L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

13.9.10

Pully pue pas.

Peut être déjà relégué dans les archives estampillées « été 2010 » pour certains, le For Noise de Pully mérite quand même une mention spéciale sur TEA. Parce que bon, hein, c’est quand même le meilleur des festis suisses. Un vrai coup de cœur pour nous. Donc, que vous ayez déjà repris ou non, on se permet de remuer un peu les souvenirs jaunis par le soleil avec un court bilan des concerts du week-end et ce, par ordre alphabétique arménien - parce qu’entre temps, on a progressé – mais toujours en commençant par la fin.


   
La chanteuse Julie a plus d'un tour dans son sac. Et si tu ne sais pas encore qu'à la base, c'est la chanteuse de Solange la Frange et qu'en vrai, personne ne s'appelle Solange dans le groupe, c'est de ta faute, t'avais qu'à lire plus attentivement. Bref, quand Julie en a fini avec sa crise capillaire, elle s'échappe parfois dans des contrées plus sombres et pare sa voix de tous les atours qu'elle mérite. Habillée de plumes elle a envoûté le parterre de ses incantations chamaniques (ou presque) et même si certains accords faisaient parfois un peu trop penser au groupe originel, on ne lui en veut pas. Parce que Your Fault, c'est plus que ça. Déjà, la formule basse-piano-batterie-guitare-choeur donne à l'ensemble une forme plus classique. Ensuite, les petites phrases prononcées un peu timidement entre deux chansons détonnent tellement avec ce qu'on à l'habitude d'entendre d'elle qu'on retient notre souffle pour saisir au mieux l'atmosphère feutrée. En somme, Your Fault, c'est Julie dans sa version plus intériorisée (et torturée - y a une chanson qui s'appelle "Sorry") mais pas chiante pour autant. D'ailleurs, un des morceaux s'appelle "Tea Time" : une preuve parmi d'autres que Your Fault est un projet à suivre.


Հիմար Գնալ (Fools Gold)
La bande californienne nous semblait, au début de l'année du moins, un concentré de bonne humeur pour l'été (coucou) et puis elle a déçu en massacrant les Local Natives sur un remix (qu'on vous laissera le soin de chercher). Nous avions donc des a priori assez négatifs avant le concert. Au final, le groupe s'est révélé très plaisant, une parfaite bande sonore pour la dégustation d''un gâteau safran-chocolat blanc. Toujours dominée par le mélange des influences sans pour autant virer dans un trip "musiques du monde", leur prestation se résume par cette phrase qu'on a entendue dans toutes les bouches : "Il est sympa ce groupe africain.". Ni plus, ni moins.

Անկում (The Fall)
Attendu comme le Messie par certains, Marc E. Smith et sa gueule pas possible nous ont plutôt déçues. Premièrement, quand t'es rock'n'roll, tu t'habilles pas comme un papi échappé d'EMS et ensuite, c'est vraiment triste, mais on a eu comme l'impression que le bonhomme n'avait aucun plaisir à se trouver là. Alors l'inébranlable figure de proue du punk rock ? - Fallen.
Pour calmer les frustrés, voilà voilà - et ça c'est pas de la soupe, hein, on dégaine son Fixodent.


Խմել (Buvette)
On n'arrête pas de vous rabattre les oreilles avec lui donc (même s'il le mérite) on va pas pas trop en rajouter ici. Juste, pour les nouveaux ou ceux qui sont décidément trop bouchés : Buvette, ça fait grave penser à Animal Collective, mais comme c'est pas le premier dans la lignée (check Old Arc ou Bananas Symphony) et que c'est quand même personnalisé, on aime fort bien. Toujours au top en live, on a kiffé comme les 7 précédentes fois.

Sympathique découverte du week-end : Boogers, troubadour français et éternel adolescent, a réussi à maintenir un public assez dense dans l'étouffante salle Abraxas. Ok, sa musique ne casse pas une brique, mais le côté "je découvre les gadgets pré-enregistrés de mon sampleur en live" a son charme. En somme, c'est décomplexé et sans prétentions. Une simplicité bienvenue entre deux gros concerts de la grande scène (en occurrence, les Kissawail Trail qui nous on ennuyées et les magnifiques The National).

Difficile de décrire ce live avec objectivité ou même de décrire tout court le bonheur intense que furent les près de 60 minutes de concert de The National. Ouais, "bonheur intense" t'as vu. Genre c'était trop beau quoi. Et puis la voix de Matt ferait chavirer n'importe quelle dame. Et puis, en plus, il a de l'humour et a tchatché avec le public de comment que son verre jaune fluo était funny. Et puis le batteur - incroyable de précision - ressemble grave à Tristan de Solange la Frange (encore eux).  Et, euh, voilà, on s'est un peu emportées mais c'était top quoi.

