Je ne sais pas trop ce que les Français ont de spécial dans le caleçon. Ce qui est certain c'est qu'au niveau garage couillu, ça chauffe du bois sec chez les Latins. A travers le label Born Bad (Frustration, Cheveu, Magnetix...) qu'on ne présente plus et des foisons de petits producteurs/collectifs, le fuzz frouze ne "renait" pas à proprement parler de ses cendres (quelles cendres?). Mais il a à coup sûr encore de belles années devant lui grâce à une scène bouillonnante au milieu de laquelle s'ébrouent des groupes de punks sans chien de qualité variable mais dont la sueur et les cheveux hirsutes sont certifiés 100% authentiques. L'autre jour au Queen Kong Club, on a eu l'occasion de s'en réjouir plutôt deux fois qu'une : après la projection d'un documentaire fort intéressant sur l'underground vancouverois (coucou Nü Sensae), MAGNETIX et CATHOLIC SPRAY y sont allés de leurs vociférations sur la petite scène. Nous + les 10-12 autres personnes présentes avons fortement apprécié ces prestations de gros excités. Et surtout, nous avons rencontré les plus jeunes d'entre eux (Catholic Spray donc) peu après. Cela a donné lieu à une tentative d'interview complètement foireuse dont voici les éléments saillants :
INTERVIEW CATHOLIC SPRAY
"On est tous de vrais branleurs"
Bon, d'accord, c'est nous qu'on a commencé : "Alors comme ça vous êtes juste des branleurs qui grattent pour pécho des meufs?" et ils n'ont pas trop apprécié. "Mais c'est quoi un branleur au juste? Un mec qui fout rien? Dans ce cas on n'est pas du tout des branleurs parce qu'on fait tous quelque chose." Pas faux : en à peine un an et demi, Catholic Spray a déjà sorti une K7 (Fruits Of The Moon) et un LP (Amazon Hunt) et tourné en Europe de l'est. Mais il y a aussi eu des tentatives manquées. Une cassette avec le super label Moon Glyph par exemple: "On a des amis qui nous ont mis en contact et on leur a envoyé les démos mais on n'a pas eu de réponse. Si ça se trouve ils ont détesté." Reste que si proposition il y a, le filon se laisse sûrement creuser. En attendant de signer ailleurs ("C'est votre but ultime?" - "OOOH OUI"), ils crèchent chez Inch Allah Records "le meilleur label du monde" et lâchent de l'info cruciale "il parait qu'ils ont des grosses bites".
Bon, d'accord, c'est nous qu'on a commencé : "Alors comme ça vous êtes juste des branleurs qui grattent pour pécho des meufs?" et ils n'ont pas trop apprécié. "Mais c'est quoi un branleur au juste? Un mec qui fout rien? Dans ce cas on n'est pas du tout des branleurs parce qu'on fait tous quelque chose." Pas faux : en à peine un an et demi, Catholic Spray a déjà sorti une K7 (Fruits Of The Moon) et un LP (Amazon Hunt) et tourné en Europe de l'est. Mais il y a aussi eu des tentatives manquées. Une cassette avec le super label Moon Glyph par exemple: "On a des amis qui nous ont mis en contact et on leur a envoyé les démos mais on n'a pas eu de réponse. Si ça se trouve ils ont détesté." Reste que si proposition il y a, le filon se laisse sûrement creuser. En attendant de signer ailleurs ("C'est votre but ultime?" - "OOOH OUI"), ils crèchent chez Inch Allah Records "le meilleur label du monde" et lâchent de l'info cruciale "il parait qu'ils ont des grosses bites".
"Nous sommes tournés vers l'avenir"
Notons qu'à ce stade, la "discussion" tourne depuis un sacré moment et qu'un membre du groupe a déjà quitté la salle. Pas facile de maintenir un cap dans le brouhaha confus où chacun parle sans écouter l'autre. En effet, dès notre (basse) entrée en matière, les arguments s'égarent au milieu de théories diverses sur le rapport de familiarité entre une pizza et un téton (le téton serait l'olive au milieu de ladite pizza) et on n'est pas loin d'avoir complètement quitté le bateau. Heureusement, de temps à autre, une voix s'élève pour clamer "Non mais vous êtes vraiment des branleurs!" puis "Est-ce que le magnétophone enregistre bien tout cela? Il faut absolument que tu notes : notre groupe est tourné vers l'avenir!". L'avenir? En recyclant des codes déjà mille fois exploités? "Aucun groupe ne m'emmerde plus qu'un groupe des années 70". Pourquoi le garage alors? "Parce qu'on est des couillons, on ne sait pas jouer" - "Mais ça fait dix ans que je fais de la guitare moi" - "Oui. Sauf que t'es aussi mauvais qu'un type qui a commencé il y a trois ans!".
