INTERVIEW YOU!
Parce qu'écouter en boucle l'album de You! pendant plusieurs mois et faire une interview au téléphone avec Romuald ne nous avaient pas suffit, on a rencontré le groupe au complet samedi dernier au Chabada.
TEA : Êtes-vous satisfaits des réactions autour de votre album qui vient de sortir ?
Romuald : Ben ouais, on a eu que des bonnes critiques je crois.
José : Pour l’instant ça se passe bien.
Ça marche bien ?
José : Je saurais pas dire si ça marche en fait. Mais on a de bons articles dans la presse.
Romuald : On n’en a pas énormément non plus...
José : Mais il y a de bons retours sur internet, les blogs, tout. J’ai pas vu de mauvaises critique en tout cas pour l’instant.
Romuald : Ah si vite fait j’en ai vu une, une moyenne.
José : Ah ouais ?
Romuald : En fait c’est un site où y a trois avis, et y en a un qui est mitigé, mais les deux autres sont super bons.
José : Il est mitigé sur quoi ?
Romuald : C’est con, on retient que les mauvaises critiques. Il dit qu’on est des feignants.
José : Fallait qu’il trouve un truc. Il va passer une semaine dans ma vie avec moi, il va voir.
Vous avez aussi commencé à tourner un peu, ça se passe comment ?
José : Euh nous là ? Ben en fait il n’y a pas vraiment de tournée pour You!
Oui mais vous avez quand même fait quelques concerts.
Tous (pas convaincus) : Ouais ouais.
Romuald : On en a pas fait beaucoup quoi.
Douglas : Ça va être très exclusif. Y aura très très peu de dates parce qu’il y a aussi le planning d’I Am Un Chien et de Stuck, ça va être dur.
José : Là par exemple, hier et avant-hier, on était en concert avec les I Am Un Chien, et aujourd’hui avec You! (rires)
Douglas : Mais c’est cool du coup parce qu’on se retrouve tous, c’est marrant.
Romuald : On s’entend super bien.
Et le public, il a l’air d’aimer You! en concert ?
José : On sait pas encore.
Romuald : On n’a pas fait assez de concerts.
Douglas : En tout cas, à Paris...
José : A Paris on a eu une belle surprise, on a fait le Bus Palladium.
Romuald : Pour la sortie de l’EP To Disappear.
José : Et on avait combien, quatre cent personnes ? Mais en tout cas pour l’instant You! c’est relativement parisien, mais je pense que maintenant avec la sortie de l’album, ça a dû s’étendre et tout.
Douglas : On va voir ce soir. J’pense qu’il va y avoir énormément de fans de Popopopopopopopops.
José : En fait y en a quatre.
Douglas : Popopopops. Popopopops.
José (sur l’air de la "Symphonie n°5" de Beethoven) : Po po po pooooooops. Je sais pas s’il y aura des fans de You! P’têt qu’il y aura des gens pour les Sttuck, des gens pour I Am Un Chien... Je sais pas. C’est trop frais en fait, trop nouveau. Après c’est vrai que You! Ça buzze sur internet grâce aux clips, "I Hate You" avec la tête de mort et "To Disappear" qui a pas trop buzzé par contre.
Romuald : Si un peu quand même.
D’ailleurs José, ça ne te fait pas drôle de jouer devant un public à conquérir alors qu’avec les Stuck, c’est simple, vous jouez devant vos fans ?
José : C’est une bonne question, c’est vrai. Ça me fout les j’tons.
Ah oui ?
José : Non mais grave. En fait je me rends compte qu’avec les Stuck je me suis installé dans un truc où je suis un peu stressé mais pas trop. Et là c’est vrai que rebelote, genre le début d’un groupe et tout. C’est clair que ça me stresse dix fois plus de jouer dans You! plutôt que dans les Stuck. C’est complètement différent parce que là j’ai pas la guitare, c’est plutôt calme, techniquement, vocalement, c’est hyper difficile. Stuck c’est de l’énergie, de la gratte, on défonce tout, c’est pas pareil quoi. Ouais You! C’est un exercice très difficile. Mais que me plaît énormément hein. Grave. Super excitant. De jouer avec de beaux garçons comme eux... Et avec mon frère aussi.
Et qu’est ce que ça vous apporte à vous de jouer dans You! ?
José : Douglas.
