Hier soir, jeudi, Festineuch ouvrait ses portes aux mélomanes. Malgré la programmation pas très audacieuse et le prix plutôt élevé des billets, le public est venu nombreux. Tellement, que la soirée affichait complet. Difficile à croire qu'on puisse s'affoler ainsi pour Mika. Cependant, je dois avouer que tout ce petit monde en a eut pour son argent. Récit de ma déchéance musicale ou comment Mika, c'est un peu Jésus en fait. Oui, niveau dossier, c'est du lourd.
FESTINEUCH JEUDI
My Heart Belongs to Cecilia Winter
Les Cuivres Inconnus
Moonraisers
Stevans
Mika
My Heart Belongs to Cecilia Winter
Les Cuivres Inconnus
Moonraisers
Stevans
Mika
Comme je le disais précédemment, la programmation n'était vraiment pas terrible ce soir là aux Jeunes-Rives. A commencer le groupe My Heart Belongs To Cecilia Winter, mignon en apparence, qui n'a jamais convaincu avec sa mélasse à la Coldplay. On a quand même testé en live mais ça ne passe décidément pas; le chanteur au maquillage à paillettes démarre tout le temps faux et si au moins il avait un tantinet de présence scénique on pourrait reparler de ses compositions (oui parce que Eighteen est quand même un titre tubesque qui farci pas mal les ondes de ma radio) mais c'est peine perdue.
Bref, on ne s'est donc pas attardées, préférant arpenter le "village" de boutiques en tout genre, au milieu duquel, ô surprise miraculeuse, jouait un groupe de parfaits inconnus. Non, attendez, "un fantastique ensemble de cuivres composé de jolis suisses-allemands anonymes" serait plus adapté. Les bougres tout de fracs et de vestons vêtus mettaient l'ambiance autour des tables avec leur musique façon brass-band de rue. Trop bien. Le plus cool dans l'histoire c'est que, n'ayant pas besoin de matériel d'amplification et tout ce ramassis de fils, ils jouaient carrément sur l'herbe. Ainsi, les percussionnistes utilisaient ce qui se trouvait sous leurs baguettes (barrière. poubelle...) pour parfaire leur numéro. Coup de coeur, bijou, lemeilleurgroupedufestival, on a adoré.
Mais voilà les Moonraisers qui débutent leur show sur la grande scène. Dans la TEAm, on n'aime pas particulièrement le genre mais on est quand même allées regarder et puis ben...c'était du raggae quoi. Et encore, pas du meilleur goût: beaucoup trop de basse et pas assez de variété pour le reste. C'était le moment pour aller déguster une pizza feu de bois. (et aussi participer à un concours de design d'espadrilles parce qu'on est trop des artistes et aussi de chercher désespérément l'espace presse qui s'avère être minuscule et plein de gens qui font peur, voilà).
Une fois rassasiées et étant donné que Stevans, c'est pas non plus notre tasse de thé, on s'attarde à nouveau du côté des cuivres (décidément, coeurs) avant de se diriger sous la tente pour le concert de Mika qu'on ne pouvait pas rater puiqu'on était là. Et là...là je dois parler à la première personne parce que mon Dieu c'est un aveux: j'ai kiffé ma race.
Voilà, je n'aurais jamais pensé consacrer plus de deux-lignes sarcastiques à Mika mais le mal est fait: j'ai aimé son concert. Ok, on ouvre un gros dossier là.
Bref, Mika, c'est un peu le seul concert où t'as des gamines hystériques encore plus excitées que toi à la vue du torse dénudé de leur idole, et qui, à genre 12 ans, savent hurler "MIKA JE T'AIME" à t'en crever les tympans. Trop chou. C'est aussi une des rares fois dans ta vie où tu verras le public neuchâtelois aussi bigarré, coloré et enthousiasmé. Trop chouette.
Donc après s'être fait désirer pendant une dizaine de minutes, Monsieur Frisettes démarre son show au quart de tour avec Relax, Take it Easy. Tout de suite la mise en confiance comme qui dirait. Je replonge aussi sec dans mes 14ans. Et hop, ça hoche du chef et chante à tue tête. Vol direct pour près de 2heures de gros délire puérile.
Malheureusement, j'étais trop loin pour pouvoir illustrer mes propos de photos mais pour vous donner un image, le show de l'anglo-libanais, c'est un peu le pendant politiquement correct, gentil et guilleret (mais non sans personnages à la limite du malsain) d'un Bonaparte Circus.
Ici, des mariées à masque éléphant, des crucifix, une énorme lune inclinée et des énormes ballons en forme de jambe ou de squelettes font office de décor (en passant, on en attendait pas moins d'une telle freaky-idole-de-la-jeunesse) et de supers costumes (iiiih le slim blanc mit crousti-jambes, la queue de pie et le haut de forme) remplacent les têtes de nourisson géantes de l'Empereur.
Qui plus est, Le King de la soirée chante incroyablement juste (contrairement à la copie ratée de Chris Martin) et modèle ses 4 octaves avec une aisance à tout épreuve (tout en dansant, courrant, sautant donc). Il est aussi épaulé par une équipe de choc: un bassiste sexy, très complice avec le guitariste+un claviériste+une chanteuse en robe affriolante (maman, c'est qui cette tepu?)+une batteuse qui a trop, mais alors vraiment trop la classe (salut Dieu, dans une prochaine vie, je veux être black, batteuse et avoir la classe).
Tout ce beau monde a littéralement mit le feu aux Jeunes-Rives (oui parce que la soirée s'est terminée par un feu d'artifice - Joyeux 10ans. Festineuch) et le show de la popstar restera pour sûr dans les anales. Moultes tubes dont Lolipop, Big Girl, et une tripotée d'autres titres que je ne soupçonnais même pas savoir par coeur furent égrenés et le public chantait avec. C'était grand, fou et la troupe a changé au moins 3 fois de costumes. Mika parle un français parfait et maitrise admirablement son show - mélange pas très subtil entre dance-disco-pop et piano, percus sur bidons et chorégraphies chelou. A un moment, on a même eut droit à un pseudo-suicide de touts les gens sur scène (bel exemple pour la jeunesse). Mais Mika, c'est un peu Jésus, tu vois, donc la résurrection fut éclatante et nous étions repartis de plus belle.
En un mot comme en 100, ce fut un succès. Insoupçonné certes, mais succès quand même. Et même si maintenant, je dois assumer ma tirade de prépubère, hier, en ovationnant le gai Mika, je suis quand même parvenue à détester un peu les meufs qui montaient sur scène (à propos, big up au monsieur-de-la-technique et à son magnifique solo de balai, trop classe). Ceci dit, vous pardonnerez la crise d'hormones.
Donc voilà, après ce jeudi sympathique, on espère du délire pour les soirs à venir. Au programme today: Hocus Pocus, Cypress Hill, Birdy Nam Nam et bien d'autres encore. Jaja.
Et si vous avez eut le courage de tout lire et que vous habitez trop loin ou que vous n'avez aucun plan pour entrer dans le festival qui affiche ce soir encore complet, faites donc le plein d'accent et de suisse avec cette vidéo.