Nouvelle formation fribourgeoise fort sympathique à la ville, Mmmh! c'est bon en live aussi. Quatre miss et un homme aux parcours très divers mêlent leurs différents horizons musicaux (du classique au jazz) en un délicieux velouté. C'est pas de la soupe aigre, y a pas trop de grumeaux - fort appréciable en somme. Cela dit, une pincée de sel par ci par là aurait mis un peu plus de piment dans la prestation.


Disposés à la Kraftwerk, Modeselektor et Apparat (+ un membre de Pfadfinderei ressemblant à la version germanisée de Requin) ont clôturé le festival dans la joie et la bonne humeur. Forcément, avec Rusty Nails et A New Error,  ils nous avaient d'office dans la poche, mais le reste du public a bien suivi aussi. Dignes ambassadeurs de la terre de Boys Noize ou justement, de Kraftwerk, les 4 compères ont trituré leurs macs avec science et ça a donné de la superbe matière à danser.

On s'attendait à un show prenant et fort aussi bien musicalement que visuellement, et au final ben...y avait pas de vidéo. Du coup le spectacle laissait un peu à désirer niveau plastique et on s'est très vite lassées des envolées lyriques de Konstantin. Dommage parce que normalement, on aime vraiment beaucoup les potions du collectif allemand.


Կանադական (Caribou)
Pas boute-en-train, Daniel Snaith, le leader de Caribou, a quand même su s'enrouler le public pullyonnais (ou pullylois?) autour du petit doigt en un rien de temps. L'air concentré du batteur, le look de nerd du claviériste et les chaussettes mal assorties du chanteur (une verte, une rouge ): le charme de la bande se logeait dans les détails. Côté musique c'est une bien belle réussite aussi puisque nous qui nous ennuyions avec des morceaux comme "Sun" sommes tout à fait d'accord avec le fait que ladite chanson était le highlight de la soirée.

Le premier concert du festival mené par un moustachu : ça ne pouvait que convaincre d'office. Après, niveau musique, c'était sympa comme sur le disque, mais on ne s'est pas senties portées à 100% non plus. Pourtant, des titres comme "Wide Eyes" en auraient le potentiel...Quoi qu'il en soit, c'était fort chouette (ils ont repris les Talking Heads ! Iiih !). Un bon groupe de scène qui fait aussi participer son public (beaucoup moins fourni que ladite moustache en ce début de soirée).


On attendait un immense show pour clore la soirée du vendredi et au final, c'était plutôt sobre (comparé à ce qu'on imaginait) mais très très bien aussi. Jonsi-gai-faisan (il était coiffé tel le sioux, avec d'énormes plumes de gallinacé dressées sur sa tête) et sa bande d'elfes échappés du Seigneur des Anneaux ont servi le répertoire éthéré made in Islande à grands coups de baguette de xylophone et grattements de guitare. Du bonheur en barre si ce n'est que le leader, un peu trop concentré peut être, semblait aussi froid que ses contrées d'origine. En somme, tout était en ordre, c'était magique, le matériel électronique donnait de l'ampleur à la musique, mais on n'avait pas le bonus timide-mignon de Rock en Seine.

James et la grosse pêche vous connaissez ? Eh ben ça n'a rien à voir. Même Bonaparte fait penser aux Bisounours à côté du set de Peaches. Non mais vraimen t: d'où la meuf nous sort-elle un homme-femme (on n'a pas su trancher) qui danse nu sur scène ? Comment fait-elle pour tenir tout le concert avec la même énergie alors qu'elle a la cheville cassée ? Le mystère demeure. En gros, on a assisté à un show chaud chaud chaud où Peaches, en chaise roulante rose à plumes se faisait balader de ci de là par ses acolytes peu ou pas du tout vêtus. Et puis elle a joué avec des lasers et enlevé son plâtre, clôturant la prestation la plus agitée du week-end.


Pour conclure, le top 3 des concerts à voir au moins une fois dans sa vie pour ne pas mourir pouilleux:
1. Caribou ou l'érudition.
2. The National pour Matt.
3. Peaches et sa-son pote Danny
Mais si vous ne parvenez pas à réunir ces 3 zigotos et bien peut être qu'en venant à la prochaine édition, vous trouverez du substitut (et puis si vous n'êtes toujours pas content, c'est que vous chercher des noises. Aha.)