Douglas : Ben moi c’est cool parce que dans I Am Un Chien c’est un peu instinctif, on développe toute une énergie sur scène. Moi je fais vraiment rock métal. Et là c’est vrai que You! c’est plus technique, c’est plus précis. Même vocalement, pour le coup, c’est chaud hein. Je suis obligé de suivre José qui part dans les aigus, c’est pas évident.
José (à Douglas) : Ca va, tu l’as le niveau, (chuchotant) tu le sais pas encore.
Douglas : Et puis c’est plus sombre, plus mélancolique.
José : Moi ça y’est, je l’ai dit.
Romuald : Ça m’apporte quoi ? Beeen.
José : Ben toi t’es content hein !
Romuald : Ben ouais j’suis content ! (rires) Je suis à la base du projet, donc je kiffe quoi.
José : Vas-y explique.
Romuald : J’explique quoi ? (rires) Bah ouais j’suis content quoi, et puis je suis content de le faire avec eux.
José : On dirait Zidane.
(rires)
José (avec l’intonation à la Zidane) : Ouais c’est vrai que c’était un beau match quoi.
Douglas (pareil) : Sur le plan taque-tique et téque-nique...
José : Bon, nous après, on prend le ballon.
Douglas : C’est le match.
José, tu as réalisé le clip de "To Disappear", pourquoi avoir choisi de filmer ce garçon ?
José : Pourquoi ? Parce que Pierre Lapin déjà c’est un pote de la bande. C’est un des meilleurs amis de Doug. C’est le photographe aussi d’I Am Un Chien, de You!, et de Stuck bientôt. On le connait depuis deux ans et c’est devenu quasi notre meilleur pote. En fait, pour "Disappear" je voulais faire un portrait de quelqu’un de beau, de touchant et d’intrigant. Et Pierre Lapin il avait tous ces éléments-là réunis pour être l’icône de la chanson. Donc je pense que c’est plutôt bien réalisé dans le clip : le garçon il est beau, il est touchant, et il a quelque chose de triste dans le regard et tu sais pas pourquoi. C’est un peu triste ouais.
Romuald : Mais il y a un truc honnête quoi. C’est la vie réelle, c’est pas de la post-prod dans tous les sens avec un concept à la con.
José : Je l’ai suivi pendant quatre jours et quatre nuits. J’ai été chez lui et tout, et voilà. Je l’ai filmé, il s’est livré à moi. Et après j’ai essayé d’être honnête par rapport aux images que j’avais, de pas mentir. C’est une espèce de petit doc quoi. Un petit documentaire sur Pierre Lapin.
Si vous étiez une femme célèbre ?
José : Ah moi, j’aimerais bien être Kate Winslet. Mais merde, ça va pas, je réfléchis en mec là.
Douglas : PJ Harvey.
José : Ah putain, j’voulais dire PJ Harvey aussi ! Mais elle s’est faite défoncer par Vincent Gallo, et ça, ça doit faire mal. (rires)
Douglas : Ah non, pas PJ Harvey, Kim Gordon.
Romuald : C’est pas mal.
José : Ah ouais moi aussi. Si je devais être une femme, je serais Kim Gordon.
Romuald : Ou la meuf des Pixies moi.
José : Ah non, Kim Deal là. Elle est cheum ! (rires)
Le fanzine s’appelle TEA, vous aimez le thé ?
José : Moi oui, j’adore le thé. Le thé vert.
Douglas : Earl grey.
José : Thé au jasmin.
Et pour finir, vous avez une blague ?
(ils rient)
José, à un ami dans la loge : Raconte ta blague.
Douglas : Ah non ! C’est une blague raciste, après on va faire comme Sexion d’Assaut (rires) Je sais pas. C’est à moi de raconter la blague ?
José : Ben moi je vais raconter tout le temps les mêmes hein. C’est quoi un Portugais dans l’espace ?
Un tosmonaute.
José : Voilà ! Je te l’avais déjà racontée.
[En fait, c'était Arno et François des Stuck qui nous l'avaient dite, ici, NDLR]
Romuald : Comment tu reconnais le mari dans un mariage portugais ? C’est celui qui a le plus beau jogging. (rires)
David rentre dans la loge.
José : Ah David ! T’as une blague ?... Une blague David... Mec, ça enregistre, faut une blague.
David : Qu’est c’tu m’prends pour un clown ou quoi ?
(rires)
David : Euh je sais pas euh... Salut c’est la bite. (énorme fou rire dans toute la loge) Ah ! Mais c’est une interview ! D’accord, j’comprenais pas en fait. Bonjour.
Et puis ensuite, c’est parti sur les blagues sur les Somaliens...