L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

19.8.10

I Want The Sun

La Tour-de-Peilz (prononcez "tour de pet") est un joli petit bourg au bord du Léman, dont les principales attractions sont, comme le nom l'indique, une petite tour médiévale et un château qui donnent à ce coin de Riviera vaudoise un charme tout particulier. A priori, seule une balade dominicale en famille nous y aurait fait mettre les pieds. Mais le destin en a voulu autrement et le Rocking Chair, instigateur d'expériences oniriques, y a érigé la petite scène de son festival estival hors-murs sur un beau carré de pelouse verte du parc Roussy, plantant ainsi, entre de fines barrières blanches, le décors idyllique d'une des meilleures affiches de l'été 2010.



NOX ORAE
18/08/10
La Tour-de-Peilz

Uberreel, Wild Nothing (remplaçant The Ganglians au pied levé), The Ruby Suns et Yeasayer à prix mini (25CHF) - à l'aube du 18 août, Nox Orae avait déjà tout pour plaire. Dans les faits, la soirée fut, conformément aux attentes, une réussite. Cela même si la météo n'était pas vraiment au rendez-vous. Malgré tout, le plafond de nuages gris et les quelques moments de fines pluie conféraient à la soirée une ambiance fraiche et sympathique. D'ailleurs, selon Graham Panther, "On voit les rayons de lumière sur le lac, c'est encore plus magique qu'un après midi ensoleillé". Le ton est donné. Ici, le public n'est pas venu pour bronzer sur des transats mais pour la rencontre, sociale et musicale. Des découvertes et des plaisirs arrosés d'alcool. Si bien qu'on regrette un peu la faune trop veveysanne et le petit nombre de cabinets. Mais cela reste de l'ordre du détail, tellement le reste charme et ravi.

Voilà pour l'ambiance. Passons à la musique: premièrement, le concert de Uberreel - la bonne surprise locale - est une bonne découverte pour les incultes et confirme notre engouement. Accompagnés de Buvette pour quelques morceaux, les fines branches donnent dans le synthé et les sample à la post-MGMT, en parfois plus rock, parfois plus pop - la palette sonore de ces gus est large. On aime beaucoup et on ne peut s'empêcher de rire un peu jaune lorsqu'ils entament le génial "I Want The Sun", tellement il est de rigueur. Pour la suite on ne saurait dire puisqu'on conversait avec les Ruby Suns. Mais on vous empresse de checker ces quelques vidéos ("Glittering Stars" le grave et scintillant, "Salvation" qui emporte loin, idéal pour les voyages en train, suivis d'un featuring avec Luca de SLF digne de Suicide et d'un dernier non moins chouette sans titre) pour voir ce qu'on a manqué.


Ainsi, le Nox Orae s'offrait une super ouverture, avant que Wild Nothing ne reprenne le flambeau. Plus planant et moins varié peut être (pour ce qu'on a vu), Jack Tatum et sa bande n'ont rien de sauvage et il en va de même pour leur set. Très posés, les jeunes ricains livrent leurs superbes morceaux de la même façon que sur leur album "Gemini" - manque un petit etwas de pep pour crocher tout à fait.

Mais ce petit quelque chose, on en trouve en veux tu en voilà dans les deux concerts suivants. Peut-être plus très objectives par rapport aux Ruby Suns, on adore d'emblée puisqu'ils font "Cranberry" et puis on shake sec sur "Cinco" et les autres de "Fight Softly" avant de terminer sur "There Are Birds". Excellent. Mais la palme revient tout naturellement aux très énergiques Yeasayer, qui sortent tout le panel de l'afro beat et enchantent nos oreilles et nos guibolles avec "Tightrope" suivi de "2080" et "Madder Red" terminant tout naturellement sur "ONE", repris en coeur par le public aux anges, avant de revenir pour un rappel d'une chanson, afin de clore au mieux la soirée.

Très équilibré dans la programmation comme dans l'horaire (les pauses entre les concerts étaient elles aussi agréables; on y passait de tout - Grizzly Bear, Blow et passant par Boney M et même Justin Bieber pour le lol) le Nox Orae a donc su tenir toutes ses promesses. On applaudit très fort et on se réjouis déjà de la prochaine édition!