"On sonne comme 10 000 autres groupes"
Nous revoilà donc au point de départ. Qu'est-ce qui différencie quatre Parisiens de quatre petits Suisses la rage au ventre au service d'un son bien crade? "On sonne crade? Tu trouves vraiment qu'on sonne crade?" - "Je ne suis pas musicien, je ne sais pas régler mon ampli et ma guitare est pétée... mais on travaille là dessus parce qu'on aimerait s'améliorer". Oh non, s'il vous plait, vous êtes très bien comme ça. "En fait, ce son dégueu t'oblige surtout à écouter les compos comme un tout. Y a aucun moyen de différencier les parties". En réalité, ce sont surtout leurs paroles qu'on a du mal à sonder.
"On est des mystiques"
En résumé, Catholic Spray, c'est un gros bordel, une bande de terroristes qui bataillent à coup de Sprite et de gâteaux dans les loges, des mectons excessifs et beuglants, une tornade dopée à mort qui va droit au but en tentant d'éviter les murs. "Ce que j'aime dans ce groupe c'est que tout va très vite. En une répète de quelques heures, on a trois-quatre morceaux de faits." Cool, si ce n'est qu'on n'en a eu qu'un petit aperçu lors de leur live beaucoup trop bref. D'ailleurs, le concert en question se tenait un 11.11.11. Avec un groupe pareil, ça ne pouvais pas être tout à fait anodin: "Ouais, on est des gros mystiques en fait. Le nom du groupe c'est parce qu'on est tous croyants" -"Moi j'ai été baptisé" - "Y en a même qui viennent de Lourdes" -"On fait partie d'une secte, ça s'appelle la Secte du Futur!" -"RHO NON pas encore!" -"Mais ta gueule!" -"Tu connais Led Zeppelin?" -"Je suis désolé, j'essaie vraiment de maintenir cette interview..." -"Moi j'adore les Magnetix" -"Non mais y a pas à spéculer sur notre son!" ...Et dans le tumulte qui se poursuit sans relâche on a fini par arrêter le magnéto parce qu'on n'y comprenait vraiment plus rien.
Nous revoilà donc au point de départ. Qu'est-ce qui différencie quatre Parisiens de quatre petits Suisses la rage au ventre au service d'un son bien crade? "On sonne crade? Tu trouves vraiment qu'on sonne crade?" - "Je ne suis pas musicien, je ne sais pas régler mon ampli et ma guitare est pétée... mais on travaille là dessus parce qu'on aimerait s'améliorer". Oh non, s'il vous plait, vous êtes très bien comme ça. "En fait, ce son dégueu t'oblige surtout à écouter les compos comme un tout. Y a aucun moyen de différencier les parties". En réalité, ce sont surtout leurs paroles qu'on a du mal à sonder.
"On est des mystiques"
En résumé, Catholic Spray, c'est un gros bordel, une bande de terroristes qui bataillent à coup de Sprite et de gâteaux dans les loges, des mectons excessifs et beuglants, une tornade dopée à mort qui va droit au but en tentant d'éviter les murs. "Ce que j'aime dans ce groupe c'est que tout va très vite. En une répète de quelques heures, on a trois-quatre morceaux de faits." Cool, si ce n'est qu'on n'en a eu qu'un petit aperçu lors de leur live beaucoup trop bref. D'ailleurs, le concert en question se tenait un 11.11.11. Avec un groupe pareil, ça ne pouvais pas être tout à fait anodin: "Ouais, on est des gros mystiques en fait. Le nom du groupe c'est parce qu'on est tous croyants" -"Moi j'ai été baptisé" - "Y en a même qui viennent de Lourdes" -"On fait partie d'une secte, ça s'appelle la Secte du Futur!" -"RHO NON pas encore!" -"Mais ta gueule!" -"Tu connais Led Zeppelin?" -"Je suis désolé, j'essaie vraiment de maintenir cette interview..." -"Moi j'adore les Magnetix" -"Non mais y a pas à spéculer sur notre son!" ...Et dans le tumulte qui se poursuit sans relâche on a fini par arrêter le magnéto parce qu'on n'y comprenait vraiment plus rien.