groupe de tessinoises qui font du métal et elles m’ont insulté en disant « est-ce que tu te rends bien compte que c’est pas juste? ». Elles m’ont choppé là où j’étais toute seule quoi. Mais c’est égal. Je comprends.
Donc c’était pas vraiment un cadeau.
Julie : Si, si, parce qu’après on a eut les thunes et la promo mais je comprends qu’y ai des gens qui réagissent surtout que nous on a déjà fait plein de concerts tandis qu’il y a d’autres groupes qui n’en font jamais donc ils comptaient un peu sur ça.
Parce que faire de la musique en Suisse, c’est pas top.
Julie : Non, c’est clair, ça craint. Bon après t’as des groupes qui marchent, comme nous, et encore, c’est pas comme Sophie Hunger, mais genre on bosse tous à côté parce qu’on peut pas faire ça autrement que comme hobby. Heureusement on a des patrons qui nous laissent aller faire des concerts assez souvent et c’est cool.
Faut réussir à concilier les deux.
Julie : Oui, c’est clair. Nous on a une monstre chance mais c’est clair que c’est la merde.
Les gens n’attachent pas tellement de crédit aux musiciens Suisses.
Julie : Oui. Par exemple on a joué à un festival à Groningen où tous les pays amènent des musiciens.
Tristan : C’est pour faire découvrir des nouveaux groupes.
Julie : Et on nous a dit que avant, personne n’allait voir la soirée Suisse parce que y avait que de la merde. Ce qui était proposé c’était des clichés genre Dj Bobo. Et maintenant, depuis 2 ou 3ans, les autres pays viennent voir parce qu’on a amené des groupes plus originaux. Nous on est arrivé dans la phase où les gens commençaient à venir voir et on a eut des plans grâce à ça. Mais on nous a dit que avant, y avait personne quoi. Et ça fait plaisir parce que la reconnaissance là bas ça veut dire que t’es un vrai groupe et que tu peux fonctionner aussi au niveau international.
(D’ailleurs on entendra plus tard Luca dire à Lords of Rock qu’un des plus beau compliments qu’on leur ai jamais fait c’est « Vous ne sonnez pas comme un groupe Suisse »)
Dans le clip de Grind, vous manifestez pour quoi ?
Julie : C’est pas forcément une manif’. C’est juste que depuis le début des concerts on avait ces panneaux sur scène parce que voilà, les gens nous connaissaient pas et on devait prouver que Solange la Frange, c’est bien et on devait y aller à fond, vraiment comme si on entrait en guerre. C’est devenu une habitude. Par exemple, sur la pochette de l’album y a des peintures et tout mais au fond, on est pas du tout revendicateurs de quoi que ce soit.
Tristan : On fait pas de politique.
Votre style de musique, vous le définissez comment : Hyper Bien, Yeah ou Fat ?
En choeur : FAT !
Julie : Une fois, à Paris, j’ai dit « fat » et maintenant, à chaque fois qu’on a des concerts y a toujours des gars qui nous disent « eh faat ». A la base c’est le coloc’ de Tristan qui parle comme ça, il dit tout le temps « Fat, c’est beau » et c’est de là que c’est parti.
Vous attendez la suite avec impatience.